Si ma femme le veut bien
148 pages
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Si ma femme le veut bien , livre ebook

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Description

De toute sa vie, Vincent n’a jamais rencontré quelqu’un comme Nathalie: brillante, adorable, sensuelle et magnifique. Il aimerait se méfier d’une pareille perfection, mais en est incapable. Il doit y avoir quelque chose qui cloche chez cette femme, ne serait-ce que pour qu’elle s’intéresse à lui! Certes, elle est inexplicablement riche, et nul ne sait exactement ce qu’il est advenu de son dernier conjoint, mais l'amour n'est-il pas source de mystères? Jusqu’où peut-on aller par amour, avant de verser dans la stupidité pure et simple?

Comment diable Nathalie avait-elle pu se payer cet endroit, pour commencer? Cette baraque valait une fortune ! Sans parler de la petite de douze ans qui avait une voiture plus récente que la mienne ! J’avais toutefois suivi le conseil de la gamine et n’avais jamais abordé le sujet. Je n’étais pas certain de vouloir savoir. J’étais heureux et je souhaitais demeurer aveugle. Je ne voulais rien découvrir qui allait contrecarrer l’idée que je me faisais d’elle.

Lorsque ça semble trop beau pour être vrai, généralement, ça l'est...
Comment diable Nathalie avait-elle pu se payer cet endroit, pour commencer? Cette baraque valait une fortune ! Sans parler de la petite de douze ans qui avait une voiture plus récente que la mienne ! J’avais toutefois suivi le conseil de la gamine et n’avais jamais abordé le sujet. Je n’étais pas certain de vouloir savoir. J’étais heureux et je souhaitais demeurer aveugle. Je ne voulais rien découvrir qui allait contrecarrer l’idée que je me faisais d’elle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764437094
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Voir Québec et mourir , Hurtubise, 2012.





Projet dirigé par Stéphane Dompierre, éditeur
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Isabelle Rolland et Julie Therrien
En couverture : Montage à partir de l’image de intueri / shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L'an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l'art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
David, Jean-Michel, auteur Si ma femme le veut bien / JM David. (Tous continents)
ISBN 978-2-7644-3707-0 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3708-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3709-4 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8607.A768S5 2019 C843’.6 C2018-943020-6 PS9607.A768S5 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com



Pour Léo, qui vaincra la bête. Éventuellement.


Prologue
Je n’ai jamais été particulièrement intuitif, ni éclairé, en amour, mais il m’apparaît soudain, alors qu’elle se propose de me tirer dessus, que c’est probablement fini entre nous.
Le plus décourageant, tandis que je regarde dans l’œil de son pistolet, est de réaliser que je considère toujours cette relation comme un franc succès, qui a fait de moi le plus heureux des hommes.
Il est vrai que notre rupture officielle, elle, aurait sans doute pu mieux se passer. Il y a des couples où la chose se fait naturellement, en douceur. Chez d’autres, il y a un moment de grogne et de houle, avant l’acceptation. J’ignorais où nous situer sur cette échelle, mais je crois que nous aurions mérité notre propre catégorie. Quand le nombre de morts dépasse, lors d’une rupture, la quantité de personnes vivantes dans une pièce, c’est un minimum…
J’aimerais me convaincre que c’est amusant, mais je n’y parviens pas.
Il est sans doute un peu tôt.
Je l’aime toujours. Plus que tout, malgré ce qu’elle m’a fait endurer. Entre son humour, sa tendresse et sa passion, je suis totalement incapable de me détacher d’elle. Je voudrais avoir assez de fierté pour la détester, alors qu’elle s’apprête à m’assassiner, mais je ne parviens qu’à m’ébahir du fait qu’elle ait réellement pu m’aimer, ne serait-ce qu’un instant. Je mériterais qu’elle me descende. J’aurais dix fois le temps de lui tirer dessus pendant qu’elle me regarde. On dirait presque qu’elle attend que je le fasse.
Je n’en ai aucune envie. J’en ai déjà trop vu. En plus, cela ferait de moi la seule personne vivante de la pièce et je n’ai pas la moindre envie d’expliquer ce foutoir à la police, même si l’alternative est de sortir de cette maison dans un sac à viande.
Avec le smoking que je porte et le pistolet que j’ai en main, je pourrai au moins me faire croire que je suis mort dans un James Bond. On se console avec ce qu’on peut. Je n’ai peut-être pas le charme de Connery, ni la plastique de Daniel Craig, mais comme toute personne n’ayant jamais rencontré de face un semi-remorque, je suis quand même plus séduisant que Timothy Dalton.
Il lui faut un bouc émissaire et je suis tout désigné. Il ne reste que moi. Elle semble presque désolée lorsqu’elle me demande :
— Tu le sais, que j’ai pas le choix, hein ?
— Oui. Entre ça et te perdre, de toute façon, je pense que je préfère encore que tu me tues.
Je crois qu’elle s’attendait à ce que je l’agonisse d’injures, mais pas à ça. Moi non plus, en fait. C’est le problème, en situation de crise. On a toujours l’impression que l’on aura plus de fierté et de courage que l’on en possède réellement et on se déçoit chaque fois. C’est seulement qu’à quelques secondes de mourir, je ne vois pas l’intérêt de me mettre à mentir pour sauver une fierté qui va crever avec le reste.
Je sais que je peux vivre sans elle. Je n’ai seulement aucune envie d’essayer.
— En passant, ce midi… Quand tu es apparue dans ta robe… Je n’ai jamais rien vu de si beau en trente-cinq ans.
Ça semble la troubler. Son arme se met à trembler très légèrement. La mienne tremble quand même beaucoup plus. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai encore en main, d’ailleurs. Je sais que je ne pourrai pas tirer. Pas sur elle. Jamais. Si je peux supporter la présence de trois cadavres à nos pieds, jamais je ne pourrais tirer sur l’amour de ma vie.
Aussi bien qu’elle s’en sorte.
Je laisse tomber mon Beretta, qui émet un bruit sourd en frappant le sol. Je sais très bien quelle est la dernière image à apporter avec moi, pour le voyage à venir. Ses yeux. Si je dois mourir, ce sera en me noyant dans ce bleu méditerranéen.
— C’était génial de te connaître.
Je le pense ; c’est bien ça le pire…
— Tu peux tirer ; je suis prêt.
Je le suis vraiment, mais il y a tout de même une petite part de moi, toute petite, qui espérait pour le mieux et qui est surprise de la voir relever son arme pour tirer.
Je l’aurais crue plus romantique que ça.


