Vignes amères
188 pages
Français

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Description

François-Arnaud de Gassac mène la vie agréable d’un hobereau du Sud-ouest quand le meurtre de Line, amie d’enfance et premier amour, vient bouleverser son existence.



La gendarmerie locale piétine lamentablement. François Arnaud ne supporte pas que le ou les assassins restent impunis. Profitant de ses diplômes, il va passer le concours de commissaire et le réussir. Il se verra confier l’enquête.



Mais François-Arnaud et son ami le commandant Glocker s’apercevront rapidement que les apparences sont trompeuses.



Vignes amères est « un polar agricole » sur un trafic de pesticides orchestré par une mafia internationale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414466542
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-46653-5

© Edilivre, 2020
Remerciements
Merci à Dan pour son regard amical et exigeant.
Mille fois merci à ma femme Mathilde qui m’a encouragé à franchir le Rubicon littéraire.
Alea jacta est ! Ce livre est aussi le sien.
Et un merci à toutes celles et à tous ceux qui incarnent et font vivre la culture de notre Sud-Ouest.
1
Il était bien. Juché à 12 mètres de haut dans la « cabane » au-dessus de la canopée périgourdine, il regardait le bleu du ciel et était bien… La fenêtre ouverte, il attendait les oiseaux bleus. Pour l’heure c’était un défilé ininterrompu de pinsons, d’alouettes, de milans, de grives et de canards ; les palombes se faisaient attendre. Il profitait de ces moments de calme pour casser la croûte ; pain de campagne, jambon et saucisson fermiers, et vin rouge, bio bien sûr ; à consommer avec modération, ricana-t-il.
Il était bien et loin de tout. Aujourd’hui il n’avait pas pris son portable. Même le retour du Messie ou l’atterrissage d’un OVNI sur la place des Quinconces ne devaient pas rompre le charme intemporel de la chasse à la palombe.
Un point noir à l’horizon au-dessus des coteaux de Clérans sur la rive nord de la Dordogne attira son attention. Il prit ses jumelles, made in Russia, et focalisa le point.
– Nom de Dieu ! Un vol et un énorme !
Stéphane Vitrac, Gérard Landesque et Claude Rebeyrolle montèrent au poste de guet. Tous les quatre, devant le nuage d’oiseaux, ne purent dire que : « Oh ! » Ce qui est très peu lorsqu’on connaît la faconde des Gascons. Landesque ajouta « oh, putain… ». Mais des quatre il avait toujours été le plus bavard.
Chacun prit son poste et Stéphane Vitrac, la bouche entrouverte, se mit à tirer les ficelles. Le vol était au-dessus d’eux. Il faisait au moins 500 mètres de large, 50 de haut et autant en longueur. Plusieurs milliers d’oiseaux. Stéphane s’activait et soudain quelques dizaines d’oiseaux piquèrent, les ailes repliées, vers les appelants, le reste continuant vers l’Espagne. François-Arnaud ne pouvait qu’admirer la maîtrise de son ami ; les palombes tournaient autour de la « cabane » menées au doigt et à l’œil par le tireur de ficelles. Stéphane lâcha tout et les pigeons se posèrent devant eux.
– Chacun a son oiseau ?
Trois oui assourdis se firent entendre.
– À trois ! Un, deux… le trois fut couvert par la salve. Landesque et Rebeyrolle descendirent ramasser les palombes.
– Combien ?
– Eh bé… quatre bien sûr !
François-Arnaud Marie Cayre de Gassac, 22 e du nom, ne put réprimer un sourire. Les trois mousquetaires et lui « d’Artagnan », à nouveau réunis par leur passion commune, se mirent à parler du vol. Chacun admit qu’il n’en avait jamais vu un aussi gros. Landesque, le plus Gascon des quatre, asséna :
– Il y en avait au moins 100 000 !
– Té, couillon ! Pourquoi pas 500 000 pendant que t’y es… éclata Vitrac.
– Moi, je dirai environ 10 000, se risqua Rebeyrolle. Et toi François qu’en dis-tu ?
François-Arnaud répondit laconiquement : « Beaucoup, il y en avait beaucoup. » Cette parole vague et consensuelle mit fin à la discussion.
La journée de chasse se passa au rythme des vols posés, accrochés ou loupés… Le soir, ils contemplèrent la dizaine d’oiseaux bleus qu’ils se partagèrent, puis François-Arnaud qui devait se rendre à Bordeaux laissa ses amis démonter le « petit cirque », comme ils disaient…
Le mardi vers 17 heures, François-Arnaud reçut un coup de téléphone de Lucien Delmas, maire d’Issigeac et ami de longue date :
– Bah, dis donc Lucien, ça fait au moins dix fois que je t’appelle ! T’étais en vacances ou quoi ?
– Tu parles de vacances, je suis au CHU de Bordeaux depuis hier après-midi, jambe et bras gauches plâtrés…
– Comment tu as fait ça ? En tombant de la palombière ?
– Non, accident de la route… deux ou trois tonneaux, je sais plus.
– Mon pauvre, tu ne souffres pas trop ?
– Non.
– Et la BM ? Morte ?
– Aplatie, il n’y a plus que le volant d’utilisable. Je t’appelle François pour que tu me remplaces à l’inauguration de notre nouvelle gendarmerie. En tant que premier adjoint, tu es le plus habilité…
– Euh, j’avais prévu autre chose, mais… bon, d’accord chef, j’irai.
– Merci, il y aura du beau monde : le député, le conseiller départemental, trois ou quatre maires des environs et, bien sûr, l’adjudant Pujol. La nouvelle préfète sera là aussi et apparemment c’est sa première sortie officielle.
