Temps mort
362 pages
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Description

Qu’est-il arrivé à Mahmoud Chaouat, le capitaine de l’équipe professionnelle de handball de Chinon ? À quelques minutes de l’ultime rencontre de la saison, le constat de sa disparition jette la stupeur autour d’une équipe dont le comportement de certains joueurs avait déjà pu surprendre.
La commissaire Vidal et son équipe mènent l’enquête. Celle-ci permet de mettre au jour une affaire où se mêlent tentative de corruption, abus de confiance, atteinte aux bonnes mœurs et dérives individuelles, où les coupables sont parfois victimes et les victimes coupables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332991423
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99140-9

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
L'ombre d'Élise
Edilivre 2013
Marées basses
Edilivre 2014
Note de l’auteur
Le handball est un sport bien développé, partout en France. Son ancrage scolaire et universitaire y est sans doute pour quelque chose. Toutefois, il y a bien des « places fortes » du hand, en France.
Depuis plusieurs décennies, les compétitions nationales, au plus haut niveau, rassemblent des clubs de l’est de la France, de la région parisienne, du sud et de l’ouest de la France. Fort peu, toutefois du centre du pays.
C’est dans ces « terres de handball » que des clubs ont accédé au professionnalisme, depuis les années 90. La composition actuelle des championnats de Première et Seconde Divisions, au sein de la Ligue Nationale de Handball, atteste de cette situation.
Alors, pourquoi ai-je choisi, pour cette fiction qui se déroule dans le milieu du handball professionnel, des clubs situés dans des villes qui n’appartiennent pas à ces « places fortes » ? Pour deux raisons.
La première est qu’au regard des événements qui font l’histoire de ce roman, il aurait pu paraître (in)délicat de situer l’intrigue dans des clubs existants et présents au niveau de l’élite nationale. Choisir des clubs fictifs dans ces mêmes villes aurait pu susciter des rapprochements que je préférais éviter.
La seconde raison, plus malicieuse celle-ci, est que si Chinon, Blois ou Aubusson ne sont pas considérées aujourd’hui comme des « terres du handball de haut niveau », cette fiction leur aura permis, le temps d’un roman, d’accéder à ce statut… avant que cela devienne réalité.
Samedi, 26 mai 2013. Aux alentours de 19 heures.
1
Il faisait encore chaud à cette heure de la journée. Le soleil brillait encore mais quelques nuages noirs garnissaient le ciel, au loin, à l’ouest de la ville. Le temps menaçait de tourner à l’orage. Nicolas Imbert tournait en rond et rongeait son frein. Il était d’une humeur exécrable.
« Bon alors, qu’est-ce qu’il fout Mahmoud ? J’avais dit six heures à la salle, il est presque sept heures !
– T’énerve pas Nicolas, ça sert à rien !
– C’est pas normal, quand même ! S’il en est un qui est toujours à l’heure, c’est bien lui ! Alors, un soir comme ce soir… Je ne comprends pas ! Appelle sur son portable, pour voir.
– J’ai déjà essayé à quatre reprises. Ça sonne, puis c’est la boite vocale. J’ai laissé un message, mais comme il ne rappelle pas, j’imagine qu’il a n’a pas son téléphone sur lui.
– Tu as essayé chez lui ?
– Idem. Ça sonne dans le vide. Il n’est pas chez lui.
– Mais qu’est-ce qu’il fabrique ? »
Depuis qu’il avait revêtu le costume d’entraîneur-manager, Nicolas Imbert était toujours tendu avant les matches. Qu’il y ait de l’enjeu ou non, rien n’y faisait. C’était sa façon de se mettre en condition.
Du temps où il était joueur, lui-même, cette montée d’adrénaline s’exprimait dans la concentration et la mise en train progressive au cours de l’échauffement. Dans son nouveau rôle, il était condamné à faire les cents pas, du vestiaire au terrain de jeu ou le long de la ligne de touche.
S’il ne tenait qu’à lui, il conduirait lui-même l’échauffement comme il le faisait autrefois dans son club d’origine, aux Girondins de Bordeaux. Mais depuis qu’il avait intégré le staff d’une section professionnelle, il se devait de respecter les rôles de chacun. Au Chinon-Handball-Club, Mickaël Dugast, le préparateur physique, était là pour ça. De plus, en tant qu’entraîneur-manager, il tenait à garder une certaine distance vis-à-vis des joueurs.
Néanmoins, Marc Lebris, son adjoint, n’avait pas souvenir de l’avoir jamais vu dans un tel état de tension. Il est vrai que ce soir-là, l’enjeu était d’importance. Pour Imbert, c’était en quelque sorte l’heure de vérité.
Gérard Levieux, le président du club, l’avait fait venir avec une mission très claire : faire monter le club en première division de LNH 1 en trois ans. L’objectif était quasiment atteint. Il tenait à une victoire lors de cette dernière rencontre du championnat contre le Cercle Sportif Blésois, troisième de la poule.
Alors que le CHB, surnom usuel du club, avait dominé le championnat de Pro D2 2 tout au long de la saison, deux revers consécutifs, inexplicables, contre des équipes mal classées étaient venus tout remettre en question. Le Sporting-Club d’Aubusson avait pris la tête du classement et l’équipe chinonaise se voyait maintenant menacée par Blois, l’adversaire du soir, pour la seconde place qualificative pour l’accession en D1. Imbert avait prévenu ses joueurs et sa direction :
