Mystère autour d un meurtre
58 pages
Français

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Mystère autour d'un meurtre , livre ebook

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Description

Bette Darnell, prestigieuse chimiste anglaise, a disparu depuis plusieurs jours.


Habituée des fugues, son absence n’aurait pas inquiété son mari si une forte quantité de cocaïne ne s’était pas également volatilisée.


Mais l’inspecteur Martin de Scotland Yard n’est pas le seul à être sur les traces de la scientifique ; son ami, Bill DISLEY, le célèbre reporter, est lui aussi entré dans la partie après avoir reçu à son bureau une lettre anonyme lui annonçant que Bette Darnell se rend régulièrement dans un bouge miteux fréquenté par les marins...

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Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070035702
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Gueule de bois

Jeff porte une main énorme à son front obtus et plissé :
— Bill, mon pote, j'ai décidément une abominable gueule de bois !
Il avait sa voix éraillée des grands jours.
Bill resta impassible. Seul un clignement accentué de l'œil droit accusa réception de la doléance.
— L'atmosphère d'ici est profondément déprimante, reprit Jeff d'une voix plaintive.
Il ajouta, morose :
— On fout le camp ?
— Deux whiskies ! gémit Bill en réponse.
Jeff soupira affreusement et prit sa tête dans ses mains.
L'atmosphère était incontestablement déprimante. La taverne était située aux bords de la Tamise, dans le quartier Ouest et, de temps à autre, la sirène d'un remorqueur déchirait l'aube naissante d'un cri qui vous serrait le cœur.
Un barman dont le blanc de la veste n'était plus qu'un souvenir — et lointain — apporta les deux whiskies en clignotant de l'œil.
Bill, intensément, « humait » l'atmosphère.
Dans le genre sordide, on pouvait difficilement faire mieux. Le patron de l'endroit, avachi derrière son comptoir, avait la face la plus abominablement laide qu'il soit permis de rencontrer.
Peut-être, songea Bill, peut-être seul, dans le genre, Jo-Gueule-en-Biais, qui avait illustré une récente aventure, (1) pouvait-il lutter avec René-les-petits-pieds (c'était le nom du patron de « la Boîte aux Matelots »).
Écroulés aux hasards de quelques tables, des consommateurs attardés, assoupis sur les tables, ronflaient ou somnolaient.
Seuls, dans le fond de la salle, deux originaux parlaient d'îles lointaines avec une clarté de langage et une concision qui indiquaient une remarquable lucidité d'esprit...
— Je me demande ce qu'on fiche ici ? grogna Jeff. Ça fait trois heures qu'on se fait éperdument tartir. Tu me parles même pas.
Sa voix, pâteuse, bégaya :
— Quoi qu't'as ?
— J'aimerais comprendre pourquoi Bette Darnell venait passer des heures ici...
Jeff éclata d'un rire énorme :
— P't-être bien qu'elle avait le béguin de René-les-petits-pieds...
Il ajouta, rêveur :
— ...ou qu'elle avait le goût de la crapule...
Il avala son whisky d'un trait, fit claquer sa langue :
— On met les bouts ?
Bill se leva :
— On les met.
Il jeta une pièce sur la table. Jeff, en équilibre nettement instable, le suivit.
... Derrière son comptoir, René-les-petits-pieds les regarda partir avec une lueur égrillarde dans ses petits yeux porcins.
— Il a une gueul' qui me r'vient pas, grogna Jeff en descendant du trottoir.
— J'ai l'impression, rétorqua Bill, rêveur, qu'il pense exactement de même en ce qui nous concerne.


(1) Voir « Et tu verras flotter son cadavre... » , par J.A. Flanigham, dans la même collection. [Retour]
II
Bette Darnell
 
Bette Darnell avait disparu.
Le fait eût été anodin en soi (Bette Darnell avait l'habitude de ces fugues de quelques jours qui étaient, disait-elle, nécessaires à ses travaux), si son mari ne s'était aperçu qu'il manquait, dans le laboratoire de leur propriété d'Hillgran, une assez forte quantité de cocaïne. Il avait dû faire une déposition à Scotland Yard, et c'est à la faveur de l'enquête qu'il avait été démontré que Bette Darnell avait disparu. Peter Darnell avait visiblement été extrêmement désolé de ne pouvoir cacher la fugue de sa femme, mais les faits étaient les faits, une enquête une enquête, il avait fallu se résigner.
À la faveur des renseignements, la personnalité de la célèbre Bette Darnell s'était éclairée d'un jour tout à fait imprévu.
Il est vrai que, seuls, dans toute l'Angleterre, deux hommes étaient au courant : l'inspecteur Martin et Bill. Jeff aussi était au courant, mais chacun sait que toutes enquêtes auxquelles il était mêlé ne l'intéressaient que dans la mesure précise où il y avait un bon coup à pinter quelque part ou une fameuse raclée à administrer à quelqu'un.
 
Bette Darnell était la plus célèbre chimiste d'Angleterre. Ses travaux sur différentes affections par traitement, du prestinia (champignon dont elle avait découvert les étonnantes propriétés) avaient bouleversé toutes les académies de médecine d'Europe.
Elle vivait avec son mari, qui lui servait de secrétaire, dans plusieurs appartements que son exubérante originalité avait choisis dans des quartiers aussi divers qu'hétéroclites. C'était une femme extrêmement misanthrope dont on ignorait à peu près tout. Elle était extrêmement difficile à approcher, et même Bill Disley, en qualité de « journaliste-le-plus-fouineur-de-tout-le-Royaume-Uni », n'était pas parvenu à l'approcher.
Tout serait donc resté dans une convenable norme si Peter Darnell n'avait été dans l'obligation de faire une déclaration de vol de stupéfiant à la Police.
Il avait été extrêmement réticent lors de l'enquête discrète à laquelle Martin s'était livré, mais il n'avait tout de même pu cacher (bien que cela lui répugnât visiblement) que sa femme était partie depuis trois jours.
La disparition datait donc de quatre jours, le soir où Bill, accompagné de Jeff, avait été ingurgiter du mauvais whisky dans une boîte infecte de l'Ouest, chez René-les-petits-pieds.
Cette enquête avait été motivée par une lettre anonyme reçue le matin même aux bureaux du « Star Express » et adressée personnellement à Bill Disley, journaliste détective.
Sur du papier d'écolier quadrillé, en lettres d'imprimerie découpées dans le « Star » , on lisait seulement ceci :
 
« Bette Darnell se rendait fréquemment à « La Boîte aux Matelots ». Demandez à René-les-petits-pieds pour voir ! »
 
Le soir même, Bill s'y rendait, accompagné de son acolyte, et...

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