TV Story
274 pages
Français

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Description

Et si le divertissement rejoignait la réalité ? Et si, un jour, des animateurs télé étaient enlevés et maintenus prisonniers dans un endroit secret ? Incroyable ? C'est pourtant ce qui se passe dans « TV Story ». Huit animateurs vont être les cibles d'un ravisseur qui ne supporte plus les émissions de téléréalité qui inondent les chaînes de télévision à longueur d'année. Le kidnappeur va mettre en scène son propre jeu qui reproduit tous les codes de la téléréalité : les reclus sont filmés 24/24 h. Mais au fil des jours les tensions montent au sein de la maison, les caractères se dévoilent, les conflits éclatent... À la fin de chaque semaine un animateur est éliminé du jeu en fonction des votes du public. Mais le terme « éliminé du jeu » semble ici avoir un sens beaucoup plus réaliste et fatal que dans les émissions de téléréalité...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342057041
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TV Story
Sophie Cisowski
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
TV Story
 
1
C’est au moment où Antoine sortait de la salle de gym qu’il sentit une main se poser brutalement sur sa bouche.
— Pas un bruit, ni un geste, lui intima une voix menaçante dans son dos.
Antoine sentit la panique l’envahir. L’ongle de son agresseur s’enfonçait douloureusement dans le coin de ses lèvres. Il essaya de hocher la tête tant pour acquiescer à l’ordre qu’on venait de lui donner que pour tenter de dégager sa bouche du pouce qui l’oppressait. En vain. L’homme resserra son étreinte et murmura :
— Pas la peine d’essayer de t’enfuir, j’ai une arme !
Comme pour confirmer ses dires et montrer à Antoine qu’il ne plaisantait pas, l’homme lui enfonça entre les côtes un objet qui ressemblait fortement au canon d’une arme.
Antoine se mit à trembler tandis qu’une main agile déposait d’abord un large morceau de scotch sur sa bouche puis lui entravait les poignets dans le dos. L’homme ouvrit la portière d’un véhicule stationné juste à côté et poussa sans ménagement sa victime à l’intérieur.
Tandis que son kidnappeur s’installait rapidement au volant de la voiture, Antoine tentait de reprendre possession de son bon sens. Voyons, se disait-il, on n’enlève pas les gens ainsi, surtout moi ! Il doit s’agir d’une erreur ou bien d’un canular !
Tout à coup, une idée de génie lui traversa l’esprit. Un canular, mais bien sûr ! N’était-on pas le 1er avril aujourd’hui ? Chacun sait que le 1er avril est le jour des farces ! Aussitôt, Antoine pensa à une caméra cachée ou à un coup de l’émission « Surprise sur prise », programme télé qui s’amusait à piéger les stars. Rasséréné, il tenta alors de se donner une contenance et essaya de reconnaître son assaillant. Malheureusement, celui-ci portait une sorte de casquette enfoncée bas sur la tête et une écharpe qui lui cachait une grande partie du visage !
Antoine s’adossa à la banquette et soupira. Il était rassuré mais se demandait bien quelle chaîne de télévision avait programmé ce gag. Il scruta attentivement tous les coins du véhicule mais ne décela aucune caméra.
« Bravo, pensa-t-il, c’est du travail de pro ! »
Antoine réfléchit sérieusement à la meilleure attitude à adopter. Il ne fallait pas qu’il montre trop tôt qu’il avait compris que toute cette mise en scène n’était qu’une blague, sinon cela ne passerait jamais à la télévision et toute publicité était bonne à prendre mais il ne fallait pas non plus qu’il paraisse trop bête. Il avait tout le temps du voyage pour étudier les poses à prendre et pour chercher des répliques spirituelles.
Détendu, Antoine somnola, bercé par le ronron de la voiture.
 
