Qui a tué Gustav Hansen ?
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Qui a tué Gustav Hansen ? , livre ebook

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Description

Le célèbre journaliste défenseur de l’environnement Gustav Hansen est retrouvé mort chez lui, assassiné le matin de son départ pour la Bretagne. Il devait effectuer un reportage pour le compte de l’O.N.G. « Terre à terre » dans la petite ville de Kernovec, futur site d’une exploitation minière. Franck Degas, capitaine de police à la P.J. de Versailles et son équipe mènent l’enquête. Très rapidement les soupçons se portent sur la multinationale Minos. Peu de temps après, c’est à la maîtresse de Gustav, bénévole à l’O.N.G. de subir le même sort. Les Renseignements sont sur le coup et Degas est écarté. Profitant de son congé forcé, il se rend en Bretagne pour y rencontrer les opposants au projet qui occupent le site. Il compte bien y trouver le mobile des assassinats. Tandis qu’ à Paris son équipe s’intéresse de près à certains membres de « Terre à terre », à Kernovec le policier au péril de sa vie met la main sur des preuves de corruption. Mais les enjeux économiques de l’affaire ont brouillé les pistes, ils dissimulent une réalité que personne ne voulait voir et il faudra toute la pugnacité de Degas et de son équipe pour remonter la piste qui mène au meurtrier de Gustav Hansen.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9782379799709
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Qui a tué Gustav Hansen ?


Eric Bodin

2023
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

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PROLOGUE
 
 

Ne laissons pas Minos polluer le sous-sol du Finistère !
 
Par Gustav Hansen journaliste à l’ONG « Terre à terre ».
 
« Pour répondre au défi posé par la nécessaire décarbonation de la planète, les nouvelles technologies utilisent des métaux aux propriétés bien spécifiques. En quantité plus réduite que d’autres dans la croûte terrestre, les roches improprement dénommées « terres rares » tendent à devenir incontournables pour satisfaire nos besoins croissants en matière de consommation énergétique.
Au moment où les cours de ces minerais s’envolent, leur recherche devient un enjeu stratégique majeur des gouvernements et aiguise la convoitise des sociétés minières internationales. Le lobbying du géant australien Minos a convaincu le nôtre de lui confier le sous-sol du Massif armoricain. En lui accordant un permis exclusif de recherches minières à Kernovec, petite ville située dans le Finistère nord, il crée un précédent aux conséquences catastrophiques.
L’empreinte écologique découlant de la purification de ces métaux est loin d’être neutre. Dilués avec d’autres minerais, l’exploitation de ces gisements obéit à des procédés complexes de séparation et de transformation. L’utilisation de l’eau en grande quantité, la pollution des sols, les rejets de certaines substances toxiques, voire radioactives dans notre environnement doivent interroger ceux qui nous gouvernent sur les dangers liés à leur extraction.
Sur l’emplacement de la future mine, des carottages ont eu lieu. D’après Ronald Farrel PDG de Minos, les premiers résultats sont prometteurs. Sur ces terres granitiques, Minos a trouvé de la monazite contenant des métaux tels que l’europium, le terbium et le dysprosium en quantité suffisante rendant viable l’exploitation du gisement. Le dysprosium possède des performances magnétiques fortes. Transformé, il entre dans la composition des batteries alimentant notamment certains types d’éoliennes et de véhicules hybrides.
La concrétisation d’un tel projet minier ferait courir un danger à la population locale et défigurerait une surface de 66 km 2  ! Il aboutirait à détruire les terres agricoles de Kernovec et de ses alentours en les métamorphosant en un vaste chantier à ciel ouvert.  Les conséquences à court et moyen terme sur l’environnement risquent d’être désastreuses.
Le gouvernement est-il prêt à sacrifier ces hectares de terres arables au nom d’une hypothétique recherche d’indépendance énergétique ? La monazite vaut-elle plus que le blé ? Nos décideurs soumis à la pression du lobbying minier mesurent-ils bien l’impact d’une décision privilégiant cette solution ?
Notre organisation depuis longtemps en première ligne dans la défense de l’environnement s’y opposera de toutes ses forces et soutiendra toutes les initiatives visant à contrecarrer ce funeste projet.
 

Article daté du 21 juin 2021 et paru dans l’hebdomadaire « Planète politique ».
PREMIERE PARTIE
 
