Un drôle d Eldorado ardéchois
83 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un drôle d'Eldorado ardéchois , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
83 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Victor Hugolin doit résoudre la mort du convoyeur de fonds d’une mine d’or située au milieu de l’Ardèche. Bien que cette étrange mine soulève un certain secret sur son existence, le policier s’efforce de mener son enquête, ce qui va l’entraîner à côtoyer de charmantes créatures...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2022
Nombre de lectures 4
EAN13 9782381539621
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un drôle d’Eldorado ardéchois
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Raymond Pierre Communod
Un drôle d’Eldorado ardéchois
1965 – Une enquête de l’inspecteur Victor Hugolin

 
 
Ardèche de ma jeunesse
Pays ardéchois, pays de richesse et de misère
Comme une citadelle au flanc de la montagne, tu as su rester sincère
Ardèche sauvage, paysage hors du commun
Que certains étrangers affirment lointain
Ta végétation méditerranéenne pourrait porter à confusion
Si loin de la mer, pourtant tu en as pris possession
Tu as su faire profiter cette terre ingrate, mais si bien cultivée
Quand les plaines se firent rares, par des terrasses tu as comblé
Pour nourrir toutes ses âmes, qui s’échinaient dans des mines épuisées
Combien de murets as-tu montés ? Aujourd’hui oubliés
Bonheur des vacanciers, amoureux de ta faune et ta flore
Tu as su conquérir les citadins par la pureté de ton cœur
R.P.C
 
