Matricule 2022
125 pages
Français

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Description

Lou-Valérie VERNET


Matricule 2022


D’un côté, il y a Ivy, 25 ans, pleine de rage et d’amour, animé d’un puissant sentiment d’injustice, en guerre pour régler ses comptes à ce qu’elle nomme elle-même « ses sept charognards et demi ». De l’autre, l’envers du décor. Ce qu’il dévoile de sordide et d’horreur. Chaque jour, à chaque carrefour, sous nos yeux. Le passé qui crée les failles. Le présent qui les perpétue. Sans états d’âme. Parce qu’ainsi va la vie. Et puis au centre, une immersion plein cœur dans les plus grands fléaux de notre humanité pour lesquels l’héroïne de « Matricule 2022 » va tout risquer. Tout sacrifier. Tout expier.




L'auteur signe ici un thriller implacable. L'humanité côtoie la barbarie.



La violence d'une plume contre la violence des hommes.



Lou Valérie Vernet, auteure multicartes, signe ici, avec « Matricule 2022 » son troisième thriller, après les très remarqués, Surtout le Pire et Acouphanges. Elle a aussi publié sept autres romans. Tous confirment son talent à manier en virtuose, l’art de la mystification et à sonder les profondeurs de l’âme. Par ailleurs, photographe amatrice, baroudeuse des grands espaces, essayiste et poète à la plume acérée, elle n’en reste pas moins attachée à sa devise préférée « Ne prenez la vie au sérieux, de toute façon vous n’en sortirez pas vivant ». B. Fontenelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782382111321
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Matricule 2022
Lou Valérie Vernet
Matricule 2022
M+ ÉDITIONS 5, place Puvis de Chavannes 69006 Lyon mpluseditions.fr

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© M+ éditions Composition Marc DUTEIL ISBN 978-2-38211-132-1
Pourquoi nous souvenons-nous du passé Et non pas du futur ? Une brève histoire du temps Stephen Hawking.
 
 
Chacun de nous a son histoire Et dans notre cœur à l’affût Le va-et-vient de la mémoire Ouvre et déchire ce qu’il fut. «  Nul ne guérit de son enfance  ». Jean Ferrat, 1990.
 
 
 
8 mai 2019
«  
X : Pourquoi avez-vous fait ca ?
Y : Vous le savez bien.
X : Ce n’est pas très malin ? Il y avait peut-être une autre solution ?
Y, du tac au tac, énervé comme si c’était encore possible de l’être.
–  Vous savez bien que non. C’était même la seule solution. Et je suis content.
X, affligé.
–  Mais à quoi cela sert-il ? Vous n’allez même pas en profiter.
Y, affligé plus encore.
–  Vous ne comprenez vraiment rien. C’est tout l’intérêt. Mourir pour qu’elle vive. C’est encore mieux. Ça rachète tout.
X : Mais ce n’était pas à vous de décider…
Y, l’interrompant.
–  Pas à moi de décider. Vous rigolez. À qui alors ? À Dieu ? À son bon vouloir ? Selon son timing ? À vous peut-être ? Vous vouliez me voir souffrir. Agoniser. Ne plus en pouvoir.
X, choqué.
–  Non. Évidemment non. Comment pouvez-vous dire ça ? J’ai tout fait pour vous. Tout. Même si vous ne m’avez pas beaucoup aidé .
Y, tout sourire.
–  Alors vous devriez être content parce qu’elle va vivre et qu’elle est bien meilleure que moi.
»
Première partie
IVY
I
9 mois plus tard…
Février 2020
 
