Miroir , livre ebook

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Un thriller qui nous tient en haleine ! Brillant !

Gilles
Milo-Vacéri



Sur le Darkweb, tout s’achète : des armes, de la drogue et même les services d’assassins. Au sein du Réseau des ombres, un duo de choc rafle les meilleurs contrats : Zoltan, un hacker surdoué, qui vit reclus dans un bunker et Charlie, une tueuse à gages méthodique et impitoyable.


Leur florissant business est menacé lorsque les missions de Charlie sont systématiquement copiées, dans des mises en scène macabres. Qui se cache derrière ces actes ? Un simple admirateur ou un véritable ennemi ?


Pour espérer continuer leurs activités, ils vont devoir débusquer ce copycat qui semble en savoir long sur eux.

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Publié par

Date de parution

04 février 2022

Nombre de lectures

5

EAN13

9782374539171

Langue

Français

Présentation
Sur le Darkweb, tout s’achète : des armes, de la drogue et même les services d’assassins. Au sein du Réseau des ombres , un duo de choc rafle les meilleurs contrats : Zoltan, un hacker surdoué, qui vit reclus dans un bunker et Charlie, une tueuse à gages méthodique et impitoyable.
Leur florissant business est menacé lorsque les missions de Charlie sont systématiquement copiées, dans des mises en scène macabres. Qui se cache derrière ces actes ? Un simple admirateur ou un véritable ennemi ?
Pour espérer continuer leurs activités, ils vont devoir débusquer ce copycat qui semble en savoir long sur eux.


Née à Paris, Ana Kori a vécu une grande partie de sa jeunesse hors de France Métropolitaine (Maroc, Antilles). Elle commence à travailler à 16 ans et enchaîne les boulots différents (serveuse, hôtesse d'accueil, secrétaire, formatrice).
Elle passe ensuite 20 ans dans l'informatique, occupe des postes dans le management, puis plaque son boulot en 2019 pour se consacrer à l'écriture.
Elle lit beaucoup de bandes dessinées, joue aux jeux vidéo, regarde des séries et fabrique des meubles en bois.
Lauréate en juillet 2021 du Salon du Livre de La Rochelle avec son roman Le jeu du chapeau.
MIROIR
Le reflet du mal
Ana Kori
38 rue du polar
Prologue
J’écartai mes doigts collés entre eux par le liquide poisseux. Autour de nous, il n’y avait plus que le désastre et je sentis le souffle glacial de ma vieille compagne. Témoin fidèle de ma vie, la mort venait de se glisser dans la pièce, observant sans doute le spectacle. J’étais habituée à sa présence mais cette fois-ci, j’eus peur. Peur qu’elle posât sa main sur la mauvaise personne.
Je perçus, de manière tout à fait irrationnelle, le poids de son regard sur ma nuque. Une attention malsaine et perverse qui me fit dresser les cheveux sur la tête. Comme suspendue à sa décision, je n’osai plus bouger, ni me retourner. Je baissai ma garde, car je savais qu’il ne servait à rien de supplier. Quand la mort se déplaçait, ce n’était jamais par hasard et ce soir, je lui avais donné un nouveau rendez-vous qu’elle entendait honorer.
Un gémissement, sorti de l’ombre, interrompit l’attente. Lui aussi devait l’avoir aperçue sinon sentie. Lui aussi l’avait immédiatement reconnue. Nous étions tous les deux des pourvoyeurs d’âmes, des soldats du dernier souffle, des serviteurs du chaos et cette nuit, elle était venue pour nous. Il nous restait à accepter sa décision, brutale, partiale et inéluctable. Je vis ses yeux se tourner vers moi et j’y décelai l’angoisse, la même que celle qui m’habitait.

Qui allait-elle emporter en premier ?
CHAPITRE 1 – Un contrat comme un autre
La voiture enchaînait les virages. À cette heure tardive, je n’avais croisé que peu de monde. J’aperçus soudain les lumières de la ville de Sagone, sur la côte ouest de la Corse ; j’étais proche de ma destination.
J’avais atterri à Ajaccio dans l’après-midi et attendu mon contact. Il m’avait remis tout le matériel commandé et acheminé discrètement par bateau. Un rapide échange, dans une petite rue adjacente au port, juste le temps de tout transférer dans ma voiture de location.
J’avais aussi récupéré les clés d’une villa située sur les hauteurs de Sagone, non loin de celle de ma cible. Pendant ce temps, une doublure, qui me ressemblait physiquement, occupait une chambre d’hôtel sous un faux nom, sur Ajaccio. Si d’aventure des soupçons venaient à être dirigés vers moi, le personnel de l’établissement pourrait tout à fait confirmer que j’avais séjourné chez eux et amplement profité de la piscine.
Je ne faisais pas systématiquement appel à ce subterfuge, mais mon complice Zoltan savait qu’il y avait beaucoup d’indics dans ce coin et, dans le milieu où j’officiais, il était important de brouiller les pistes. Entre les insulaires, qui voyaient d’un mauvais œil les règlements de compte sur leur territoire, les flics à l’affût de toute activité suspecte, je ne pouvais rien laisser au hasard.

J’ouvris la vitre et ralentis. L’atmosphère était douce, chargée de parfums agréables. Je lâchai le volant, mis ma main gauche dehors pour sentir le vent gifler mes doigts. Durant les dernières minutes de mon trajet, je fis abstraction de la raison de mon séjour ici. Oubliant le matériel dans mon coffre, occultant le contrat, les dangers ou l’issue espérée, je redevins un quidam qui profitait de la quiétude nocturne.