« Si nous ne montons pas cette année, ce sera d’abord mon échec. J’en tirerai les conclusions qui s’imposent en remettant ma démission. »
Exigeant vis-à-vis des joueurs, il l’était d’abord avec lui-même. Ce trait de caractère lui valait d’être respecté dans tout le milieu du handball hexagonal et asseyait sa position vis-à-vis des dirigeants de son propre club. Le pouvoir dont il jouissait sur son équipe et au sein du CHB découlait autant de son charisme que de la reconnaissance de ses compétences et de la confiance qu’il inspirait.
Aussi, nul ne lui était besoin de justifier les décisions qu’il pouvait prendre, quelle qu’en soit la nature. S’il avait, ce soir-là, convoqué les joueurs dès dix-huit heures, pour une rencontre prévue à vingt-heures trente, soit une demi-heure plus tôt que d’habitude, c’est qu’il avait ses raisons. Et à dix-huit heures précises, tout le monde était là.
Enfin presque… Mattheus Eriksson, le joueur vedette de l’équipe, international suédois, arrivé au club à l’été 2011, était arrivé avec un bon quart d’heure de retard. Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes, à lui non plus.
« Eriksson est un grand professionnel, au talent phénoménal et au comportement irréprochable ! », disait-on de lui dans la presse pour résumer les qualités qui faisaient de lui un joueur admiré, tant de ses supporters que de ses collègues, partenaires et adversaires confondus.
Quand, enfin, il avait pénétré dans le couloir menant aux vestiaires, il avait croisé le regard de Nicolas Imbert. Celui-ci n’avait pas eu besoin d’ajouter un mot pour signifier au joueur qu’il venait de commettre sa première faute professionnelle depuis son arrivée au club.
Marc Lebris qui guettait son arrivée sur le parking, dans l’espace réservé aux acteurs de la soirée, avait précédé son entrée de quelques secondes. Il avait glissé à Imbert :
« Pas besoin de lui faire de remarque ! Son retard l’a mis dans un état de nervosité plutôt inhabituel chez lui. Il est entré en trombe dans l’enceinte du parc des sports, il s’est garé n’importe comment. Et il est blanc comme un linge ! Il a dû avoir un problème, c’est pas possible !
– Il a peut-être une bonne excuse, mais moi, je ne veux pas le savoir ! Quand on s’appelle Mattheus Eriksson, qu’on a le statut qui est le sien, on s’organise pour être à l’heure. Un point, c’est tout ! Surtout un soir comme ce soir ! »
Plus d’une demi-heure plus tard, Eriksson était en compagnie du reste de l’équipe, sur le terrain annexe, à trottiner et jouer balle au pied autour de l’un des buts. Tous attendaient que les appellent Nicolas Imbert et son adjoint, pour la causerie d’avant-match qui, comme d’habitude, devait se tenir dans le vestiaire avant l’échauffement collectif.
Cependant, à une heure-et-demie du début de la rencontre, joueurs comme dirigeants n’avaient qu’un sujet de préoccupation à l’esprit : qu’était-il arrivé à Mahmoud Chaouat pour qu’il ne soit pas encore arrivé au gymnase et, surtout, qu’il n’ait pas cherché à téléphoner à l’un ou à l’autre pour expliquer son retard ?
Dans la grande salle, les premiers spectateurs commençaient à arriver. Les dizaines de bénévoles qui assuraient le bon déroulement des soirées de matches à domicile, avaient pris place à leurs postes. Les uns s’affairaient à mettre en service les quatre buvettes installées dans les coursives, derrière les tribunes. D’autres guidaient les spectateurs en leur indiquant la direction à prendre en fonction du numéro de place figurant sur leur billet. Une équipe de jeunes filles, toutes vêtues d’un tailleur noir et d’un chemisier blanc, avaient pour mission d’accueillir et d’accompagner les VIP vers la salle où le cocktail d’avant match était servi.
Robert Dulac, que tout le monde au club appelait Bobby, un ancien joueur de l’équipe première, était reconverti en speaker et chauffeur de salle. Lui aussi avait pris place derrière la table de mixage installée au bord du terrain. Déjà, il interrompait périodiquement la bande sonore qui montait progressivement en puissance, pour faire quelques annonces et solliciter des encouragements pour les joueurs auprès des premiers supporters installés à leurs places.
Mais Mahmoud Chaouat n’arrivait toujours pas et la rumeur commençait à se propager.
Comme à l’accoutumée, Gérard Levieux s’était fait un devoir d’aller accueillir l’équipe adverse qui avait fait le déplacement de Blois à bord du grand car-couchettes aux couleurs du club. Il ne nourrissait pas une grande sympathie à l’égard de Jean-Pierre Dumoulin, son homologue du club visiteur. Pour ce type bouffi d’orgueil, tous les moyens semblaient bons pour atteindre ses objectifs, quitte à chagriner l’esprit sportif qui, pour Levieux, devait primer, y compris dans le sport professionnel. Dumoulin traînait derrière lui une histoire de pressions inconvenantes sur des arbitres, jamais avérées mais jugées tout à fait plausibles pour qui connaissait l’homme. Malgré tout, en lui serrant la main, le président du CHB lui avait souhaité la bienvenue en lui donnant rendez-vous dans la tribune d’honne

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