Qui a tué Lili la « grenouille » ?
111 pages
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Qui a tué Lili la « grenouille » ? , livre ebook

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Description

L’inspecteur Victor Hugolin et son chef le commissaire Helle se trouvent coincés à Arles, suite à une panne de leur voiture. Pendant ce temps-là, la grève générale de mai 68 paralyse la France, les services de police sont débordés. Le substitut du procureur confie alors aux deux policiers lyonnais une enquête, pour élucider la mort d’une femme, découverte momifiée dans le décor d’un cirque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782381539645
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Qui a tué Lili la «   grenouille   » ?
Arles, porte de la camargue
 
La SAS 2C4L – NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Raymond Pierre Communod
Qui a tué Lili la «   grenouille   » ?
Arles, porte de la camargue
1968 – Une enquête de l’inspecteur Victor Hugolin


Extrait de : Ma famille Manouche
Tu me fais penser à des cousins à moi, me dit Paul de Molen, des cousins du Nord : les Reinhard. Ils jouent dans les bals musette comme le Jean à Paris, qui joue de la guitare dans les grands orchestres de la capitale et même à l'étranger.
Ce n'était pas comme mon Benoit, lui ne jouait du violon que pour nous et le vent. Parfois, il était seul dans les marais, on entendait au loin sa musique que le Mistral emmenait avec lui. Les gardians s'arrêtaient de galoper, les femmes dans les rizières se relevaient et tout le monde écoutait le son qui sortait de son petit instrument, même les oiseaux suspendaient leur vol de peur d'abîmer avec leurs ailes les notes de musique qui partaient dans les airs…
RPC
Vendredi 4 h du matin octobre 1938 : Prison des Baumettes à Marseille.
Roberto Cocolino grelottait, les mains attachées dans le dos, sa chemise avait le col découpé au ciseau offrant son cou tout d’abord aux rafales de vent et dans quelques instants à la lame de la guillotine. Il avait refusé d’embrasser la croix qu’on lui avait présentée, comme d’écouter les prières de l’aumônier. Pour lui Dieu l’avait abandonné, et il n’était pas question de lui demander pardon pour avoir sa bénédiction, c’était avant que Dieu aurait dû y penser. Lui, il était innocent, comment un dieu se disant d’amour pouvait-il l’abandonner ? Mais cela ne l’étonnait guère, n’avait-il pas laissé les Romains crucifier Jésus il y a presque 2000 ans sans lui accorder la moindre aide ? Roberto se savait innocent de ce crime, il avait beau le crier de partout, personne ne le croyait, était-ce la beauté de son physique que craignaient les membres du jury pour vouloir éliminer un «   Don Juan   » qui pourrait enflammer le cœur de leur fille, de leur épouse ? Il y avait un peu de ça, mais surtout pour punir cet immigré italien clandestin de s’être acharné sur sa victime, une pauvre fille handicapée. Qu’avait-il fait du corps du bébé ? Il avait disparu, des témoins assuraient avoir vu une silhouette lui ressemblant la nuit du meurtre sur le pont de Trinquetaille à Arles. Avait-il jeté le corps du nourrisson dans le Rhône ? L’assassin présumé avait toujours nié cet acte de barbarie, comme celui de s’être acharné sur la victime, pourtant il avait subi un interrogatoire musclé chez les flics, à un point que l’enquêteur Maurice Helle s’était mis de son côté. Ça n’avait servi à rien, même au procès à Aix-en-Provence en 1938, ce fameux policier n’avait pas pu faire fléchir le verdict déjà établi à l’avance par la presse et la masse politicienne. Pour les communistes, il n’était qu’un pervers, un maniaque qui séduisait les femmes pour de l’argent, pour la droite républicaine, ce n’était qu’un gauchiste qui avait été chassé d’Italie par les «   Chemises noires   » force populaire au service du Duce, pour ses idées trop libertines, anti-famille. Est-ce ses aveux, quand il accepta de dire que les querelles «   conjugales   » avec Liliane Papadjian dite Lili «   la grenouille   » étaient de plus en plus fréquentes à la fin de sa grossesse, de plus en plus violentes ? Est-ce ce qui apitoya les jurés sur le sort de cette femme handicapée qui était déjà exploitée par un autre homme, le directeur du cirque «   Casatis   ». La justice populaire se devait de punir un individu qui avait outrageusement abusé d’une femme n’ayant pas toutes ses capacités physiques, alors que sa compagne officielle de l’époque Rita possédait tous les critères de beauté. D’ailleurs où était-elle ? Elle avait mystérieusement disparu cette nuit-là, et seul un mot laissé sur la table de sa caravane expliquait succinctement qu’elle partait rejoindre son amant qui avait levé le camp du cirque Casatis pour s’établir dans un cirque d’hiver ou dans un music-hall à Paris un mois auparavant. Les explications qu’il avait données lors des assises concernant son amour pour Lili «   la grenouille   » avaient aussi heurté la sensibilité du public qui ne l’avait pas cru, et avait démontré son hostilité à Roberto par des «   hou   » de protestation. Même le juge en était indigné, et avait laissé une minute à l’assemblée de cette cour d’assises pour exprimer toute son hostilité avant de taper avec son marteau pour rétablir le silence. Personne ne pouvait croire à l’histoire d’amour entre cet apollon latin et cette femme que la nature avait malformée, alors qu’il vivait en ménage avec une créature sublime. Comment leur expliquer que cet amour était venu tout doucement, qu’il était le fruit du réconfort de Lili envers lui qui souffrait des aventures extraconjugales de sa compagne. Sa petite muse comme il aimait surnommer Lili essayait de soulager le cœur du jeune piémontais par des mots simples, doux qui lui redonnait espoir sur l’amour perdu de sa belle Rita, et puis tout doucement il accepta les baisers de Lili, et son cœur s’ouvrit à elle.
Mais c’était sans compter sur la jalousie de Rita quand elle apprit la grossesse de Lili. Au fur et à mesure que les mois passaient, que le ventre de la comédienne s’arrondissait, Rita s’arrangeait pour diffuser autour d’elle de fausses informations disant qu’elle et Roberto avaient rallumé la flamme qui brûlait en eux deux ans auparavant. Ce qui déclenchait des scènes de ménage entre lui et Lili, jusqu’à ce fameux soir où elle le mit à la porte de sa roulotte. Aujourd’hui, il payait la note devant la société, mais celle-ci se trompait, ce n’était pas lui l’assassin, tous étaient contre lui, le public était heureux de se débarrasser d’un étranger malfaisant d’après eux, trop content d’avoir le pouvoir de vie et de mort sur un être humain, par la décision du jury. Les jeux du cirque étaient ouverts et le proconsul romain figé dans le personnage du jeune juge Tunzini et ses sbires du jury donnaient à la foule en délire la vie d’un homme en pâture. Quoi de plus jouissif que d’avoir prononcé à la demande du juge le mot : Coupable. En plus du meurtre de sa maîtresse Lili, le jury et le juge comme l’avocat de la partie civile s’étaient accordé un supplément en l’accusant du crime du nouveau-né, en plus d’être un assassin monstrueux, Roberto devenait aussi infanticide. La disparition du corps du bébé donnait le coup de grâce sur l’innocence du prévenu, qui devenait le monstre du cirque. D’ailleurs le président de la République refusa sa grâce, négligeant de voir le dossier, le crime étant d’après lui de la pire monstruosité, il donna aux politiciens de droite une occasion de débattre sur cette immigration italienne antifasciste, comme celle à venir espagnole.
La planche bascula, Roberto se retrouva à l’horizontale, on l’attacha avec des sangles. Tandis qu’un auxiliaire du bourreau lui enlevait ses menottes, un autre fit capoter la lunette qui maintenait la tête, il entendit un déclic et plus rien qu’une lumière vive qui lui apparut à la sortie d’un tunnel sombre. Il semblait flotter dans les airs, les voix autour de la guillotine la «   Grande Faucheuse   » avaient disparu, seule une musique douce parvenait à ses oreilles. Lili «   la grenouille   » était assise sous un tamaris et jouait du pipeau, elle souriait, ses yeux rieurs pétillaient d’un nouvel éclat, elle prononça tout doucement : Bonjour mon amour, je t’attendais !
Lundi soir mai 1936 : Cirque Casatis, quartier de Trinquetaille en Arles.
Roberto, artiste italien, habile lanceur de couteaux, sortait de la roulotte de sa maîtresse Lili «   la grenouille   ». La comédienne dépassait les bornes, ses injures devenaient de plus en plus grossières, de plus en plus virulentes, jusqu’à ce qu’il se fasse éjecter avec force et fracas en dehors de la roulotte. Telle une furie Lili jeta les affaires de Roberto dehors en hurlant qu’elle ne voulait plus le voir, que c’était le dernier des salaud, un sale «   pioutre   ». Comment en était-il arrivé là ? Puisque tu le prends ainsi je vais aller me saouler la gueule, espèce de vieille folle qui écoute les mensonges de Rita, celle-là qué bordille ! Et vous autres rentrez chez vous, ça vous amuse de me voir malheureux, empégué dans ma relation avec Lili. N’est-ce pas Marcel ? La place est libre dans son lit, mais son ventre est à moi et rien qu’à moi. Tu n’as pas compris le «   rital   » que l’on ne veut plus de toi parmi nous, tu n’es qu’un sale «   estranger   », dégage, va te saouler ailleurs ! lança Bernard un géant de plus de 2 m. Allez rentrez chez vous, en attendant la séance de 19 h, avertissez Emilio que Roberto n’est pas disponible pour son numéro, trop imbibé d’alcool, que Kurt et Renate se préparent pour le remplacer, fit Camille, «   la femme à barbe   ». Puis, elle pénétra dans la roulotte en bois peinte en rouge et jaune de Lili «   la grenouille   », et la trouva en train de sangloter sur son lit. Il t’a frappée ? Non ! M’en fouti (je m’en fous). De toute façon il n’avait pas intérêt, je suis armée, fit Lili en montrant à Camille un couteau à grande lame qu’elle tenait dans les mains. Peuchère, pose ce couteau ! Tu risques de te faire mal. Si Roberto s’était approché trop près de moi, je lui coupais les couilles. C’est un salaud, moi qui croyais qu’il m’aimait, il s’est bien foutu de ma figure, il devait rire de moi avec cette «   cagole   » (femme de petite vertu) de Rita. Tu es sûre de ne pas être b

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