Quirocratie
62 pages
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Description

Quirocratie. Il faudra bien s’habituer à ce néologisme qui plaide pour un dépassement de la démocratie, l’affirmation d’une supra-citoyenneté et la mise en place d’un système politique iconoclaste. « Quirocratie » propose une analyse sans concession, un regard original, lucide et acerbe sur l'état de la France à quelques semaines des élections présidentielles, une plongée au cœur du non-dit, là où battent les bulletins de vote... Le récit anticipatif de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012 mérite d’être lu avant l’échéance. Les propositions fortes et originales garderont évidemment leur pertinence bien au-delà de l’événement... L’épilogue peut paraître fataliste : il sonne aussi comme une alerte. À bon entendeur...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748378429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quirocratie
François Jaudrent
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Quirocratie
 
 
 
«Il a de la fougue et bien des obscurités, mais aussi des éclairs qui pe rcent la nue, comme des oracles »
(Sainte-Beuve)
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
À chaque civilisation ses pythies, ses augures et ses prophètes !
Industrie indispensable et florissante, les instituts de sondage sont aujourd’hui à la politique ce que la divination peut être au cartésianisme !
Nombre de commentateurs politiques n’ont de critique que leur amaurose spirituelle, ânonnant trop souvent les schémas, opinions et bons mots de ceux qui les font vivre !
Il est donc urgent et vital de sortir des sentiers battus. Au risque que le candide ou l’ingénu provoque rires et sarcasmes chez les clercs et tabellions de la pensée unique, Samson modernes terrassant les Philistins ! Qu’il se rassure : bouffons et poètes n’ont cessé de révéler le grotesque et les excès et transformer en épigrammes ou épopées d’intolérables abus ou de belles utopies !
Les quelques lignes qui suivent ne constituent évidemment pas un programme électoral, quelques concepts pourront simplement composer un viatique pour qui regardera vers l’avenir en se targuant de politique, de politique stricto sensu et non de déplorable tambouille électorale !
Les analyses partisanes et les projections subjectives qui se griment gentiment en chroniques plus ou moins réalistes ne sont que des bourgeons oubliés et non éclos que Jaurès, Blum et Mitterrand n’ont pas fini de répandre dans la mémoire collective, et plus particulièrement dans les impatiences de l’auteur.
Et si certains acteurs de la vie politique frisent l’immodestie de se reconnaître ou de penser que le portrait tracé d’eux est caricatural ou calomnieux, que leurs actions sont dénaturées ou leurs orientations tronquées, qu’ils referment vite l’ouvrage et vérifient sur la première de couverture qu’il ne s’agit que d’un roman !
Brusquet, Triboulet ou l’Angély n’auraient plus droit de cité quand Charlie Hebdo brûle, quand Beaumarchais, consterné, perd patience à la une du Figaro !
Le temps est venu des choix originaux et iconoclastes !
 
 
 
La drôle de campagne
 
 
 
