Ne soulevez jamais les vieux tapis
274 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Ne soulevez jamais les vieux tapis , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
274 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Robin, gérant avec son épouse d'une agence immobilière en région parisienne, est plus préoccupé par ses conquêtes féminines, ses parties de golf et ses soirées à jouer aux cartes avec ses copains que par les résultats commerciaux de son affaire. Heureusement, Isabelle est là pour tenir la boutique, mais pas pour longtemps, car elle disparaît, victime d'un homicide. Robin se consolera-t-il au travers de ses vices ? Toujours est-il qu'il sème autour de lui une chaîne de haine qui pourrait lui être fatale, à moins que...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414799985
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-79999-2

© Edilivre, 2020
Du même auteur

Du même auteur
La lagune sera votre linceul.
(Ed : La société des auteurs) 2016
Les souvenirs ne meurent jamais.
(Ed : Edilivre) 2018
Tuez-les.com.
(Ed : Edilivre.) 2019


« Un meurtre sans des ciseaux qui brillent, c’est comme des asperges sans sauce hollandaise. Sans goût. »
Alfred Hitchcock.
Chap. 1 « Le facteur sonne toujours deux fois » James. M. Cain (1934)
Isabelle tirait sur cette foutue grille de toutes ses forces pour la replier sur le côté de la vitrine. Cela faisait six ans que cette scène se répétait tous les matins. Robin, son mari, lui avait promis de la réparer mais cette promesse était restée… une promesse. L’agence immobilière du couple était située entre un salon de coiffure mixte qui avait changé trois fois de propriétaires depuis qu’ils avaient succédé aux parents d’Isabelle et une boucherie charcuterie, ouverte l’année de naissance d’Isabelle, c’est-à-dire depuis quarante-quatre ans. Le couple qui tenait ce magasin se prenait pour les princes de la place. Ils pensaient que la longévité de leur échoppe, idéalement placée face à la halle majestueuse d’Arpajon, leur octroyait un droit de regard sur l’activité commerciale des autres commerces. Une fois les grilles repliées, non sans quelques jurons discrets, Isabelle en patronne consciencieuse détailla les affichettes de ses vitrines. Elle avait embauché depuis deux ans et demi une jeune collaboratrice dont une des missions était la mise à jour quotidienne des annonces. Ne relevant pas d’anomalie, elle déverrouilla la serrure de la porte d’entrée, désactiva l’alarme et accrocha la veste de son tailleur à la patère. Assise derrière son bureau en verre fumé qui faisait face à la grande vitrine, elle alluma son PC. Elle avait un rendez-vous ce matin à onze heures et deux visites cet après-midi. Elle profita donc de ce laps de temps pour mettre un peu d’ordre dans ses documents administratifs. Sur ce sujet, elle ne pouvait compter que sur elle, son mari ayant déclaré depuis des années une phobie pour tout ce qui touchait aux papiers administratifs et autres tâches de gestion.
À dix heures, Noémie, la jeune assistante, rentra dans l’agence. Magnifique brin de jeune femme, elle était toujours apprêtée comme ces femmes que l’on ne voit que dans les magazines. Vingt-cinq ans, diplômée en commerce, elle avait accepté ce poste dans l’attente d’une opportunité professionnelle plus en adéquation avec son cursus universitaire. Elle passa en revue les affichettes de vente des biens, puis rejoignit son bureau situé au fond de l’agence sur le côté droit de celui de sa patronne qu’elle salua d’un geste discret de la main. Les relations entre les deux femmes, sans être tendues, étaient distantes. La patronne se méfiait des atouts ravageurs de sa collaboratrice et de l’effet qu’ils occasionnaient sur son mari Robin. Il passait beaucoup de temps à admirer son joli petit cul qu’elle mettait en valeur en portant des jupes courtes dans lesquelles elle avait dû grandir. Consciente du regard concupiscent de son patron, elle en rajoutait mais de façon suffisamment discrète pour ne pas mettre sa patronne en rage. Elle prit place sur son fauteuil, connecta son PC et consulta son agenda du jour ainsi que ses courriels. Les deux femmes travaillaient chacune de leur côté sans échanger un mot jusqu’à l’heure sacrée du thé matinal. Noémie se leva, se dirigea vers l’arrière de l’agence où une petite cuisine avait été aménagée à l’abri des regards des clients présents dans l’établissement, afin de préparer le subtil breuvage. Quelques instants plus tard elle invita sa patronne à partager la collation :
— Isabelle, le thé est prêt, je vous sers ?
— Merci Noémie, je finis ce que j’ai en cours, j’en ai pour deux minutes et j’arrive.
— OK, je vous attends.
