169
pages
Français
Ebooks
2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
19 octobre 2021
Nombre de lectures
8
EAN13
9782924785287
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
19 octobre 2021
Nombre de lectures
8
EAN13
9782924785287
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Français
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De la même auteure
Aux Éditions Véritas Québe c : Le Réveil ( Le Pays de la Terre perdue – tome I), 2013 L’Hiver ( Le Pays de la Terre perdue – tome II), 2013 La Mer ( Le Pays de la Terre perdue – tome III), 2014 Les Visiteurs ( Le Pays de la Terre perdue – tome IV), 2014 Le Retour ( Le Pays de la Terre perdue – tome V), 2015 Emmanuel ( Le Pays de la Terre perdue – tome VI), 2015 Des nouvelles du Pays de la Terre perdue, 2017
Aux Éditions Messagers des Étoiles : Deux petites roses au ballet (texte du collectif Un bouquet de roses ), 2013
Le passeur – Fédération québécoise du loisir littéraire : Le bouton à quatre trous, 2013
Aux Éditions du Défi : La vengeance d’Amélie (intrigue – novella ) , 2017 La fuite d’Emma (intrigue – novella ) , 2017 Le destin de Nancy (intrigue – novella ) , 2017 Dange r: Fentanyl , 2019 Pot-pourri de voyages , 2018 Noémie et Maxime en Irlande, I – L’île d’Achill, 2018 Noémie et Maxime en Irlande, 2 – Le Connemara , 2019 Noémie et Maxime en Irlande, 3 – Dublin, 2020 Noémie et Maxime en Écosse, 2021 Les aventures de Lou, 1 – Nadine, 2020 Les aventures de Lou, 2 – La mer, 2021
Aux Éditions Bôchagr i : Je suis gai e ! (texte du collectif La fierté a une vill e ! ), 2017
Suzie Pelletier écrit également sur le We b : www.lavieestbelle54.blogspot.ca
Éditeu r : Les Éditions du Défi 96, rue Daudelin Kirkland (QC) H9J 2J6 www.editionsdudefi.com
Service de publication accompagnée BouquinBec
Illustration de la couvertur e : Marie Blanchard ( www.marieBdesign.com ) Grille graphique et mise en page s : Marie Blanchard ( www.marieBdesign.com ) Révision linguistique et correction d’épreuve s : Magali Laurent Conversion numériqu e : Maryse Bédard ( marysebedard@gmail.com )
© Suzie Pelletier, 2021
ISBN version imprimé e : 978-2-924785-27-0 ISBN version numérique (ePub ) : 978-2-924785-28-7
Dépôt légal – 3 e trimestre 2021 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur.
Tous droits réservés Imprimé au Canada
Prologue
Marjolaine
Douze jours après l’opération Caméléon…
Marjolaine gare sa voiture dans l’espace de stationnement qui lui est réservé, sous l’immeuble qu’elle habite. Elle regarde l’heure tardive sur le cadran, puis elle éteint le moteur.
Dès son réveil, tôt ce matin, la lieutenante-détective du district 36, au Service de police de Montréal, tournait en rond dans son appartement. Comme un ours en cage. Elle a donc décidé de se rendre à son bureau pour s’attaquer aux tâches administratives accumulées depuis une dizaine de jours. Elle voulait s’en débarrasser afin de commencer la semaine, le lendemain, avec du nouveau.
Elle aurait souhaité qu’un meurtre à élucider l’aide à focaliser son attention et à réduire la fébrilité qui s’est emparée d’elle depuis son séjour forcé dans le laboratoire d’Ethan. Mais la vie généralement très mouvementée de son district, même le dimanche, ne lui a pas accordé cette faveur. À croire que tout le monde s’était entendu pour se tenir tranquille. Elle s’est donc acharnée à analyser des dossiers et à signer une tonne de paperasse. Après avoir été clouée à son poste de travail durant plus de dix heures sans s’arrêter, elle ne revient chez elle qu’en soirée.
Assise dans sa voiture, elle serre le volant si fort que ses jointures deviennent blanches. Sa fatigue l’anesthésie un peu, mais la tension ne quitte pas son corps pour autant.
La femme de trente-huit ans sort finalement de son véhicule et marche vers l’ascenseur. Du coin de l’œil, elle aperçoit les deux caméras qui surveillent les lieux. « Comme une police numérique … », se dit-elle pour se rassurer. Pourtant, elle sait qu’un pirate quelconque peut suivre chacun de ses pas grâce à ce genre de gadget. Ça la dérange. Elle a vu Ethan utiliser à distance plusieurs de ces appareils pour arriver à ses fins. L’épie-t-il en ce momen t ? Dans le doute, elle envoie à la caméra la plus proche un regard noir chargé de menaces.
Soudain, une porte claque à une dizaine de mètres d’elle. Ses réflexes la font réagir aussitôt. L’adrénaline courant dans ses veines, elle se retrouve accroupie derrière une voiture, son Glock 19 armé bien en main. Elle cesse de respirer. Tout son corps est en alerte. Qui veut sa pea u ?
Elle aperçoit un jeune homme vêtu d’un costume foncé. Sa chevelure blonde soignée dégage son visage et encadre un regard intelligent. Souriant, il ouvre le coffre de son auto et récupère une mallette brune ainsi qu’une bouteille de vin.
Elle le reconnaît. Léo et son amie Lydia demeurent au deuxième étage de l’immeuble. L’homme travaille dans une firme-conseil en haute finance, et sa conjointe est avocate en droit commercial. Aucun danger ne menace Marjolaine. Le corps de la policière se détend légèrement. Toutefois, elle reste fébrile. Elle replace son Glock dans son étui, puis essuie son front en sueur avec le revers de sa main. Elle attend que Léo disparaisse dans l’ascenseur avant de se redresser.
Sa réaction disproportionnée la bouleverse. Depuis le début de sa carrière aux homicides, jamais elle n’a senti le besoin de porter son arme en tout temps. Et voilà que quelques jours passés dans l’univers de véritables pirates du Web lui ont suffi pour qu’elle ne puisse plus se passer de son pistolet. Elle s’est même surprise à le glisser à quelques reprises sous son oreiller pour mieux dormi r !
Après avoir recouvré un semblant de calme, Marjolaine se rend au sixième étage où se trouve son appartement. Elle note les quatre appareils de surveillance électronique qui parsèment son chemin. Impossible d’échapper à ces yeux mécaniques qui captent tous ses mouvements. Avant son aventure dans le monde nébuleux et sombre d’Ethan Bronffman, elle les considérait comme des outils nécessaires à son travail de détective, puisqu’elle et son équipe les utilisent pour vérifier les allées et venues des personnes reliées à un crime. Combien de fois a-t-elle tempêté contre les propriétaires qui n’en avaient pas installé, jugeant qu’ils nuisaient à son enquêt e ?
Pourtant, les évènements récents l’ont fait changer d’avis. Elle perçoit maintenant ces caméras comme des accessoires vulnérables que des mains malveillantes peuvent manipuler beaucoup trop facilement à son goût. Partout où elle va, elle se sent surveillée.
Elle déverrouille la porte de son logement, mais avant d’y entrer, elle brandit son poing en direction de la caméra la plus proche.
— Tu m’emmerdes, Etha n ! lance-t-elle à l’œil froid et implacable. À cause de toi et de ton gang de pirates, je suis devenue paranoïaqu e !
Elle regrette aussitôt son geste. Elle perd son temps à s’égosiller, car ces outils ne captent pas les sons. En plus, les employés de l’immeuble visionnent régulièrement les enregistrements. Comment interprèteront-ils son attitude menaçant e ?
À pas lents et las, la policière pénètre dans son logement et place sa sacoche et ses clés sur une étagère de l’entrée. Elle enlève ses chaussures et les range dans le placard. Pour le moment, son arme reste bien fixée à sa ceinture. D’un sac posé sur le plancher, elle retire le détecteur de mouchards qu’elle a volé dans le laboratoire d’Ethan, lors de sa dernière visite.
Elle prend le temps de vérifier toutes les pièces, un mur à la fois. Puis elle approche le gadget de tous les objets sur les meubles. Marjolaine sonde même les tapis et les rideaux. Elle ne trouve rien. Un immense soulagement l’envahit. La policière enlève son arme et la glisse dans un coffre-fort, dans l’entrée, qu’elle verrouille.
Pourquoi réagit-elle aussi vivement à la suite de son expérience inusitée auprès d’Etha n ? Son père maintenant décédé lui répèterait cette rengaine qu’il utilisait quand un homme la dérangeai t :
— Il te fait de l’effe t ! Je le vois bie n ! Tu l’aimes, c’est tout.
Cette fois, elle s’entend répondre avec un sourire narquoi s :
— Ethan est gai, pap a !
— Ça va aller, ma chouette, ajouterait-il. Un jour, tu trouveras celui qui te convient.
Marjolaine voudrait qu’il ait raison. Malgré les échecs amoureux qu’elle a vécus, elle espère encore rencontrer le partenaire qui la respectera assez pour la laisser libre de ses choix.
Marjolaine met ce sujet dans un coin de son esprit pendant qu’elle se déshabille, puis elle jette ses vêtements dans la laveuse. Elle ajoute beaucoup de savon et enclenche le cycle le plus long. Elle s’est retenue d’y verser de l’eau de Javel. Cette façon de nettoyer son linge restera-t-elle toute sa vi e ? Intuitivement, elle comprend que ce geste cache un trouble profond. La policière cherche à se débarrasser du costume de pirate du Web qui colle à sa peau depuis l’opération Caméléon.
La douche chaude et longue qu’elle prend ne l’aide pas à réduire son stress. Elle enfile un pyjama, puis se sert un verre de vin rouge. « Pour me calme r », se convainc-t-elle. Du bout des doigts, elle appuie sur la télécommande de sa chaîne stéréo. Elle ferme les yeux et écoute un moment la Pastorale , la symphonie numéro 6 que Ludwig van Beethoven a écrite au début du XIX e siècle.
Elle songe aux collaborateurs d’Ethan. Ils comprennent mieux qu’elle la perfidie du système interlope, car ils naviguent régulièrement dans l’univers virtuel et parallèle, là où se cachent des gens aux desseins obscurs. Comment le noble pirate et ses amis arrivent-ils à agir normalement dans le monde rée l ? Paniquent-ils autant qu’elle à la vue de la moindre caméra de surveillanc e ? Elle s’approche de la fenêtre et regarde dans la direction du laboratoire d’Ethan. Un frisson la fait trembler des orteils à la racine des cheveux.
— Tabarna c ! Je subis un syndrome post-traumatiqu e ! Ethan, t’es un maudit emmerdeu r !
Une heure plus tard, elle s’assoit au salon et dépose