Lycée noir
110 pages
Français

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Description


Dans l'ambiance électrique du lycée, la mort est au bout du couloir...




L’heure de la rentrée a sonné. Vous pensez sûrement que seuls les élèves redoutent cet instant, n’est-ce pas ? Laissez tomber vos a priori sur l’univers scolaire : bienvenue dans le monde décalé du corps enseignant et de son administration !


Anciens et nouveaux : tous se mélangent au sein de cette institution provinciale afin de former la nouvelle « armée » annuelle, prête à guider les lycéens vers le savoir... tout en gérant leurs propres vies, marquées par de petits et (trop ?) grands secrets !



Mais la magie (ou le désespoir parfois) de ce début d’année s’estompe rapidement quand Claude, le mari de la concierge, découvre le corps sans vie d’une enseignante au sein même de l’établissement. Cet évènement va marquer le début d’une enquête rocambolesque...



Histoires d’amour et de haine, désillusions, situations cocasses et jeux dangereux : bienvenue au lycée !



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2022
Nombre de lectures 8
EAN13 9782381538495
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lycée noir
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi quetous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, ducontenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur decertains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelqueouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité .
 
Pat Gaz
 
Lycée noir
 
 
Chapitre 1 Fin des vacances
Charles :
Samedi 31 août.Dans deux jours, c’est le retour au travail pour toute la population scolaireet pour moi, Charles, proviseur de ce lycée professionnel. Deuxième rentréedans l’établissement de cette petite ville de province. Que de chemin parcourupendant ces deux années, en distance mais surtout en style de vie !
Il y a encore troisans, j’étais le directeur reconnu du lycée français de cette capitale d’Afriquequi a changé de nom maintenant, comme tout le monde le sait, depuis les « troubles »relatés en long et en large dans les médias. J’étais presque considéré comme lebras droit du Ministre et étais aussi un membre influent de la commissionchargée d’organiser toute la structure scolaire.
Presque un princedans ce pays magnifique, villa au bord de la mer, domestiques dans ma maison deville qui déchargeaient ma femme de toute tâche ennuyeuse. Elle pouvait seconsacrer entièrement aux réceptions et œuvres humanitaires dont elle présidaitplusieurs antennes locales.
J’ai commencé commeenseignant dans ces pays francophones puis lentement mes qualités ont étéreconnues, ce qui n’avait pas été le cas pendant mes débuts dans l’hexagone.Plus de quinze ans d’Afrique et me voilà à une centaine de kilomètres de Pariset en cette fin d’été, Michelle et moi, nous commençons à percevoir le froid !
Seuls les deuxgarçons se sont facilement acclimatés, nouveaux amis, autre façon de vivre, ilest plus aisé de s’adapter à quatorze et seize ans qu’à bientôt cinquante !
Je fais bien monmétier, je crois, mais quelque chose est cassé et j’en veux à la terre entière…et surtout à tous mes supérieurs. Je me considère presque comme exilépolitique.
Ma promiscuité avecle pouvoir en place, au moment de ce qu’ils appellent là-bas la révolution, a jouéle rôle d’un siège éjectable. La répression a été, il faut bien le reconnaître,assez féroce au début des mouvements de foule et l’état français a très vitelâché ceux qu’il maintenait depuis une bonne décennie au pouvoir. Tout s’estenchaîné alors : convocation, confiscation de nos biens et retour aubercail !
Je n’ai plus ledroit de poser un pied dans aucun des pays signataires du traité « confraternel »réunissant toutes les forces vives de cette région.
Nous avons dû tout abandonneren trois semaines !
Et avec pourconséquence : rapatriement instantané dans notre villa du bord de mer àArcachon. Avec donc obligation de repousser la famille de ma sœur qui y étaitinstallée depuis plus de dix ans (elle nous en laissait la jouissance pendantnos vacances d’été).
Ensuite, plus detrois mois sans affectation avec des rencontres avec tous les décideurs desministères de la Coopération et de l’Éducation.
Nous étions prêts àtout envisager : l’Amérique, l’Asie… Pas de limites, du moment qu’étaientreconnues mes qualités professionnelles en m’attribuant un poste adapté à monexpérience.
Et voilà ce qu’ils m’onttrouvé après avoir compté mes points comme n’importe quel autre chef d’établissement.Ils m’ont reproché mon manque de souplesse lors des évènements. J’aurais dûfaire quoi ? Livrer à la police mes anciens amis ? Cracher sur montravail de plusieurs années ? Sûrement pas ! Monsieur l’attaché duministre (enfin un de ses sbires…) m’a reçu enfin en personne pour m’indiquermon nouveau poste. N’importe quel promu aurait pu l’avoir, je sais reconnaîtreune sanction…
