Victoria
127 pages
Français

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Description

Quand Victoria décide de passer ses vacances dans la vieille maison familiale, elle ne se doute pas qu’elle a rendez-vous avec les Templiers. Son père, historien de renom, lui a légué une énigme qu’elle va tenter de résoudre.
Elle ne sait pas encore que de graves dangers l’attendent. Un mystère plane sur la Bastide Blanche et elle devra affronter certaines personnes prêtes à tout pour s’approprier du secret de son père.

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029008542
Langue Français

Extrait

Victoria
Jean - Marc et Sylvette Mottedo
Victoria
La croix des templiers
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur :
LEA , Éditions Baudelaire , 2015 (épuisé)
JESSICA , Éditions Édilivre , 2016
© Les Éditions Chapitre.com, 2018
ISBN : 979-10-290-0854-2
Merci à Sylvette sans qui rien n’aurait été possible.
Merci à tous ceux et celles qui, chacun à leur manière, m’ont apporté un soutien très précieux.

« Quand le Bon Dieu se met à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence. »

(Frédéric Mistral)
1 er Octobre de l’an de grâce 1307
Quand, aidée par le mistral, la lune ressortit de derrière les nuages, la nuit sembla s’éclairer à travers l’épaisseur de la forêt. Au loin, le hurlement des loups inquiétait les chevaux malgré le train d’enfer imposé par les cavaliers. Le chemin qui traversait la vaste étendue de bois et de broussailles était étroit et difficile, les dangers nombreux sous les sabots des chevaux, les branchages menaçaient à tout moment de désarçonner leurs cavaliers, mais la mission dont ils avaient été chargés était trop importante pour qu’ils ralentissent l’allure. Tout à coup le convoi sortit de sous les futaies. Les ombres s’allongèrent, la masse sombre de la montagne sacrée se découpait à l’horizon. La route brillait sous la lune et se déroulait, sinueuse, pour se perdre dans les replis d’une colline. Ils longèrent un moment une petite rivière tumultueuse après les premières pluies de ce début d’automne. Le martèlement vigoureux des sabots sur le chemin, ne parvenait pas à couvrir le bouillonnement de l’eau courant sur les cailloux. À l’approche du pont en pierre, qui marquait l’entrée sur les terres du marquis de Saint-Pons, le chevalier Philippe du Treil fit ralentir sa troupe. Les animaux étaient fourbus… les hommes aussi. Heureusement, le château de la Rescoule n’était plus très loin et même si la halte serait brève, hommes et bêtes pourraient enfin se reposer un moment, et se restaurer.
Philippe du Treil se rangea sur le côté et laissa la troupe s’engager sur le pont. Une trentaine d’hommes en arme encadraient un lourd chariot bâché. Cote d’arme sur l’armure, heaume sûr la tête, leur lourde épée, « l’épée de la liberté », battant leur flanc au rythme du pas des chevaux ; les cavaliers étaient lourdement équipés. Leur longue cape blanche flottait au vent. Sur leur dos, la grande croix rouge témoignait de leur appartenance à l’ordre des Templiers.
Peu après, ils franchirent le pont-levis et rentrèrent bruyamment dans la cour pavée du château. En face de l’entrée, se dressait un donjon massif qui s’élevait bien au-dessus des remparts pour servir de tour de guet. Ils contournèrent un puits, longèrent une série de bâtiments bas, en bois, et s’arrêtèrent enfin devant une vaste maison de pierre occupant toute la moitié nord de l’enceinte : le palais du marquis de Saint Pons. La cour était déserte. Les consignes étaient strictes et aucune animation n’y régnait. Seuls quelques chiens méfiants rodaient de ci de là. S’échappant des écuries, le hennissement des chevaux excités par le bruit de la troupe se fit entendre. Ils étaient attendus et les gens d’armes restèrent à leurs postes de garde ou dans leurs cantonnements, ne se montrant pas. D’ailleurs, c’était l’heure du souper : Serviteurs, valets et laquais s’activaient, chacun s’attelant à sa tâche. Les cuisines regorgeaient de bruits et d’animation, tous se bousculaient aux fourneaux et devant les cheminées géantes où devaient rôtir des cerfs, des sangliers et des oiseaux de toutes sortes. D’autres devaient servir le maître des lieux et la centaine de convives habituels.
