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Publié par
Nombre de lectures
1
EAN13
9791070038505
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
L’inspecteur Silot est chargé d’une nouvelle affaire, le cambriolage de la bijouterie Dormier et Treslin.
Les voleurs ont pénétré dans la boutique par l’appartement du dessus, après avoir ficelé un domestique et percé un trou dans le plancher.
Nul doute pour le policier, bien que les coupables aient signé leur crime par une carte de visite au nom du Vautour, MANDRAGORE, son ennemi juré, est l’instigateur du coup. Preuve en est, Gérard Nattier alias MANDRAGORE est proche du fils Dormier...
Et c’est justement parce que Gérard Nattier s’est lié d’amitié pour le jeune homme qu’il entre dans la partie quand le père Dormier succombera à un empoisonnement.
Dès lors, une lutte acharnée va s’engager entre la bande du Vautour et celle de MANDRAGORE...
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EAN13
9791070038505
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AVANT-PROPOS
La littérature populaire est, à l'image des océans, un univers qui demeure, de nos jours, en grande partie obscur.
Les lecteurs en connaissent les surfaces représentées par les auteurs qui, forts d'un succès pérenne, n'ont jamais plongé dans les profondeurs abyssales de cette paralittérature.
Par exemple, est-il encore nécessaire de présenter Maurice Leblanc, père d' Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, ou bien Gaston Leroux et son journaliste Rouletabille ?
D'autres survivent dans la mémoire collective plus par l'intermédiaire de leur héros de papier que par leurs patronymes.
Ainsi, derrière Fantômas, se cachent Marcel Allain et Pierre Souvestre. Zigomar fait de l'ombre à Léon Sazie ; Belphégor voile Arthur Bernède…
Mais, pour ces quelques exemples dont les auteurs ou leurs personnages demeurent encore à la lumière, combien ne sont jamais sortis de l'obscurité, et ce, malgré des qualités incontestables ou une immense production ?
Certes, beaucoup étaient plus à louer pour leur productivité que pour leur talent, leur travail consistant à écrire et écrire encore pour occuper des petits moments de lecture plus que pour passionner les foules.
Mais délivrer autant de récits, d'histoires, de personnages, nécessite des prédispositions, une aptitude, une ingéniosité qu'il faut bien leur reconnaître.
Ces qualités, on les retrouve indéniablement chez un auteur, Henry MUSNIK , dont la bibliographie est telle qu'elle prend des airs d'océan dans l'océan.
Né en 1895 à Punta Arenas au Chili, il meurt en 1957 à Paris.
En 25 ans, entre le début des années 1930 et le milieu des années 1950, Henry MUSNIK multiplia les textes et les récits, aussi bien pour des magazines – « L'Auto », « L'Équipe », « Police Magazine » – auxquels il collabora en tant que journaliste, que des collections fasciculaires de genres divers – policier, aventure, science-fiction – avec une prédilection pour le premier.
Usant de nombreux pseudonymes – Pierre Olasso, Alain Martial, Pierre Dennys, Gérard Dixe, Claude Ascain, Jean Daye, Florent Manuel, et bien d'autres encore –, il gonflera sa production en reprenant des textes d'un éditeur à un autre en changeant le nom de ses personnages et en signant d'un autre pseudonyme.
Si l'on ajoute à cette pratique celle tout aussi factice de certains éditeurs de l'époque – notamment les éditions Ferenczi – qui rééditaient dans une nouvelle collection des titres piochés dans une précédente, on peut expliquer le nombre incalculable de textes nés de la plume de l'auteur.
Mais cette « mystification » ne doit pas masquer une prolixité rarement égalée d'autant que Henry MUSNIK œuvrait également en tant que traducteur.
La majeure partie de sa production était destinée à des collections de fascicules de 32 pages, voire, 64 pages.
Ces récits très courts n'étaient pas propices à installer des intrigues dignes de ce nom ni à proposer des personnages fouillés.
Aussi les aficionados de Henry MUSNIK avaient-ils l'habitude de lire des histoires dont l'ambition n'était autre que de divertir le public un bref instant.
Pour cela, l'auteur n'hésitait pas, comme ses compères, à faire naître des clones de personnages littéraires déjà inscrits dans l'imaginaire des lecteurs afin de n'avoir qu'à les esquisser rapidement pour leur donner vie.
C'est ainsi que l'on retrouve souvent, chez Henry MUSNIK et ses confrères, des héros proches d' Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur.
Ce fut le cas à travers les aventures de « Robert Lacelles » que l'on a pu redécouvrir chez OXYMORON Éditions.
C'est encore le cas avec « MANDRAGORE » que nous vous invitons à découvrir aujourd'hui.
Mais que cette filiation ne jette pas l'opprobre sur la série et le personnage.
Effectivement, de tout temps, les artistes populaires ont souvent regretté leur statut et de n'être réduits qu'à celui-ci, ambitionnant, à juste titre, d'être reconnus avant tout pour leur talent.
La prose san-antonienne de Frédéric Dard est ainsi constellée de regrets à peine atténués par le masque de l'ironie ou de l'humour.
Mais, bien avant lui, l'immense Albert Boissière nourrissait une amertume similaire, exprimée, elle, par le biais d'une fausse modestie.
Chacun cherche son « Tchao Pantin », a-t-on coutume de dire, depuis le succès de l'humoriste Coluche au cinéma en 1983.
Mais cette légitimité a toujours été le moteur de l'artiste.
Certains l'ont obtenue, de leur vivant ou à titre posthume, d'autres la cherchent encore.