 
La colère en point d’appui, lancinante depuis toujours, en soubresaut parfois, volcanique aujourd’hui. Il fallait bien qu’elle explose, qu’elle s’incarne, qu’elle fustige ses proies.
Il était temps !
Sous couveuse depuis des lustres, c’est l’heure de la naissance. La troisième. La vraie cette fois-ci. La plus puissante.
Au diable les dénis, Ivy ouvre enfin les yeux.
Et la liste est longue.
Il y a longtemps qu’elle a hiérarchisé les sept charognards et demi qui hantent ses pensées. Pendant des années, ils n’étaient que cinq mais depuis peu, c’est décidé, ils seront sept et demi.
Aujourd’hui, elle a ouvert une vanne alors que d’habitude, elle retombe sa colère. C’est bien ça le piège d’ailleurs. Une colère molle, bien enfouie, sans ressort, larmoyante, insipide. Lâche. Mais ça, c’était hier.
Aujourd’hui, sa colère est une entité quasi omniprésente, dure comme de la roche, au souffle long. Forte comme une armée. Gonflée à bloc.
Ivy s’est préparée minutieusement et elle a tracé tout droit. Sans se retourner. La liste de ses sept charognards et demi s’est affichée dans son champ de vision au fur et à mesure qu’elle enquillait les kilomètres.
À huit heures du soir, elle frappait à la porte des origines, là où son enfoiré d’oncle, avachi sur le canapé, finissait son troisième pack de bière de la journée. Elle voulait le choper à temps. Il n’était pas question qu’il soit trop dans les vapes ou en train de s’astiquer le bourgeon devant un porno ou pire, absent, comme souvent, en route vers sa dernière défonce dans un bouge quelconque.
L’heure de la vengeance avait sonné.
Fin du sursis.
Avec sa tête de fouine, son regard fourbe, son odeur de putois, sa truffe supérieure au moment de dégainer son ceinturon, le vicelard allait passer un sale quart d’heure. Peut-être moins d’ailleurs.
Avec ce qu’elle avait dans les mains, la fin serait rapide.
Efficace.
Sans bavure.
En prévision, un pistolet automatique 6 coups, noir-argent et comme une facétie provocatrice, une culasse rose. Presque un bijou. Au design élégant et féminin.
De loin, on pouvait presque croire à un jouet mais le site précisait bien le contraire, en le comparant même à un Beretta 85. Aucun doute possible, un calibre 9mn blanc qu’on pouvait aussi charger de Gaz CS. Que du faux, du bluff. Bruit dissuasif ou gaz irritant, dans les deux cas, le gus allait se recroqueviller comme un fœtus ou chialer comme un môme mais certainement pas mourir. Par contre, il serait choqué assez longtemps pour qu’Ivy se rapproche et l’immobilise avec son poing électrique Tiger Stun 2 500 000 V, muni, si elle le jugeait utile, d’une lampe flash à 6LED.
La suite et fin se feraient à l’ancienne.
Dans un dernier corps à corps. D’où, cette fois-ci, elle sortirait victorieuse.
Elle savait ce que le vieux avait de retors. Elle ne devait laisser aucune place à l’improvisation. Sa détermination était sans faille.
Son plan parfait.
 
 
1/   Entrer sans frapper.
2/   Où qu’il soit, tirer. Elle s’était entrainée, l’illusion était parfaite.
3/   L’immobiliser.
4/   Le regarder droit dans les yeux.
5/   Ne rien dire.
6/   Attendre, au moins une minute pleine.
Et 7/ Enfin, l’achever.
 