Philippe sourit en imaginant cette salle immense, surchauffée par les gigantesques cheminées où se consumaient des troncs entiers… et par le vin qui coulait à flot ; ces tables où s’amoncelaient les plats en argent débordants de victuailles ; les cris, les rires, les chansons, les défis lancés d’une table à l’autre ; les femmes, plus jolies les unes que les autres, regard baissé, rougissantes sous les compliments et les plaisanteries grivoises…
Plusieurs valets en livrée aux couleurs du marquis sortirent, portant des torches, et pendant que le chevalier du Treil se faisait introduire auprès du seigneur de ces lieux, les hommes gagnèrent les cuisines et les chevaux furent conduits aux écuries. Alors, un étrange travail commença.
Trois heures plus tard, la troupe ressortait du château et se perdait rapidement dans les ténèbres.
Les valets porteurs des torches regagnèrent l’intérieur du château, se hâtant car la nuit était fraîche. Celui qui fermait la marche se tourna une dernière fois pour s’assurer qu’aucune trace du passage de la troupe ne subsistait et aperçut quelque chose de brillant sur le sol. Il se baissa et découvrit un gros crucifix en or massif, magnifiquement ciselé, et serti d’éclatantes pierres précieuses. Il fut impressionné par son poids et par la grosseur de l’émeraude, au centre de la croix, qui, étincelante à la lueur de la torche, semblait le fixer comme un œil. Au moment où il allait se relever, il sentit le fer glacé d’une épée sur son cou.
« Laisse donc cela, manant, tu voulais me voler ?
– Non, Monseigneur, je vous le jure. Je… je voulais juste la ramasser. Dieu m’en soit témoin.
– Donne-le moi et va rejoindre les autres aux cuisines, je vous ai fait servir du vin.
– Mer… Merci, Monseigneur, bégaya-t-il en s’éloignant à reculons. »
Le lendemain, les six serviteurs qui, avec leurs torches avaient éclairé le déchargement du chariot, furent retrouvés morts… On attribua cela à un excès de vin, car un tonnelet entier avait été vidé et les hommes baignaient dans leurs vomissures. Il n’y avait plus aucun témoin de la scène qui s’était déroulée au milieu de la nuit.
Prologue
Je vais vous raconter une histoire. Une histoire bien de chez nous. Une histoire de Bouc… Il ne s’agit ni du mâle de la chèvre, ni d’un bouc émissaire. Je ne vais pas non plus philosopher sur la petite barbiche que certains portent au menton, ni vous raconter la vie d’un bookmaker. Et il est encore moins question du boucan qui s’échappe parfois de la petite auberge, à l’heure de l’apéritif, quand l’ombre commence à s’étirer par-delà les vallons embaumés par le thym et le laurier, et qu’une douce brise de juin caresse platanes et figuiers.
Notre Bouc est un petit village paresseux, indolent, qui s’alangui, tirant sa nonchalance sur le bord d’une petite rivière oubliée, sous le soleil du Midi. Où les habitants aiment bien profiter du pénéquet {1} , à l’ombre des oliviers, apaisés par le chant des cigales. Où les minots, rêveurs, bercés par la voix de l’instituteur, attendent avec impatience le son de la cloche pour sortir en chahutant. Où les chiens apathiques traînent leur flemme en regardant, indifférents, passer les chats arrogants et fiers. Où les vieux murs de pierres, s’effritant sous le poids des années, s’étirent à longueur de soleil et accueillent, complices, quelques lézards abrutis de chaleur. Où les chemins tortueux embaument la lavande et la farigoulette. Rien à voir, bien sûr, avec nos grandes sœurs voisines de Port-de-Bouc, ou de Bouc-Bel-Air.
Nos Boucains sont les plus heureux. Les saisons s’écoulent tranquillement au gré de la chasse, la pêche, les champignons, les olivaisons, les récoltes et les vendanges… Après celles-ci, quand les cigales s’endorment et que le soleil tarde un peu à se lever, chacun range ses outils, rentre son bois et prépare bocaux et conserves pour l’hiver. Car nous aussi nous avons nos hivers. Bien timide, il est vrai. C’est juste pour faire comme tout le monde et ne pas trop attirer la jalousie des parisiens. De toute façon, les parisiens sont rares par ici, peuchère, ils n’aiment pas le chant de nos cigales. Mais, salette, quand janvier et février pointent leur nez et que le mistral décide de jouer un peu avec la cime des arbres et de vous caresser l’esquine, mèfi ! Rentrez femmes et enfants, et installez-vous devant une bonne flambée.
Malgré le départ de beaucoup de jeunes, qui ont préférés l’aventure citadine, le formica et le poulet aux hormones – Non je ne cherche pas à plagier J

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