Retraites à Bedford
142 pages
Français

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Description

À la suite de la mort de l’un des occupants d’une luxueuse maison de retraite, survenue dans des circonstances préoccupantes, un nouveau pensionnaire vient bouleverser la tranquillité des lieux. La présence de cet homme, ancien chef de police sortant de prison pour vol de stupéfiants, surveillé par la police et recherché par d’anciens complices, trouble et dérange les autres retraités. Bientôt, une autre mort amène l’enquêtrice Aglaé Boisjoli à venir du côté de Bedford pour tenter de résoudre l’imbroglio…
Introduisant à nouveau l’héroïne de sa série Les marionnettistes, Aglaé Boisjoli, Jean Louis Fleury présente dans Retraites à Bedford tout un éventail de personnages inspirés par des célébrités québécoises bien connues. C’est à travers le journal d’un homme de lettres à la retraite que l’on découvre le scénario sinistre de ce roman policier original et déroutant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782894555675
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DANS LA COLLECTION A DRÉNALINE  :




La pierre perdue de Mongolie
Chantal D’Avignon



Les marionnettistes , tome 1, Bois de justice
Les marionnettistes , tome 2, Le syndrome de Richelieu
Les marionnettistes , tome 3, Table rase
Retraites à Bedford
J EAN L OUIS F LEURY



Le parasite
G EORGES L AFONTAINE



Bête noire
G ILLES R OYAL




Visitez notre site : www.saint-jeanediteur.com

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Fleury, Jean Louis, 1946-
Retraites à Bedford
(Adrénaline)
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-89 455-566-8
I. Titre. II. Collection : Adrénaline (Guy Saint-Jean éditeur).
PS8561.L484R47 2012  C843’.54  C2012-940708-9
PS9561.L484R47 2012
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC

© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2012

Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Thomas Campbell

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2012
ISBN : 978-2-89 455-566-8
ISBN ePub : 978-2-89 455-567-5
ISBN PDF : 978-2-89 455-568-2

Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Guy Saint-Jean Éditeur inc. 3440, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4R9 450 663-1777 • Courriel : info@saint-jeanediteur.com • Web : www.saint-jeanediteur.com
Avertissement aux lecteurs
Que ceux qui croiraient se reconnaître dans cette histoire n’en doutent pas : ils se trompent. Tous les personnages de ce livre sont imaginaires. Cela dit, je remercie les comédiens (et le triste sire) qui m’ont servi de modèles à l’heure de constituer le groupe des résidents de la pension Aux Talents d’Antan.
Que ceux-là (les gens de la scène, pas le « triste sire ») y voient la marque de l’admiration et du respect que je leur porte. Qu’ils acceptent ma reconnaissance pour l’accord qu’ils m’ont exprimé à l’emprunt bien anodin que je fais ici d’une parcelle de leur aura.

Jean Louis Fleury
« Je ne me trouve à mon aise que dans l’archi-arrière coulisse à tout entendre, tout voir, ne jamais, jamais parler… »