Hôtel particulier de Bertrand Piquet de la Ruche boulevard des Belges Lyon 6e : Bureau de l’agence «   Européenne de placement   » : Mercredi 16 juin 1965 19 h.
La pièce était vaste, décorée d’un mélange de meubles empire et contemporain pour ses fauteuils et canapés, l’atmosphère était lourde et la chaleur tenace malgré les fenêtres ouvertes surplombant le parc de la Tête d’Or, où elles dominaient les allées piétonnes périphériques, ainsi que la grande allée goudronnée avec du gore, ce sable qui donnait une couleur rouge sombre à la chaussée. Domaine des coureurs matinaux lyonnais, des cyclistes et surtout du «   lézard   » ce petit train sur pneus qui le sillonnait la journée au plus grand plaisir de ses visiteurs. Il était 19 h et malgré l’heure tardive, le parc était encore animé d’une foule de Lyonnais désireux d’apprécier un peu d’air frais grâce à son lac et ses arbres centenaires, lieu magique que ce théâtre de verdure implanté au cœur de la ville.
Un homme d’une soixantaine d’années était assis à son bureau, un verre de scotch d’une main et un combiné téléphonique de l’ autre. Oui ! Puisque je te dis que Claude part cette nuit pour vous ravitailler, tu n’as pas de souci à te faire mon petit Kurt, 100 kilos devraient vous permettre de finir le mois. Par contre, j’ai des remontrances à te signaler sur l’atelier de fonderie, il faut que ton artiste modeleur se renouvelle, au sujet des «   pépites   ». Comment ça ? répondit le correspondant. C’est à cause de ce bâtard de Batave Van Demeer d’Amsterdam, qui m’a fait remarquer que nos «   pépites   » se ressemblaient toutes. Je ne voudrais pas qu’il se doute de quelque chose, Juan n’a qu’à façonner une dizaine de modèles différents et l’affaire sera bouclée. Au fait, Giovanni Zazatini de Milan aurait un boulot à nous confier. Intéressant ? demanda Kurt Goldstein-Doret, à l’autre bout du fil. Du lourd ! répondit Bertrand Piquet de la Ruche. De quelle provenance ? Péninsule italienne ! Je ne t’en dis pas plus, il t’expliquera la semaine prochaine, à moins qu’il ne te livre directement. À Genève ? Non ! Il vient à Lyon pour préparer le jumelage avec Milan, il fait partie de l’équipe municipale italienne.
Village de Mercuer proche d’Aubenas en Ardèche : Mercredi 16 juin 1965 début de soirée.
Augustine, la femme du vieux docteur Morelon sortit en courant de la grande bâtisse en pierre de pays, ancien presbytère de l’église Saint Loup au fronton si caractéristique, si méridional qu’il fut préféré au clocher classique. Bob ! fit-elle à l’homme en train de couper les gourmands de ses pieds de tomates. On vous demande au téléphone. C’est qui ? demanda un homme d’une cinquantaine d’années, à allure sportive. Je n’en sais rien mon p’tit ! répondit la vieille femme. On m’a dit que c’était urgent, alors je viens te prévenir. Le téléphone est dans le couloir.
En quelques enjambées, il monta les marches menant au perron, poussa la lourde porte en chêne et ferronnerie et s’engouffra dans le couloir tel un félin, pour s’emparer du combiné. Allo ! Ah c’est toi, dit Bob rassuré. Comme convenu, je te préviens, il part cette nuit pour la mine, il devrait arriver entre 5 et 6 h demain matin, d’après ce que j’ai pu entendre. Il prend sa Frégate au lieu de sa DS Citroën, ne le rate pas… je t’aime… Ne t’en fais pas pour moi, j’ai ce qu’il faut pour le recevoir et l’envoyer à trépas… je t’aime moi aussi.
Sur la route reliant Aubenas à l’Argentière : jeudi 17 juin 1965, 6 h du matin.
Le jour venait à peine de se lever, le ciel bleu annonçait une belle journée de fin de printemps, chaude et ensoleillée. Déjà des odeurs de pins, de fougères se mélangeaient à celle plus âcre de l’asphalte et se dissipaient dans cette nature ardéchoise si riche en biodiversité que parfois on hésitait à situer ce paysage dans un pays plus méditerranéen du sud de l’Italie ou du Liban lointain.
Justin Lagrôle était obligé de pédaler dans les montées de cette route ardéchoise sinueuse, ce qui le rendait bougon. Le moteur de son cyclomoteur Motobécane AV 88 devenait poussif depuis quelque temps, sûrement à cause d’un kilométrage excessif, qu’il ne pouvait plus contrôler depuis que son compteur était cassé. Deux ans auparavant, à la suite d’une cuite mémorable prise lors des vendanges de 1963, il s’était vautré dans le fossé. Comme il n’avait jamais un sou devant lui, il n’entretenait pas son engin et ce n’était pas sa paye de journalier agricole qui lui permettait cette dépense-là. À 45 ans même si Justin vivait encore chez sa mère, il avait appris à compter : un sou c’était un sou et il devait quotidiennement faire attention pour se payer son «   kil   » de rouge et son tabac à rouler, du gris Caporal.
Voilà t’y pas qu’il venait de passer le hameau du plot d’Ailhon, qu’il remarqua à la sortie d’un virage des traces noires sur la chaussée, dues à un freinage intempestif. Sacré vindiou ! Il a donné un sacré coup de patin l’autre zig, mais en plus il s’en est allé dans la futaie avec toutes ces branches cassées, s’il allait moins vite sur la route, ça ne serait pas arrivé. Tu parles d’un con ! fit le Justin en aspirant une dernière bouffée de son mégot de cigarette. Puis après être descendu de son cyclomoteur, il aperçut une Frégate Renault fracassée en contrebas de la chaussée. Allez, je vais y jeter un coup d’œil, nom de diou…
Gendarmerie d’Aubenas : Jeudi 17 juin 1965 10 h du matin. Alors quoi de neuf sur la sortie de route de ce matin en direction de l’Argentière ! fit le chef de la brigade ardéchoise. C’est le chauffeur du ramassage de lait qui l’a découvert et qui nous a contactés quand il s’est arrêté à la ferme du Lucien Besacier. Mais il y a quelque chose bizarre dans cet accident, que nous avons remarqué lors de nos premières constatations, lieutenant ! signifia le maréchal des logis-chef Aimé Lamaire. Vous avez dit bizarre, bizarre ! répondit le lieutenant Lambert Latorre en voulant imiter Louis Jouvet. Tout d’abord, on a cru à une sortie de route. La nuit, cette voie est devenue depuis quelque temps un circuit de course. Ils se croient au rallye de «   Monté Carlo   », depuis qu’une étape est passée par-là. Mais c’était sans compter sur notre fin limier, le gendarme Just Hemphace qui a repéré un impact de balle sur la roue avant gauche. Pourquoi «   juste en face   » ? fit remarquer le lieutenant en se retournant, et ne voyant personne. Vous vous méprenez chef ! C’est le nom et prénom du nouveau : Just c’est son prénom et Hemphace son nom. Il faut dire que son père et sa mère ne devaient pas être fufutes en français. Enfin pour vous dire qu’on a recherché des indices avec un peu plus de motivation. Le corps du chauffeur était passé par le pare-brise et s’était rompu la tête sur le capot éclaté de la voiture. C’était pas beau à voir, mais malgré notre envie de régurgiter notre petit déjeuner, on a un peu mieux observé la tête du mort, et on a découvert parmi les os brisés du crâne, un trou au niveau de la tempe, il n’a pas eu le temps de souffrir, il était mort avant le choc. Où est le mort actuellement, à la morgue d’Aubenas ? Non, mon lieutenant ! J’ai fait transporter le corps à l’hôpital de Privas pour une autopsie. Il y a meurtre. Vous connaissez son identité et que faisait-il de si bon matin sur cette route ? demanda L. Latorre. D’après les papiers trouvés dans la voiture, il s’agirait de Claude Lesûr, il travaille dans un cabinet financier à Lyon, une filiale du groupe suisse Beute & Co. Il exerçait aussi le rôle de directeur financier de la nouvelle mine d’or qui se trouve à 3 km de l’accident. Elle fonctionne ? questionna le lieutenant. Je ne vois pas beaucoup de mouvement de camions, ni beaucoup de personnel. En effet chef, elle ne paye pas de mine, c’est le cas de le dire. Elle est implantée dans l’ancien cours d’eau d’une résurgence à sec depuis plus de 200 ans : la «   Souterraine   ». Qu’est-ce que ce pèlerin foutait-là à une heure si matinale ou cette nuit ? s’interrogea le chef de brigade. Mais, le siège social de cette mine n’est-il pas à Lyon ? Où à Genève ? Apparemment ce serait Lyon, je me rappelle avoir reçu un pli des Eaux et Forêts, il y a deux ans. Ils avaient peur que cette société utilise du mercure et empoisonne la «   Lande   » rivière poissonneuse où se trouvent encore des écrevisses. Ils nous demandaient de surveiller le secteur, lors de nos patrouilles. Je vais envoyer une équipe sur place pour indiquer la mort d’un des dirigeants de la mine. Attendez ! Ne faites rien pour l’instant maréchal des logis-chef. Je vais tout d’abord

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents