Nuits ensorcelées
139 pages
Français

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Description

Upper Plot, 1895


Parfois, la nuit, nous sommes des cibles si faciles...


Dans notre sommeil, nous sommes désarmés pour lutter contre des adversaires capables d’exploiter ces quelques heures où notre esprit erre dans des lieux inaccessibles.


Que ce soit à Upper Plot, sympathique petit village d’Angleterre, ou Londres, cité grouillante d’activité, une sorcière a transformé les nuits des habitants en calvaire. À quel dessein ?


S’ils veulent préserver leur tranquillité, c’est ce que doivent découvrir les trois vampires les plus célèbres de Londres : Ruppert Haversham, Arthur Ruterford et Hubert Michel.


Installés dans leur nouveau refuge, ils veulent à tout prix résoudre cette énigme. Mais avec un loup-garou gallois vindicatif, un singulier voisin venu hériter d’un lointain cousin, et l’exigeant Maître de Londres, ils accumulent les complications et subissent des revers à répétition, mettant leur vie en péril.


Finalement, Upper Plot pourrait bien être leur dernière demeure...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373421132
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nuits ensorcelées
Une aventure des vampires de Londres


Lydie Blaizot
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Ancien
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des Editions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
Livre Premier

Terreur nocturne
Lundi 2 décembre 1895, Llanfyllin, Pays de Galles, à 18 km d’Oswestry

Ceinwen ne rêvait pas. Pas vraiment. Perdue en pleine forêt, entourée par d’étranges ténèbres aux reflets irisés, la jeune femme tremblait de tous ses membres. Une migraine tenace la tenaillait depuis qu’elle fréquentait cet endroit, chaque nuit depuis… depuis quand, au juste ? Elle l’ignorait. Elle n’était même pas certaine de réussir à le quitter, le matin venu. Son esprit s’embrouillait, ses visions la fatiguaient et lui ôtaient toute faculté de différencier la réalité de cette forêt énigmatique. À chaque fois, pourtant, elle avait l’impression de vivre une journée presque normale avant de gagner son lit pour plonger dans un sommeil éreintant qui l’amenait ici. Au début, elle croyait rêver. Elle courait entre les arbres, sans but, pour finir par s’effondrer au bord d’un lac dénué de beauté. Mais à présent, elle attendait, tétanisée de peur, au pied d’un sapin à la ramure effilochée. Elle l’attendait, elle. Il fallait juste qu’elle se montre suffisamment attentive pour ne pas la rater. Alors, peut-être que Ceinwen réussirait à la contrer.

Après une attente exaspérante, l’Ombre apparut entre les arbres. D’abord discrète, elle envahit une large portion de canopée avant de s’immobiliser. Elle venait de repérer Ceinwen, toujours pétrifiée. Quelque chose n’allait pas. La rêveuse semblait consciente de sa présence et l’observait, les poings serrés contre ses cuisses. La panique, mêlée à une insultante détermination, se lisait sur son visage. L’Ombre ne pouvait pas laisser la jeune femme s'approprier le contrôle de la situation, gérer ce rêve si particulier. Sans prendre la peine de réfléchir, elle fonça sur sa victime. Lorsqu’elle l’atteignit, elle se heurta à une résistance inattendue. La jeune femme l’avait identifiée, elle savait qu’elle était son ennemie et cela diminuait ses capacités d’intervention. Son principal avantage, c’était justement l’ignorance de ceux qu’elle infestait. Pour obtenir ce qu’elle recherchait, il lui fallait cette discrétion, cette capacité à se glisser dans les rêves sans être repérée. Avec Ceinwen, il était trop tard, il fallait donc la tuer. Mais son mental demeurait solide et sa résistance supérieure à la normale. L’Ombre renforça son emprise, essaya d’emprunter un autre chemin, mais se heurta à une nouvelle barrière. Régler ce problème s’avérait beaucoup plus compliqué que ce qu’elle imaginait…

Ceinwen résistait. Pour combien de temps, elle l’ignorait, mais cette petite victoire lui redonna espoir et elle adressa un remerciement silencieux à sa grand-mère. Sans ses enseignements, jamais elle n’aurait compris qu’une sorcière avait envahi ses rêves. Et maintenant, sa seule porte de sortie était le réveil, et le plus tôt serait le mieux. Elle laissa son assaillante renouveler son attaque, changer de perspective, tout en conservant son calme. La jeune femme sentait que la sorcière s’énervait et, ainsi, elle la voyait se fatiguer, ses attaques devenant de plus en plus brouillonnes. Soudain, alors qu’elle commençait à désespérer, Ceinwen aperçut une petite lueur dans les ténèbres. Elle s’y précipita sans la moindre hésitation.

