Une bière de trop, un train trop tard
230 pages
Français

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Une bière de trop, un train trop tard , livre ebook

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Description

Une fin de week-end, Xavi, étudiant en biologie, doit regagner Martigny où il effectue un stage. À Romont, où habite sa famille, un copain lui propose de prendre en vitesse une bière avec leur bande de potes avant de partir. Il s'attarde un peu et manque son train. Quand il arrive chez lui à Martigny, il trouve son colocataire assassiné. Il est accusé du meurtre et incarcéré. Il s'évade rapidement... S'ensuit alors une série de conséquences, d'événements et de péripéties qui se poursuivront sur quelques mois puis rebondiront quelques années plus tard. Il faudra longtemps avant que le jeune homme et sa famille découvrent la nature de la menace que fait peser sur eux un impitoyable réseau de trafiquants d'êtres humains et qu'ils en soient enfin libérés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 janvier 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782342166347
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une bière de trop, un train trop tard
Hervé Mosquit
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Une bière de trop, un train trop tard
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://herve-mosquit.monpetitediteur.com
 
 
 
 
Ce roman n’est bien entendu que pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles ne serait que fortuite et donc totalement involontaire.
 
 
 
 
À mon épouse Françoise, qui en plus de contribuer en permanence à mon bonheur, est d’une redoutable efficacité en tant que première lectrice et critique de mes manuscrits.
Chapitre 1
Gare de Lausanne : il était 18 heures ce vendredi à la veille du long week-end de la Pentecôte. Xavi était d’humeur morose et observait d’un regard désabusé le paysage urbain qui venait d’apparaître par la fenêtre du wagon. Même le ciel, bas, plombé, pleurait. De grosses gouttes chaudes tombaient sans discontinuer sur la foule des pendulaires qui se pressait aux abords de la gare.
 
Passant la semaine en colocation à Martigny, à deux pas de son lieu de travail, le jeune homme se réjouissait de retrouver ses parents. Le convoi ralentit. Xavi se leva pour se rapprocher de la sortie.
 
Le train s’arrêta le long du quai en poussant un long soupir aux accents métalliques. À peine les portes ouvertes, Xavi sauta sur le quai et se fraya tant bien que mal un chemin à contre-courant dans la multitude de voyageurs, serrés aux épaules, qui se hâtaient, redoutant par-dessus tout d’être les derniers à entrer et de devoir faire le trajet debout.
 
La journée avait été contrariante, même totalement éprouvante. Il avait dû extraire du plus profond de son être les reliquats d’une patience déjà mise à mal depuis plusieurs mois pour supporter une journée de plus cet imbécile de Kevin. Mais Kevin était son chef et Xavi avait besoin de ce job, du moins pour quelques mois encore, le temps d’amasser le pécule nécessaire à la reprise de ses études de master en biologie. Son employeur réalisait, sur mandats d’institutions publiques, principalement des communes, des projets d’urbanisation pour lesquels travaillaient des architectes, des urbanistes et une biologiste, secondée par Xavi, ces deux derniers étant chargés d’intégrer dans les projets en cours tout ce qui concernait la protection de la faune et de la flore. Un des professeurs de Xavi, ami du P.-D.G. et donc du supérieur de Kevin, connaissant la situation financière précaire de l’étudiant, l’avait pistonné pour cet emploi. Cette parenthèse rémunérée d’un an avant la fin de son master, tombait à point nommé pour Xavi dont les finances avaient déjà été mises à mal par ces trois premières années d’études, et cela, malgré un petit job occasionnel de serveur dans un café de Lausanne et de l’aide aux devoirs scolaires dans sa ville natale, Romont.
 
Kevin était le prototype de tout ce que détestait Xavi. Cet architecte et urbaniste de formation au physique avantageux rappelant vaguement Alain Delon jeune, était doté d’un ego à faire pâlir d’envie une montgolfière et affichait en permanence une attitude hautaine, autoritaire, cassante. Ce pseudo-intellectuel affichait également un mépris à l’égard des professions manuelles, ce qui avait le don d’ajouter encore à l’irritation de Xavi qui comptait parmi ses amis notamment un électricien, un fromager, une mécanicienne et une agricultrice. Résumant le personnage, Xavi avait une formule lapidaire : instruit mais con.
 
Disposant d’une grosse fortune, un héritage probablement, Kevin roulait en Range Rover et habitait seul une luxueuse villa au sommet des vignes, au-dessus de Martigny, sur la route du col de la Forclaz qui mène à Finhaut puis à Chamonix. On ne lui connaissait pas de compagne régulière ou alors, il devait être très discret. Il avait un avis, pour le moins tranché, sur tout. Il dirigeait le bureau de cette succursale de Martigny, si ce n’est de manière efficace mais dans tous les cas de façon à ce que la peur qu’il inspirait à ses subordonnés leur fasse bien endosser un rôle d’exécutant docile.
 
