Seul le coucou a bonne mémoire
262 pages
Français

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Seul le coucou a bonne mémoire , livre ebook

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Description

Un romancier envoie un manuscrit à son éditeur. Rien d’exceptionnel, pourtant Federico n’imaginait pas un seul instant que ses écrits l’entraîneraient dans une si étrange aventure. En effet, quelques jours plus tard, un courrier l’accuse de plagiat. Plus étrange encore, lorsque Federico entreprend ses premières recherches, il découvre que l’intégralité de son manuscrit a été publiée quelques années plus tôt et que l’auteur, Arnaud Glandeur, a été assassiné. Alors, aidé par deux détectives, Federico devra tirer sur tous les fils de son passé pour essayer de comprendre et, au passage, rechercher le ou les coupables d’un crime non élucidé. Mais où se cache la vérité ? Fallait-il vraiment fouiller dans le passé ? Et à qui raconte-t-il cette histoire avec humour ou désappointement ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332966520
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-96650-6

© Edilivre, 2015
Dédicace


À tous ceux que j’aime
À tous ceux, sans qui je ne serais rien
À tous ceux pour qui j’ai envie d’écrire
 
 
Lorsqu’on ne sait pas, on invente…
1
Tout d’abord, je vous remercie d’avoir accepté de me recevoir et surtout de m’écouter. Néanmoins, comme je vous l’ai déjà expliqué au téléphone, je suis un peu dans l’état d’esprit d’une feuille à l’automne. Oui, Monsieur, une vulgaire feuille qui sent qu’elle ne pourra guère s’agripper longtemps à l’arbre qui l’a vu naître. Et bientôt le vent l’arrachera, la ballottera de gauche à droite, de haut en bas, avant qu’elle ne s’écrase sur le sol et que des pas, des milliers de pas, la piétinent. Mais pire, je me sens devenu une feuille blanche où le mot n’a plus sa place.
Franchement, avez-vous déjà rencontré des auteurs comme moi ? Certainement pas ! Vous souriez mais intérieurement vous vous dites : « quel drôle d’oiseau ! ». Et de vous à moi, je vous comprends. Assurément ! Oui, je reconnais, ce n’est pas facile. Pour le moment, mon histoire s’apparente à l’absurdité d’un rêve. Vous savez, cette large déchirure dans le sommeil, ce rêve pénible à raconter. Cependant, si je m’en réfère à votre pendule : il est onze trente-deux ! Par conséquent, si vous y tenez vraiment, j’ai le temps de vous relater tous les faits. Oui, je vais le faire. Du reste, ne suis-je pas ici pour cela ? Seulement, je vous avertis ; il me faudra certainement plus d’une heure pour aller jusqu’au bout… Et encore ! En espérant que j’y sois vraiment arrivé à ce maudit bout… ce bout dallé de mauvaises intentions ! Du coup, n’hésitez pas à m’interrompre si, au fur et à mesure de ma narration, vous me trouver trop long, si je m’égare ou si, parfois, une étrange idée traverse ma tête.
Donc, la situation n’est guère brillante. D’ailleurs, pendant le trajet, je me demandais à quel moment, à quel endroit je devais débuter. Et je cherche encore… C’est bête, n’est ce pas ? Vais-je débuter par l’accident ? L’étrange voix venue d’ailleurs ? L’immonde masse sortant de l’eau et qui éclaboussait mes certitudes ? L’autre qui tenait cette fille au bout de son fusil et de mon impuissance ? L’énigmatique artiste ferrailleur ? L’inutile saut à l’élastique ? Ou encore cette minable chambre d’hôtel où je m’étais réveillé, aussi minable que cette chambre, sous cette jeune fille nue ? Non ! Attendez, j’ai trouvé. Je vais débuter par l’envoi car c’est lui – cet envoi anodin de prime abord –, qui a tout déclenché. Avant, avant tous ces événements, je me souviens… Oui, j’étais heureux… Tout s’annonçait bien. J’aimais bien ma vie, ma compagne, ma rue, ma maison, son jardin et mes chats.
Car oui, oui je me souviens très bien de moi ! Et je peux vous raconter tout cela. Il faut juste que ma mémoire saisisse une année complète sur le vif, pour énumérer le cours des événements. Au fait, vous ne savez certainement pas mais sur le fond de mes souvenirs se détache cette sorte d’interligne vin rouge, voire rosé, en fonction de la volonté épileptique du soleil… Plus précisément la voie 17 de la gare de Pontoise. C’était un moment suspendu, hors du temps… C’était exactement sur le revêtement de ce quai, ce quai plate-forme pour voyageur. Et il faisait un temps splendide.
Oui, tout est encore en place. Les images viennent et reviennent. Et, comme si un regard curieux – un regard extérieur et malicieux – m’épiait dans les moindres recoins, je me rappelle parfaitement de moi. Moi, Federico Insegnante ! Pourtant, aujourd’hui, il faut bien me rendre à l’évidence, dans le méli-mélo de ma mémoire tout s’emballe, s’entrepose ou s’écroule dans la poussière. Il subsiste tant d’images, tant d’émotions, tant de tablées pleines de familles ou d’amis dans ce mémorial en décomposition. Sapristi ! le souvenir, quelle étonnante chose à double tranchant. Un boomerang ! Oui, un souvenir anodin peut, à tout moment, vous revenir dans la tronche et laisser sa trace dans le quotidien. Aussi, c’est tout comme autrefois. Ça trotte dans ma tête. Quelque chose se manifeste : le goût des premières cerises au printemps ou celui plus exquis encore, de la langue d’une fille lors d’un baiser ; puis, caresses d’un chat, balade à moto, nuit étoilée au-dessus de la mer, neige à Noël, pièce de théâtre, vent de feuilles à l’automne… Vieux rêves ! Rituel d’un cerveau qui entasse… Toutes ces belles images reviennent en tourbillons, repartent aussi vite et s’oublient parfois dans une faille. Pourtant, assis sur mes souvenances, je me remémore parfaitement ces instants. C’est d’ailleurs quelque temps après ce quai de gare, que le mauvais film a débuté. Et, c’est vrai ! C’est même incroyable ! J’étais bien là, bien présent dans toutes ces scènes.