Une fois à destination, je ne pris pas le temps de m’émerveiller sur ce coin paradisiaque, préférant décharger ma voiture et faire un tour rapide de la villa. De plus, malgré la tranquillité de l’endroit, une arrivée tardive risquait d’attirer l’attention et je devais absolument l’éviter.
Je me dirigeai aussitôt vers la terrasse donnant sur la résidence de la cible en contrebas. C’était grâce à cette position dominante que j’avais choisi cette location, et non pas pour les nombreux autres atouts qui séduisaient habituellement les touristes. Je remarquai toutefois la lune qui reflétait ses rayons sur une mer d’huile me donnant envie de m’attarder sur le panorama. D’ici, je distinguais les contours de la côte accidentée de ce coin de l’île et devinais les eaux bleues qui refluaient délicatement sur le sable clair. En d’autres circonstances, cet endroit m’aurait enchantée.

Avec précaution, j’installai les appareils photographiques, les capteurs de chaleur, les micros à distance sans perdre de vue qu’il me serait nécessaire de faire une reconnaissance sur place. Je disposais de trois jours pour finaliser les préparatifs et passer à l’action. Arrivé depuis deux semaines, monsieur Millaud – l’objet de mon contrat – devait rentrer sur le continent vendredi. Ma mission devait s’achever dans ce laps de temps.
J’allumai mon second téléphone, un modèle spécial, cloné et intraçable puis composai le numéro de mon associé.
— Zoltan ? C’est Charlie. Je suis sur place.
— Pas de problème avec le matériel ?
— Non, je viens de vérifier, tout fonctionne.
— En général, la filière sicilienne est fiable.
— Je te le confirme. As-tu pu récupérer les emplois du temps des sociétés de sous-traitants ?
— Oui. Tu as un créneau, demain en début d’après-midi. L’équipe de ménage intervient à partir de 14 h. L’uniforme que tu as chopé à Ajaccio ira parfaitement. Tu seras madame Sarah Ficonelli, en renfort de l’équipe habituelle. J’ai mis à jour les bases de données et plannings de l’entreprise.
— Et pour la carte d’identité ? Tu sais bien qu’ils font des contrôles de tous les prestataires externes.
— Dans la poche du pantalon.
Je récupérai l’uniforme dans un des sacs pour vérifier.
— Je l’ai. Nickel, Zoltan. Je te recontacte en fin de semaine.
— Ne te fais pas tuer !
Je raccrochai agacée que Zoltan me fasse systématiquement la même recommandation. Sans doute pensait-il me faire rire ou me détendre ? En réalité, c’était tout l’inverse puisque cela me donnait toujours l’impression d’être un mauvais présage.

Douze années que je travaillais avec lui. L’une des personnes les plus fiables avec qui je collaborais, même si son besoin de faire des blagues m’horripilait au plus haut point. L’une des rares aussi à connaître mon véritable métier.
Zoltan était un hackeur surdoué qui s’était fait un nom dans cette communauté dès ses quinze ans. Il avait réussi à pirater des organismes financiers et avait annulé les dettes de plusieurs clients avant que les sociétés ne coupent leurs serveurs. Une belle opération qui n’avait laissé aucune trace et qui lui avait ouvert les portes de l’élite du darkweb.
Notre partenariat était né grâce à mon mentor, Titus, qui nous avait mis en relation. Notre collaboration s’était construite sur nos compétences complémentaires et j’avais peu à peu constaté que ce hackeur, malgré son attitude parfois désinvolte, était très fiable.
Zoltan me négociait des contrats, vérifiait les informations, s’occupait des transferts d’argent vers des comptes offshore et concluait les transactions. Il gérait également toute la partie logistique à travers des coordinateurs : les intervenants, les doublures, le matériel et bien entendu, les faux papiers.
Ainsi, j’avais les coudées franches tout en restant un fantôme. Je n’entrais en contact qu’avec un nombre limité d’intermédiaires, ce qui était préférable au vu de la nature de mes activités. Mon rôle à moi était d’éliminer les cibles désignées par nos commanditaires. Cependant, je m’interdisais de n’être qu’un simple outil dans les mains d’inconnus. Je suivais un code à la lettre : contrôler les informations fournies par les donneurs d’ordre avant de lancer une mission. Je considérais chaque affaire selon mon éthique et je me réservais le droit de refuser un contrat sur des critères qui m’étaient propres. C’était une limite qui faisait partie du deal ; limite que les commanditaires devaient accepter, sans quoi, ils étaient bannis.
Il était un point sur lequel je ne dérogeais jamais : je n’entérinais aucune transaction qui implique un enfant. Ni en tant que cible principale ni collatérale. Je savais que certains de mes collègues n’avaient pas les mêmes scrupules. Je ne les jugeais pas, je me contentais de m’en tenir à mon code.
Nous étions les rouages d’un système sous-marin, pourtant bien connu des autorités. Œuvrant en secret, nous ne laissions aucune trace. Nous étions des ombres d’une organisation éponyme.

*

Le lendemain matin, après avoir avalé une ration de survie, je repris position sur la terrasse pour observer les mouvements dans la villa de ma nouvelle cible.
C’était la partie de ma mission que je préférais : espionner les gens à leur insu. Entrer dans leur intimité, les voir faire toutes ces choses qu’ils s’interdisaient en public. Se curer le nez, faire des grimaces devant leur miroir et pour les people, être l’unique spectatrice d’un discours imaginaire, une brosse à cheveux à la main, pour la remise d’un hypothétique prix. Il y avait aussi ceux qui s’injectaient des substances illicites, à la recherche d’un paradis artificiel. Souven

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