Ceinwen se réveilla en hurlant d’effroi. Les mains crispées sur sa gorge, elle essaya tant bien que mal de reprendre une respiration normale. Son corps lui paraissait beaucoup trop lourd, et elle se sentait incapable de se redresser. Elle battit un moment des jambes, d’abord doucement, puis avec plus de frénésie, et elle finit par réussir à basculer sur le côté. Elle s’étala de tout son long au sol, sur le ventre, et elle put récupérer davantage d’air, mais la jeune femme savait qu’elle ne devait pas rester ainsi. Les mains à plat sur le tapis, elle poussa de toutes ses forces pour se hisser sur les genoux et, sans attendre, elle avança à quatre pattes hors de la chambre. Pour ouvrir la porte de sa maison, elle utilisa son ombrelle, rangée à proximité. Elle accueillit avec reconnaissance l’air froid de l’hiver, inspira à fond, puis s’aventura à l’extérieur. Ses choix étaient très limités : son plus proche voisin habitait à huit cents mètres de là. Ceinwen franchit le seuil de sa maison sans la moindre hésitation, même si sa chemise de nuit ne la protégeait pas du vent glacial qui sifflait entre les arbres. Elle serra les dents et progressa tel un bébé, en essayant de ne pas trop s’égratigner les paumes sur les cailloux qui traînaient ici et là. Très vite, la fatigue et la température pesèrent sur ses muscles, et elle dut ralentir. Elle gémit de peur. Elle venait de dépasser son puits, ce qui signifiait que sa destination était encore loin. Pourtant, déterminée, elle se força à mettre une main devant l’autre, méprisant la douleur et l’abattement. Elle ne pouvait pas mourir ainsi, seule et vaincue par une ennemie dont elle savait si peu de choses. Elle refusait d’admettre sa défaite.
Ceinwen ignorait depuis combien de temps elle avançait, lorsqu’elle s’étala de tout son long. Son menton heurta durement le sol et une pierre lui entailla l’aine à travers le tissu de sa robe de chambre. La jeune femme retint un cri de douleur, mais évita de demeurer immobile. Aussitôt, elle rassembla ses bras contre sa poitrine, puis poussa pour se redresser. Assise sur ses talons, elle regarda alentour, et reconnut avec soulagement l’arbre crochu qui marquait le début des terres de son voisin. Elle s’apprêtait à repartir lorsqu’un homme surgit dans son champ de vision. Petit, trapu, il portait un fusil de chasse à son épaule. Dès qu’il l’aperçut, il se précipita dans sa direction. Ceinwen ne put se retenir de rire, heureuse de voir son calvaire enfin terminé. À bout de forces, elle s’effondra comme une masse et n’entendit pas les appels inquiets de son voisin.

*

Dimanche 8 décembre 1895, monastère d’Oswestry, près du village d’Upper Plot

Ruppert Haversham, le plus dandy des vampires de Londres, se tenait debout au milieu de sa bibliothèque, les doigts glissés dans les poches de son coûteux gilet. Il regardait autour de lui avec un mélange de fierté et de satisfaction. Si ce n’était la taille de la pièce, plus petite que celle de sa propriété de Saint James Park, il se serait volontiers cru de retour chez lui. Pour le reste, la différence n’avait rien de notable et il devait ce tour de force à son majordome, Byron, qui s’était investi à fond dans l’aménagement des appartements de l’abbé – et ceux du prieur – que le Lord occupait désormais avec sa chère Ann 1 . Les somptueux meubles Chesterfield, les immenses tapisseries, les magnifiques tapis, mais aussi l’impressionnante collection de livres ; tout était arrivé ici quelques semaines plus tôt. Mais il avait fallu l’incomparable doigté de Byron pour faire de cet ensemble quelque chose d’harmonieux et de cohérent. Dorénavant, ces lieux étaient enfin habitables – de son point de vue – et ils allaient pouvoir couler des jours heureux dans ce petit coin de paradis.
Souriant à cette simple constatation, il marcha jusqu’à la fenêtre et regarda dans la cour. De l’autre côté, le long de l’enceinte Ouest, Walter Carson, le Servant 2 d’Arthur, terminait l’installation des animaux amenés de la ferme près de Londres dans ce qui était, autrefois, des entrepôts. Là, les bêtes auraient toute la place nécessaire à leur bien-être. Grâce à elles, mais aussi au fournil et au jardin potager, le monastère était autonome et pouvait se passer en grande partie d’Upper Plot. Toutefois, Ann insistait pour y effectuer quelques courses et tenter ainsi de nouer une relation avec ses habitants, même s’il était évident que certains n’accepteraient jamais les étrangers venus de la capitale. Mais cela n’avait aucune importance pour Ruppert. Il était sur un petit nuage. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Une chose essentielle avait changé peu de temps auparavant : Arthur Ruterford avait réussi à amener son Domaine jusqu’ici. Le Lord, à l’esprit sensible et aiguisé, percevait avec une netteté rassurante la puissance qui en émanait. Un Domaine, lié à l’esprit de son créateur, permettait à ce dernier de contrôler tout ce qui s’y passait, et d’empêcher quiconque d’y pénétrer sans autorisation : grâce à lui, leur refuge constituait une forteresse imprenable. Désormais, les chasseurs de vampires auraient beaucoup de difficultés à leur causer des problèmes, si toutefois ils les trouvaient.
— Pardonnez-moi, monsieur.
Ruppert se retourna et accueillit Byron d’un geste de la main. Le majordome pénétra dans la pièce.
— Tout est prêt pour le déjeuner, monsieur.
— Merci, Byron, c’est parfait. Mes amis ont-ils achevé les aménagements qu’ils souhaitaient ?
— Oui, monsieur. On ne reconnaît guère les chambres d’hôtes, à présent. J’ignorai que monsieur Arthur était bricoleur à ce point.
— Voilà bien une chose à retenir sur cet homme incomparable : bien qu’on le connaisse, il est encore capable de nous surprendre.
Ruppert ponctua sa déclaration d’un hochement de tête solennel, comme s’il devait convaincre Byron du bien-fondé de ses paroles. Ce dernier acquiesça, salua et laissa son maître à ses réflexions, exécutant sa sortie avec la discrétion inhérente à sa profession. Le L

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