Un Héritier coûte que coûte !
188 pages
Français

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Un Héritier coûte que coûte ! , livre ebook

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Description

Héritier d'un vaste domaine situé dans une région où, selon Charles Péguy, « les châteaux sont semés comme des reposoirs », Herbert songe à léguer, à son tour sa prestigieuse propriété. Mais, afin de transmettre dans son intégralité ce patrimoine « historique » à double titre, d'abord par son architecture, ensuite par la légende qui s'y rattache, se référant aux comtes d'Anjou, notamment à Foulque Nerra, le maître des lieux décide d'avoir un héritier unique. Quelle femme acceptera ce diktat ?

De rebondissements en rebondissements, d'imprévus en imprévus, les souhaits d'Herbert seront-ils réalisables ?

Dans un contexte très actuel, le suspense est garanti !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414394807
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-39843-0
 
© Edilivre, 2019
Du même auteur
Du même auteur :
 
Maï guida , Editions Publibook 2011
Les enfants de l’Ubac , Editions Publibook 2013
Je veux voir Rodolphe , Editions Edilivre 2015
On me dit , Editions Publibook 2018
Exergue
 
 
Ô vérité, toi si belle quand il s’agit des choses, si laide quand il s’agit des hommes…
Edmond Rostand
Chapitre 1
Bouleversé, chaviré, Herbert dépose une rose sur le cercueil de sa mère avant que la pierre tombale ne se referme sur la dernière demeure de Blandine Rigodelle. Celle-ci va désormais reposer aux côtés de Geoffroy, son époux bien aimé, avec qui, pendant près d’un demi-siècle, elle aura tout partagé, les joies comme les tourments.
Mais ces deux dernières années, l’absence de l’autre, la sensation d’un vide abyssal, le sentiment d’être devenue inutile ici-bas, ces multiples ressentis douloureux ont contribué à offrir à cette femme, à peine à l’aube de la vieillesse, un veuvage difficilement supportable.
Pourtant, Herbert, son fils unique partageait quotidiennement son environnement en gérant et exploitant les quatre cents hectares de la Fauconnerie, propriété séculaire des Rigodelle. Et en même temps, il se montrait présent, attentif, aidant, rassurant auprès de sa mère. Malheureusement, ce sont précisément ces inestimables qualités qui la dérangeaient et la culpabilisaient. « Tu es un ange, mon enfant, mais je voudrais tant que tu penses à toi, à ton avenir, à la construction de ta famille », lui répétait-elle régulièrement. Alors un soir, le moral à l’agonie, convaincue qu’elle était un poids pour son fils et une entrave à son devenir, elle confia à plus d’une boîte de somnifères le soin de trouver la solution imparable à sa délivrance et, par voie de conséquences, à celle d’Herbert. Les comprimés remplirent leur mission. Elle avait 68 ans.
Dévasté, Herbert découvrit sa lettre d’adieu :
Mon fils,
Tu connais les liens qui m’unissaient à ton père. Ils étaient si forts, si puissants, qu’ils en étaient exceptionnels. J’ai eu une chance infinie de l’avoir rencontré et de t’avoir mis au monde. J’ai peut-être eu le tort de me reposer complètement sur lui, parce que, mariée à 18 ans, et lui, de douze ans mon aîné, je me suis réfugiée dans ses bras protecteurs. Il m’a installée dans cette magnifique propriété, qui est à présent la tienne, et je réalisais que le bonheur que je connaissais, c’est à lui seul que je le devais.
Tu t’es rendu compte alors, que depuis deux ans, je souffre de dépression chronique. Certes, j’ai eu recours à la médecine, mais les effets n’étaient que de courte durée. Ce mal à l’âme, souvent trop violent, comme ce soir, m’entraîne dans une spirale infernale. Cette douleur insupportable me pousse à vouloir en finir. Il faut que cela cesse.
Mon enfant chéri, je ne peux pas t’infliger cette descente aux enfers. Surtout, ne crois pas une seule seconde que je fais preuve de grandeur d’âme, ou d’altruisme. Non, je pense d’abord à moi. Sache tout simplement que ce geste que je vais accomplir après avoir terminé cette lettre, me procurera une réelle délivrance.
Alors que tu gères ce domaine avec beaucoup de talent et un investissement admirable de ta personne, mon vœu le plus cher est que tu le fasses partager à une épouse, puis à ta famille.
Je ne sais pas ce qui se passe réellement dans l’Au-Delà, mais s’il m’est donné de pouvoir veiller sur toi, te protéger, sache que je le ferai sans relâche.
Beau et bel avenir, mon fils, je t’embrasse comme je t’aime.
Ta maman
* *       *
L’épreuve de l’inhumation achevée, l’esprit absorbé par mille pensées, Herbert arpente l’allée sinueuse qui conduit jusqu’au château.
Contrairement au dessin rectiligne traditionnel des chemins menant à l’entrée des demeures prestigieuses, celui de la Fauconnerie, serpente en trois surprenantes épingles à cheveux qui laisse percevoir tantôt sur la droite, tantôt sur la gauche, la façade impressionnante de ce singulier édifice. Herbert la dévisage comme si c’était la première fois qu’il la voyait. Et pourtant, il la connaît depuis toujours. Depuis 29 ans exactement, quand il a ouvert les yeux sur ce monde insolite dans les bras de sa mère, à l’intérieur même de ces murs. Mais quelque chose a changé aujourd’hui. Auparavant, il était tout simplement « chez » lui, à présent, ce qu’il fixe du regard, ce qu’il contemple, ce qu’il savoure, cet immense domaine, c’est « à » lui.
