Memento mori
48 pages
Français

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Description

Un château médiéval en construction... des évènements étranges... un mort qui disparaît. Voilà de quoi perturber le chantier.

Mais qui s'aventure ainsi à terroriser les travailleurs ?

Une nouvelle noire, empreinte d'humour, qui vous emmène aux confins de la folie.


Annie-France Gaujard privilégie les romans courts et les nouvelles. Elle veut ainsi offrir à ses lecteurs une pause récréative dans leur emploi du temps souvent bien chargé à notre époque !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414398195
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Annie–France Gaujard
Memento mori

Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 Saint–Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 Mail : client@edilivre.com www.edilivre.com
ISBN ePUB : <<isbn_epub>>

1
S ur le chemin principal circulait une odeur d'humus, sensible comme une présence.
A l'ombre des premiers chênes de la forêt, reposaient des brebis au dos tonsuré, quelques oies s'égaillaient, des poules picoraient, une truie et ses porcelets fouillaient de leur groin dans une haie d'épines noires. Deux ânes cherchaient pâture dans leur enclos ceint de lourdes branches entremêlées.
L e chantier s'ébrouait d'une averse soudaine qui avait rempli les fondrières d'une eau glauque, pâteuse, brune ou ocre aux couleurs des composantes du grès ferrugineux qui émergeait de cette carrière de Puisaye.
L a tuilière pressait le pas. Ses godillots évitaient les flaques importantes et laissaient leur empreinte zébrée sur le sol sableux.
E lle avait coiffé ses longs cheveux bruns d'un châle noir épais qui lui descendait jusqu'aux reins et dont elle s'enveloppait tel un manteau pour mieux se protéger de l'air saturé d'humidité. Le bas de sa jupe de lin était auréolé d'éclaboussures terreuses.
S a silhouette épanouie de trentenaire offrait des formes généreuses et ses joues rebondies amorçaient un visage sans grâce, adouci par de grands yeux verts, défiants, dont la lueur faisait instinctivement baisser le regard de celui qui la toisait.
S es habits, son physique, son attitude, son dynamisme lui avaient valu le surnom de Perrette, en référence à quelque publicité où une laitière avenante présentait une certaine ressemblance. Elle en avait d'ailleurs fini par oublier son vrai prénom, Denise, et c'était bien ainsi car elle ne l'aimait pas.
E lle se dirigeait vers son atelier dont le toit de chaume était protégé par une lourde bâche d'où ruisselaient les fils d'argent de la dernière pluie.
U n ouvrier la croisa prestement. Un homme jeune, dont la biaude d'un beige délavé, déchirée en de multiples endroits, dévoilait des muscles noueux.
U ne longue écharpe du même ton s'enroulait par trois fois autour de son cou et retombait en pans inégaux sur ses larges épaules. Il rejoignait l'équipe des maçons qui finissaient un rang de la courtine nord en haut du logis seigneurial. Heureusement les journées étaient relativement agréables malgré les nombreuses averses.
U n projet de fous ! Construire un château fort comme au 13ème siècle ! Pourtant, chacun des salariés présents y croyait dur comme fer et travaillait d'arrache–pied pour donner vie à cette création, leur œuvre d'art.
A près bien des erreurs de jeunesse, la plupart avaient trouvé là une vraie famille et il n'était pas question de la quitter avant l'achèvement du château, ce qui laissait espérer encore de très nombreuses années.
U ne plongée dans un autre siècle où tout était reconstitué, outils, habits, masures… tombereaux tirés par d'énormes chevaux de trait, treuils médiévaux, village et métiers indispensables à l'élaboration de ce projet conçu par le propriétaire d'un château voisin.
P errette était soucieuse. Son four à tuiles ne lui donnait pas satisfaction. Chaleur trop forte et trop de pertes. Une grande responsabilité lui incombait dans cet atelier quand on songeait qu'il faudrait couvrir les futurs toits en poivrière d'un minimum de 70000 tuiles.
E lle se délesta de son châle qu'elle secoua énergiquement avant de le poser sur le haut tabouret près de sa table de travail.
D es masses d'argile noire et rouge attendaient sous un torchon de se faire palper, retourner, taper par des mains abîmées avant de rejoindre un gabarit et de prendre forme.
E lle eut à peine le temps de se remettre au travail que Bertrand le vannier arriva, essoufflé, l'air affolé, son imposante moustache à la gauloise détrempée et ses rares cheveux longs noués derrière la nuque tombant comme une anguille.
T 'aurais pas vu Aïda ? Je me suis absenté pour reprendre de l'osier et je ne la retrouve pas. C'est la première fois qu'elle s'éloigne aussi longtemps !
S on atelier aux murs en torchis comprenait deux parties. Une large entrée couverte de chaume avec une grande ouverture sur le passage du public où il expliquait...

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