Un beau lac
172 pages
Français

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Description

Deux hommes s’invectivent au bord du magnifique lac de Pannecière. Quelques heures plus tard, un des deux protagonistes ne rentre pas chez lui. Est-ce un meurtre, un suicide, une disparition volontaire afin d’échapper à des créanciers ? Les enquêteurs de la gendarmerie locale et les plongeurs de la brigade fluviale devront répondre à toutes ces questions.

Informations

Publié par
Date de parution 12 décembre 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782312056906
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Un beau lac
Sébastien Gautier
Un beau lac
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05690-6
A tous ceux qui nous ont quittés trop tôt…
Préface
Je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenues et fait confiance lors de la rédaction de mon roman précédent, « une si belle journée ». Leur lecture et retours m’incitent à me lancer dans un nouveau roman. Sans être une suite à proprement parler, il y a quelques allusions à l’intrigue bretonne.
Je remercie à nouveau R…, mon enseignant de lettres au collège. Sa lecture minutieuse du manuscrit de ce roman et ses conseils m’aident à progresser.
1
Les deux hommes commencent par s’invectiver avec des gestes peu cordiaux : bras et doigts d’honneur. L’un est encore sur son scooter et l’autre à l’intérieur de son utilitaire blanc de marque allemande. Ils sont tous deux stationnés sur un petit parking, entouré de chênes et de hêtres, au bord du lac. Les monts du Morvan se reflètent à la surface de l’eau et sans cette scène, le lieu serait bucolique. Le conducteur de la fourgonnette descend après avoir stoppé brutalement son véhicule sur le gravier et met une claque dans le casque du cyclomotoriste qui vacille, puis il l’interpelle sèchement :
– tu ne vas pas me lâcher espèce de connard !
– Dégage ordure ! répond en vociférant le pilote du deux-roues tout en retirant son casque. Tu veux quoi ? M’avoir viré comme un malpropre ne te suffit pas ? Il faut que tu montres encore qui est le boss ? J’y suis pour rien si cette garce nous chauffe en cuisine, de toute façon, elle nous allumait tous, le cuisinier compris !
Des gestes obscènes illustrent ses propos.
– Tu prends tes désirs pour des réalités mon pauvre et ce n’est pas parce qu’une fille te regarde qu’elle te désire ! Tu n’es pas un playboy, je suis désolé de te faire redescendre sur terre !
Les joues du quinquagénaire deviennent vermeilles. Sa chevelure grisonnante accentue encore plus la couleur du visage. Il relève son col de chemise pour se redonner de l’allure, comme s’il se préparait pour un duel.
– Elle cherche ailleurs parce qu’avec l’âge, monsieur ne bande plus !
Il simule un affaissement du pénis avec son index droit.
– Du coup, elle vient voir les étalons, mais tu sais, avec les pilules bleues aujourd’hui, tu n’as pourtant plus d’excuses !
– Tais-toi connard, tu racontes n’importe quoi !
Le quinquagénaire hurle désormais.
– Je dis ce que je veux ! Nous ne sommes plus au restaurant maintenant ! Tu n’es plus mon patron, tu aurais oublié ? Ce n’est pas parce que tu as cinquante-cinq ans que tu dois tout te permettre !
– Fais attention à toi ! menace le plus âgé des deux hommes en agitant son index droit.
– Sinon quoi, tu vas me frapper comme tous ceux qui osent te répondre ? Je comprends que tu sois jaloux, parce que ta nana, il n’y a qu’avec moi qu’elle jouit fort ! Elle me le dit à chaque…
Le garçon, la trentaine, ne termine pas sa phrase : un direct en pleine mâchoire vient de l’envoyer au sol. L’impact provoque un craquement similaire à celui d’un poulet qu’on désosse. Son corps fait un bruit sourd en chutant lourdement. Il se relève et essaie de saisir son agresseur. Ce dernier l’esquive et se replace pour lui décocher deux puissants crochets dans les côtes. Malgré son demi-siècle entamé, le protagoniste reste agile, vif et puissant. Sa bedaine et son air placide ne permettent pas d’imaginer que cet individu est un combattant aussi redoutable. Essoufflé par les coups portés au corps, le jeune homme se redresse péniblement. Sa tignasse noire ébouriffée, pleine de morceaux de feuilles mortes, lui bouche un peu la vue. Il se dégage le front et aperçoit une branche morte, posée sur le sol. C’est pour lui le seul moyen