Mi-Carême sanglante
84 pages
Français

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Description

À la suite d’une recrudescence de vols de bijoux dans de magnifiques demeures, M. Murdick craint pour la sécurité de ses invités lors de la somptueuse fête qu’il donne pour les vingt ans de sa fille Bella.


C’est le détective Peter GAIL qui est chargé, avec une jeune collègue, de se mêler aux convives pour s’assurer que tout se déroule normalement.


Le clou des festivités consiste en une troupe d’Indiens dansant au rythme de la musique d’un orchestre.


Tout à coup, le silence se fait, la lumière s’éteint et les cris des « sauvages » sont remplacés par ceux des femmes sentant des mains sur leurs gorges qui s’emparent de leurs colliers...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070032749
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MI-CARÊME SANGLANTE
Roman policier

par J.A. FLANIGHAM
CHAPITRE PREMIER

— Alors, c'est le grand soir ? questionna Peter en coulissant un regard distrait sur la taille de Wanda.
Elle passa une main hésitante sur ses hanches, maintenant déformées et fit doucement non de la tête :
— Non, Peter, ma décision est prise. Je ne vous accompagnerai pas ce soir chez les Murdick.
Avec un attendrissement moqueur, elle caressa son ventre :
— Vous me voyez en robe du soir ? Et John ne serait pas content. Il trouve déjà abusif que je continue à m'occuper de l'affaire.
— Bon Dieu, explosa Peter, vous n'êtes pas la seule femme à devoir être mère d'ici quelques mois, mais vous êtes la seule femme détective de New York. Enfin j'entends par associée à l'agence. J'ai signé le contrat et il reste bien entendu...
— Que diriez-vous de Rosie pour me remplacer ? suggéra doucement Wanda.
Peter eut un haut-le-corps :
— Rosie ? Cette gamine... Ce... ce lutin ?... Mais elle ne connaît rien à ce genre de...
— Et qu'avons-nous à faire, ce soir, de si particulièrement important chez les Murdick ? coupa Wanda de la même voix tranquille. Veiller au grain... Jeter un coup d'œil discret sur la société...
Elle haussa les épaules.
— Rosie sera très bien, Peter, et elle en meurt d'envie.
— Vous connaissez mieux que moi les termes du contrat liant notre agence aux Murdick, répondit Peter, et il est stipulé...
— Que deux représentants de l'agence devront se mêler aux invités. Peter, croyez-moi, Rosie sera très bien. Je lui ai déjà tout expliqué, elle sera parfaite, j'en suis certaine. John lui-même affirme que cette petite a de la classe. Elle mérite tellement mieux que son métier d'apprêteuse. Qu'en pensez-vous ?
Peter, hargneux, haussa les épaules :
— Je me demande pourquoi, fichtre vous me demandez mon avis. Entre John, Rosie et vous, je n'ai pas même le droit de lutter, semble-t-il ?
Il feuilleta un dossier, les sourcils rapprochés, Wanda sourit. Le téléphone sonna, elle le passa à Peter :
— C'est Martin !
Peter coinça l'appareil contre son épaule, et alluma une cigarette.
— T'es de la fête, ce soir ? questionna Martin.
Il était détective de la « Mondial Assurance Company » .
— Oui ! grogna Peter.
— Alors j'ai l'impression que tu ferais bien d'ouvrir l'œil. L'appartement des Flynn a été cambriolé la nuit dernière. Décidément, il semble que nous ayons à lutter contre une bande drôlement organisée. Qu'est-ce que t'en penses, Peter ?
— Ouvrir l'œil est le bon, c'est la devise maison, répondit Peter.
Il réfléchit quelques secondes, haussa les épaules et ajouta :
— Mais avec tout le système de protection ce soir, chez les Murdick, il faudrait que les lascars soient drôlement organisés ou plutôt fortiches pour tenter quoi que ce soit.
— Moi, fit Martin, lugubre, ils commencent à me flanquer les jetons, c'est simple, non ?
Et il raccrocha.
CHAPITRE II

Peter jeta un regard de côté à Rosie. Elle était ravissante, et parfaitement inattendue dans une robe de faille blanche, laissant nues de ravissantes épaules. Son impertinent visage se leva vers son compagnon et une expression d'adoration passa, fugitive, sur son regard bleu sombre.
Très intéressant ! constata-t-elle d'une voix unie, parcourant le vaste hall, la foule élégante et les toilettes somptueuses.
Elle ne déparait pas parmi les milliardaires, les célébrités, et l'étonnement de Peter se teinta de satisfaction. Il glissa son bras sous le sien. Il sourit distraitement à Martin, qui parlementait avec Murdick. L'orchestre dissimulé par un écran de plantes vertes jouait en sourdine. Le buffet était situé sur la droite, une foule papotante s'y agglutinait. Quelqu'un rit, très haut, et Rosie parut choquée.
À partir de minuit, souffla Peter, il arrive parfois qu'on manque de retenue, vous savez ? D'ailleurs, dans le monde, cela se porte...
Il l'entraîna vers le buffet, se demandant, sans pouvoir répondre, à quel chiffre approximatif pouvait s'évaluer la fortune que les invitées transportaient à leurs oreilles, à leurs cous, à leurs poignets.
Hâtons-nous, petite, hâtons-nous de boire avant que la fête ne batte son plein.