À son premier entretien déjà, Xavi avait dû refréner son envie de sortir en claquant la porte. Alors même qu’il déclinait son identité en précisant que son prénom se prononçait « Tchavi » et son patronyme, « Ferrer » se disait « Fèrère », Kevin coupa court en lui disant qu’ici on parlait français, que Xavi avait déjà de la chance d’être engagé et qu’il n’y avait aucune raison de se faire imposer des langues étrangères, le catalan en l’occurrence. Dans le cadre du bureau il serait donc M. « Gsavier Ferré ». Xavi pensa à son père, Jordi, un exemple de force tranquille et de sérénité, qui lui aurait certainement conseillé de laisser tomber. Risquer une dispute et même la poursuite de son stage rémunéré pour une telle peccadille, et surtout pour un tel abruti, n’en valait vraiment pas la chandelle.
Les parents de Xavi s’étaient connus en Italie. Jordi et quelques copains, amateurs passionnés d’ornithologie terminaient un périple d’études autour de la Méditerranée qui les avait menés de Catalogne en Ligurie. C’est sur une plage d’Alassio, alors que le groupe d’amis s’accordait trois jours de détente balnéaire avant de rentrer au pays, que Jordi croisa le regard d’Antonietta, une jeune enseignante tessinoise (suisse italophone), en vacances avec des copines. Aucun des deux ne parlait la langue de l’autre mais ils purent mettre en pratique un français appris au cours de leurs scolarités respectives, à une époque où l’anglais ne servait pas encore de langue de communication quasi universelle.
 
Le coup de foudre fut immédiat. Le soir même, ils abandonnèrent leurs amis, le temps de passer une nuit sur la plage dont les grains de sable pourraient nous conter l’échange passionné de confidences, de baisers, de serments et de fluides corporels qui troubla à peine la quiétude de cette nuit d’été. Jordi rentra chez lui à Gérone terminer sa formation de menuisier et Antonietta retrouva ses petits élèves à Lugano. Dans l’année qui suivit, leurs budgets respectifs furent largement affectés par de fréquents voyages de Lugano à Gérone et inversement, à une époque où le train restait le moyen de transport le plus accessible, les vols à bas coût n’existant pas encore. Chacun fit découvrir à l’autre sa ville et sa région et c’est main dans la main qu’ils découvrirent les remparts et la cathédrale de Gérone, les maisons multicolores qui se reflètent dans la rivière, les contreforts des Pyrénées toutes proches ou, au Tessin, les rives du lac de Lugano et les montagnes qui l’entourent. Ils s’amusèrent à constater quelques similitudes entre le patois lombard parlé au Tessin et le catalan, par exemple « allons-y » qui se dit dans les deux langues « anem ». Et c’est bien ce qu’ils se dirent en parlant de leur couple et de leur future famille : anem !
 
Va savoir comment, Xavi l’ignorait encore, trois ans plus tard ils étaient mariés, installés en Suisse en région francophone, à Romont, une bourgade perchée sur une colline à une vingtaine de kilomètres au sud de Fribourg, avec chacun un travail : Jordi comme menuisier-charpentier dans une entreprise de construction de la place et Antonietta dans une garderie qu’elle abandonna à la naissance de son aîné. Xavi naquit en effet à cette période.
 
Jordi pouvait obtenir facilement, par son mariage, la nationalité suisse mais très attaché à son passeport espagnol, il traîna quelques années avant d’en faire la demande.
 
Xavi passa une enfance heureuse, entouré de l’amour de ses parents qui lui donnèrent un petit frère et une petite sœur. Il aimait sa ville : un petit bourg où presque tout le monde se connaît, où le préfet du district partage le château avec un musée du vitrail, où la police a son poste à la rue des moines et où les moines qui habitaient la ville il y a encore quelques décennies étaient des capucins proches du petit peuple qui fréquentait leurs messes pour y entendre parler de justice sociale, de luttes ouvrières et paysannes alors que les bourgeois allaient plus volontiers à la messe à la collégiale, en face du château.
 
Romont est une petite ville comme tant d’autres, avec juste ce qu’il faut d’usines, de commerces, de médecins, d’écoles, de rues pavées en travaux, de voisins sympas ou acariâtres, de cancans, de médisances, de compliments et de fêtes mémorables. On trouvait, au pied de la cité, des quartiers de grands blocs locatifs où une bande de jeunes du coin recrutait une bonne partie de ses membres. Ces petites frappes pathétiques se la jouaient parfois société secrète, petite délinquance et faute de pouvoir être craints, se prenaient parfois pour des (tout petits) caïds. Faisant plus de bruit que de mal, ils arboraient comme signe de ralliement le code postal de la ville mais peinaient vraiment à convaincre la majorité des ados de l’agglomération qui les regardaient le plus souvent avec indifférence.
 
Xavi passait beaucoup de temps, en vacances et les week-ends, à arpenter les sentiers des Préalpes fribourgeoises ou des Alpes valaisannes, armé, comme son paternel, d’une paire de jumelles et d’un livre d’identification des oiseaux, Jordi n’ayant jamais perdu sa passion pour l’ornithologie. À chaque retour chez ses grands-parents, père et fils en faisaient de même, mais dans les Pyrénées cette fois, accompagnés du frère de Jordi, Feliu, l’oncle préféré de Xavi, le seul de la famille qui ait fait des études, qui avait travaillé dix ans comme comptable au service de la municipalité de Gérone et ce mal

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