Un claquement de portière le réveilla brusquement. Hagard, il regarda autour de lui. Ils se trouvaient dans la cour d’une petite maison. Antoine se demanda s’ils étaient loin de Paris car il n’avait pas vu le temps passer. L’homme le sortit sans ménagement du véhicule et le conduisit jusqu’à la maison.
« Il pourrait faire un peu plus attention, tout de même, pensa Antoine, je ne suis pas n’importe qui ! Ils vont m’entendre à la production dès que j’aurai la possibilité de parler ! »
Le hall d’entrée de la maison, une pièce sans fenêtre et qui ne présentait qu’une seule porte intérieure, était fortement éclairé et Antoine cligna des yeux, ébloui par toute cette lumière. Se souvenant qu’à la télévision, on a vite l’air abruti quand on cligne des yeux trop longtemps, il tenta de les garder bien ouverts (pas trop quand même, car à la télévision, si on a les yeux comme des soucoupes, on a aussi l’air abruti !). Il sentit qu’on fouillait ses poches à la recherche de ses effets personnels : portefeuille et portable disparurent de ses poches. Puis on lui détacha les mains. Dès qu’il fut libre de ses mouvements, Antoine se massa les poignets. Ces imbéciles avaient fait les choses d’une manière trop réaliste et ce gag lui paraissait d’un goût de plus en plus douteux.
— Vous êtes ici chez vous, prononça dans son dos l’homme inconnu d’une voix ironique, ce qui conforta Antoine dans son idée que cette situation n’était qu’un canular.
Puis, il entendit le bruit d’une porte qu’on referme et d’un verrou que l’on tire. Et ce fut le silence. Antoine tourna lentement la tête : il n’y avait plus personne. Il enleva d’un geste sec le scotch qui lui entravait la bouche en se retenant de grimacer de douleur.
— Est-ce que vous êtes là ? se hasarda-t-il à demander d’une voix qu’il espérait assurée.
Seul le silence lui répondit.
— Oh, oh, il y a quelqu’un ? insista-t-il
Rien.
Antoine fit un pas vers la porte d’entrée et actionna en vain la clenche. La porte était verrouillée. Antoine sentit la panique l’envahir. Il respira une grande goulée d’air et secoua la porte qui ne bougea pas d’un pouce. Dépité, il abandonna la lutte.
— Ah, ah, lança-t-il assez fort en prenant le ton le plus naturel possible, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Il se dirigea alors vers la seule porte intérieure qui, heureusement, était ouverte.
Peu rassuré, Antoine pénétra dans le cœur de la demeure. À peine eut-il fait trois pas à l’intérieur de la pièce que la porte qu’il venait de franchir se referma derrière lui. Il entendit le son caractéristique d’un verrou automatique.
Antoine se rua sur la porte et tenta sans succès de l’ouvrir : le hall d’entrée était un sas hermétiquement fermé auquel il ne pouvait plus accéder !
Il fit le tour de la grande pièce dans laquelle il se trouvait, à la recherche des ouvertures. Bizarrement, chaque fenêtre était condamnée de l’extérieur. Les trois canapés qui meublaient les lieux ne l’étonnèrent pas, tant il était pressé de mettre fin à cette farce dont il ne comprenait toujours pas le but. Angoissé par cette drôle de farce, Antoine fit rapidement le tour de la maison. Outre la très grande pièce centrale sur laquelle une cuisine s’ouvrait, il y avait une salle de bains et des toilettes borgnes. Des escaliers en bois menaient sur une mezzanine où huit lits étaient disposés côte à côte. Nulle issue n’était possible. Cédant un instant à la panique, Antoine se rua sur la porte qui donnait sur le sas d’entrée qu’il martela de coups en criant :
— Laissez-moi sortir ! Je veux sortir d’ici !
Ses paroles ne reçurent aucun écho. Abattu, il se laissa tomber sur le sol et prit sa tête entre ses mains. Il allait céder aux larmes quand il se rappela que tout cela ne pouvait être qu’un gag, qu’une mise en scène de l’émission « Surprise sur Prise » et qu’il était sûrement filmé. Il reprit vite une contenance en se promettant de faire couper cette scène au montage. Il n’était pas question que le public le voit en train de péter les plombs ! Rien ne devait le décontenancer lui, le célèbre animateur et producteur d’émissions télévisées qui inondaient les écrans depuis plus d’une décennie. Non, il ne devait pas montrer à son public qu’après tout, il n’était qu’un homme comme les autres. Les gens devaient continuer à le prendre pour un surhomme, pour le symbole de la réussite. Il se redressa, plein de morgue et sûr de lui. Il avait décidé d’assurer le show.
— Bon, si je dois rester quelque temps ici, autant prendre mes aises, dit-il à haute voix à l’intention des micros qu’il devinait cachés dans tous les coins de la pièce. Tiens, il y a une belle télé grand écran et les canapés ont l’air confortable. Voyons voir ce qu’il y a au programme…
Il s’empara de la télécommande posée sur une table basse et alluma le téléviseur. Un film ancien commençait et Antoine se laissa porter par l’histoire du cow-boy qui en était le héros. Il ne se rendit pas compte qu’il s’endormait.
Le lendemain, quand il se réveilla, rien n’avait changé dans la maison.
 
Christelle ne s’était d’abord pas inquiétée quand elle s’était rendu compte qu’Antoine n’était pas rentré. Le matin même, ils avaient eu une violente dispute, dont elle ne se rappelait même plus la raison, et elle avait imaginé que son époux boudait dans son coin. Il avait dû trouver refuge chez un de ses amis, ou prétendu ami ! La jeune femme avait haussé les épaules sans se préoccuper plus de son sort et s’était occupée des enfants. De ses propres enfants, pour être plus précise. Ceux d’Antoine avaient été pris en charge par la bonne.
« Ah, il veut jouer au con, s’était dite Christelle, et bien il va trouver à qui parler ! Il n’est pas question que je m’occupe de sa marmaille ! »
Les enfants couchés, la jeune femme avait téléphoné à une amie pour lui raconter ses malheurs puis avait regardé la télévision. Tard, dans la nuit, elle avait eu un moment de panique et avait décidé de joindre son mari sur son portable. D’abord, elle n’eut que la messagerie mais au troisième essai, une voix étrangère lui répondit :
— Oui, qui est à l’appareil ?
La jeune femme crut d’abord s’être trompée de numéro de téléphone. Elle commença à bredouiller des excuses, mais la voix reprit :
— Vous n’avez pas fait d’erreur, vous êtes bien sur le portable d’Antoine.
— Qui êtes-vous ? s’entendit-elle hurler.
— Je suppose que vous êtes la femme d’Antoine !
— Où est mon mari ?
— Ne vous inquiétez pas, il est en lieu sûr !
— En lieu sûr ? Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
— Tout simplement que votre mari a été enlevé, madame.
— Enlevé ? Pourquoi ? Par qui ?
— Par moi. Mais je vous donnerai mes raisons plus tard.
— Qu’est-ce que vous voulez ? De l’argent ? Combien ?
À l’autre bout du fil, l’homme éclata de rire.
— Non, je ne veux pas

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