Un cadavre sur les bras
50 pages
Français

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Description

Casimir Prudent est tranquillement à la maison lorsque quelqu’un frappe à sa porte. Il ouvre. Un Chinois s’écroule dans ses bras tandis qu’un homme, plus loin, saute dans une auto en lui disant qu’il va chercher un docteur.


Après quelques minutes, une jeune femme essoufflée et apeurée débarque chez Casimir Prudent en lui expliquant qu’elle est poursuivie par un individu d’origine asiatique...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9791070033500
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES AVENTURES DE FRANCIS BAYARD
alias le « Sphinx »

UN CADAVRE SUR LES BRAS
Récit policier

Jean des MARCHENELLES
I
COMMENT LA SÉANCE MATINALE DE CULTURE PHYSIQUE DE CASIMIR PRUDENT FUT BRUSQUEMENT INTERROMPUE

Casimir Prudent était un jeune homme d'une bonne vingtaine d'années, court et grassouillet. Sa figure joufflue, son regard enfantin, ses cheveux blonds frisés évoquaient irrésistiblement l'image, autrefois populaire, du Bébé Cadum...
Il vivait seul dans la vieille maison que lui avait léguée son oncle, Casimir et Prudent comme lui, vieux loup de mer qui avait laissé sa carcasse, un jour, en terre lointaine et n'avait pu réaliser le rêve de sa vie qui consistait à venir occuper, durant « ses vieux jours », la modeste maison qui s'élevait à Hardelot, face à la mer et à cent mètres de la forêt...
Le neveu, à l'encontre de ses ancêtres, tous péris en mer, était un terrien cent pour cent.
Ce matin-là notre jeune Casimir se trouvait encore en pyjama. Il venait de se lever. Il était environ six heures trente. Chaque matin notre héros s'astreignait à diverses petites occupations qui pouvaient paraître baroques ou simplement puériles pour un profane, mais ces manies quotidiennes revêtaient à ses yeux le caractère sacré d'une série de rites religieux.
D'abord une bonne douche l'attendait au sortir du lit. Son vieux marsouin d'Oncle défunt eût été scandalisé de voir le jeune homme barboter avec délices dans l'eau tiède de sa baignoire alors qu'à vingt mètres de chez lui le grand océan offrait sous un ciel encore étoilé, sa cuve naturelle bien plus propice aux ablutions.
Après son réveil mariné, Casimir se frictionnait vigoureusement et s'imposait vingt minutes de culture physique ; ensuite, il avalait un petit déjeuner très léger qui se composait de quelques toasts bien grillés et d'une infusion de maté. Il fermait sa bicoque à double tour, enfourchait sa moto et filait vers Boulogne où il passait la journée.
Ce jour-là il lui fut impossible de suivre le processus habituel. L'aventure qui frappait à sa porte allait rompre la monotonie de son existence sédentaire... Et elle ne frappait pas métaphoriquement ! L'huis était secoué frénétiquement, tandis que Casimir exécutait un exercice d'assouplissement des membres inférieurs... (selon le croquis figurant à la page 30 de sa méthode, ouverte sur sa table de nuit)...
Il avait entendu, auparavant, le bruit d'un moteur d'auto, puis le grincement caractéristique des freins bloqués précipitamment.
À peine eut-il entrouvert la porte qu'une masse fut précipitée devant lui... Il eut juste le temps d'étendre ses bras pour recevoir contre sa poitrine un homme affalé et gémissant.
Un second personnage se précipitait vers la voiture et lui criait :
— Prenez soin de cet homme ! Je vais chercher un médecin !...
Et l'auto, pétaradante, bondit en avant puis disparut bientôt aux yeux de Casimir médusé.
Le corps qu'il tenait dans ses bras pesait lourdement et il comprit que l'homme avait perdu connaissance. Il était plié en deux et le jeune homme n'avait pas encore vu son visage. Il étendit le malheureux sur le parquet et ferma la porte de la vieille demeure.
Casimir poussa une exclamation de surprise...
Le moribond qu'on lui avait ainsi jeté dans les bras était, à n'en pas douter, un Chinois !... Son teint olivâtre commençait à se cendrer et ses yeux bridés étaient voilés par l'agonie. L'homme avait de longs doigts aux ongles démesurés et Casimir, qui avait beaucoup lu, en conclut qu'il s'agissait vraisemblablement de quelque mandarin.
Le fils du Céleste Empire eut un soubresaut et se redressa brusquement... Casimir s'était agenouillé près de lui. Il l'entendit murmurer d'une voix étrange et légèrement zézayante :
— Le tapis d'Orient...
Puis l'expression de souffrance qui marquait son visage se détendit... Ses longs bras osseux se recroisèrent sur sa poitrine et il exhala un dernier soupir...
II
LA FEMME TRAQUÉE...
 
Le neveu du vieux loup de mer était en proie à la plus profonde perplexité. Que signifiait cette aventure étrange. Un Chinois ? Que faisait ce Chinois en ces lieux solitaires ? Comment était-il venu s'échouer, telle une misérable épave humaine, sur le seuil de son logis. Comment était-il mort ? Quel était le mystérieux automobiliste dont il n'avait même pas vu le visage et qui était soi-disant parti à la recherche d'un médecin ?...
Autant de questions qui restaient sans réponse.
Il eut l'idée de fouiller les vêtements du défunt. Mais il se retint à temps... Il pensa, non sans raison, qu'une enquête serait faite, sans aucun doute, sur cette mort suspecte et il ne voulait pas se compromettre. Le Chinois était vêtu à l'européenne et son complet gris clair un peu trop voyant était cependant de bonne coupe.
Casimir se demandait à présent avec anxiété si l'automobiliste allait bientôt revenir avec du secours.
Et s'il ne revenait pas qu'allait-il faire ? Avertir la police ?... Laisser ce cadavre seul dans la maison ?... Le jeune homme se sentait tenaillé par l'incertitude et l'indécision. Il se prit à monologuer à voix haute, assis sur une chaise, près du mort à figure jaune étalé sur le tapis rouge.
— L'automobiliste ne reviendra sûrement pas... Il est parti trop précipitamment. La phrase qu'il m'a lancée en embrayant son moteur était une excuse... Qui sait ?... C'était peut-être lui l'assassin... Car ce Chinois n'est pas mort d'une embolie à ce que je suppose ! Il a frappé violemment à ma porte ; c'est donc qu'il était en danger, poursuivi peut-être... Il cherchait à se mettre à l'abri... Étrange ! Jusqu'ici je croyais que les Chinois étaient des êtres fantastiques, mystérieux, souples et adroits comme des félins, capables de commettre, avec un sang-froid asiatique tenant du merveilleux, des actes d'une adresse remarquable... C'est ainsi qu'on nous les décrit habituellement dans les romans. Dans ce cas, ce fils du Céleste Empire n'aurait pas dû être le poursuivi, mais plutôt le poursuivant, l'agresseur, mais non pas la victime !... Encore une anomalie !...
...

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