Mais il se sent seul. Terriblement seul. Et il repense à Eve. Il ne peut oublier ce visage éblouissant digne d’une œuvre exclusive du Divin Créateur, avant sa colère et l’expulsion de ses sujets du jardin d’Eden. Elle arborait des traits d’une finesse absolue, une grâce et une pureté dans les expressions, un regard lumineux. Il l’a connue, alors qu’il était étudiant à l’Agro. Il était amoureux à en mourir. Son destin semblait tout tracé. Grâce à ses études, il allait gérer la Fauconnerie en professionnel et c’est elle, et seulement elle, qui viendrait là, faire vivre, égayer, illuminer cette maison.
Malheureusement les turbulences de mai 68 eurent raison de leur liaison née un an auparavant. Si les barricades indisposaient vigoureusement Herbert qui n’avait qu’une envie, organiser des contre barricades, Eve, elle, artiste dans l’âme y voyait un romantisme à la mesure des passions de toute une jeunesse embrigadée dans un monde désuet. Elle reprenait chaque soir, avec toute la force de ses cordes vocales les slogans revendicatifs de ces innombrables jeunes brandissant et projetant les pavés de la révolte. Destinée à devenir comédienne, inscrite dans un des meilleurs cours de théâtre parisien, la jeune fille jouait là, son premier grand rôle.
Si elle avait été séduite par le charme et la vive intelligence d’Herbert, elle craqua complètement pour un musicien qu’elle retrouvait dans les bistrots du quartier latin et dans les rangs du théâtre de l’Odéon à ce moment-là squatté par tous les contestataires. Avec le premier, elle se serait dirigée vers une vie très conventionnelle, et de surcroît campagnarde, ce qui ne l’attirait pas du tout, avec le second elle allait vivre spectacles, concerts, réunions d’artistes, tout ce pour quoi elle se sentait faite.
Herbert ne pouvait imaginer à quel point on pouvait souffrir d’amour. Ne plus voir l’être aimé lui était infernal. Mais se faire jeter pour laisser la place à un chevelu s’excitant sur sa guitare, déblatérant des paroles insipides, avec la plupart du temps du shit à la bouche, cette humiliation-là le rendait fou.
Ce n’était plus un chagrin d’amour qu’il allait connaître. Mais son orgueil et son amour propre à ce point bafoués allaient lui faire éprouver une véritable haine envers Eve, mais plus grave encore, envers la gent féminine tout entière.
Soucieux de vouloir exaucer le vœu de sa mère, Herbert se demande avec quelle femme il va construire sa vie de famille. Incapable de surmonter son échec sentimental survenu six ans plus tôt, parce que dévoré par la rancœur, il sait qu’il sera incapable d’aimer une autre fois. Ce sentiment-là a disparu de son cœur, de son cerveau, de tout son être, car inconsciemment et avec une dose d’orgueil démesurée, il lui verrouille à tout jamais les portes de son âme.
Il est assis sur le banc de pierre face à la tour blanche en tuffeau, en forme de prisme, de style gothique, chargée d’accueillir ses hôtes en leur offrant le passage par sa lourde porte de bois. Son regard se pose amoureusement sur cette superbe architecture, tandis que son esprit s’en remémore l’insolite histoire.
Cet édifice repris et remis en état au début du XVII ème  siècle, puis retouché au XIX ème , par un commerçant très fortuné, Geoffroy Rigodelle, déploie sa majesté dans une région « … A qui le Ciel fut donneur
De toute grâce et bonheur », comme l’écrit si bien du Bellay et où « les châteaux sont semés comme des reposoirs. », comme le contera beaucoup plus tard, Charles Péguy.
Le premier propriétaire, le riche bourgeois Geoffroy Rigodelle, restaura un château plus ancien et en fit un joyau de la Renaissance. Plus loin dans le parc, un donjon carré en mauvais état semblait faire la joie d’une végétation luxuriante affamée. Geoffroy trouva fort intéressante l’histoire de ce coin de France. Il s’amusa même de certaines coïncidences. A la fin du X ème  siècle, cette région fut léguée à Foulque Nerra, dit le Faucon noir et soumise à son autorité. Ses parents se nommaient Geoffroy Grisegonelle et Adélaïde de Vermandois. Guerrier impétueux et sanguinaire, ce fils intrépide passa sa vie à vouloir agrandir son Comté d’Anjou. Et pour mener à bien ses batailles, il fit construire des donjons imprenables dans toutes les régions frontalières convoitées.
A partir de là, notre roturier Geoffroy Rigodelle, en mal de blason et de nom ronflant, trouva amusant de s’inventer une histoire à transmettre de génération en génération. Il n’était pas incohérent que l’existence du donjon à cet endroit-là fût la signature du passage de Foulque. De plus, les écrits d’état civil, avec le temps, devaient sûrement avoir été sujets à de fréquentes erreurs, et Grisegonelle pouvait très bien avoir été raboté pour devenir Rigodelle ! Quant au prénom Geoffroy, quelle magnifique coïncidence ! Ce lieu lui était vraiment destiné ! D’autant plus qu’avec la création de l’abbaye de Beaulieu près de Loches, et l’établissement d’énormes avantages accordés aux habitants de ce « bourg », notamment par la suppression de l’état de servitude et des impôts attenants, attitude totalement inédite à cette époque-là, Foulque donna naissance à une nouvelle classe sociale : la « bourgeoisie ».

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