Sérénade à Island no Law
284 pages
Français

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Sérénade à Island no Law , livre ebook

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Description

« En moins de trois minutes, ces sales bêtes avaient dévoré les intestins de cette pauvre personne, brisé et broyé ses côtes et arraché des quartiers de chairs de ses jambes. Il ne restait qu'une partie de son tronc. Et lorsqu'il rendit l'âme, le Directeur Général se fendit d'un grand rire sarcastique pendant trois minutes, en disant : — En voilà un qui ne pourra plus nuire au Président par ses propos méchants. » À Island no Law, avoir une opinion dépréciative de la gouvernance du pays n'est pas autorisé sous peine d'être convoqué, empoisonné, torturé ou dévoré par des canidés sous le regard insensible d'agents aimant voir couler le sang et humer le parfum de la mort. À l'encre de l'épouvante, Cédric Mpindy nous entraîne dans les couloirs funestes et mystérieux d'un environnement secret où règne une atmosphère oppressante, mais ô combien intrigante. Au fil des lignes, happé par les infiltrations et les méthodes d'espionnage des terribles services de l'Intelligence Supérieure du Pays, le lecteur se retrouve prisonnier de cet ouvrage captivant jusqu'à la dernière page, et attend l'événement salvateur au Pays de Tous les Possibles. En refermant ce livre, on soupire de soulagement en appréciant notre chance de vivre dans une société où l'on a heureusement encore la liberté de penser, sans risquer de tels dangers.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342167481
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sérénade à Island no Law
Cédric Mpindy
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sérénade à Island no Law

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
À Léopold Pindy Mamonsono
Pierre Ntsemou
Claude Teboul
Fabrice Basile
Cyr Batanga
 
À la grande fratrie de « La Ballade des Idées », aux quatre coins du Monde.
 
 
À Philippe Kanda, fidèle compagnon sur le sentier de l’inlassable fraternité, celle qui illumine les voies de la liberté.
 
Au Maestro du pinceau Claudy Khan, pour le soutien et l’aimable
autorisation de sa toile de peinture en guise d’illustration de cet ouvrage.
 
 
 
Ils ont établi des rois sans mon ordre, et des chefs à mon insu ; Ils ont fait des idoles avec leur argent et leur or ; C'est pourquoi ils seront anéantis.
 
Osée 8 : 4
 
Samy & Samuelson Mpindy
 
Angélika & Annaëlle de Saint-Amour
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Sandra Laure Maria
 