« Terre à terre »
1
 

 
En dehors du boulot nous continuions  parfois à faire équipe, exerçant notre solidarité sur un mode domestique, témoin d’une  amitié sans faille patiemment construite au fil des ans, comme un mur exempt de fissures, indestructible malgré les épreuves de la vie. Le jour de mon déménagement, j’ai bien cru qu’il allait s’écrouler, emporté par les eaux du torrent débordant du caniveau.  Ce fut un dimanche pourri : une moiteur tropicale plombait l’air de la ville. J’aurais aimé qu’un vent soudain balayât le ciel. Rien à faire ! Nous n’échappâmes pas aux prévisions météorologiques et mon emménagement se termina sous des trombes d’eau ; un véritable désastre ! Les quelques mètres à découvert séparant la fourgonnette de l’entrée de la maison suffirent à métamorphoser les derniers cartons en une pâte à mâcher prête à se disloquer entre nos doigts. A l’intérieur du pavillon aux murs enduits de frais, voix et sons  résonnaient d’une pièce à l’autre, derniers signes d’une activé fébrile avant relâche : Freddy, contorsionné sous l’évier, insultait le tuyau d’évacuation du lave-vaisselle trop rigide osant lui résister. Fargo grimaçait, assise au milieu du salon, l’index emmailloté dans un mouchoir, après se l’être entaillé sur un morceau de verre ; elle déroulait avec d’infinies précautions les journaux enveloppant les quelques  flûtes à Champagne ayant survécu au transport. Dans les deux chambres situées à l’étage, Tim et Mitch désespéraient de réussir à monter les lits des enfants sans pouvoir mettre la main sur leurs écrous de fixation… Isabelle avait bien fait de s’éclipser. Dans la salle de bains, la tête penchée au-dessus de la vasque, elle séchait tant bien que mal ses cheveux trempés avec une serviette qui n’avait d’éponge que le nom. La coordination de l’équipe dans la bonne humeur avait vécu… En cette fin de weekend, mes déménageurs amateurs au bord du point de rupture avaient hâte de rentrer chez eux. Il était grand temps de débaucher.
Tom et Julie déposés le vendredi soir chez leurs grands-parents allaient découvrir à leur retour leur nouveau lieu de vie. Il me restait à le rendre accueillant et chaleureux. Quitter l’appartement de Vincennes avait été pour eux un vrai crève-cœur, pour moi un réel soulagement — trop de souvenirs y restaient liés à Samantha. Si le vaste jardin au calme compensait l’appartement vieillot et bruyant donnant sur l’avenue, le changement s’accompagnait pour mes deux enfants de la perte de leurs repères et de leurs relations. Me concernant, demeurer à Marly possédait un double avantage : celui de me rapprocher du Q.G. (justifier mes retards fréquents auprès du boss allait désormais s’avérer compliqué !) et de m’éloigner de Caroline ma voisine de palier, dont la préoccupation principale consistait à vouloir remplacer Sam à la maison. Et bien qu’elle se soit récemment entichée d’un autre, elle n’arrivait toujours pas à couper le cordon. Son indéfectible attachement n’était pas sans rapport avec l’affection qu’elle portait à mes gosses au temps où elle jouait pour eux le rôle de mère de substitution.
Vers 22 heures, les collègues de la brigade avaient quitté le pavillon, seule Isa était restée dormir. D’emblée, elle m’avait annoncé qu’elle n’était pas prête à endosser le rôle de la belle-mère : «  Tu comprends ; tant que Julie se claquemurera dans sa chambre dès que je franchis le seuil de chez toi, il m’est difficile d’envisager d’aller plus loin. » Elle avait raison., il ne servait à rien de brusquer les choses, c’eut été contre-productif et notre relation ne s’en porterait que mieux. La vérité, c’est que nous n’étions prêts ni l’un ni l’autre à nous lancer dans une telle aventure.
Le lendemain matin, à peine Isabelle eût-elle refermé la porte d’entrée que mon téléphone sonna. A l’autre bout du fil, le peu d’informations que le taulier jugea bon de me communiquer me fit comprendre que j’allais devoir cohabiter avec mes cartons encore quelques temps. J’ai lâché ma visseuse, chaussé mes baskets et laissé mon capharnaüm derrière moi. A Nanterre, dans un appartement situé au 6 ème étage du numéro 40, de l’avenue des Terrasses , à la suite d’un appel anonyme, on avait trouvé un type qui l’était moins. Freddy était passé prendre Fargo avant de me récupérer devant chez moi. C’est comme si nous ne nous étions pas quittés et mon chauffeur avait dissimulé ses yeux ensommeillés derrière ses lunettes de soleil. Nous avons rejoint l’A86 à Rueil, pris la bretelle de sortie en direction de Nanterre Préfecture. La rue était en travaux et nous avons dû garer la voiture de service à perpette. L’immeuble de construction récente, cubique et bariolé ressemblait vaguement à un empilement de briques de Lego qu’aurait réalisé un gamin de cinq ans. Nous nous sommes dirigés vers la porte vitrée. Un gardien de la paix qui filtrait les entrées nous ouvrit et nous désigna l’ascenseur.
— Il parait que le macchabée est connu, m’indiqua mon coéquipier en enfonçant le bouton du 6, pourtant son nom, Gustav Hansen ne me dit rien.
—  Le nom peut-être, mais quand tu le verras, tu le reconnaîtras. Enfin… si c’est bien lui le mort dans l’appartement. Il bosse pour une O.N.G., à la fois journaliste scientifique et activiste écologiste.  On l’invite sur les plateaux télé dès lors qu’il s’agit de parler de réchauffement climatique.
— Ah ! Je vois, c’est le beau gosse ! Il est passé au J.T., pas plus tard qu’hier soir, il parlait des terres rares. Quesaco ?
— Je sais pas trop. On en extrait des métaux qui entrent notamment dans la fabrication des batteries ; la nouvelle poule aux œufs d’or à ce que l’on dit vu nos besoins en énergie mais ne me demande pas comment on procède, je ne suis pas géologue.
— Tu m’en diras tant !
— On sait qui a appelé les secours ?
— Non, mais l’appel a été effectué avec le téléphone de la victime d’après ce que m’a expliqué Clément.
Un long couloir desservait  trois appartements. Celui de la victime était situé entre les deux autres. Un planton nous salua et s’effaça devant la porte restée entrouverte. Des voix nous provenaient de l’intérieur, il y avait déjà du monde dans la place. On pénétrait directement dans la pièce principale : cuisine américaine à droite, baies vitrées en face ouvrant sur la loggia avec vue sur la grande Arche de la Défense, une seule chambre après la cuisine — du fonctionnel sans grande recherche — le pied à terre idéal pour un journaliste, à deux pas du RER et à proximité de la capitale. Le logement était sens dessus dessous : table du salon renversée, contenus des tiroirs répandus sur le sol, placards de cuisine ouverts… L’homme qui parlait à haute voix accroupi près du corps de la victime au milieu de la salle, c’était Pennel le légiste. Il pr

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