Un parfum de poison
146 pages
Français

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Un parfum de poison , livre ebook

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Description

Le petit-fils d'un industriel en parfumerie est enlevé et assassiné. Véronique, épouse d'un jeune cadre récemment congédié par l'usine de parfum en question, est accusée.

On assiste en direct au procès d'assises.

S'il est difficile d'admettre la culpabilité de cette douce et délicate jeune femme, les faits sont là : les témoignages sont accablants.

Que faisait-elle à proximité du lieu du crime ? Où sont passés les éléments de preuve à décharge ? Qu'est devenu le témoin-clé qui pourrait la disculper ?

Entre émotion, colère, indignation, résignation et rebondissements, l'action qui se déroule en région grassoise, dans les années 1990, met en évidence les progrès réalisés, depuis, par la police scientifique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414184125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-18410-1

© Edilivre, 2021
Dédicace

« Pour l’Etat civil, elle se prénommera Anne-Marie. Pour ceux qui la connaîtront bien, ce sera Amy, sa vie durant.
Les flamboyants sont en fleurs et sa chevelure épouse leur couleur de feu ».

Tiré du Récadère de Georges Seigneur,
mon papa.

À Alex mon merveilleux mari.
Amy Alex…
Chapitre 1
Le mistral avait fait place à une douce brise qui berçait joliment la nature en fleurs. Les massifs de lavande ondulaient dans un ensemble gracieux libérant des effluves de parfum. Les feuilles argentées des oliviers scintillaient dans la lumière éclatante et le ciel d’un bleu pur et lumineux semblait se noyer dans leurs branches.
Véronique avait dressé la table sous le micocoulier juste devant la maison et préparé une anchoïade tout à fait de circonstance en période de primeurs. Elle avait disposé dans un panier d’osier des tomates en grappes, un concombre, des petits violets, quelques branches de céleri, des petits bouquets de chou-fleur et sans doute les premières feuilles de basilic. Elle déposa sur la nappe fleurie trois ramequins en bois d’olivier : une sauce à l’estragon, une tapenade et la fameuse anchoïade. Des côtelettes d’agneau saupoudrées de fines herbes étaient dressées dans un plat près du barbecue. Une salade de fruits rouges finirait ce déjeuner printanier.
De la fenêtre du salon, une chanson douce s’échappait de la chaîne hi-fi.
Véronique déposa délicatement le bébé dans son berceau. La petite Manon s’était endormie contre son sein. Sa maman la contemplait, attendrie et amusée par les mimiques qu’elle faisait avec sa bouche. Elle avançait ses lèvres en cœur puis souriait aux anges, serrant et desserrant ses petits poings aux doigts longs et fins. Véronique se sentait envahie d’un immense bonheur.
Ses yeux se portèrent au loin dans le champ de jasmin. Deux silhouettes avançaient main dans la main, s’arrêtant parfois devant un massif. Alexandre, les yeux rivés sur son père, semblait boire chacun de ses mots. Jean-François lui racontait les mystères de cette toute petite fleur capable de libérer un arôme sans pareil, dont l’essence est utilisée dans la composition des plus prestigieux parfums.
Ils se retournèrent ensemble à l’appel de Véronique, firent la course jusqu’au pool house où ils se lavèrent les mains et la rejoignirent.
Alexandre se pencha sur le berceau de sa petite sœur et, du haut de ses 6 ans, la contempla d’un regard protecteur.
Les parents échangèrent un sourire, attendris par leur fils, puis Jean-François saisit sa femme par la taille, l’attira tendrement contre lui et l’embrassa dans le cou.
Alexandre gloussa, ravi de ce spectacle.
– Allez, à table, mes amours, déclara Véronique en nouant une serviette autour du cou de son petit garçon.
Jean-François entreprit de déboucher le Côte de Provence qui rafraîchissait dans un pot de terre cuite acheté dans une boutique à Vallauris.
Le repas se déroula joyeusement. L’anchoïade se mange sans couverts et, dans la foulée, les côtelettes d’agneau semblèrent bien meilleures avec les doigts.
C’est le silence qui les alerta.
Les oiseaux qui piaillaient joyeusement se turent subitement. Les chiens, qui de loin en loin s’interpellaient, s’arrêtèrent.
La nature semblait s’être figée dans le silence.
Jean-François et Véronique se regardèrent, intrigués.
Soudain, le hurlement d’un chien déchira la torpeur, un autre l’imita, puis tous les chiens alentour se mirent à hurler, les glaçant d’effroi. Dans un gigantesque ensemble, les oiseaux jaillirent de tous les arbres et s’enfuirent, formant un immense nuage sombre.
Le silence retomba brusquement, troublé par le grésillement de la radio qui n’émettait plus.
Il était à peine plus de midi et le ciel, pourtant sans nuages, s’assombrissait. Les jeunes époux se dressèrent ensemble, envahis d’un terrible malaise. Véronique prit son bébé dans les bras tandis que son mari soulevait Alexandre et glissait un bras protecteur autour des épaules de son épouse. L’obscurité était totale, un vent violent se leva. Le froid les saisit jusqu’à les glacer. Ils se précipitèrent dans la maison et là, un cataclysme d’une violence inouïe se déchaîna sur leur vie…
* * *