– Comment est-elle cette préfète ? J’espère qu’il sera plus facile de travailler avec elle qu’avec l’ancien. Quel casse-couilles, celui-là !
– François, doucement avec les représentants de l’État.
– Ouais, t’as raison. Je ferai de mon mieux, un joli discours consensuel.
– Je te fais confiance. Allez, salut et merci !
– Au revoir, Lucien. Je viendrai te rendre une petite visite un de ces quatre…
– Merci, mais fais vite, je n’ai pas l’intention de rester ici bien longtemps. Adhishatz !
2
Le samedi, jour de l’inauguration, tout le gratin du Sud Périgord était là, à 16 heures, heure du rendez-vous, sauf la préfète, ce qui agaça François-Arnaud. Ah ces hauts fonctionnaires se permettent tout… arriver en retard, voire se décommander à la dernière minute… Bon, déjà une demi-heure de retard, c’est trop… On va commencer… tant pis pour elle !
– Mesdames et messieurs, nous allons commencer l’inauguration en espérant que madame la préfète arrive avant la fin !
Cette saillie en fit sourire beaucoup…
– Je suis là, monsieur le maire, veuillez excuser mon retard… mais une affaire urgente m’a retenue au moment de partir.
François-Arnaud tourna la tête dans la direction de la préfète et resta interdit. Madame la préfète devait avoir 40 ans au maximum et était d’une classe folle ; grande, blonde, mince sans être un tant soit peu maigre, de longs cheveux et des yeux gris pétillants. Elle portait à merveille l’uniforme réglementaire noir avec la casquette assortie.
– Vous êtes tout excusée, madame la préfète.
Pendant qu’il prononçait son discours, il regardait l’assistance en général et Hélène Delrieux en particulier. Elle avait un petit sourire en coin et le regardait avec intensité. Il crut, à deux ou trois reprises, voir le bout de sa langue comme le font parfois les félins. Une panthère noire, pensa-t-il.
Il lui passa ensuite la parole ; elle fit un discours court mais plein de subtilité et d’humour.
Il y eut ensuite, hélas, les tâcherons de la République. Le pire fut pour la fin avec le député qui ne pouvait prononcer trois phrases sans marquer sa dévotion à « mon-sieur le pré-si-dent de la Ré-pu-bli-que ». Mais au moins n’était-il pas un ingrat car, effectivement, il devait tout à « monsieur le président de la République ».
Quelques applaudissements polis et on se dirigea doucement mais avec une résolution sans faille vers les petits fours, mignardises et autres en-cas périgourdins.
La Préfète vint vers François-Arnaud :
– Monsieur le maire, j’ai bien aimé votre discours sur les bonnes relations que doivent entretenir les élus locaux et les serviteurs de la République.
– Merci madame la préfète, mais je ne suis que le premier adjoint et je n’ai, me semble-t-il, qu’énoncé des vérités premières.
– Certes, mais vous l’avez fait avec brio, monsieur le maire.
– Moins que vous, madame la préfète. Je vous ai adorée, enfin je veux dire que votre discours était plein de finesse et je l’ai beaucoup aimé.
Elle le fixait de ses yeux gris perle. Le jeu du chat et de la souris avait commencé, se dit François-Arnaud, mais cette fois il eut l’impression que la souris c’était lui.
– Merci, monsieur de Gassac. Je me suis permis de regarder sur Facebook les identités et les origines des intervenants. Les vôtres sont étonnantes, monsieur de Gassac. Vous avez une famille qui a participé activement à l’histoire de France.
– Oui, mais comme beaucoup d’autres, je suppose.
– Ne soyez pas modeste, car enfin, j’ai noté ceci, dit-elle en sortant un petit carnet :
. Aldhéric Cayre, anobli après la bataille de Castillon.
J’en passe plusieurs, ah oui, en voici un d’intéressant :
. Alphonse qui participa avec le marquis de La Fayette à la guerre d’indépendance américaine. Républicain, élu député girondin.
. Un dernier, Guillaume votre grand-père, chef de la Résistance en Périgord et gaulliste de gauche… député. Belle famille, et vous François-Arnaud quels sont vos faits d’armes ? lui dit-elle en le regardant dans les yeux avec un sourire appuyé.
– Moi, madame la préfète, je suis pacifique et j’ai fait mienne la devise : « faites l’amour, pas la guerre ».
– Belle résolution, la tenez-vous ?
– Le plus souvent possible, madame la préfète.
Elle fit passer une fois de plus le bout de sa langue entre ses lèvres.
– Dites-moi, monsieur de Gassac, j’ai vu que vous possédiez un centre équestre sur votre domaine.
– C’est plus une pension pour chevaux qu’un centre équestre.
– Figurez-vous que je suis en train d’acheter un alezan et, comme j’habite à Beaumont, pour moi l’idéal serait que je trouve une pension pour lui, et pas trop loin de chez moi. Comme ça, je pourrai monter souvent sans faire trop de kilomètres en voiture.
– Avec plaisir, venez visiter les écuries et vous verrez si le lieu vous convient.
– Je crois que ça va me convenir, lui dit-elle en plantant ses yeux dans les siens.
Une petite souris, je suis une petite souris, pensa-t-il, et le gros chat aux beaux yeux gris s’amuse avec moi.
– Voici ma carte, vous pouvez venir quand vous le désirerez.
– Au revoir et merci. Ah, je suis libre mercredi après-midi ; disons vers 16 heures.
– Va pour 16 heures, lui répondit François-Arnaud troublé au-delà de ce qu’il pouvait imaginer. Et même si dans un coin de

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