Zavatter au carton
147 pages
Français

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Description

L’avis de recherche de la jeune Simone, lycéenne fugueuse et sosie de sa fiancée défunte, met le fouinard free lance sur la piste d’un gang redoutable. Criminels odieux, joueurs avertis, mariniers de Conflans-Sainte-Honorine et flics de tout poil jouent avec Zavatter une partie de cartes serrée, où les coups les plus tordus sont de mise. Cette troisième enquête est chronologiquement sa première, celle au cours de laquelle il fait la connaissance de Triel, le patron de La Nonchalante, la péniche qui ne navigue jamais à sec.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381535616
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Zavatter au carton
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
ÉtienneReneaume
Zavatterau carton
à Isabelle et Thierry,
à Alix,
SOMMAIRE

Notesur le bridge11
1– LA PREMIÈRE LEVÉE13
2– LE CONTE DES QUATRE COULEURS25
3– LA COUPE DU MORT41
4– L’IMPASSE63
5– L’AFFRANCHISSEMENT DE LA MINEURE81
6– LE BAISER A LA REINE95
7– LE COUP DE MERRIMAC111
8– LE DÉDOUBLEMENT DES ATOUTS127
9– ÉLIMINATION141
10– RACCOURCISSEMENT159
11– RÉDUCTION D’ATOUTS175
12– ISOLEMENT DES MENACES199
13– SQUEEZE215
ÉPILOGUE237

Notesur le bridge
Le bridge se joue àquatre joueurs. Les vis-à-vis sont associés, la paireest-ouest contre la paire nord-sud. Les 52 cartes, 13 de chaquecouleur (pique et cœur sont les deux couleurs dites majeures,carreau et trèfle sont les deux mineures), sont mélangéespuis distribuées à chacun ; 13 cartes par joueurdonc, qu’on appelle un jeu ou une main. Après uneséquence d’annonces, l’un des partenaires du campayant fait l’enchère la plus élevée essayede faire le contrat demandé. Son vis-à-vis étaleson jeu sur la table à la vue du déclarant et des deuxdéfenseurs. On dit qu’il est le mort.
Commence alors le jeude la carte. Tour à tour, une carte de chaque main est fourniesur la table selon des règles simples et la plus forte carteremporte le pli des 4 cartes produites ; on dit aussi lalevée. Une donne est donc constituée de 13 plis oulevées.
En fonction desenchères annoncées par chaque joueur, puis des cartesfournies à chaque levée, les joueurs essayent dereconstituer les mains cachées. On dit qu’ils comptentles couleurs et les mains, dans le but bien entendu de jouer au mieuxleurs cartes pour optimiser leurs chances de remporter les levéessuivantes.
Le jeu de la carte estl’objet de techniques assez variées. La coupe du mort,l’impasse, l’affranchissement d’une couleur(majeure ou mineure) et le dédoublement des atouts sont destechniques de base. L’élimination, le raccourcissement,le baiser à la reine, la réduction d’atouts et lecoup de Merrimac comptent parmi les techniques plus élaborées.Enfin les squeezes (« étranglements »en anglais) sont des coups pratiqués par les joueurs les plusaffûtés, parce qu’ils requièrent en généralune préparation sur plusieurs levées antérieuresafin de parvenir à étrangler un adversaire, ou les deuxà la fois, sur la dernière levée. Pour pouvoirmener un squeeze à bon terme, il faut disposer d’aumoins deux cartes pas encore maîtresses, mais qui pourraients’affranchir rapidement pour peu qu’un mêmeadversaire garde les deux à la fois. On appelle ces cartes desmenaces. La préparation d’un squeeze consiste notammentà isoler une ou plusieurs menaces si nécessaire, afinqu’elles ne soient gardées que par un seul joueur.
1– LA PREMIÈRE LEVÉE
Ce con de greffiergaleux vient se faufiler entre les jambes de la jeune fille quis’apprête à descendre l’escalier. Il s’enfaut de peu qu’elle ne dégringole en bas des marches,toute empêtrée qu’elle est de ses sacs dans unemain et de son téléphone dans l’autre, dont lalumière timide tire à peine les premiers degrésde l’obscurité profonde. Elle se rattrape de justesse,retenant un juron inopportun. Son équilibre retrouvé,elle se fige et tend l’oreille, redoutant d’avoir faittrop de bruit en s’appuyant contre le mur. Non, tout n’estque silence dans la maisonnette assoupie, à part le ronflementde son père qu’une cloison trop mince ne retient pas, etle déplacement léger de l’animal qui descend lesmarches, disparaît par la chatière de la porte d’entrée,retourne à ses occupations nocturnes. Fausse alerte. Elledescend à son tour, pose ses sacs et va chercher la cléqui, chaque soir depuis l’emménagement dans ce pavillonde la rue Félix Faure à Sartrouville, il y a quinze ansenviron, est pendue à un crochet surmonté d’unetête de canard en fer forgé. C’est sa place aprèsla fermeture de la porte d’entrée quand toute la familleest rentrée, avant vingt heures, pour ne rien manquer desactualités et de la soirée télé. Lagonzesse enfile la carouble dans le trou de la serrure de la lourde,fait jouer le pêne en douceur, à peine un petit déclictrop discret pour réveiller les dormeurs. Elle ouvremaintenant le battant, sans le moindre grincement. Elle a pris hierla précaution d’appliquer deux gouttes d’huile demachine à coudre sur chaque gond, grâce à lapetite burette en plastique chipée dans l’armoire duliving, bien rangée à côté de la boîtede couture de sa mère. L’air glacé la saisit :il fait un froid de canard sur le nord de la France en ce débutde mois de janvier. Une petite bruine défile devant lelampadaire de la rue déserte ; les gouttelettesn’auraient besoin que d’un ou deux degrés de moinspour devenir flocons. Un temps d’hiver, sur cette banlieuedaubée. Il est à peine plus de trois heures du matin,la ville est figée dans la nuit. Ce dimanche matin, elle estbien la première levée de tout l’ouest parisien.
La fille remonte la fermeture éclair desa doudoune, enfouit sa tignasse sous un bonnet de laine au pomponcramoisi, déplace ses sacs de l’autre côtédu seuil et referme la lourde aussi silencieusement qu’elle l’aouverte. Voilà, c’est fait : elle se tire de cefoyer gai comme un lavement. Elle fuit ses parents en loucedé.Tant pis pour eux, ils ne l’ont pas volé. Ce sont euxqui ont commencé : elle est née guère plusde dix-huit ans plus tôt, et ils l’ont appeléeSimone…
Les sacs pèsent un peu au bras de lagerce. Elle va se les coltiner à pinces jusque chez Kevin. Lestransports en commun n’ont pas commencé leur noriaquotidienne. Pas question de prendre un tacot ou de faire du stop :elle calte en catimini, personne ne doit savoir où elle va.D’autant plus qu’elle ne va pas loin du tout, juste del’autre côté du méandre de la Seine, àConflans-Sainte-Honorine. Il ne faut pas qu’un voisin laretapisse. Elle va passer par l’intérieur, parMaisons-Laffitte. Pas de risque de rencontrer une connaissance danscette ville : ce n’est pas le même monde. Mêmele pont entre les deux cités donne le ton. La rambarde estgrise et rouillée du côté de Sartrouville. Aubeau milieu du fleuve, c’est la limite des deux communes. Àpartir de ce point-là, et de ce point-là seulement, labalustrade est peinte couleur bordeaux, ornée de bacs àfleurs suspendus tous les cinq mètres. On ne mélangepas les serviettes et les torchons, même ce pont à lacon le rappelle aux crétins qui n’y penseraient plus.
C’est àcette limite entre les beaux quartiers et les bas-fonds qu’ellese débarrasse d’un de ses sacs. Par-dessus bord etplouf, dans le fleuve. Il est lesté d’une grossecaillasse, qui emportera au fond de l’eau les fringues qu’elleportait souvent, ses plus beaux oripeaux de gamine vaguementgothique. Ses parents ne pourront ignorer l’absence de cesfrusques dans sa garde-robe. Ils le diront aux flics, la fugueusesera réputée les porter et elles feront partie de sonsignalement, alors qu’ils reposeront dans la vase par dixmètres de fond, dans un sac de supermarché. Au lieu deses noirs habits usuels, elle porte des vêtements aux couleursplutôt criardes, glanés ici et là depuisplusieurs semaines, dans des friperies ou sur des marchéséloignés, et conservés à l’abri desregards jusqu’à ce petit matin de sa libération.On ne risque pas de l’identifier grâce à sesfringues.
Elle a pensé aussi à sachevelure. La solution sera simple : elle va les couper trèscourt, et les teindre en noir, alors qu’ils sont naturellementchâtain clair. Mais elle fera ça chez son mec, son grandamour, qu’elle a rencontré peu avant Noël, unsamedi, dans le RER. Elle va le retrouver, il squatte dans unepéniche amarrée au bout du quai de Gaillon. C’estlà qu’elle l’a retrouvé pendant lesvacances, à plusieurs reprises. Elle disait à

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