Entre le 3/ et le 6/, le temps devait défiler pour toutes les fois où. Le salaud avait beau avoir un cerveau gorgé de vinasse, elle était sûre que sa mémoire fonctionnerait à mille à l’heure. Une minute c’était suffisant. Elle n’avait aucune velléité d’être plus cruelle que lui. Elle ne voulait pas passer des heures à le torturer et refaire l’histoire. Son retour neuf années après suffirait largement pour créer un choc et mettre le film en marche.
Toutes les fois où il l’avait battue et l’unique fois où il l’avait violée. Car après elle s’était enfuie.
De victime, elle allait passer en mode bourreau et c’était foutrement légitime.
Elle venait finir ce qu’elle n’avait même jamais commencé mais tant de fois imaginé.
Son oncle en premier.
Les six autres et demi dans la foulée.
2
Dans sa vie, Ivy a eu plusieurs avant et plusieurs après.
Des instants T, des jours J et de pénibles semaines voire mois, sans.
Des abandons. Des fuites. Des paliers. Des étapes. Des processus. Des sept fois à terre, huit fois debout mais jamais comme ce jour-là.
Jamais comme cette seconde où son cœur avait implosé. Où après l’avoir senti s’éteindre, rendre son dernier souffle, l’emmener vers la mort, il lui était revenu plus puissant, plus fort, plus armé, plus courageux. Où elle s’était sentie mourir puis renaitre. Où elle l’avait senti battre dans son corps comme une arme indestructible.
Ce battement-là et les suivants l’avaient métamorphosée. Elle s’en souvient très bien. Dès son réveil, ce nouveau cœur avait pris la place. Toute la place. Un sentiment puissant, électrisant s’était propagé en elle.
Pour la première fois de sa vie, elle s’était sentie remplie, forte, neuve. Ce fut un instant magique. Immédiat. Comme une certitude. Quelque chose venait de naitre à son insu. Une force nouvelle, des envies, des idées, tellement à l’opposé de ce qu’elle avait toujours été.
Depuis elle se sentait vivante. Déterminée. Consciente. Elle n’avait plus jamais peur, plus jamais mal. Elle écoutait son cœur et lui seul savait.
Il lui dictait quoi faire et comment le faire. Elle n’avait plus à se poser de questions, elle qui s’en était tant posé. Son cœur parlait pour elle. Il était devenu sa voix intérieure.
Elle n’avait qu’à agir, suivre ses instructions. Il avait une connaissance d’elle et de ses possibles qu’elle-même n’avait jamais soupçonnés. Il parlait clair. Sans jamais douter.
Comme si tout était tracé depuis longtemps.
25 ans pour enfin en arriver là : la rage au ventre et une haute estime de ce que devait être la justice. Un idéalisme frisant l’utopisme. Une jeunesse sourde à tout raisonnement qui ne parte pas des tripes et du cœur. Un engagement à 100%. Une foi comme il n’en existe encore qu’à cet âge. Avant que la bascule du renoncement ne soit saturée par trop de déceptions, d’écœurements, de lassitudes, d’expériences.
Elle croyait encore y échapper.
Avait attendu neuf ans.
Un 14 février.
Comme une date butoir.
Pour tout régler.
3
En guise de maison, un camping-car posé sur cale dans un jardin miné, totalement isolé, à plus d’un kilomètre de la dernière habitation visible. Le feu a tout ravagé. La pleine lune projette un halo fantôme qui n’épargne rien. Ni les trainées de suie en traces épaisses où un doigt vengeur a signé le mot «  assassin   », ni les quatre murs noir âtres, encore moins les courants d’air de vide qui semblent être pris dans ce labyrinthe spectral. Plus de toit, plus de fenêtres, plus de porte. Une ruine laissée en l’état. Avec encore éparpillés des vestiges gorgés de terre, d’eau, d’usure. Un lit rouillé. Des lambeaux de vêtements. Des bouts de planches qui rappellent peut-être une table ou une armoire ou un meuble, les trois à la fois, disloqués, arrachés de leurs gonds, pillés, refourgués ailleurs et tellement d’autres squelettes de ce que quelqu’un avait sûrement voulu sauver des flammes sans y arriver.
Au milieu, comme une anomalie, trône presque flambant neuf ce qui, en s’approchant, ressemble plus à un fourgon aménagé qu’à un camping-car. L’endroit semble habité. Un morceau de tissu mauve masque les fenêtres. Une antique guirlande de Noël clignote sous une espèce d’auvent qui semble avoir été rajouté comme le marchepied en bois qui mène à hauteur de la porte centrale. Un fond sonore, sûrement le son d’une télé et sinon, un silence de désolation. Qui avec la nuit englobe l’endroit d’une aura lugubre.
C’est maintenant là que vit l’oncle d’Ivy depuis que toute sa vie a brûlé dans l’incendie. Toute sa vie ? C’est-à-dire rien. Il y a longtemps que l’homme n’est plus dupe. Chaque jour à chaque bouteille, il s’en souvient puis il oublie. Il n’a plus rien à

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