Trop jolie pour être honnête
63 pages
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Trop jolie pour être honnête , livre ebook

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Description

Jim PATERSON alias « Mister Silence » est envoyé par le directeur du F.B.I. en Afrique du Sud afin de démanteler un réseau qui centralise les diamants, sortis en douce par les mineurs des exploitations, pour les transporter aux É.-U., les tailler et les revendre à prix bas.


En plus du manque à gagner immédiat, ce trafic a surtout pour conséquence de faire baisser les cours officiels.


Grill, agent de l’Intelligence Service, à Durban, confie à Jim PATERSON et à son épouse, Betty, qu’il soupçonne un dénommé Rollus, dont le numéro de lanceur de couteaux au casino ne serait qu’une façade, d’être un maillon de la chaîne.


Jim PATERSON décide de détourner Dolly, la partenaire de Rollus, une femme « trop jolie pour être honnête » selon Grill, tandis que, de son côté, Betty va se proposer auprès de l’artiste pour la remplacer comme cible durant les attractions...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070038345
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 3 -

TROP JOLIE
POUR ÊTRE HONNÊTE

Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
La nuit tombait doucement sur Pietermaritzburg. Le ciel était clair et on distinguait au loin, dans la limpidité du firmament, le gros doigt lumineux d'un phare qui, par éclipses, montrait quelque chose dans l'infini, du côté de Durban.
Paterson alluma une cigarette. Près de lui, Betty réfléchissait. Tout s'était très bien passé depuis qu'ils avaient quitté Tripoli et l'avion les avait déposés à Durban, sans encombre. Ils avaient même été courtoisement reçus par un certain Piers, qui dirigeait les services de la ligne aérienne, tout heureux de saluer des Américains frais débarqués dans l'Union Sud-Africaine.
C'était un détail idiot, mais qui avait donné à réfléchir à Jim tout autant qu'à sa femme. Paterson adorait voyager sans accrocs et passer inaperçu. Bien entendu, ce brave Piers ne pensait pas à mal et rien dans tout cela ne prêtait à conséquences. Seulement, l'urgence de travailler sous des noms différents, s'imposait. D'autant plus que le laconique billet de Kenneth (1) laissait supposer que la besogne serait délicate.
De Durban, Paterson et Betty avaient gagné Pietermaritzburg, repéré discrètement le pavillon où était installé le consulat et, dans la soirée, Jim avait téléphoné de la part de Kenneth pour prendre rendez-vous avec le nommé Grill. On avait convenu de se rencontrer à vingt-deux heures. C'était pour cette raison que Jim et sa femme attendaient patiemment dans la nuit, nullement pressés, attentifs au moindre détail. Parce que Jim savait par expérience que les choses démarrent bien ou mal, selon que l'on sait partir du bon pied ou du mauvais. L'incident Piers à Durban le rendait circonspect.
Quand il fut vingt-deux heures, Paterson pria Betty de le devancer et la vit pénétrer dans le pavillon du consul. Les lumières étaient allumées et il ne doutait point qu'ils fussent effectivement attendus.
Paterson laissa s'écouler un petit quart d'heure et entra à son tour. Il trouva Betty en conversation, dans un salon accueillant, avec le consul Jerry et un grand blond très maigre qu'on lui présenta comme étant Grill. Ce gentleman avait les yeux bleus et des veinules violettes sur le nez. Il ne devait cas détester le whisky, à première vue, et il fumait la pipe.
On entra immédiatement dans le vif du sujet. Grill appartenait à l'Intelligence Service, Kenneth ne l'avait pas caché à Jim. Quant au consul, il était la cinquième roue du carrosse.
Grill était un garçon direct. Il expliqua illico à Paterson qu'il était rudement content de le voir, qu'il le connaissait déjà de réputation et qu'il était certain qu'ils feraient du bon boulot tous les deux. Là-dessus, il fit un rond de jambes et demanda s'il pouvait parler devant Betty. Paterson le tranquillisa sur ce point, affirmant que Betty était son bras droit et qu'elle était plus futée que toutes les filles de Londres réunies en conseil.
— Ça va, Paterson, grogna Grill. Alors voilà le topo. Vous allez piger du premier coup. Ici, on est en Union Sud-Africaine, comme vous le savez. Il ne vous a pas échappé que l'on n'est pas n'importe où dans le coin, mais en plein dans le Witwatersrand, autrement dit le Rand, un pays où les diamants ne sont pas tellement rares. C'est même pour ça que tout le monde dans le secteur est plus ou moins mineur, contrôleur, lapidaire ou gangster. Là où il y a du diamant, il y a des gens qui travaillent pour le trouver et d'autres qui se creusent les méninges pour le barboter. Vous y êtes ?
— Très bien ! acquiesça Jim en se versant un verre de rye.
— Ceux qui nous intéressent, nous, ce sont les seconds du genre. Il y a au Transvaal une équipe qui nous ennuie. Les mineurs ont beau être surveillés et fouillés à la sortie de la mine, ils trouvent toujours moyen de se débrouiller pour emporter un caillou de temps en temps. Les gars dont je parle centralisent la récolte et l'expédient aux U.S.A., on les taille, les diams, et on les vend à des prix plutôt bas qui sont de nature à flanquer par terre les cours officiels ou quasi tels du diamant...
— Je vois... je vois ! grogna Jim. Et on a besoin de nous pour mettre le holà à ce business ?
— C'est un plaisir de discuter avec vous, Jim ! sourit Grill. Un coup de whisky ?
Paterson fumait silencieusement. Betty fumait une Craven, songeuse.
— Seulement, ça ne va pas tout seul ! Je suis plutôt « brûlé » dans le secteur et je ne suis pas fâché de recevoir de l'aide ! reprit Grill. Voilà mes tuyaux majeurs, vous en ferez ce que vous voudrez. Les pierres sont expédiées par Durban, mais je ne sais comment. Il y a ici tout ce qu'il faut pour que ça soit facile. Navires, avions et tout. Ce que je sais, c'est qu'un certain Rollus, un Péruvien qui fait un numéro de poignards volants au casino, doit être un maillon de la chaîne. Ce gars-là ne se décide pas à quitter le coin. Il navigue entre Pretoria, Durban et Pietermaritzburg. Il pousse parfois des petites pointes vers le Cap ou Bloemfontein, mais il ne sort pas de l'Union. Ses cachets ne sont pourtant pas tellement formidables et, s'il mégote comme ça, exprès, il doit avoir ses raisons. C'est tout ce que je pense. Je ne veux pas m'y frotter, il se méfierait. Mais vous autres... Naturellement, si vous avez besoin d'un petit coup de pouce, je suis là, et même un peu là, avec tous les flics du pays pour vous aider.
— Ça me plaît ! conclut tranquillement Paterson. Ça me plaît énormément. D'autant que j'ai mes coudées franches, si je comprends bien ?
— Tout à fait ! Qu'est-ce que vous voulez de mieux ?
— Deux passeports de fantaisie pour ma femme et moi et l'assurance de maintenir une liaison discrète avec vous.
— Les passeports sont prêts. Vous avez les photos ?
— Je dois trimballer ça sur moi !
Paterson sortit deux photos de son portefeuille et les passa au consul qui s'éclipsa un instant et revint bientôt avec deux passeports où Paterson devenait Rastwen, et Betty retrouvait la liberté d'une célibataire nommée Bronty.
— Quant à la liaison, précisa Grill, le mieux serait de convenir d'un rendez-vous par téléphone, dans un coin tranquille, quand le besoin s'en fera sentir.
— O.K. ! Je logerai au King's Palace ! précisa Jim. Ma femme également. Nous y arriverons séparément, pour ne pas donner l'éveil. Bonsoir, Messieurs !
— N'oubliez pas d'aller faire un tour au casino, lança Grill. Ce Rollus a pour partenaire une jolie fille, une certaine Dolly, qui travaille en vêtements ultralégers... Elle est belle à voir... Trop jolie pour être honnête, sûrement ! Je ne dis pas ça pour vous, mistress Paterson, encore que, sous le jour de la beauté, vous vous y entendiez un peu...
Paterson haussa doucement les épaules et lui serra la main :
— Ne vous fatiguez pas, Grill ! Ma femme est insensible aux amabilités depuis que je lui en ai fait !
Betty sortait déjà. Paterson se fit indiquer une issue vers les communs et la rejoignit quelques minutes plus tard à l'endroit où ils avaient attendu l'heure du rendez-vous.
— Qu'en dis-tu, Betty ? On va prendre des vacances, je crois ?
— Des vacances dans le style habituel, Jim. Avec beaucoup de sport ! murmura la jeune femme. Qu'importe ! Je suis prise au jeu ! Prenons des vacances, dearling !
Ils décalèrent de vingt-quatre heures leur installation à l'hôtel. Betty s'installa au King's Palace, et Jim ne loua une chambre que le lendemain soir. À la réception, il repéra du premier coup d'œil la belle enveloppe rose bonbon que Betty s'était adressée et qui attendait dans le casier portant le numéro de sa chambre qu'elle la réclamât. Jim nota avec satisfaction qu'ils étaient logés au même étage, et à peu de distance. Chez lui, il s'orienta rapidement et découvrit que le balcon longeant les appartements, sur le jardin, lui permettait d'accéder facilement chez sa femme.
Il la rejoignit sans encombre, à la nuit close, et ils firent le point.
— Je préfère que nous agissions séparément, Bet ! Parce que si, par hasard, il y a un coup dur à encaisser, il vaut mieux que nous ne soyons pas dans le bain tous les deux en même temps ! On va vivre en amoureux secrets. C'est très exciting ! Pas vrai ?
— O.K., Jim ! Quand allons-nous au casino ?
— J'y vais tout de suite, et tout seul, encore. Tu peux y faire un tour, si ça te chante. Mais toujours en échelon séparé. Vu ?
Betty soupira et ne répliqua point. Elle admettait que Jim avait raison. Les récents avatars de Tripoli l'avaient instruite sur les risques réels de cette vie. Une vie d'aventures, attachante, si...

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