Un drame dans le monde
44 pages
Français

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Un drame dans le monde , livre ebook

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Description

L’inspecteur Paul MÉRAL cherche, dans le cadre d’une affaire d’escroquerie, à se familiariser au grand monde.


Pour ce faire, il accompagne un commissaire de la Brigade des Jeux au French Country Club.


Là, il y fait la rencontre du duc de Merlefort, un riche membre misant de fortes sommes et le jeune habitué, Georges Verly, dont la tête ne lui est pas inconnue.


MÉRAL ne se doute pas, alors, que les deux personnages qu’il vient de croiser vont être les protagonistes d’un drame à venir...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9791070035207
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES
DE
L'INSPECTEUR MÉRAL

UN DRAME DANS LE MONDE
Récit policier

MARCELLUS
I
UN PARFAIT CLUBMAN

Au « French Country Club » qui est, comme chacun sait, un des cercles les plus élégants et aussi les plus fermés de la capitale, une animation inaccoutumée régnait.
C'est qu'entre autres personnalités fréquentant habituellement le cercle de la rue d'Astorg, on y fêtait le retour à Paris du duc de Merlefort, un de ses plus brillants et plus riches clubmen !... Celui-ci, homme puissant et racé, dont la cinquantaine « faisait jeune », revenait d'un périple autour du monde qui, effectué à bord de son yacht, n'avait pas duré moins d'un an.
On avait souvent déploré, au « French Country Club », l'absence de cet homme affable, distingué et si parfait joueur. Il faut dire qu'il en animait les parties avec un flegme tout britannique, gagnant ou perdant avec la même indifférence. Sa fortune considérable lui permettait d'ailleurs de réaliser des différences de jeu sensationnelles qui eussent ruiné nombre de ses partenaires !...
C'était l'homme « à la cote », la vedette du jour !...
Il ne manquait aucune « générale », sa présence paraissait indispensable dans toutes les grandes réunions mondaines, son haut-de-forme gris était légendaire aux courses et, bien qu'il se défendît de faire de la politique, il fréquentait à chacun de ses passages à Paris, les réceptions de l'Élysée.
Au demeurant, un parfait gentleman, galant auprès des dames, buvant sec et d'un humour toujours apprécié.
Pour le recevoir plus dignement, on avait arrêté les parties et c'est au bar que les membres du club sablaient le champagne en son honneur.
Très dignement, de Merlefort pontifiait, remerciant chacun par un sourire ou une poignée de main très « shake-hand ». Il serra particulièrement celle de Georges Verly lorsque celui-ci s'approcha pour le saluer.
— Ce cher Verly !... dit-il en lui tapant amicalement sur l'épaule. Il m'est agréable de vous retrouver ici !...
— Mais moi aussi, duc, d'autant plus que notre cercle est mort quand vous n'y êtes pas ! répondit le jeune homme flatté.
— Nous allons le faire revivre, ami ! Auparavant, il me serait agréable de fumer un cigare en dégustant un vieux « White-Horse » en votre compagnie.
Les deux hommes s'incrustèrent dans deux profonds fauteuils de cuir, tandis que le barman les servait.
— Tiens, tiens !... fit entre ses dents un homme en smoking qui était resté à l'écart auprès du commissaire des jeux venu là pour la circonstance.
— Vous dites ?...
— Rien !
— Mais si, Méral, vous m'avez l'air soudain tout préoccupé !
— Pas du tout, je vous assure.
— Parfait !... Dans ce cas, je vais me permettre de vous présenter au munificent nabab...
— N'en faites rien. Je préfère, pour l'instant du moins, conserver l'anonymat...
— Je n'insisterai pas ! Pourtant, permettez-moi de vous faire remarquer que c'est dommage. Au fait, vous ne m'avez pas encore fait connaître le but de votre visite ?
— Cela n'a rien de bien pressé, vous savez ! C'était plutôt un prétexte pour pénétrer une fois dans un de ces cercles privés, pour voir !...
— Curiosité, alors ?
— Toute simple, si vous le voulez...
— Pas professionnelle ?
— Aucunement ! Pourtant cette déformation joue un tantinet, sans que nous nous en doutions, dans tous nos actes. C'est le démon du métier, n'est-il pas vrai ?...
Le reste de la conversation se perdit dans le brouhaha produit par les clubmen qui regagnaient les salles de jeu en escortant le magnat, Verly en tête...
De Merlefort passa devant les deux policiers et serra la main du commissaire, tandis que Méral s'inclinait simplement, par politesse. Et le groupe passa !...