Léocadie Mireille Mpindy
La Rançon de la gloire
Ce matin, Georges Dorival Élombé est mort.
Sept années auparavant, à la même période, et presque à la même date, Georges était de retour au Pays de tous les possibles après un séjour de trois ans à Cuba où il était en formation en qualité d’élève officier.
Après avoir raté son baccalauréat, qu’à cela ne tienne, génétiquement et géographiquement bien né de par ses origines qui voulaient que son père fût de la même région que le Premier ministre du Pays de tous les possibles, il n’avait eu aucune difficulté à obtenir une bourse d’études supérieures pour l’étranger.
Ses collègues qui avaient été avec lui à Cuba disaient qu’il a été le dernier de sa promotion dans presque toutes les disciplines, sauf dans celles réservées à la filature et à la torture.
Dans ces deux disciplines, il obtint les meilleures notes de la promotion. Il réussit son diplôme d’officier avec extrêmement d’indulgence du jury.
Son oncle, ambassadeur du Pays de tous les possibles à La Havane pesa de tout son poids auprès des autorités cubaines dans cette admission in extremis.
À son retour à Island no Law, la capitale administrative du Pays de tous les possibles, sept mois plus tard, il fut nommé lieutenant au sein du service des renseignements, la fameuse Intelligence supérieure du pays en sigle ISP.
Cette nomination étonna certains de ses amis de la promotion Ernesto Che Guevara. Et les méchantes langues n’hésitaient pas à faire état de ses origines et des relations de sa mère, qui n’était autre que la maîtresse du Premier ministre.
Une relation bien connue de son père, de la famille et de tout Island no Law, mais ce dernier s’en était accommodé, d’ailleurs lui-même n’éprouvait aucune retenue devant ses nièces.
Au début, il avait osé manifester son mécontentement, en brandissant la menace d’un divorce à son épouse, si elle ne mettait pas immédiatement un terme à cette relation.
Il fut convoqué séance tenante dans le bureau du Premier ministre, qui lui expliqua sans détour que s’il tenait à son poste de directeur général de la société de mazout du Pays de tous les possibles, il n’avait surtout pas intérêt à faire des misères à Rosalie Mobimba Yamwasi.
Rosalie n’était autre que son épouse. C’est dans un silence pesant que le pauvre mari, à l’image du cocu battu et content du Décaméron de Boccace, quitta le bureau non sans avoir au préalable remercié celui qu’on nommait le PM.
Ainsi fonctionnait l’ensemble des personnes proches de la Quintessence du pouvoir, le Président du Pays de tous les possibles, qui en passant était un orfèvre dans l’art de ridiculiser son entourage, surtout ses ministres dont les femmes et les filles servaient de réserve présidentielle pour ses velléités.
Il était souhaitable de ne pas s’approcher des filles des ministres du Pays de tous les possibles. Il était connu qu’elles faisaient partie du harem de celui que parfois les habitants nommaient de façon ironique, « l’Indispensable infatigable ».
Georges, déjà très tonitruant avant son départ à Cuba, va mettre tous ces éléments sociologiques dans sa gibecière de baroudeur et de parvenu, pour son avenir.
Était-il le seul à se conduire de cette façon ou du moins à profiter des amitiés sordides et des relations ambiguës que certaines familles entretiennent sous les tropiques avec le pouvoir ?
Et que dire des enfants des ministres et des chefs d’État des tropiques, dont la renommée dépasse les prouesses de leurs actes, au point de susciter l’hilarité de leurs parents bien souvent incapables de contrôler leur engeance de malheur.
Dans le cadre de ses activités, Georges mettait en œuvre toute son énergie au point d’établir des fiches sur ses amis de service. Des fiches qui, chaque lundi, atterrissaient sur le bureau du directeur général des terribles services de l’Intelligence supérieure du pays. Ce directeur était une pointure dans l’art d’espionner tout le monde dans le Pays de tous les possibles.
Très peu de gens pouvaient se targuer de l’avoir vu, un homme filiforme au regard de lynx, calme et mystérieux, mais très efficace.
Cet homme était partout sans y être, suivait et espionnait tout le monde, en intimidait certains, convoquant d’autres juste pour le plaisir de leur coller une peur bleue et cela était imparable.
Son moment favori était la visite guidée des personnes convoquées dans la salle de torture, où elles pouvaient assister à une séance derrière une glace sans tain, pour les besoins de la cause, le supplicié avait les yeux et une partie du visage bandés, de sorte que le convoqué était incapable de l’identifier.
Le tortionnaire étant lui-même caché derrière une cagoule noire où n’apparaissaient que ses yeux.
Après cette visite au sous-sol du bâtiment abritant ses services, le directeur général avait ce côté cynique de mettre sa main sur l’épaule du convoqué pour lui dire qu’il venait d’assister à ce qui arrive aux indélicats et à ceux qui osent s’attaquer à la souveraineté de l’État. Et qu’il était souhaitable de ne pas se retrouver dans une telle posture, car ses agents étaient très nerveux et qu’il ne les contrôlait pas toujours, et que des bavures étaient courantes.
Il se dédouanait en affirmant qu’il n’était en rien responsable des actes de ses agents. Personnellement, il se définissait comme un homme de bien et très pieux qui se rendait en famille chaque dimanche, dans son église où il occupait les fonctions de diacre. Et il était très content de ce poste, une occasion de travailler dans le sacerdoce, une fonction qu’il considérait comme une forme d’accès direct auprès du trône de la grâce de Dieu. Toutefois, son travail en tant que directeur général de l’Intelligence supérieure du pays avait des contraintes et des impératifs qui, s’ils n’étaient pas remplis, pouvaient entraîner des conséquences importantes pour le pays.
Et qu’il faut bien des hommes pour remplir ces fonctions que d’autres sont incapables de faire, puisque cela demande du temps, de l’abnégation, du pragmatisme et surtout un dévouement sans fin pour son pays.
Et pour finir, le directeur général raccompagnait la personne convoquée jusque devant l’immense portail en acier de l’enceinte haut de trois mètres, abritant les locaux de l’Intelligence supérieure du pays, tout en lui souhaitant une excellente journée avec une cordiale poignée de main.
Très peu de ceux qui avaient eu droit à cette visite s’étaient par la suite parés du courage de poser des problèmes ou de braver le pouvoir en place, car chaque nuit, les images des orteils des suppliciés déchiquetés à coups de marteau, venaient hanter leur sommeil. Tout comme les cris et les supplications de ces derniers.
Un enseignant d’école primaire, en la personne de M. Servais Eluka-Makambo, aimait dire devant tout le monde, une fois qu’il avait ingurgité cette liqueur frelatée, obtenue suite à la distillation du maïs, que le pays était mal géré et dirigé par un clan qui ne pensait qu’à s’enrichir. Il ne cachait pas son aversion pour cette caste de voleurs et de vautours de la République. Cependant, un jour, ce dernier avait fini par recevoir une convocation des services de l’Intelligence supérieure du pays.
La convocation précisait : « Vous êtes sous surveillance depuis sept mois, inutile de vouloir quitter le Pays de tous les possibles, ce qui vous exposerait à un tir des snipers chargés de votre surveillance nuit et jour. Pour éviter cette méprise, merci de bien vouloir vous présenter de vous-même. »
L’intéressé avait informé son entourage de cette convocation, mais que faire, ne pas répondre à une convocation de ce service c’était signer soi-même son acte de décès.
Il se demandait ce que l’on pouvait lui reprocher, lui qui ne se mêlait pas de politique. Oui, bien souvent dans les moments où l’alcool fécondait son cerveau, il avait eu dans l’extase du verbe des propos parfois incendiaires, mais c’était plus à mettre sous le coup de ce nectar qui avait une forte teneur en alcool que d’une volonté de porter atteinte à la sûreté de son pays.
Les trois nuits ayant précédé la date de sa convocation, il n’avait pas dormi, il se voyait déjà dans un costume en bois, car ce qui se racontait sur ce service enlevait toute velléité au plus téméraire des hommes, d’oser la moindre action envers le président du Pays de tous les possibles.
Et le jour J, c’est en tremblotant qu’il appuya sur la sonnette de l’imm

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