– 1 –
Six semaines plus tôt.
La vie m’envoyait le même message depuis toujours. J’étais simplement trop stupide pour le comprendre.
Je fréquentais la femme assise en face de moi depuis trois semaines. Je me doutais depuis quinze jours que nous n’irions pas plus loin. Elle aussi, apparemment. C’est fou tout ce qu’on est prêt à se raconter pour se faire croire que la dernière rencontre en date est enfin la bonne, au détriment du bon sens. Dans mon cas, ce n’était pas tant pour fuir la solitude, que j’appréciais, qu’un désir d’être plus, à deux, que ce que je pouvais espérer être par moi-même. J’allais sans doute, à voir la tête de ma compagne de voyage, redevenir célibataire sous peu.
C’était censé être une escapade romantique. Nous étions arrivés depuis deux heures et il pleuvait depuis sans discontinuer. Elle m’avait emmerdé durant trente minutes, pendant le trajet, sur mon manque de conscience environnementale, parce que j’avais jeté un gobelet de carton dans une poubelle. Elle ne rayonnait peut-être pas de bonheur, mais je n’étais pas d’une humeur à empoigner la première guitare pour lui chanter la sérénade non plus.
Il n’y a pas que l’absence de sourire. Il y a, en fait, des variations dans l’absence de sourire, avant d’afficher de la contrariété pure et simple. J’ai toujours su lire les degrés. J’affichais un pas-de-sourire de niveau deux, sur une échelle allant de un à cinq. Un degré intitulé « Je m’embête ferme, mais c’est quand même mieux que de se faire bouffer la jambe par un crocodile », pour donner une idée. Ma blonde, je le réalisais soudainement à cette table du café où l’on fuyait la pluie, donnait dans le pas-de-sourire de niveau 4. Le niveau « J’ai accepté un voyage que j’aurais dû refuser avec un gars que j’aurais jamais dû accepter et pourquoi est-ce qu’on a pris son char, merde ? »
Nous ne nous dirigions pas dans le mur. Le pare-chocs l’avait déjà frappé et nous nous trouvions dans l’instant de grâce d’une milliseconde avant que ne se déploient les sacs gonflables qui allaient nous assommer un bon coup, mais nous laisser vivants.
Elle prit une grande inspiration, hocha du chef et laissa échapper :
— C’est terminé.
Même dans les situations les plus merdiques, j’adore avoir raison.
Il me fallait adopter un air approprié, pour ne pas la froisser… C’est délicat de choisir l’attitude qui réduira au minimum nécessaire une situation déplaisante. Ce n’était tout de même pas de sa faute si j’avais accepté, comme elle, de voir où les choses allaient nous mener, en sachant parfaitement que la réponse à cette question était : nulle part.
Sur la base d’une attirance minimale, d’une envie de chaleur humaine et de quelques éclats de rire lors d’une première rencontre, nous avions tenté le coup, mais nous savions.
Je ne voyais pas de raison de froisser son ego pour ça. J’étais trop soulagé de ne pas avoir à lui faire de peine et je voulais bien lui donner l’impression que son départ allait changer quelque chose pour moi. J’essaie le plus souvent de donner l’impression de regretter, pour qu’elle se sente désirée, mais aussi de bien prendre ça, pour qu’elle ne passe pas sa semaine à culpabiliser non plus. C’est du boulot, de se faire jeter, quand on se soucie des autres.
J’avais connu quelques histoires d’amour, longtemps auparavant. J’avais mis des mois, voire des années à m’en remettre chaque fois et j’étais un peu craintif sur la question. On m’avait récemment convaincu de revenir sur un site de rencontre, où j’avais rencontré quelques femmes. Ça avait donné des relations du genre de celle qui se terminait actuellement sous mes yeux.
Je réalisais que les ruptures étaient beaucoup plus aisées quand je ne les aimais pas. Les relations, un peu moins…
— Tu vas t’en remettre ? Dis quelque chose !
Je voyais qu’elle était déçue de ne pas me décevoir davantage. L’air attentif ne suffit pas toujours. Pour celles qui manquent d’imagination, l’air attentif est souvent perçu comme un air bovin et j’avoue que la différence entre les deux ne saute pas aux yeux. Celle-là attendait réellement une réponse.
— C’est… dommage.
Dommage, c’est bie

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