Quelqu un fait trembler la ville
53 pages
Français

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Quelqu'un fait trembler la ville , livre ebook

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Description

Le célèbre journaliste Bill DISLEY reçoit la visite d’un étrange individu affirmant qu’on veut le tuer pour récupérer un pli scellé en sa possession.


L’homme remet le document au reporter, en lui demandant de le cacher, le temps qu’une personne détentrice d’une seconde enveloppe, en tous points identique, vienne le chercher.


Puis le quidam s’enfuit.


Quelques secondes plus tard, un coup de feu retentit dans la rue... Bill DISLEY, accouru, découvre le corps sans vie de son visiteur affalé devant la porte de chez lui...




En bonus, un conte de G. Gautier : « La troisième balle »

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070032947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Des craintes justifiées...
 
Jeff haussa l'épaule droite, il se remplit un plein verre de whisky, qu'il ingurgita aux trois quarts, puis, lançant un regard langoureux au patron (Jeff en était à son treizième whisky un quart) il fit nonchalamment remarquer :
— Bill, mon pote, il est presque minuit. Ton cinglé de tout à l'heure ne viendra pas...
Il réfléchit quelques instants, regard froncé dans l'effort intense qu'il lui fallait toujours pour associer ses idées après le dixième whisky, puis il dit encore :
— De toi à moi, je préfère cela, d'ailleurs. M'est avis que cette aventure nouvelle ne pourrait nous apporter que des inconvénients majeurs.
— ... Mais passionnants, fit remarquer Bill Disley.
Jeff, furieux, haussa les épaules.
—  Ta passion du mystère devient une obsession, dit-il encore. Une espèce de vice. Un fou te téléphone qu'il est poursuivi, qu'on veut lui soustraire une enveloppe précieuse sur le contenu de laquelle il tient à garder le mystère, et tu brodes, tu brodes...
Il s'arrêta net, la sonnerie de la porte d'entrée venait de troubler le silence de la nuit. Bill eut un sourire satisfait.
— Va ouvrir au cinglé, dit-il dans un clin d'œil.
Jeff haussa les épaules, marmonna très doucement entre ses lèvres un abominable juron, puis, de sa démarche chaloupée, il se dirigea vers l'antichambre en redressant son pantalon du revers de la main, dans un geste dont l'élégance sentait son voyou londonien à dix lieues.
Quelques instants après, Mathias Bredell entrait dans le salon.
Bill ne connaissait de lui que la voix. Deux heures auparavant, une voix affolée lui avait téléphoné pour lui demander aide et secours. Bill, journaliste-détective le plus célèbre du Royaume-Uni avait convoqué le correspondant anonyme chez lui, et maintenant il était là. Une intense panique se lisait dans le regard gris-bleu de l'homme et dans le pli de sa bouche. Un tic soulevait son visage toutes les trente secondes dans une étrange grimace. Son dos voûté, ses vêtements élimés, ajoutaient bizarrement à l'impression de fatalité qui émanait de lui. Il se laissa tomber sur une chaise, et dit :
— Puis-je boire quelque chose ?
Jeff, qui ne pouvait qu'être sensible à une telle supplique, s'empressa de lui remplir un verre, que l'homme but voracement.
Bill, l'hypersensible, le scrutait avidement. Il essayait de percer la personnalité de l'inconnu. L'homme nota l'attention dont il faisait l'objet, il tressaillit, fouilla dans ses poches, et, tenant entre ses doigts tremblants une épaisse et large enveloppe jaune, il dit, d'une étonnante voix de basse :
— « Ils » veulent m'avoir, je vous jure qu'ils m'auront...
— Qui « ils » ? questionna doucement Bill.
L'homme souleva les épaules dans un geste plein de fatalisme, il prit son verre entre le pouce et l'index, faisant signe à Jeff de le lui remplir, puis, plongeant son regard dans celui intensément bleu du journaliste, il dit :
— Je ne puis rien ajouter de plus. Je connais votre réputation, c'est pourquoi je fais appel à vous. Je vous demande de garder précieusement cette enveloppe. J'espère pouvoir vous la reprendre dans quinze jours. Si, dans quinze jours, je ne suis pas venu, c'est qu'il me serait arrivé malheur. Vous attendrez alors quelque temps, un mois, pas plus, et vous ne remettrez cette enveloppe qu'à la personne qui vous présentera la même en tous points.
Il la retourna et Bill vit qu'elle était scellée d'un sceau épais et rouge. L'homme respira avidement et reprit :
— Si, dans un délai de deux mois, vous n'avez aucune nouvelle de personne, je vous demande de brûler cette enveloppe et de ne jamais chercher à en connaître le contenu.
Bill approuva nonchalamment d'un lent signe de tête. Il paraissait songer à autre chose.
 Mathias Bredell soupira profondément, se leva :
— Je dois fuir, dit-il encore. Je suis un homme traqué.
— Pourquoi ne vous adressez-vous pas à Scotland Yard ? fit remarquer distraitement Bill.
— Je ne puis pas, dit l'homme dans un regard farouche.
Bill le fixa quelques instants, puis, de la même voix absente :
— Je suis quelquefois en défaut avec Scotland Yard, fit-il remarquer, mais vous ne devez pas ignorer que, toujours, je lutte pour le bon et le vrai...
Mathias Bredell eut un rictus, il eut de nouveau ce haussement d'épaules fataliste, et il répondit :
— Je sais. Je sais aussi que vous aimez passionnément l'aventure.
Il désigna d'un regard l'enveloppe qu'il avait jetée sur la table.
— Cette chose, apparemment morte, contient de terribles aventures en puissance. Je pense que vous ne sauriez être indifférent à cela, Bill Disley, c'est pourquoi je me suis confié à vous...

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