Tout à l’heure, je vais tout vous raconter, en essayant de ne rien oublier. Mais vous savez, à cet instant, sur ce quai, j’attendais banalement un train de banlieue. C’est idiot, à ce stade des souvenirs, j’imagine encore qu’autour de ma personne, il y aurait pu y avoir de multiples angles morts d’où l’on aurait pu m’observer sans être vu. Peut-être était-ce vous ? Peut-être était-ce moi, tout simplement ? Une bévue de l’esprit ! Ou pire, l’usurpateur. Cette canaille ! celui qui allait me voler ! Oui, je l’ignore ! Il y a tant de mystères, tant de regards qui se penchent sur notre quotidien et qui nous échappent… jusqu’au jour où !
Ainsi, si vous n’étiez pas très loin de ce quai de gare et si vous m’aviez discrètement observé, aidez-moi, à reconstituer l’intégralité de ces instants. Car depuis, ces rappels continus ont pris plus d’importance, jusqu’à me désarticuler avec une stupéfiante rapidité. D’ailleurs, il me semble parfois que j’aurais dû mourir ce jour-là. Oui, voilà ! C’est ça ! On est d’accord. Alors, laissez-moi pousser un long soupir et remuer la tête à la manière d’un coq après une bonne rincée. Et continuons les motifs peints dans mes souvenances et sur ce quai de gare. Tout d’abord, j’approchais de la cinquantaine. Franchement, si vous m’aviez vu ! J’en bafouille, tellement je me sentais bien dans cet âge. On croit tout trouver dans la boutique des cinquante ans. Ça va des trucs comme l’expérience, aux petites choses essentielles comme : l’amour, l’amitié, la santé. Dans cette boutique, on a l’impression de moins se prendre la tête pour des balivernes et l’on espère encore y trouver de belles années. Et certainement m’apprêtais-je à me trimbaler, pour quelque temps encore, en compagnie d’une cinquantaine bien alerte. Bref, une cinquantaine bien à la mode actuelle du jeunisme. De plus, aux dires de certains de mes proches, je tendais de plus en plus vers une apparence quasi charismatique. Si, si… Et même si vous me voyez, je suis capable de dévoiler d’autres fragments de cette apparence. Je peux, par exemple, continuer par mes mensurations sur un mode militaire. Hauteur : un mètre quatre vingt un. Taille : quarante-deux. Poids : soixante-dix-huit kilos. Mes épaules : plutôt larges. Ma démarche : plutôt adolescente. Ma chevelure : châtain, voltigeante, abondante malgré l’âge et plutôt bouclée, telle celle de mon père jusqu’à sa mort. Ah ! J’oubliais. Sous les extravagances du soleil, j’avais, paraît-il, des yeux de braise ! Les yeux tragiques de la passion ! De plus, si, ce matin-là, vous m’aviez photographié sur ce quai de gare, vous auriez certainement remarqué mon attitude décontractée ; une attitude contrastant, à l’époque, avec une certaine forme d’élégance proche du dandysme – enfin, aux dires de mes amis. Eh bien, me voilà débarrassé d’une première formalité à l’équilibre précaire. On se présente toujours à quelqu’un entre la peur de trop en faire et celle du pas assez… Allez, coup de balai sur les souvenirs inutiles ; passons vite à la suite…
Oh ! À mes côtés, c’était elle ! Oui, elle, ma sensible, ma délicate compagne. Elle attendait patiemment le même « Transilien POCI » de 11 heures 15 pour Paris Saint-Lazare. Cependant ne soyez pas pressés, je vous la décrirai plus tard… Quoique ! Son portrait, je ferais mieux de l’ébaucher de suite avant la liquidation de mes stocks de souvenirs. Et je ferais mieux d’en dessiner les moindres contours avant d’oublier ou de passer à la narration d’événements plus incompréhensibles. Donc Ariane – oui, elle s’appelle Ariane – avait fêté ses quarante-deux ans. Heu ! Je le vois dans le fond de votre œil ! Oui, c’est une femme merveilleuse, délicate, pétillante, souriante… Heu ! J’arrête le déroulement de cette description car elle va rapidement souligner mon imprécision…
Eh bien, je sais ! En y réfléchissant bien, à cette époque, pour l’émouvoir, je devais me montrer capable de remuer toutes les images – celles qui tournoyaient de part et d’autre de ma tête, tels les tours, ces multiples moulinettes d’un tango endiablé –, pour les laisser rejaillir… Puis, les retenir à l’intérieur d’un cadre platiné. Bref, en quelques mots triés, tout devait s’afficher ! Seulement, ici, je suis mon propre paparazzi. Et sur le mur, de cette histoire, je ne fixerai que l’essentiel : une scène amoureuse déjà acquise. Puis, après une autre moulinette – de ce tango endiablé en compagnie de la femme aimée –, j’accrocherai sur un mur plus discret, plus intime ; une émotion plus admirable encore. Une émotion contemplée par un seul et unique spectateur ! En l’occurrence, celle de Federico Insegnante narrateur de cette histoire. Olé ! Donc, silence ! Et imaginez… Vous êtes, par exemple, chez le fleuriste et vous furetez parmi les fleurs, pour en prélever la plus belle. Vous cherchez le meilleur fragment de la nature et tout à coup : hum ! Cette magnificence passe devant vous ! Concert perma

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