Piste rouge sang
230 pages
Français

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Description

Dans la station de ski du Val des Vans, nichée au cœur du massif de Belledonne, l’activité bat son plein en cette période de vacances.
Ce 2 février, alors qu’une tempête de neige recouvre le paysage d’un épais tapis blanc, un homme est retrouvé mort.
Devant cette macabre découverte, l’homicide ne fait aucun doute. Ce meurtre aurait-il un lien avec celui de la « Station des 8 lacs » survenu dix ans plus tôt ?
Clara Valentin, Capitaine de Police et Lucas Vernon, Adjudant de Gendarmerie vont enquêter ensemble et découvrir les secrets de cette charmante station familiale, touchée en plein cœur.

pisterougesang@gmail.com

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2019
Nombre de lectures 27
EAN13 9782414342617
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-34262-4
 
© Edilivre, 2020
 
Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Piste rouge sang
 
Mardi 2 février.
Lucas avait bien mis quelques bûches de plus dans la cheminée mais le feu avait du mal à repartir. Il faut dire qu’en ce mois de février, les températures étaient fraîches, même très fraîches. Il avait revêtu un vieux gilet marron et contemplait la vallée de l’Isère, une tasse de café fumant à la main.
Tel une tour de guet, le chalet dominait la vallée. Il représentait beaucoup pour lui comme cela l’avait été pour ses parents et grands-parents, tous partis trop tôt. Son grand père l’avait bâti de ses propres mains, madrier après madrier, planche après planche à la sueur de son front. Après son décès, son père, avec l’aide de quelques amis, avait installé tout le confort nécessaire dans une partie autrefois réservée aux animaux et qui n’était plus utilisée.
Lucas avait promis de le transmettre à ses enfants ; enfin, peut-être un jour. Sa relation avec Katia n’était pas au beau fixe depuis quelques semaines ; il n’avait rien dit quand elle avait décidé de prendre un appartement à Grenoble. Pour son boulot et ses réunions tard le soir avait-elle justifié, pour les longs trajets et le mauvais temps avait-elle argumenté. Ce chalet lui semblait bien vide.
Il était encore d’astreinte cette semaine au poste de gendarmerie saisonnier installé dans la petite station de ski du Val des Vans dans le massif de Belledonne. Avec seulement deux officiers de police judiciaire la permanence revenait souvent. La saison finie, il retournerait à la brigade territoriale de CHOIZOL, dans son bureau avec vue sur la cité H.L.M. Mozart.
Quand son téléphone sonna, il jeta brièvement un coup d’œil à sa montre Cartier que Katia lui avait offert pour leurs trois années de vie commune. Il était sept heures trente.
– Bonjour mon Adjudant, c’est Maxime. On vient de recevoir un appel des pompiers. Il y a une personne inanimée dans une cabine du téléphérique des Rousses mais ce n’est pas très clair, l’appelant parle de sang partout.
– Salut Maxime, je démarre de chez moi tout de suite. Demande à Florian et à Thomas de se tenir prêts ; je passe les prendre dans deux minutes.
– Ok c’est parti Chef, répondit Maxime sur un ton familier.
Il esquissa un léger sourire ; un peu d’action ne lui ferait pas de mal. Les affaires intéressantes étaient si rares à la station. Les vols à la roulotte, les bagarres à la sortie des boîtes de nuit ou des conflits de voisinage étaient souvent son quotidien. Ce n’était pas pour l’action ou l’intérêt des enquêtes que Lucas avait demandé depuis toutes ces années son affectation dans cette station de ski. Non, il y vivait également depuis trente-cinq ans parce qu’il y était né.
En quelques coups de balayette il enleva les trente centimètres de la neige poudreuse tombée au cours de la nuit. Le 4x4 de service démarra en trombe et en deux petites minutes, il se présenta devant le poste de gendarmerie. Thomas et Florian avaient sorti les grandes tenues hivernales. Le temps était exécrable. Les flocons avaient cessé de tomber mais de violentes rafales de vent faisaient virevolter cette « poudreuse » qui s’engouffrait partout.
– Salut les gars, c’est quoi cette histoire ?
– C’est Gérard, le responsable du service des remontées qui a appelé. Il a dit qu’il y avait un gars sans connaissance coincé dans une cabine en haut de la station ; les pompiers ont également été prévenus. Il est super excité, il parle de sang partout, ses propos sont très confus.
Les trois kilomètres de route enneigée furent rapidement avalés. Les quelques congères qui s’étaient formées n’étaient pas un obstacle pour l’enfant du pays.
A leur arrivée au bas du téléphérique, ils se dirigèrent vers les trois pompiers locaux qui se tenaient bien à l’abri du vent, derrière leur ambulance.
– Salut les pimpons, lancèrent en cœur les trois gendarmes.
– Salut les képis, répondirent d’une même voix les trois pompiers.
– Alors, vous en savez un peu plus ?
– Pas grand-chose. il paraît qu’un type est dans une cabine au sommet, qu’il y a du sang sur le corps. Impossible de faire tourner la remontée mécanique à cause du vent. On attend une dameuse pour nous monter jusqu’en haut du domaine skiable. Notre motoneige est hors service depuis deux jours.
La température était glaciale et frôlait les moins trois degrés. Le vent n’arrangeait pas les choses et Lucas regrettait déjà de ne pas s’être équipé en conséquence comme ses deux acolytes.
Entre deux fortes rafales de vent, le bruit d’une dameuse se fit enfin entendre au loin. Comme à chaque fois, de vieux souvenirs refirent surface. Il se revoyait enfant sur les genoux son père aux commandes de ces machines qui l’avaient toujours fait rêver. C’était le privilège des fils de conducteurs que de pouvoir arpenter le domaine skiable complètement vidé de ses touristes et de tracer de « belles routes » comme il appelait les pistes lorsqu’il était enfant.
– Salut Lucas, lui lança l’homme aux commandes de la machine qui ressemblait plus à un bûcheron Canadien qu’à un enfant du pays.
L’homme était de forte corpulence. Son visage se dissimulait derrière une barbe très fournie d’une vingtaine de centimètres de long. Il devait avoir toute une panoplie de chemises à carreaux car Lucas l’avait toujours vu habillé ainsi.
– Salut Pierre, tu me passes les commandes que je te montre comment on fait les plus belles pistes du monde.
Les deux hommes s’enlacèrent quelques secondes puis Lucas, ses deux équipiers et les trois pompiers s’engouffrèrent dans la cabine exiguë.
– Alors mon adjudant préféré, qu’est ce qui te fait prendre l’air de si bonne heure ?
– Un type dans une cabine au sommet. Certainement un fêtard ou un pari stupide. Remarque, il doit se les cailler avec un temps pareil.
– Ça m’étonne pas. Il y avait de la viande saoule partout cette nuit. J’ai damé jusqu’à trois heures du mat et il y avait plein de types qui se baladaient à moitié à poil sur les pistes. J’ai bien cru que j’allais en aplatir un.
Le reste de la montée se fit sous les rires de quelques blagues graveleuses sur les touristes. Ces « parisiens » venus se mettre « au vert » étaient leur sujet de plaisanterie favori.
Il fallut une bonne vingtaine de minutes à toute l’équipe pour gagner le sommet. A deux mille cinq cent cinquante mètres d’altitude, les conditions climatiques étaient exécrables. La visibilité quasi nulle, peut-être trois mètres, pas plus. Le vent s’engouffrait partout. Seuls les pompiers, qui avaient prévu des masques de ski, pouvaient garder les yeux ouverts.
Gérard, le responsable des remontées s’était mis à l’abri dans le local de la gare d’arrivée du téléphérique. Il en avait vu d’autres Gérard, en trente ans, au service des skieurs. Mais là, son visage était livide et ce n’était visiblement pas dû au froid. Il fit de grands gestes à l’attention des secouristes pour qu’ils s’approchent d’une des cabines qui était en attente dans la gare d’arrivée.
Têtes baissées, emmitouflés dans leurs parkas, l’équipe de secours, Lucas en tête, progressa péniblement dans les cinquante centimètres de neige poudreuse.
L’adjudant, le premier arrivé, gratta le givre et regarda à travers les vitres en plexiglass.
En une fraction de seconde, le gendarme resta figé.
– Bordel de merde, lâcha-t-il.
Interloqués, les trois pompiers et les deux gendarmes s’approchèrent et leur réaction de stupéfaction ne laissa aucun doute sur ce qu’ils venaient de découvrir… c’était l’horreur.
* *       *
 