* * *

Ridicule ! commenta intérieurement Rosie, en regardant, les yeux sceptiques, Leslie Matthews, le célèbre chef d'orchestre grimper sur l'estrade. Le plateau mobile était en partie masqué par un fouillis de fleurs tropicales du plus bizarre effet. Une ombre bleutée baignait la vaste salle, les bijoux jetaient des feux, le murmure des conversations allait decrescendo, mais Rosie, étrangement sur ses gardes, continuait de fixer Leslie Matthews. Elle l'avait vu, quelques semaines auparavant à « L'Empire Theater » et le trouvait un peu voûté moins trapu, aussi.
On vous dirait inquiète, petite ?
La chaude voix rassurante fit basculer toutes les questions, Rosie se moqua de ce moment indéfinissable d'angoisse « je fais le complexe de l'apprenti détective » , pensa-t-elle, en se rapprochant de Peter.
L'orchestre préluda, une troupe de guerriers indiens envahit le plateau, une fille brune merveilleuse, torse nu, se mit à danser, le chef indien poussa un long modulement, les guerriers bondirent dans la salle, l'orchestre jouait toujours, tous cuivres déchaînés, et, brusquement, la lumière s'éteignit. Un hurlement sauvage le chef guerrier emplit la salle, suivit par une multitude d'autres. Les invités ravis et délicieusement angoissés pensèrent que, ce soir-là, les Murdick, décidément, s'étaient surpassés.
Ce n'est que lorsqu'un affreux cri de femme domina celui des Indiens, que lorsque la musique, brusquement cessa, que lorsque l'éclair brutal des lampes torches vint trouer l'obscurité, faisant vivre le chatoiement des étoffes et le visage blafard des femmes, que quelques-uns tentèrent de réagir. C'était Lady Gronin qui avait poussé le premier cri d'alarme quand des mains nerveuses s'étaient posées sur son cou. Mrs. Murdick hurla à son tour. Puis...
... Dans un tumulte indescriptible ; il fallait bien que tous les invités sachent enfin qu'ils étaient les témoins et victimes du hold-up le plus sensationnel des annales américaines.

* * *

Peter regarda Martin parfait dans son habit aubergine puis Rosie. Ils étaient devant le buffet, contemplant les trois salles d'affilée, le plateau mobile, les policiers en civils, les policemen gardant les issues. Il lui fallait faire un terrible retour sur lui-même pour conclure que tout cela était bien réel. Le hold-up n'avait pas duré dix minutes, mais ces dix minutes-là avaient suffi pour que tous les invités soient délestés de leurs bijoux. Les musiciens de l'orchestre avaient tenu tout le monde en respect pendant que la troupe « Indians and C° » prenait en charge bagues, colliers et bracelets.
À donner sa démission ! grogna Martin, écœuré.
Il se dirigea vers l'inspecteur Maddox qui lui faisait signe, et de l'index, pria Peter de le rejoindre. Rosie alluma une cigarette. Elle se sentait en pleine forme, exaltée, contente et parfaitement dans son élément. Fière de n'avoir pas eu peur, et d'être peut-être la seule femme de la société à s'en tirer avec les honneurs de la guerre, attendu qu'elle ne portait aucun joyau.
« Si seulement je pouvais aider Peter » , pensa-t-elle.
Elle lui avait parlé de son sentiment de gêne devant le chef d'orchestre, lequel, lui semblait-il, ne ressemblait pas, par certains côtés, à Leslie Matthews. Peter et Martin vinrent la rejoindre.
Petite, dit le détective, vous aviez vu juste. Dommage que vous ne m'en ayez pas parlé...
Il réfléchit, sourit, et ajouta :
Mais de toute façon, je ne vous aurais pas cru. Enfin voilà où nous en sommes actuellement : les musiciens et le chef d'orchestre se rendaient ici, lorsqu'ils ont été arrêtés à deux kilomètres environ, et conduits dans une villa inhabitée, délestés de leurs vêtements et instruments. Il en fut de même pour la troupe de danseurs des ballets « Indians and C° » , ce qui implique une bande soigneusement organisée, de nombreux complices et des dons aussi remarquables que variés...
Il lissa sa fine moustache, et, dans un regard navré vers Martin contemplatif :
Ça va être coton pour mettre la main sur ces gars-là, non ?
CHAPITRE III
 
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