Louis-Ferdinand Céline
(Lettre à Roger Nimier, 31 juillet 1957)
En descendant la rivière…
Le premier jour fut en fait une nuit. Le corps du vieil homme, bras croisés sur la poitrine à la façon d’une momie égyptienne, entama sa dérive dans les eaux de la rivière au Brochet par un beau, mais frisquet lundi d’automne, quelques minutes après minuit. Le cadavre revêtu d’un pyjama gris bouffant autour de la cage thoracique et des jambes tournoya lentement dans les eaux sombres et agitées en s’éloignant de la berge. Vite, il disparut dans la noirceur d’une nuit de nouvelle lune.
Un passant insomniaque, scrutant les eaux de la rivière, aurait pu l’apercevoir aux lueurs des lampadaires du pont Zéphir-Falcon surplombant le seuil du barrage de Bedford que le macchabée flottant franchit cette même nuit, avec l’aisance d’un surfeur sur une lame côtière. Drôle de surfeur sans culotte, cela dit, le pantalon de pyjama s’étant déchiré puis échappé au difficile passage des rapides des Joachims. Mais pas de promeneur dans le village endormi au bref moment où le noyé dévala le méplat du déversoir de béton, un peu avant 3h du matin.
Le cadavre, cette fois entièrement nu, avait encore les yeux et la bouche fermés à son passage au pont du Chemin de la Rivière, un kilomètre en aval de Bedford, quelques heures plus tard. Une situation modifiée, au moins dans le cas des yeux, durant la nuit du premier au deuxième jour. Le corps, momentanément calé dans un dédale rocheux d’un ancien gué à bétail, subit alors l’assaut d’une colonie locale d’écrevisses opiniâtres qui se fit un festin des paupières et des globes oculaires du noyé. Agapes méthodiques et besogneuses bientôt menacées quand l’épaule du mort se disloqua quelque peu, le corps finissant par s’extirper de sa prison provisoire et reprenant sa route dans les eaux sombres. Qu’importe, quelques vaillants décapodes, désormais solidement installés sous l’aile droite du sphénoïde, restèrent en la galère et entamèrent à son bord leur exode vers les vastes plaines de Notre-Dame de Stanbridge.
C’est par ces deux voies artificiellement ouvertes dans le crâne du mort qu’une paire d’anguilles en vadrouille entreprirent de se frayer un passage dans le cadavre de nouveau ralenti par les grosses roches de fond d’une espèce de bras mort de la rivière, durant la nuit du deuxième au troisième jour. Après s’être régalées de quelques écrevisses en amuse-gueule, ces pionnières passèrent bien vite aux choses sérieuses, ayant tôt fait de rejoindre la gorge et l’œsophage de leur hôte. L’affaire s’ébruita rapidement dans le merveilleux monde des poissons-serpents. Une bonne dizaine d’entre eux firent cap sur l’aubaine. Les plus avisés du groupe, fatigués d’attendre que les entrées achalandées se libérassent à la tête du noyé eurent bientôt l’idée brillante de contourner le site rocheux pour découvrir au fondement du corps une passe naturelle donnant accès à des réserves nutritives autrement abondantes. Vite, ils s’y risquèrent en nombre.
Quand la chair finit par céder et que le corps se libéra à nouveau de l’emprise des roches de fond, moult anguilles à la fête étaient parfaitement bien installées dans le système digestif du mort et poursuivirent le voyage avec lui. Court trajet, à vrai dire. Le courant poussa le cadavre vers les racines dressées en galette d’un énorme saule, tombé à moitié dans l’eau de la rivière. La cantine ambulante de la faune nécrophage, éperonnée par du bois mort hérissant la souche du tronc immergé, se coinça là solidement, agrippée comme par une main gigantesque dans une jungle de branches et de racines entrelacées. Le noyé voyageur stoppa pour un temps sa dérive, à l’indifférence totale des squatteuses grouillant dans ses entrailles.

Il était 6h à l’aube du troisième jour.

Ce même mercredi, en début d’après-midi, quelques centaines de bernaches se posèrent dans un grand champ de maïs fraîchement récolté, à mi-chemin entre le pont du Chemin de la Rivière et celui du Chemin Saint-Charles, deux kilomètres en aval de Bedford. Bavassant entre les moignons des rangs de canes brisées comme toute une colonie d’inséparables dans une cage trop étroite, les oies pressées organisèrent immédiatement leur séjour : quelques vétérans de plusieurs campagnes de migration aux aguets à la périphérie du camp, d’autres consœurs entamant une sieste réparatrice, l’essentiel du groupe se gavant du grain abandonné deux jours plus tôt par une moissonneuse-batteuse peu regardante.
Deux heures de pur bonheur aviaire s’écoulèrent ainsi dans la quiétude de la campagne montérégienne. Et puis survint le prévisible, l’inévitable, le fatal, la hantise du gibier migrateur canadien. Une petite voiture verte s’engagea au pas sur le rang voisin du nom de Saint-Henri. Bientôt le véhicule, une vieille Volks, s’arrêta, recula un peu, avança de nouveau de quelques mètres et s’immobilisa. À leur insu, les pilleuses de champs étaient repérées.
Depuis l’aube, Lucien Debourge, un retraité de Saint-Jean, patrouillait, seul, les

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