Pendant le référendum
127 pages
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Pendant le référendum , livre ebook

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Description

Le deuxième référendum au Québec, celui tenu en 1995, fut un moment charnière historique pour cette province et pour le Canada.
Mais, on n’a pas tout dit sur lui encore.
Souvent, le plus important n’est pas divulgué sur le coup et se laisse découvrir plus tard.
Ce roman policier non partisan apporte un volet nouveau et inédit sur une page fort plausible qui a pu se produire dans ce pays.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782925014270
Langue Français

Extrait

Pendant le Référendum
 
 
 
 
 
 
 
Yves Plouffe
 
 
 
 
 
Chapitre 1
En novembre 1995
 
 
Un événement est survenu le premier jeudi de novembre 1995. Il s’agit de la découverte du cadavre d’une enseignante dans son automobile. Cet événement a peut-être pris naissance durant la campagne référendaire qui a précédé. Ce drame survient quarante-huit heures après le référendum du 30 octobre 1995. « Le Québec se divisait presque parfaitement en deux sur ce qui s’est avéré le scrutin le plus déchirant de son histoire contemporaine 1 . »
Cet événement est peut-être relié à la campagne préréférendaire, qui a duré deux ans. L’enquête occupera la Sûreté du Québec pendant des mois.
La police de Laval, avare de commentaires pour protéger son enquête, annonce le vendredi 3 novembre avoir découvert le corps de Régine Paupières, la veille en soirée, au cours d’une patrouille de routine. La dame gisait dans son auto, une Chevrolet Malibu rouge, à moins de 500 mètres du centre d’achats Carrefour Laval. La police demande à la population de contacter les autorités judiciaires pour révéler toute information pouvant aider à résoudre cet homicide. D’après les enquêteurs, il s’agirait d’un crime crapuleux et violent. Selon les premières constatations, le crime a été commis en soirée.
Avant d’annoncer leur découverte macabre aux journalistes, les agents étaient allés informer la famille de la victime à propos de la terrible nouvelle. C’était en fin de soirée ce jeudi. Ses enfants, en entendant sonner à la porte et en voyant l’auto-patrouille devant le domicile familial, sont accourus à toute vitesse. En entendant les policiers, le mari s’est effondré. Tous les trois ont éclaté en sanglots.
Questionné sur l’emploi du temps de son épouse, l’homme a répondu qu’elle avait quitté son domicile jeudi après le souper en spécifiant à lui et à leurs deux adolescents qu’elle allait magasiner. Il ne l’a jamais revue.
***
La petite famille s’est installée dans le quartier Vimont à Laval. Leur maison unifamiliale est située à mi-chemin entre les lieux de travail de Régine (Rosemère) et celui de Sami, son époux (quartier nord de la ville de Montréal). Sami est chargé d’effectuer les livraisons chez les clients des supermarchés de la chaine Provigo. Ce père, ébranlé par l’annonce apportée par les agents la veille, tient à revenir sur la tragédie, tient à en parler calmement avec ses fils. Alors qu’il prépare le repas, il essaie ceci :
— Maman va être absente pour le souper et pour longtemps, dit-il à ses deux fils, en refoulant ses larmes, qui s’approchent du comptoir de la cuisine.
— Wow ! Ça ne sera pas facile pour nous trois, commente, en pleurant, Salah, l’aîné des deux garçons.
— Pareil pour moi. On ne la reverra plus jamais ? Hein ? Pourquoi l’a-t-on brutalement tuée ? Elle était si gentille et aimée de tout le monde ! ajoute Rachid en sanglotant.
— Papa, crois-tu que la police va arrêter celui qui a fait ça ? demande Salah.
— Connaissez-vous quelqu’un qui pouvait en vouloir à votre mère ? demande Sami.
— Ben non ! répondent en chœur les deux enfants.
— Alors, qu’est-ce qu’elle aurait fait ou dit dernièrement qui aurait pu provoquer un tel acte barbare ?
Après un peu d’hésitation et de moue, chaque adolescent répond l’un après l’autre au père qu’il ne voit rien qui aurait pu provoquer cette mort tragique.
Sami les invite à mettre la table en leur rappelant qu’ils devront se rendre le lendemain à la mosquée.
***
Les deux adolescents étudient à l’École L’Odyssée, localisée sur la rue Cyrille-Delage à Laval. Salah étudie en 4 e année et Rachid en 2 e année du secondaire. Leurs progrès scolaires évoluent normalement. Ils apprécient les activités de leur école et y participent avec enthousiasme. L’aîné s’intéresse surtout aux activités scientifiques et va souvent à la bibliothèque tandis que Rachid est passionné pour les activités sportives, en particulier pour le hockey et le soccer. On en apprendra davantage sur eux et sur leur papa plus tard.
 
 
 
 
Chapitre 2
Juste auparavant
 
 
« Le verdict tombe le soir du 30 octobre : le NON l’emporte avec 50,69 % des voix alors que le OUI en rafle 49,41 %. 2  »
« À 21 h 35 ce lundi 30 octobre 1995, le Non l’emportait de justesse sur le Oui par 54 000 voix. Comme prix de consolation, la coalition souverainiste avait obtenu la victoire dans trois comtés sur quatre au Québec et près de 55 % d’appui dans le comté de Rivière-du-Loup. 3  »

Il y eut plusieurs intervenants importants durant la campagne référendaire. D’un côté, on a vu le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, le chef du Parti progressiste-conservateur du Canada, Jean Charest et Daniel Johnson, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et porte-parole officiel de la campagne du Non. De l’autre côté, la cause souverainiste a été défendue par Jacques Parizeau du Parti québécois et premier ministre du Québec, Lucien Bouchard du Bloc québécois et Mario Dumont de l’Action démocratique du Québec (ADQ). Beaucoup d’autres personnalités se sont invitées dans la campagne.
Elle fut très suivie comme en témoigne le nombre de votes élevés lors du dévoilement du scrutin le 30 octobre. Il s’agit d’une date marquante dans l’histoire du Québec. Ce jour-là, 93,52 % des électeurs québécois se sont prononcés dans le cadre du référendum sur l’indépendance du Québec.
 
« Il faut se rappeler certains messages percutants de la campagne en 1995. Par exemple, Claude Garcia, président des activités canadiennes de la Standard Life et du conseil d’administration de l’UQAM, lors d’un discours tenu le 24 septembre à l’occasion du conseil général du PLQ, y va d’une déclaration à l’emporte-pièce : ‘Il ne faut pas gagner le 30 octobre, il faut (les) écraser’, lance-t-il en faisant allusion aux souverainistes. 4  »
 
Par ailleurs, le camp du Oui s’est montré agressif lors de certaines réunions partisanes, à Laval, notamment. Les journalistes n’y ont vu que des excès de langage momentanés, dus à la surchauffe de la période référendaire. Rien de répréhensible.
***
Le lendemain de la défaite du Oui, Jacques Parizeau remet sa démission aux postes de premier ministre, chef du Parti québécois et député de la circonscription de L’Assomption. Il aura été premier ministre durant un an quatre mois et deux jours.
Pourtant, la victoire du Oui aurait été possible ; après une remontée spectaculaire. Denis Lessard écrit :
“La campagne souverainiste bat de l’aile, plafonne à 45 %, dix points derrière le NON, selon un sondage SOM publié le 3 octobre. 5 ”
Puis, “les stratèges du Oui se défendent d’avoir utilisé le crédit populaire de Lucien Bouchard pour sauver une campagne qui ne levait pas.” (---). ‘Chez les partisans du Oui, Bouchard atteint 58 % d’appuis contre 22 % pour Parizeau’ (---). Même le patron de Bombardier, Laurent Beaudoin, appuiera le partenariat Québec-Canada au lendemain d’un Oui, prédit l’adéquiste. Dumont se souvient. 6  »
***
Après la démission de Jacques Parizeau comme chef du gouvernement québécois, le processus de son remplacement s’est enclenché.
Au bout du processus, Lucien Bouchard est assermenté comme premier ministre du Québec le 29 janvier 1996. Il nomme aussitôt son Conseil des ministres, dont Bernard Landry aux postes de vice-premier ministre et ministre des Finances, ainsi que Serge Ménard comme ministre de la Sécurité publique. Ce dernier sera notamment responsable de la Sûreté du Québec.
Il sera également mis au courant, peu de temps après sa nomination, d’une demande déposée par la ville de Laval. Cette requête concerne les suit

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