Au cercle, une table de baccara se forma aussitôt.
— Qui est donc cet homme ? demanda alors Méral en désignant le jeune clubman que de Merlefort avait accueilli si chaleureusement.
— C'est un habitué que je connais très peu, un nommé Verly, je crois !...
Méral se plongea dans une méditation profonde. À moins d'une ressemblance extraordinaire, ce qui peut arriver, il avait certainement vu cette tête-là quelque part.
— Curieux !... émit-il tout haut, en écrasant son cigare dans un cendrier...
— Quoi donc ? interrogea son collègue.
— Il me semble connaître cet homme !...
— Cela m'étonnerait !... Ce doit-être, comme tous ceux qui fréquentent ce lieu, un fils à papa qui vide sur les tableaux un portefeuille qu'il ne doit pas avoir bien du mal à remplir !...
— Ouais... un désœuvré, quoi !
— Si vous désirez des précisions, il m'est facile de me renseigner auprès du secrétaire général du club...
— Non, merci, inutile pour l'instant. Passons donc dans la salle de jeu, voulez-vous ?
— J'allais vous le proposer.
Les deux policiers rejoignirent les joueurs et Méral dirigea ses pas vers la table fort entourée où de Merlefort jouait gros jeu. Georges Verly lui faisait face et la partie semblait sérieuse puisqu'on y faisait des bancos de cent mille francs.
Sans y comprendre grand-chose, Méral regardait tout en passant machinalement son doigt entre son cou et le faux col cassé qui l'enserrait.
C'est qu'il s'était mis en frais pour venir au « French Country Club » et avait pour la circonstance sorti le smoking des grandes occasions.
Qu'était-il venu faire là ?
Exactement, il ne savait pas. Il suivait depuis quelques jours une affaire qui le laissait désarmé, habitué qu'il était à s'occuper uniquement d'affaires criminelles. Pourquoi l'avait-on chargé, cette fois, de démêler les fils d'une vaste entreprise d'escroquerie dont on ne savait rien, sinon les ravages.
Le commissaire avait dit en lui confiant l'affaire :
— Méral se débrouillera !...
Car à la P. J., c'est comme au régiment : il faut se débrouiller. Et c'est un peu pour se familiariser avec les habitudes des oisifs qu'il avait rejoint un de ses anciens collègues, maintenant commissaire à la brigade des jeux, lequel surveillait les cercles privés autorisés par la police.
Autour de Merlefort et de Verly on « taillait » et on « pontait » ferme. Tous les joueurs s'étaient groupés autour et scrutaient avec des regards intéressés les deux tableaux du « bac »... La banque venait d'être mise aux enchères et froidement de Merlefort, tout en mordillant son havane, venait de la prendre pour cent mille au milieu d'un murmure admiratif !...
Et Verly gagnait ! Il venait d'empocher un nombre respectable de billets.
— C'est un veinard, souffla le commissaire à l'oreille de Méral que la chose étonnait...
— Huit ! annonça une fois de plus de Merlefort.
— Neuf !... clama encore Verly, en souriant.
Toutefois un geste furtif autant que rapide du joueur n'avait pas échappé à l'inspecteur.
— Curieux cela ! se dit Méral en se grattant la tête. J'en aurai le cœur net...
Comme il s'éloignait de la table, le commissaire des jeux qui s'en allait l'interpella :
— Vous partez, Méral ?
— Oui, mon cher ! Pour ma documentation personnelle, cette petite expérience me suffit...
— Vous vous êtes embêté, hein ?
— Non, pas précisément. J'ai au contraire appris ici, je crois, d'importantes choses.
— Vous m'intriguez !
— Je vous expliquerai plus tard.
— D'accord. Alors, je vous quitte, car mon service n'est pas terminé. Je dois assister à la soirée de Mrs Percival !...
— Diable, des réunions mondaines !...
— Non !... À chacune de ses réceptions, la veuve du richissime Percival demande un service d'inspecteurs. Elle a de remarquables et inestimables bijoux !...
— Mrs Percival a déjà été volée, je crois ?...
— Plus d'une fois, c'est pourquoi elle se précautionne ainsi. Savez-vous qu'elle est au mieux avec le duc de Merlefort et qu'on parle même d'une union possible.
— Une fois de plus, l'aristocratie épousera le coffre-fort.
Le commissaire sourit :
— Là n'est pas le cas de de Merlefort. Il est, si j'en crois la notoriété, aussi riche que la mistress américaine...
— Alors, vous allez passer la nuit là-bas ?
— Certes, nous ne partirons qu'après les dern

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