Les journaux et télévisions prétendent que la campagne électorale pour élire le nouveau Président de la République a commencé en février 2012.
En réalité, depuis 2007 et le précédent scrutin, la propagande n’a jamais cessé !
Parce qu’il n’a jamais vécu que pour la seule prise du pouvoir et que l’exercice de ce dernier ne devait tenir ensuite qu’à son bon plaisir.
Parce que Nicolas Sarkozy n’a jamais su apaiser les tensions, rassembler les Français autour d’un projet, adopter une posture d’homme d’état, se mettre à construire, à œuvrer pour le bien commun.
Parce qu’il a réduit les réunions du G20 et autres sommets européens à de simples tréteaux de foire sur lesquels il a continué de vendre sa clinquante camelote !
Parce qu’il a jalonné son mandat d’artifices, de provocations et de mensonges.
Sa victoire a été fêtée dans une débauche d’argent et de luxe, pince-fesses sur papier glacé pour généreux donateurs de la campagne et bouffons médiatiques qui n’ont d’existence que dans le paraître.
Son gouvernement, à la tête duquel il a placé non un premier ministre responsable devant le parlement mais, fanfaronne-t-il, un simple « collaborateur », a été constitué avec des affidés auxquels il a adjoint quelques opposants vaniteux et pathétiques qui pensaient que le plat de lentilles aurait la saveur du caviar auquel ils étaient habitués. Un peu plus tard la deuxième épouse imposera ses courtisans et fera remercier les anciennes amies de la première épouse ! Le service de l’état passe aussi par les conspirations du sérail ! Ainsi le neveu d’un ancien président a-t-il promené son patronyme dans les salons parisiens comme s’il inféodait la mitterrandie au nouveau pouvoir. Un mondain portant chemise blanche échancrée et coiffure déstructurée que certains médias ductiles prenaient parfois pour un philosophe s’est pris à agir en lieu et place du ministre des affaires étrangères ! Il a même combattu, nous dit-on, le tyran Kadhafi, sans se décoiffer et sans salir sa chemise immaculée, se faisant immédiatement oublier dès que la charia fut établie en Libye !
Ridiculisés, étouffés par les couleuvres avalées, plusieurs ministres que le nouveau président avait débauchés à gauche quittèrent le navire en haute mer et ne rejoignirent jamais aucune côte…
Le probable candidat de la gauche à la prochaine élection présidentielle a rapidement été circonvenu car il convenait de ne laisser aucun espace à l’adversaire. Le président lutta pour qu’il fût nommé à la présidence du FMI. Pour le plus grand bien de la gauche, ce personnage dont l’ego surdimensionné lui avait fait abolir toutes limites et oublier tout respect de l’autre sombra rapidement, cornaqué quelquefois à son insu par de sombres officines, dans de sordides histoires de mœurs, évitant ainsi à la droite d’utiliser contre la gauche le feu nucléaire que ses sicaires avaient patiemment rassemblé au cas où ce personnage prétendrait néanmoins à la magistrature suprême.
L’extrême droite, ayant trouvé son sursaut dans le remplacement du vieux chef par sa fille, aussi redoutable dans le débat qu’avenante et urbaine, fut rapidement débordée sur ses obsessions sécuritaires par un président proposant de karchériser les banlieues, et invitant, lors d’une visite d’un quartier en difficulté, un soi-disant caïd à en venir aux mains avec lui ! Comment imaginer De Gaulle, Mitterrand ou Chirac s’abaissant à de telles attitudes, de tels propos.
Les ministres de l’intérieur successifs rivalisèrent de statistiques d’expulsion ou de déclarations ambiguës sur les Auvergnats, les Roms, les étrangers en général. L’échec scolaire, l’insécurité, le chômage, le manque de logements, les déficits des comptes sociaux n’ont qu’une explication : l’afflux incontrôlé d’immigrés depuis trente ans !
Il fallait au président occuper toute la place sur l’échiquier politique, DRH de la gauche disait-il et succédané du front national ! Il lui fallait décider de tout, réduire sa majorité, ses ministres, ses partenaires européens à l’unique rôle de faire-valoir, menacer et détruire ceux qui pourraient se mettre sur sa route !
Il fallait aussi au président s’occuper de tout, gérer tous les dossiers, gigoter sur toutes les estrades, en ayant bien pris soin au préalable d’avoir choisi chaque journaliste qui pouvait l’interroger !
Et si aucun journaliste n’a jamais osé le contrarier ou simplement le reprendre, c’est parce que tous se contentaient de lire les questions préparées par les conseillers en communication du château !
Avec de tels journalistes, nul besoin de militants !
Cinq années de campagne électorale ininterrompue, cinq années pendant lesquelles les Français ont trimé entre chômage et impôts, entre résignation et peur du lendemain, cinq années pour multiplier les licenciements boursiers et décupler les suicides au travail.
Cinq années dont les six derniers mois ont vu le Président, pas encore candidat officiel à sa succession, vilipender et caricaturer les propositions de son adversaire déjà déclaré, abaisser plus encore et sans vergogne la fonction qui était la sienne en travestissant le plus petit mot, le moindre mouvement de François Hollande en immédiat danger pour le pays !
Drôle de campagne, drôle de guerre où, Dorgelès et Sartre permettront ces emprunts, ce sont les civils qui se font tuer et les gradés qui en réchappent !
 
 
 
Oligarques et Brissotins, la démocratie confisquée
 
 
 
La démocratie dont les pays occidentaux s’enorgueillissent est née à Athènes.
D’autres systèmes d’organisation sociétale ont existé dans l’histoire de l’humanité, affirmant le respect de l’individu, la primauté du lien sur le bien et donc la répartition équitable des ressources et des savoirs.
Ces usages appartenaient à des communautés humaines éloignées de l’Europe, à des peuples pour lesquels, écrira Erasme au seizième siècle dans « les antibarbares », « les textes anciens sont à même de transformer les sauvages en personnes civilisées et de mœurs honnêtes » !
À des peuples qui préexistaient, puisque l’antiquité a établi sur son propre positionnement dans l’histoire le début de la civilisation ! Avant nous le Chaos !
À des peuples qui ont été « découverts » avec le nouveau monde par des soldats monstrueux et des religieux enragés ! Et, aurait dit Brassens « qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint se bornaient à ne pas trop emmerder leurs voisins »…
À des peuples qui n’avaient pas intégré le prosélytisme et la conquête dans leur gouvernance.
À des peuples qui ont été massacrés, envahis, colonisés et dont les cultures ont été anéanties, engloutissant avec elles des modèles de civilisation, des possibles de l’organisation des sociétés humaines.
Quelque part en Europe, le développement et les mutations successives ont progressivement transformé les cités grecques en entités complexes où crises et mécontentements ont proliféré. Les inégalités criantes et l’esclavage pour dettes, dont la traduction moderne est sans doute le surendettement des ménages ou des états, et dont souffrait essentiellement le monde rural, ont conduit à des réformes débouchant au V e  siècle sur un régime politique signant la fin du monopole des nobles et maintenant néanmoins l’esclavage.
La démocratie grecque s’est affirmée comme une limite mise au pouvoir des r

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