Véronique se jeta hors du lit, haletante, tremblante, les cheveux collés de sueur sur son front. Un cauchemar, c’était un cauchemar ! Ses yeux parcoururent la pièce et se posèrent sur l’étroite fenêtre à barreaux où filtraient les pâles rayons d’un soleil qui persistait à vouloir briller.
Émergerait-elle un jour du cauchemar qu’était devenue sa vie ? Ses épaules frissonnèrent, ses lèvres frémirent, ses mains glacées semblaient comprimer les battements précipités de son cœur. De violents élancements lui transperçaient la poitrine. Elle palpa ses seins, ils étaient brûlants, durs et douloureux. De grosses larmes roulèrent sur ses joues pâles et s’écrasèrent sur ses doigts croisés aux jointures blanchies par la crispation. Enfin de lourds sanglots la secouèrent. Elle revit son bébé lové contre son cœur, chercher avidement le sein, le happer goulûment puis, rassasié, sourire en s’endormant tandis que Véronique était envahie d’une douce somnolence.
– Engorgement ! confirma, soucieux, le médecin de la prison. C’est malheureusement assez normal compte tenu du stress que vous subissez, ajouté à l’interruption brutale de l’allaitement.
Il considéra le petit visage ravagé de chagrin et de douleur et poursuivit doucement :
– On va y remédier. Je vais vous procurer rapidement les médicaments qui stopperont les montées de lait. En attendant, douchez vos seins à l’eau tiède en les massant légèrement pour les vider…
Véronique l’interrompit, implorante :
– Je vous en prie, Docteur, mon avocat a déposé une demande de liberté provisoire, il a bon espoir, c’est selon lui l’affaire de deux ou trois jours. Donnez-moi un tire-lait et des biberons, je vais tenter de rétablir la lactation et l’entretenir, et je reprendrai l’allaitement normal à mon retour à la maison.
L’excitation provoquée par cette perspective aviva son teint, ses yeux se mirent à briller d’un nouvel éclat, alors qu’elle replongeait l’espace d’un instant dans son bonheur perdu.
– On peut l’envisager, répondit le médecin, ému.
Chapitre 2
Un pas désormais « familier », des clefs qui s’entrechoquent, la porte qui s’ouvre sans ménagement, une voix impersonnelle et sèche :
– Gastaldi, parloir des avocats.
Véronique lissa sa jupe et glissa ses doigts dans ses cheveux.
– Tu fais quoi, là ? C’est pas un rendez-vous galant ! trouva bon de ricaner la surveillante.
Véronique la regarda et s’avança sans répondre, mais ses yeux disaient toute sa détresse, accentuée – comme si besoin était – par ce genre de mesquinerie.
L’expression tendue de maître Fabien n’échappa pas à Véronique.
– Que se passe-t-il, Maître ? demanda-t-elle d’une voix enrouée d’angoisse.
Roland Fabien vint à sa rencontre et prit ses mains dans les siennes. Il fit asseoir la jeune femme qui ne le quittait pas des yeux et s’installa face à elle sur un tabouret de fer-blanc dont la peinture était tout écaillée.
– J’ai de mauvaises nouvelles.
Les doigts de Véronique se crispèrent ; l’avocat accentua la pression des siens d’un geste d’affectueux encouragement tandis qu’il poursuivait d’une traite :
– Le juge d’instruction a rejeté notre demande de mise en liberté provisoire. J’ai tenté la même démarche auprès de la chambre des mises en accusation qui doit l’étudier à l’heure qu’il est, mais j’ai peu d’espoir.
– Pourquoi ? murmura Véronique qui enregistrait les paroles terribles.
Il écarta les bras dans un geste d’impuissance. Comment lui dire que cette affaire faisait les choux gras d’une certaine presse qui l’avait déjà condamnée ? La libérer maintenant serait peut-être même l’exposer à la vindicte populaire.
– Mais nous allons nous battre pour faire triompher la vérité et on va gagner, vous m’entendez ? On va gagner. J’ai quand même une bonne nouvelle, j’ai obtenu un droit de visite pour votre mari et votre maman. Vous pourrez les voir demain.
Quand Véronique réintégra sa cellule, elle remarqua aussitôt la disparition du tire-lait et des biberons. À leur place, une plaquette de comprimés et un flacon de gouttes pour stopper les montées de lait.
* * *
L’emploi du temps de la vie carcérale créait des habitudes, si tant est que l’on puisse s’habituer !
Du réveil au coucher, tout semblait être programmé à la minute. La détention préventive comportait quelques variantes qui rompaient un tant soit peu la monotonie d’une existence dont on ne contrôlait plus le cours.
Les visites régulières de l’avocat de Véronique constituaient un lien précieux avec le monde extérieur. Cet étranger devint rapidement un ami, un confident par la force des choses. Malgré sa voix douce et calme, on devinait une ferme détermination et une force de caractère rassurante.
Chargé d’instruire le difficile et délicat dossier de cette « Affaire Gastaldi », le juge Hermelin usait de tact et de rigueur tout à la fois. Il paraissait de marbre. Sa voix sans inflexion ne reflétait ni émotion ni passion. Seuls ses yeux mobiles, incisifs, semblaient transpercer les âmes, contraindre au dépouillement. Conscient du malaise que provoquait généralement cette attitude, il en usait pour désarmer les plus retors. Sa tactique n’eut aucun effet sur Véronique, imperturbable, imperméable à cette forme d’inquisition. Pour la première fois dans sa longue carrière, le juge Hermelin était à son tour impressionné.
Comme le lui avait annoncé son avocat, Véronique reçut la visite de son mari et de sa mère.
Cette première rencontre fut pénible et douloureuse po

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