Rouge Joyce
62 pages
Français

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Rouge Joyce , livre ebook

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Description

Roman d'apprentissage du bonheur. Une jeune femme, Joyce, est possédée par une entité spirituelle qui lui révèle des secrets sur elle-même et sur l'histoire de son peuple.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782981515025
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rouge Joyce



Du même auteur
Au secours, je suis enceinte ! , Paris, Mon Petit Éditeur, 2012
Parle ton Parle , Blog, depuis 2011



Natacha Odonnat
Rouge Joyce
S hanaprod



Œuvre de couverture : Thony
Photographie : Félicité Mvioki
Maquette de couverture : Géraldine Entiope
Dépôt légal : 3 e trimestre 2015
© Shanaprod, juillet 2015
Ce texte publié par Shanaprod est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment l’Office la propriété intellectuelle du Canada et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Shanaprod
8534 rue Centrale
LaSalle, Québec
H8P 1N1
www.shanaprod.com
IDDN.CA.010.0120496.000.R.X.2015.035.40100
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Odonnat, Natacha
Rouge Joyce
ISBN PAPIER 978-2-9815150-0-1
ISBN PDF 978-2-9815150-1-8
ISBN ePUB 978-2-9815150-2-5


Je suis Joyce. C’est le nom que je me suis donné en sixième en cours d’anglais.
Je ne sors jamais sans mon foulard. J’arbore mon foulard comme un signe de mes origines nègres, de ma féminité. Foulard autour de la tête, autour du cou, au poignet, à la taille ou à la cuisse. Drapée dans mon foulard, je me sens belle, fonctionnelle et à l’aise.
Je l’aime rouge. La fille au foulard rouge, non, ce n’est pas la suite du scénario du film Confessions d’une accro au shopping. Je ne vais d’ailleurs pas parler shopping, je laisse cela aux Alex, Sylvie et autres expertes en la matière.
Je l’aime rouge car il dit ma longueur d’onde, mon tempérament, mon énergie, ma force, mon intensité, ma puissance, ma violence.
L’homme de ma vie s’appelle James.
À plusieurs reprises au cours de mon sommeil, j’ai failli l’étrangler. À chaque fois, nous nous réveillons tous les deux horrifiés. Moi, parce que je me rends compte qu’il est très facile de devenir une meurtrière et lui, de voir qu’il a failli y passer.
Je rêve de dispute, j’agrippe James par le col de son pyjama et le secoue. Imaginez une naine sautant à la gorge d’un géant. Au lit, il est à ma merci comme mon corps devient à la merci de mon esprit. Je ne me supporte plus. Vous rendez-vous compte ? Je m’énerve même en dormant, je sens ma tête se dilater, j’ai peur qu’elle explose. Éveillée, j’ai souvent des palpitations, mon cœur s’emballe brutalement, je ressens même une douleur sous le sein gauche. Dans ces cas-là, j’ai peur d’avoir une crise cardiaque. Je bois un grand verre d’eau et mon cœur se calme. C’est un ami qui a un souffle au cœur qui me l’a conseillé. Il m’a aussi recommandé de voir un cardiologue mais j’ai trop peur des blouses blanches pour consulter.


« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant… »
(Paul Verlaine, Mon rêve familier, in Poèmes saturniens )
James a commencé à faire des rêves étranges. Chaque nuit, un homme noir de taille moyenne (pour James qui mesure près de deux mètres, il s’agit d’un homme de petite taille) rentre dans notre chambre, regarde ce qu’il voit d’un air réprobateur, s’approche et tente d’extirper James du lit. James se débat. L’homme abandonne et repart en le saluant.
James a constaté que son rival vient toujours à trois heures du matin et qu’il reste un quart d’heure. James a décidé de rentrer à la maison à trois heures trente. Il se dit qu’à cette heure je suis plus reposée, je ne tenterai donc pas de le tuer, et personne n’essaiera de le tirer du lit.
Nous sommes encore étudiants. Les cours de James ne commencent, par chance, généralement qu’à neuf ou dix heures : il a le temps de dormir. Il passe tout ce temps chez son frère. Sa mère et sa sœur sont également présentes. Il a bien été obligé de leur raconter ses nuits. Imaginez ce qui peut bien se dire.
« Pourquoi ne passes-tu pas la nuit ici ?, lui demande sa mère.
— Je dois rentrer, Joyce m’attend. Il ne faudrait pas qu’elle croit que je découche.
— Tu as de bonnes raisons de découcher, n’est-ce pas ? Tu es en danger. Éloigne-toi de cette folle.
— Elle n’est pas folle. Elle souffre effectivement de certains troubles du comportement mais nous sommes sur le point de régler le problème. Elle a rendez-vous chez un spécialiste la semaine prochaine.
« Un spécialiste ? Un psy, tu veux dire ! », précise sa sœur.
— Peu importe. Je suis persuadée que les choses vont s’arranger.
« En attendant qu’elle commence son traitement, car ma foi elle en aura un, tu pourrais dormir ici. », propose sa mère.
— Je viens de dire que je ne peux pas. En plus, je n’arrive pas à dormir sans elle. J’ai besoin de sentir son souffle le long de ma colonne vertébrale, d’avoir sa main sur mon cœur pour m’endormir.
« Bon, fais comme tu veux. Fais tout de même attention à toi, on n’est pas rassuré de te savoir là-bas. », finit par dire son frère.
*
J’ai promis à James de prendre rendez-vous chez un psy. Psychologue ou psychiatre, je ne sais quoi choisir. J’ai beau lire des articles pour essayer de voir la différence entre les deux professions et tenter de voir celui qui serait le plus à même de régler mes soi-disant troubles du compor tement, je ne suis pas plus à vingt qu’à quarante.
James m’a demandé hier soir si j’avais réussi à obtenir un rendez-vous, j’ai menti :
— Oui, j’ai rendez-vous demain à 10 h 00.
— Ouf. Hier, j’ai dit aux autres que tu avais pris un rendez-vous pour la semaine prochaine sans savoir, pour qu’il me laisse un peu tranquille.
— Quoi ! Vous cassez du sucre sur mon dos. Qu’est-ce que t’as encore été leur raconter ? Que je suis folle, c’est ça ?
— Ne commence pas Joyce. Calme-toi.
— Oui t’as raison, je vais dormir.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d’un homme qui m’aime et qui me connaît, qui n’est jamais ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Il dit s’appeler Zaka. Il est de taille moyenne. Il sent la terre après la pluie, l’herbe mouillée. Il semble à la frontière de l’univers visible et invisible. Il porte un foulard rouge autour du cou, comme un cow-boy. Nous partons à chaque fois pour une chevauchée sidérale.
Lors de notre première virée, Zaka m’emmena dans une agence de mannequin. Je passais un entretien avec une belle brune slave. On aurait dit un ange. Elle ne cessait de se plaindre de sa direction. Après quelques formalités d’usage, la belle brune me conduisit au bureau de sa directrice pour lui être présentée.
« Elle ne t’aime pas, me dit Zaka.
— Qui ?
— La directrice.
— Ah bon ? Comment le sais-tu ? Et pourquoi d’ailleurs ?
— Tu es belle. Elle n’aime pas ta beauté. Elle déteste que tu sois plus belle qu’elle.
— J’ai l’impression d’avoir déjà entendu çà quelque part. Ah oui ! Dans le bus. J’écoutais la conversation de deux jeunes femmes. Je sais, ce n’est pas bien, mais c’est plus fort que moi. « Je déteste que l’on soit plus belle que moi ». C’est bien ce que l’une d’entre elles disait. J’ai presque failli tomber en essayant de voir le visage de celle qui venait de sortir cette énormité. Je n’ai vu que sa poitrine imposée par un décolleté plongeant et entendu sa voix criarde. J’ai laissé tomber. J’ai changé de conversation.
— Tu n’as jamais remarqué que les femmes te détestent ?
— Maintenant que tu me le dis… Toutes les fois où j’ai rencontré un de mes amis et qu’il a voulu me présenter sa dulcinée, elle me jetait un rapide coup d’œil, ne répondait même pas à mes salutations et continuait à vaquer à ses occupations.
— Tu vois. Au fait, je voulais te dire que je déteste tes talons aiguilles blancs à lacet. »
Je me rappelle la première fois où je me vis vraiment. J’étais dan

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