Récemment, OXYMORON Éditions a ressorti des limbes d'un magazine, le roman « Jean Durand, détective malgré lui » afin de démontrer aux lecteurs que Pierre Yrondy, l'auteur, n'écrivait pas que de sympathiques petits récits – « Marius Pégomas, détective Marseillais » ou « Thérèse Arnaud, espionne française » –, mais savait aussi développer de vrais bons romans policiers.
Maintenant, c'est au tour de Henry MUSNIK d'acquérir ce prestige bien tardif à travers la réédition de la série « MANDRAGORE ».
À la lecture des aventures de Gérard Nattier et de Joseph Bloque, tout un chacun pourra constater que, lorsque l'occasion lui était donnée, Henry MUSNIK était capable d'offrir à ses lecteurs des récits ambitieux, tant sur la longueur des textes que par leur contenu et ce, même en conservant l'image d'un héros conventionnel.
Car, effectivement, Gérard Nattier n'est pas très différent de Robert Lacelles ni d'autres héros de l'époque. Mais c'est sur les personnages secondaires que l'auteur se démarque et c'est à travers eux qu'il démontre qu'il savait dépeindre des hommes et des femmes attachants – des animaux, aussi – et bien plus originaux que ce qu'il avait coutume de proposer.
En conférant une vie particulière à ces personnalités subalternes, il imprègne ses récits d'un intérêt et d'un attachement que l'on ne pouvait éprouver à la lecture de ses fascicules.
Ainsi, à la découverte de cette série publiée, à l'origine, sous forme de quatre gros romans de 80 000 mots, en 1950, au sein de la collection « Bibliothèque Mystéria » des éditions Ferenczi, le lecteur prend conscience que Henry MUSNIK n'était pas qu'un auteur prolifique, mais également, et, peut-être, surtout, un bon écrivain capable de mettre en place d'excellents romans policiers d'aventures et de développer des personnages attachants avec une mention spéciale pour Joseph Bloque le factotum de Mandragore.
La série d'origine fut publiée sous la forme de quatre romans. Mais, pour la réédition numérique, OXYMORON Éditions s'est permis de scinder en deux le premier épisode nommé « MANDRAGORE », car celui-ci est composé d'une petite aventure présentant les personnages, suivi d'une seconde bien plus longue et rocambolesque.
Ainsi, comme pour toutes les séries que OXYMORON Éditions réédite, le premier épisode peut être proposé gratuitement aux lecteurs afin de leur permettre de découvrir sans risque et sans frais, un auteur et des personnages.
À vous, maintenant, de prendre conscience du talent de Henry MUSNIK qui, sous les traits de Claude ASCAIN – afin de conserver le pseudonyme sous lequel ont été réédités les précédents textes de l'auteur –, va vous faire vivre les trépidantes aventures de Joseph Bloque et Gérard Nattier alias « MANDRAGORE »…
K.
MANDRAGORE
Un héros extrêmement séduisant.
Une série d'aventures fertiles en rebondissements imprévus.
Un style étincelant de bout en bout, sous la plume du romancier moderne HENRY MUSNIK qui possède au plus haut point le don de raconter, d'intriguer, d'émouvoir.
Ce roman policier, d'aventures et d'amour sera publié en une série de volumes tout à fait réduite qui comprendra le maximum de lecture pour le minimum de prix.
Nous sommes persuadés que les lecteurs s'intéresseront à cette œuvre nouvelle, une des meilleures parmi toutes celles que l'on doit à ce remarquable écrivain.
Chaque volume grand format, couverture illustrée en couleur
10.000 doubles lignes de lecture
(1950)
- 4 -
RAPACES DANS L'OMBRE
Roman policier
Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
OÙ SE MANIFESTE LE VAUTOUR
Il était cinq heures du matin, un glorieux soleil se levait au-dessus des coteaux de Bry.
Joseph Bloque passa par la porte du jardin donnant sur la route de bord de Marne. Il avait l'air fort concentré, comme si le but de ce lever matinal était important.
Il chemina jusqu'à l' Acacia où il trouva son ami Frintot en grands préparatifs. Mais oui, c'était important. On allait faire l'ouverture de la pêche.
Les deux compères descendirent sur le plat-bord, avec leurs cannes, leurs lignes, gaules, épuisettes, moulinets, crins de Florence, asticots, esches, gruyère, etc.
Le soleil continuait de monter, la rivière offrait une limpidité idéale en cette aurore de juin, elle était belle à réjouir le cœur d'un poète.
Des petits poissons au ventre argenté sautaient hors de l'eau, semblant inviter nos deux pêcheurs.
Bloque et Frintot n'étaient pas seuls, du reste. Une armée de fanatiques s'égaillait le long des deux rives, s'installait dans des barques pour gagner quelque fiche, dans le courant, et s'y amarrer.
Joseph, sous l'œil approbateur de Bébert, réussit à accrocher son premier asticot sans s'écorcher les doigts. Il lança sa ligne en prononçant sacramentellement :
— Bon pour un !...
À la même heure, ou à peu près, l'express du Sud-Ouest stoppait en gare d'Austerlitz, et déversait son flot de voyageurs. Parmi ceux-ci, un homme de haute taille, à l'apparence un peu massive, aux cheveux blancs très drus, et coupés en brosse, se hâtait vers la sortie.
Il y avait très peu de gens qui attendaient, au-delà du portillon. Notre personnage les évalua d'un coup d'œil, et mâchonna sa moustache de chat.
— Donatien est en retard, grommela-t-il.
Il ne paraissait pas très patient, il n'attendit pas plus de cinq minutes et s'en fut vers un café, au coin du boulevard de l'Hôpital. Un garçon mal réveillé commençait à sortir des tables de marbre pour la terrasse.
— Téléphone..., marmonna le voyageur.
On lui indiqua la cabine. Il composa son numéro. La