Ce cérémonial était immuable depuis que la jeune assistante avait intégré l’agence, deux ans auparavant. Passée l’étape du thé, les relations entre les deux femmes se décrispaient et pouvait s’instaurer un début de dialogue uniquement axé sur le plan professionnel. Cette relation convenait très bien à Noémie qui ne cherchait pas à la pousser au-delà de l’activité de l’agence. Idem pour la patronne, pour qui une pointe de jalousie toute féminine mêlée à une concurrence professionnelle la maintenait sur ses gardes. Noémie servit le thé dans les deux mugs et disposa dans une petite assiette les croissants qu’elle avait achetés à la boulangerie de la place. La patronne prit délicatement une des viennoiseries du bout des doigts, regrettant déjà de se laisser aller à ingurgiter ce croissant, synonyme de calories et de glucides qu’elle allait détester comme tous les matins sur sa balance. Elle savait la concurrence dure. Les deux femmes discutèrent sur leur activité respective de la veille, échangeant des informations, contacts et rapports de visites. Noémie était non seulement une jeune femme brillante, mais avait incontestablement un don pour la vente. Son sourire ravageur, ses arguments percutants, sa dialectique persuasive en avaient fait la meilleure vendeuse de biens de toutes les agences de la place qui en comptait quatre. Isabelle avait cessé de lui donner des conseils de vente, étant largement dépassée par le volume des transactions de sa collaboratrice. Une fois la pause thé terminée, chacune revint à son bureau. Quelques minutes après cet intermède, un homme de petite taille grisonnant et au teint mat se présenta à l’agence. Il se dirigea directement vers la patronne qu’il semblait connaître. Après lui avoir serré la main, il déposa sur son bureau une enveloppe en précisant :
— Ce sont les doubles des clés que vous m’avez commandés. J’ai mis un anneau pour regrouper l’original et le double, comme ça vous n’aurez pas à chercher qui va avec qui. Comme vous me l’avez demandé il y en a quatre jeux, plus le vôtre. Il faudra que vous les essayiez. La première fois cela peut gripper un peu, mais après une ou deux manipulations, il ne devrait plus y avoir de problème.
— Merci beaucoup de vous être dérangé. Il ne me reste plus qu’à retrouver la mienne.
— C’est celle avec le porte-étiquette bleu.
— C’est parfait, vous m’enverrez la facture ?
— Pas de problème. Sur ce, je vous laisse, et s’il y a un quelconque problème, surtout, n’hésitez pas à m’appeler.
— Merci encore. Au revoir.
La patronne raccompagna le serrurier à la porte, revint à son bureau et s’adressa à Noémie :
— Noémie, j’ai le double des clés qu’on a fait refaire pour les visites, il faudrait que vous les identifiiez et les rangiez dans l’armoire à clés !
— Je m’en occupe. C’est aussi bien d’avoir un double des clefs pour faires les visites, plutôt que de demander constamment aux vendeurs de nous passer un jeu.
Noémie se rapprocha du bureau de sa patronne, prit les trousseaux et se dirigea vers l’armoire sécurisée dédiée au fond de l’agence. Elle rangea les doubles après les avoir identifiés. Il ne lui restait plus qu’un jeu non marqué avec un porte-étiquette bleu. Elle s’adressa à Isabelle assise à son bureau de l’autre côté de l’agence en haussant le ton pour se faire entendre.
— Isabelle, le dernier jeu de clés avec le truc bleu, je présume que c’est à vous ?
— Oui, effectivement, j’en ai profité pour faire un double de la maison, je suis toujours en train de chercher la mienne. Rangez-la avec les autres, je la prendrai ce soir.
Peu après onze heures, Robin poussa la porte de l’agence, les bras chargés de la presse nationale et locale. Il déposa les journaux sur la table basse au milieu du salon réservé à la clientèle. Il releva son regard bleu métal vers les deux femmes. La sienne d’abord pour éviter un incident diplomatique. Il s’en approcha et lui déposa un baiser sur le front auquel elle ne répondit pas, trop affairée à ses tâches administratives.
— Bonjour chérie, tu vas bien, je ne t’ai pas entendu partir ce matin ?
— Rien d’original, c’est comme tous les matins… susurra- t-elle sans lever les yeux de son écran. As-tu pensé à aller chez le boucher commander ce que je t’ai demandé ?
— Pas vraiment, j’y vais de ce pas.
Il avait rapidement analysé qu’au ton employé par sa femme, il valait mieux filer doux ce matin. Il tourna les talons non sans avoir salué la jeune femme, estimé la longueur de sa jupe, évalué les courbes de son chemisier et admiré sa nuque dégagée.
— Bonjour Noémie, vous allez bien ?
Sa demande n’avait pour but que de justifier son regard sur la jeune femme. Ses longues jambes croisées dévoilaient ses cuisses bronzées couleur croissant doré dont il avait du mal à détacher les yeux. En attendant sa réponse dont il n’avait cure, il remonta ses prunelles vers la poitrine de la jeune femme qui bien dressée sur son siège en faisait un élément de phantasme. Ses seins semblaient défier les lois de la gravité et tiraient sur le chemisier blanc comme pour demander un bon de sortie.
— Merci, je vais très bien et vous ?
— Impeccable, je vais sur la halle faire quelques emplettes et je reviens.
Pendant ce court dialogue, Isabelle n’avait pas quitté son mari des yeux, prête à intervenir. Il quitta l’agence un peu penaud de se soumettre aux ordres de sa femme, lui qui se voulait être un macho avec toutes les femmes à ses genoux. Ce scénario se répétait chaque fois qu’il passait ses soirées dehors à jouer au poker et qu’il rentrait au milieu de la nuit, nimbé d’un halo de fumée de cigare aux vapeurs d’alcool forts. Sa femme n’avait pas réussi à lui faire abandonner ses habitudes, prises bien avant leur rencontre vingt-cinq ans auparavant. Et ce n’était pas là ses seules entorses à une vie équilibrée de c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents