Petits secrets de voisinage
174 pages
Français

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Petits secrets de voisinage , livre ebook

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Description

Au Parc du Roy d’Espagne dans le 9e arrondissement de Marseille, le meurtre d’Yvon Sméteil, styliste en lingerie féminine, n’émeut guère ses voisins.


La thèse du cambriolage qui a mal tourné est vite abandonnée et l’on suspecte l’épouse, probablement en état de légitime défense. Tous les témoignages s’accordent pour dire qu’il était odieux avec elle.


Pourtant, le jeune commissaire Aimeric Moss refuse l’idée que la jeune femme ait pu commettre ce meurtre et va s’opposer à son équipe d’enquêteurs. Son insistance va l’amener à découvrir les secrets que chacun essaye de dissimuler...


Mais qui avait plus intérêt que les autres à tuer l’exécrable Yvon ?



Réédition du roman éponyme, paru en avril 2019

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 janvier 2023
Nombre de lectures 118
EAN13 9782383514039
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petits secrets de voisinage
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Claire Fasce-Dalmas
Petits secrets de voisinage
Une enquête du commissaire Aimeric Moss

 
Notes de l’auteur
Cette histoire est une œuvre de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des faits divers existants ou ayant existé serait donc totalement fortuite.
Cependant, les lieux, qu’ils soient de Marseille ou d’ailleurs, sont bien réels. Voici quelques explications (selon l’ordre d’apparition dans le texte) :
L’Évêché  : Nom donné à l’Hôtel de police, situé dans l’ancien Évêché de Marseille.
Castellane  : Quartier de Marseille situé autour de la place Castellane dans le 6 e  arrondissement
La Valentine  : Quartier de Marseille dans le 11 e  arrondissement. (Pour la petite histoire, Marseille est composé de 111 quartiers, souvent appelés « village » par leurs habitants.)
Flammarion  : Le boulevard Camille Flammarion est situé dans le 4 e  arrondissement. On y trouve le laboratoire de la police scientifique, au numéro 98.
Palais Longchamp  : monument, situé dans le 4 e  arrondissement, constitué de 3 parties : au centre, un château d’eau (bâti sur l’emplacement destiné à être, à l’origine, le point d’arrivée des eaux de la Durance, afin d’alimenter la ville) et deux ailes, l’une accueillant le Musée des Beaux-Arts et l’autre, le Museum d’Histoire Naturelle.
Et pour les non-initiés, un petit lexique, en fin d’ouvrage, vous donnera les définitions des mots bien particuliers (en italique dans le texte) encore employés par les Marseillais.
Et pour tout savoir sur mes romans :

https://clairefasce-dalmas4.wixsite.com/polar
 
 
 
A ssise sur le lit, Esther observait le désordre qui régnait autour d’elle et avait du mal à s’affairer. Il fallait qu’elle prenne une décision. Parler à Paul. Peut-être. Plus tard. Jusqu’à quand allait-elle repousser ? Elle soupira. Pour l’instant, la première des choses à faire serait de ranger. Et puis, il faudrait vider les meubles, trier, jeter. Elle souffla une fois de plus. Elle allait se lever quand son téléphone sonna. Elle décrocha aussitôt.
— Es… Es… Esther ! Il… il est mort ! hoqueta la voix dans le combiné.
— Qui est mort ? Et c’est quoi ce bruit, d’abord ? questionna-t-elle, percevant en fond sonore la sirène d’une alarme de voiture.
— C’est… c’est… ho… Oh ! Non ! C’est… c’est pas… pas…
— Mon Dieu, Amélie ! Je ne comprends rien à ce que tu racontes ! Ton père est mort ?
— Non… Y… Yvon…
— Yvon ? Il a eu un accident ?
— Non… à… à la… mai… maison… y’a… du… du… sang.
— Quoi ? Du sang ? Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Il ne devait rentrer que dans la soirée.
— Je… je… je…, répondit Amélie dont les sanglots redoublèrent l’empêchant de poursuivre.
— OK. Calme-toi. Je préviens Paul et je viens. Je fais au plus vite.
Esther raccrocha et composa le numéro du portable de son mari qui prit immédiatement la communication.
— Salut chérie ! Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Moi ? Rien. C’est Amélie. Elle m’a appelée pour me dire qu’Yvon est mort.
— Mort ? répéta-t-il avant de se murer dans le silence.
— Paul ? s’inquiéta Esther au bout de quelques secondes. Tu es toujours là ?
— Oui. Pardon. C’est si… brutal ! Je ne sais pas quoi dire. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Esther rapporta sa conversation avec Amélie.
— Bon Dieu ! s’écria Paul. Elle l’a tué ?
— Non ! Je ne crois pas. Elle en est incapable. Tu le sais bien.
— C’est vrai. Mais si ça se trouve, Yvon n’a pas eu le contrat qu’il voulait, il est rentré plus tôt que prévu et s’en est pris à elle. Tu sais comment il est ! Et…
— Tu la connais, Paul ! coupa-t-elle, exaspérée. Elle ne ferait pas de mal à une mouche !
— En théorie. Mais en état de légitime défense, n’importe qui peut tuer. On sait comment il se comporte avec elle.
— Ça n’a toujours été que des mots ! S’il la battait, on l’aurait remarqué, non ?
— Il existe d’autres moyens. Dans un couple, les viols sont plus fréquents qu’on le pense.
Esther ne répliqua pas. Son mari était avocat et voyait défiler dans son cabinet tout un tas de cas particuliers. Pas si rares que ça, finalement. Il traitait principalement des problèmes de divorces, mais aussi les plaintes pour coups et blessures en tous genres. Il connaissait forcément le sujet.
— Bon, écoute, reprit-il. J’annule mes rendez-vous et je viens. Tu es à la maison ?
— Non, à l’appartement de ma grand-mère. Je mettais un peu d’ordre.
— Tu te décides à vendre ?
— Non. En fait… euh, j’ai… un projet. Je t’en parlerai.
— OK. On en discutera plus tard, à tête reposée. On se retrouve chez Amélie.
Paul coupa la communication. Il regarda l’heure sur la pendule qui trônait au-dessus de la porte. Deux heures cinquante. Il prévint sa secrétaire qu’il devait s’absenter pour le reste de l’après-midi. Il lui demanda de décaler les clients au samedi matin et, si ce n’était pas possible, de les caser entre deux autres dans la semaine, pour ne pas trop accumuler de retard. Pour justifier ce départ précipité, il raconta brièvement ce qu’Esther lui avait dit.
Thérèse Rica entretenait avec son patron une relation très cordiale. Elle s’était souvent fait l’oreille confidente de l’avocat à ses débuts quand il était entré comme assistant avant de prendre la tête du cabinet le jour où son prédécesseur était parti à la retraite. Paul aimait discuter avec cette femme attentive et de bons conseils. Elle n’ignorait donc pas l’amitié qui les liait, lui et Esther, à leur voisine. Elle l’avait d’ailleurs rencontrée à plusieurs reprises lors de festivités chez son patron. Amélie Sméteil était la personne la plus charmante et douce qu’elle connaisse. D’une beauté à tomber par terre. Mais elle avait épousé un goujat. Un styliste en lingerie féminine, odieux et vulgaire. Ce n’était que son avis, mais il semblait être partagé par la majorité des convives. L’homme passait le plus clair de son temps à humilier sa jeune femme. Thérèse n’ignorait pas que, depuis bientôt un an, Paul avait maintes fois conseillé le divorce à son amie qui refusait toujours. Il aurait pourtant été bien placé pour l’épauler. Elle comprenait donc parfaitement qu’il eut besoin de se rendre auprès d’elle pour la soutenir face à ce drame si soudain.
— Ne vous inquiétez pas, rassura-t-elle. Je m’occupe de tout.
Paul la remercia et quitta le quartier de Mazargues où il avait son cabinet, au volant de sa moto. Il fonça jusqu’au Roy d’Espagne, dans le neuvième arrondissement. Parvenu à l’allée Emmanuel Chabrier, il se gara chez lui et se dirigea à pied vers la villa d’en face. L’alarme d’une voiture avait réussi à faire taire les premières cigales de la saison qui n’avaient plus le monopole de leur conversation stridulante. On était à l’approche de l’été et la chaleur était déjà accablante.
Paul repéra immédiatement Amélie assise sur les marches du perron. Incapable de rester en présence du cadavre de son mari, elle avait préféré attendre à l’extérieur et semblait indifférente au vacarme tonitruant. Dès qu’elle le vit, elle alla se jeter dans ses bras, en sanglotant. Il tenta de la réconforter et voulut l’entraîner à l’intérieur. Mais, tétanisée, elle refusait d’entrer et s’agrippait à lui. Il parvint tant bien que mal à la forcer à le lâcher. Il devait aller voir et arrêter cette foutue sonnerie. Il l’abandonna sur le seuil et pénétra dans le séjour. Il aperçut dans le coin salon tout près du canapé, le corps d’Yvon Sméteil gisant dans une mare de sang, un pique-feu planté en pleine poitrine.
— Merde ! hurla-t-il en portant ses mains derrière sa tête.
Il se tourna vers Amélie qui se tenait sur le perron et la questionna le plus calmement qu’il put pour ne pas l’effrayer, à l’instant où Esther arrivait.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Il t’a disputé ?
— Non ! Je… Je l’ai trouvé comme ça, émit-elle avant de se blottir dans les bras de son amie.
Bien que plus petite, Esther la tint tendrement serrée contre elle et lui susurra des mots de réconfort tout en interrogeant son époux du regard.
— N’entre pas. Ce n’est pas beau à voir, dit ce dernier, fouillant dans la poche de la veste d’Yvon pendue sur le dossier d’une chaise.
De toute façon, elle n’en avait pas besoin. De là où elle était, même si la carrure de son mari lui en cachait une partie, elle apercevait les pieds de son voisin étendu au sol, l’arme du crime planté dans le corps et le sang qui s’étalait. Elle accompagna son amie jusqu’à la cuisine pour la soustraire à ce sinistre spectacle. Paul se saisit de la clef de contact du véhicule, sortit sur le perron et actionna le bouton. Un silence pesant envahit l’espace. Il revint vers la villa où, dans le hall, Esther l’attendait, tout en surveillant, du coin de l’œil, la pièce où elle avait laissé Amélie.
— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda-t-elle. On appelle les flics ?
Paul réfléchit. Certes, Yvon n’avait eu que ce qu’il méritait, mais alerter la police, maintenant, équivaudrait à condamner Amélie. Il fallait d’abord détourner les soupçons d’elle.
— Tu ne penses pas sérieusement qu’elle a pu le tuer ! grogna Esther. Elle n’était sans doute pas ici quand il est rentré. Elle a pu sortir. Et puis un homme comme Yvon a forcément des ennemis !
— Oui ! Nous les premiers ! Où veux-tu qu’elle aille ? Elle ne va jamais nulle part toute seule.
Esther haussa les épaules. Ils se rendirent à la cuisine. Amélie était assise sur une chaise, le dos bien droit, les yeux dans le vague, les bras posés sur la table. Elle triturait nerveusement ses mains. Paul lui

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