En se balançant sur son siège, Clara, un peu rêveuse, se disait, qu’avec le beau temps qui était annoncé pour le lendemain, elle irait bien passer une journée au ski. Les stations ne manquaient pas dans la région. La saison était bonne et la neige tombait depuis la veille. Après huit années passées en région parisienne, cette affectation à Grenoble était du pur bonheur.
Les trois dernières années avaient été compliquées. La séparation avec Tony, le harcèlement de son chef de service et la population difficile du 9-3 comme ils disaient là-bas. En attendant le week-end, elle était l’Officier de Police Judiciaire de quart au commissariat central et le téléphone sonnait toutes les cinq minutes. Le tout venant d’un commissariat de police d’une agglomération de 400.000 habitants. Les vols, les ivresses sur la voie publique, les affaires de stupéfiants, les querelles familiales, les bagarres ou encore les cambriolages.
Sa promotion au grade de Capitaine avait été une surprise. Son ancien chef était de la vieille école. Rentré inspecteur dans les années quatre-vingt, il avait gravi les échelons au gré des mutations. Son grade de commandant, obtenu après une énième mutation disciplinaire, n’était reconnu par personne. Aujourd’hui, il connaissait mieux le guide Michelin que le Code de Procédure Pénale. L’arrivée de jeunes officiers motivés et férus de méthodes modernes d’enquêtes, était une perpétuelle source de conflits.
Mais Clara avait connu Tony grâce à lui parce que son père était son meilleur ami. Tony aussi, était « de la maison ». Lieutenant de police comme son père ; il lui avait été présenté par son chef lors d’un pot de départ, bien arrosé comme d’habitude.
Elle ne pouvait pas dire que ça avait été le coup de foudre, mais leur passion commune pour le boulot les avait rapprochés. Ne connaissant personne en région parisienne, Clara avait finalement trouvé cette relation « pratique ». S’en étaient suivies trois ann

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