d’avoir le dessus, car il ne pensait pas que cet adversaire serait aussi coriace et vigoureux. Il court en direction du morceau de bois, l’empoigne à deux mains comme un sabre, le brandit en l’air au-dessus de sa tête, puis se dirige en courant en direction du quinquagénaire. Sans comprendre pourquoi, il se retrouve à terre, étendu à plat ventre. Ses mains et ses joues sont écorchées. Il tourne la tête et voit un grand gaillard qu’il reconnait immédiatement : Michel . Malgré ses soixante-dix ans, ce retraité randonne tous les jours et a un regard glaçant. Ses yeux sont d’un bleu comme on en voit peu. mais c’est surtout sa réputation qui inquiète : il a eu des problèmes avec ses voisins, mais il les a réglés lui-même. Lorsque les pompiers sont venus porter secours, ils ont d’abord cru que les gens avaient eu un accident de la route tellement ils étaient esquintés. Ce n’est qu’en posant les questions d’usage que les secours ont découvert que les plaies avaient été causées par un seul homme. Que fait-il donc là ? Il prend enfin calmement la parole, les mains posées sur les hanches :
– si tu te bats, c’est à armes égales petit ! Relève-toi, tu n’es pas une lavette ! Il s’adresse maintenant à l’homme aux cheveux grisonnants, qui est face à lui.
– Philippe, tu ne vas pas mettre une raclée à ce gamin, tu serais encore emmerdé ! Tu t’en es séparé, maintenant c’est bon : vous discutez, mais vous cessez de vous cogner !
Il repart aussi vite qu’il est intervenu, sous le regard médusé des deux protagonistes.
A bonne allure, Michel arrive à l’extrémité du pont et il prend enfin le temps d’admirer cette queue de lac magnifique, très encaissée et vallonnée. Il entend encore quelques éclats de voix, mais les violences ne sont que verbales. Ils se toisent à distance respectable désormais. Il reprend donc la route en direction de Chaumard. Un bruit de moteur le surprend quelques minutes après, instinctivement, il se range sur le bas-côté. Un scooter noir et jaune le dépasse. Il ressemble à celui du jeune qu’il a envoyé au sol, mais il n’y mettrait pas sa main à couper. Marcher lui fait du bien : il parvient à oublier quelques instants la mort prématurée de son chat qui était devenu sa seule compagnie depuis la mort de son épouse. Le cancer fait des ravages dans cette belle campagne qui se désertifie. Sa femme ne s’était jamais plainte, pourtant elle souffrait. Un jour, le médecin de famille s’en est inquiété, mais il était trop tard. La rude morvandelle n’a pas survécu. Il reprenait juste goût à la vie quand sa minette a été tuée dans la petite cour se trouvant devant sa maison quelques mois plus tard. Cette pensée, chargée de mauvais souvenirs lui fait monter les larmes aux yeux. Son joli persan blanc vient le visiter encore pendant son sommeil et dans ses songes, il trône sur le canapé. Même s’il ne laisse rien paraître, la perte de son animal de compagnie a été un traumatisme. Pour chasser ces souvenirs, il repense à ces deux agités qui se querellaient. Se battre comme un adolescent à cinquante-cinq ans… Quand on possède une affaire comme la sienne, on travaille au lieu de se chamailler ! Lui quand il se bat, c’est pour faire mal. En attendant, il profite de la nature qui l’entoure. Ce lac est un lieu magique : les couleurs de l’eau varient selon l’exposition au soleil et les monts morvandiaux qui se reflètent à la surface de l’eau complètent ce tableau idyllique.
2
Ce matin Max et ses hommes terminent une enquête de pollution des eaux. Un irresponsable à rejeté dans la Saône des hydrocarbure provenant du moteur de son navire. Cela arrive de plus en plus souvent. L’odeur a alerté les riverains qui ont immédiatement prévenu la brigade nautique.
Max interpelle Renaud :
– dites-moi chef, vous avez la déposition complète du propriétaire du bateau ?
– Affirmatif mon lieutenant ! J’ai ses déclarations ici, il n’a rien dissimulé. C’est la routine vous savez !
– C’est ce que je constate. Vous avez tout de même des affaires qui sortent un peu de l’ordinaire ? s’inquiète Max.
– Oui , de temps à autre, nous effectuons des recherches de pièces à convictions suite à des braquages ! On ne plonge jamais très profond et c’est dans les canaux, la Saône , les étangs du coin…
Il fronce le nez.
– Il y a une bonne visibilité ? demande l̵

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