Mais je ne leurferai pas le plaisir de baisser les bras devant tant de bêtise. Je lui ai ditmerci d’une voix forte et sèche et c’est lui qui a détourné son regard.
Depuis un an, je fais mon travail. Le personnel me trouve, je le sais, secet hautain mais sans rien pouvoir me reprocher.
Je suis occupé, j’aide la chance. C’est pour ma femme que c’est le plus dur : elle n’a jamaiseu un vrai travail depuis son départ de France, pas de qualifications donc pasde job. Et elle s’ennuie ferme dans notre appartement de fonction toute lajournée avec comme seule vue la cour de récréation.
De plus, même avecl’argent emmagasiné, il n’est plus possible de dépenser sans compter. Je luilaisse les cordons de la bourse, cela lui fait une activité, mais la différenceentre nos deux vies est énorme. Heureusement il y a Élise qui, avec tous lesennuis de son mari, a souvent des problèmes de garde pour ses deux filles.
Michelle et elle sesont tout de suite entendues comme de vieilles copines. Elles se sontrencontrées à un cours de gym, amusées de la coïncidence, une prof du lycée deson mari ! Depuis, les deux gamines sont souvent à l’appart.
Mon épouse est ravieet moi cela me permet d’avoir une jolie femme à la maison. La mienne a de la prestanceet de l’allure mais le qualificatif de jolie n’est pas vraiment approprié…
Alors qu’Élise, elleen fait tourner des têtes !
Pour revenir auprésent, cela fait déjà presque quinze jours que moi et mon adjoint, nouveaudans la fonction, avons repris le collier. Tout est prêt, je crois, à part lestrois postes non pourvus. Mais j’ai appris depuis mon arrivée à ne pas brusquerl’administration. Tout va rentrer dans l’ordre, peut-être lundi ou plus tard.Les profs vont aussi rouspéter car, comme souvent, la dotation a encore étéresserrée et des heures de cours ont sauté pendant les vacances !
Moins dedédoublements, des regroupements de classe…
Il faudra bien qu’ilsl’acceptent et s’adaptent. Ils ont de toute façon l’habitude des promesses non tenues.
Enfin tout sera plusclair lundi, les emplois du temps sont prêts, le jour de la rentrée organisé.
Peut-être enfin unweek-end tranquille précédant la surcharge de boulot avant que tout se tasse etfonctionne tant bien que mal pendant une année.
Gaspar :
Après-demain, cesera le moment de commencer dans ma fonction, toute nouvelle pour moi. Voilàdix jours que je me suis installé dans ce petit appart mal décoré et impersonnel.
Dire que, l’année dernière,la mairie m’avait octroyé un splendide duplex dans cette petite ville debanlieue chic d’où je suis maintenant banni ! Je n’ai jamais enseigné, jen’ai jamais eu de contact direct avec une classe et me voilà ici !
Bien sorti de mapromo de normal-sup, j’ai directement intégré les hautes sphères de l’Éducationnationale comme adjoint d’un conseiller d’abord, puis avec de grandesresponsabilités ensuite.
Et très vite, enfinaprès quelques années quand même, je suis arrivé au plus haut, directement attachéau cabinet ministériel. Et depuis, à cause de tous ces petits problèmes montésen épingle par toutes ces féministes qui envahissent notre sphère publique, jepasse de mutation en mutation. Je pensais avoir touché le fond avec cette placede directeur de médiathèque mais il a fallu que cela continue. Encore déplacéet maintenant proviseur-adjoint !
Bientôt arrivé à lacinquantaine, quelle perspective ? Si on me laisse enfin tranquille,peut-être proviseur dans cinq ans…
Et avec mes nombreuxappuis encore actifs, je rêve d’un retour dans la capitale afin de diriger undes plus grands lycées. Mais avant, il faut que je me fasse un peu oublier.
Je vais apprendreavec mon supérieur. Cela fait tout drôle, un bon moment que je n’ai plus euquelqu’un au-dessus de moi.
Il semble aussiavoir une revanche à prendre, raison de plus pour le suivre.
Et je verrai bienlundi comment cela se passe. Pour l’instant, je m’entends bien avec lepersonnel rencontré.
Je sens que lasecrétaire m’aime bien. Mais c’est normal, un bon petit bout de femme commeelle ne peut que m’apprécier.
Béatrice :
Que ça fait du biende rentrer à la maison, de revoir les deux petits bouts et Clément. Êtresecrétaire d’un proviseur n’amène pas autant d’avantages (de privilèges comme l’assènentles médias) que d’être enseignant. L’été, nous finissons plus tard etcommençons bien plus tôt. Et depuis une bonne semaine, c’est la course pour quetout soit prêt : directives et nouvelles du rectorat à transmettre,inscriptions

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