Sale temps pour les lys
218 pages
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Sale temps pour les lys , livre ebook

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Description

Dans les années 90, une mère découvre que son fils est homosexuel. La magie lui permet de le ramener dans le droit chemin et de le marier avec une jeune femme de son choix.
Plusieurs années plus tard, Ilona, la fille issue de cette union, tombe amoureuse de son professeur de finnois...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332691804
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69178-1

© Edilivre, 2014
Dédicace

A ma fille Virginie sans l’aide précieuse de laquelle cet ouvrage n’aurait jamais existé.
Partie I La grammaire lunaire (Une mère et son fils)
Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour.
Apocalypse de Jean , II, 3.
Il est très imprudent d’acheter des surgelés à l’improviste, même si vous pouvez économiser ainsi une centaine de francs, parce que ces denrées-là ne peuvent pas attendre, il faut les mettre rapidement dans un congélateur, soit chez soi, soit chez quelqu’un d’autre. Si l’on rentre chez soi sans prévenir, on risque de trouver la porte fermée de l’intérieur, la clé oubliée dans la serrure, d’attendre un petit moment dehors, sur le perron, pour apercevoir, au bout de quelques minutes, son époux boutonnant sa chemise de travers ouvir la porte et entendre la secrétaire de celui-ci vous dire que votre mari avait oublié des documents importants chez lui et qu’elle était obligée, vraiment contrainte, de l’accompagner pour l’aider à les trouver et puis elle avait bu un petit café. Elle tient d’ailleurs dans sa main une de vos tasses. Cela ne vous gêne pas, n’est-ce pas ? Et vous gobez toutes ces incongruités parce que vous ne voulez pas foutre votre vie en l’air. Si, par contre, vous achetez des surgelés pour quelqu’un d’autre et les lui apportez, vous pouvez vous attendre à d’autres surprises de taille.
Le téléphone sonna pour la cinquième fois, mais Odile Viemont ne décrocha pas. A quoi bon ? Son existence réglée, confortable et respectable était bel et bien finie. Pour toujours. Le téléphone retentit encore une fois. Il a de la patience, cet impertinent qui appelle. Odile avait toujours pensé que sa vie était réussie. Elle n’était pas jalouse des femmes modernes, préoccupées par leur carrière. Elle travaillait à mi-temps sans trop s’investir dans son métier, puisque le principal était sa famille, son mari, ses fils, sa maison et son jardin.
Dorénavant il faudrait vivre autrement ou ne pas vivre du tout. A partir de ce jour-là, elle n’avait rien de plus que toutes ces femmes qui jetaient des œillades à son mari et qui ne tarderaient pas à prendre sa place, sa maison et son jardin. L’idée qu’une autre femme s’occuperait de ses roses, sa fierté et l’objet de ses soins quotidiens, la fit pleurer.
Elle se considérait toujours comme une très bonne ménagère et une jardinière convenable, mais surtout une excellente mère qui avait su transmettre à ses garçons les valeurs traditionnelles, estompées à l’époque moderne. Certes, la réussite n’était pas complète avec Vincent, l’aîné, qui vivait à Paris avec une femme beaucoup plus âgée que lui. Très jeune, il avait épousé une belle professeur d’anglais, contre la volonté de son père et malgré les protestations de sa mère. Elle ne lui avait pas donné d’enfants mais il élevait le fils de sa femme comme le sien. Heureusement, il y avait son petit Justin. Tous ses espoirs étaient placés en lui, qui allait sans rechigner au catéchisme, toujours obéissant et si respectueux. Pour lui, elle rêvait déjà d’un mariage à l’église, quand, coiffée d’un grand chapeau, elle amènerait son fils à l’autel, elle savourait d’avance les baptêmes, pendant lesquels elle et son mari seraient réunis encore une fois et pour toujours par des bouts de chou issus de leur chair et de leur sang.
Gérard, si elle lui disait ce qu’elle avait découvert, l’accuserait bien sûr de tous les maux de la terre, entre autres, d’une éducation trop stricte et trop religieuse ou du manque d’entente avec sa mère, la belle-mère d’Odile, qui aurait pu avoir une bonne influence sur ses petits-fils et surtout sur Justin, son préféré, ou encore, il lui reprocherait de ne pas avoir laissé Justin partir en vacances avec ses grands-parents quand celui-ci avait six ans et de trop l’accaparer, bien que ce ne fût pas du tout vrai : avant cette interminable romance avec cette garce de secrétaire Justin passait beaucoup de temps avec son père, en tout cas beaucoup plus que Vincent. Gérard cesserait de jouer le jeu, divorcerait, vendrait la maison et partirait avec sa secrétaire ou, au contraire, mettrait dehors sa femme et s’installerait avec sa nouvelle épouse dans la demeure conjugale. Et elle, que ferait-elle toute seule, à son âge ? Odile était presque sûre que Gérard restait avec elle uniquement pour préserver son fils chéri, qui lui ressemblait tellement. Gérard, le regardant, avait l’impression de se contempler dans la glace, tel qu’il avait été à ses vingt ans. Ainsi vouait-il à Justin une affection égale à celle qu’il avait pour sa propre personne, c’est-à-dire illimitée.
Le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Odile décrocha enfin. Une voix, suave et mielleuse, très polie, murmura dans le combiné :
– Je crois, Madame, que vous avez quelques petits soucis avec votre cadet. Pouvez-vous passer me voir pour que l’on en discute, je crois que je suis en mesure de vous aider.
– De quoi parlez-vous ?
– Vous le savez très bien, prenez un stylo et un bout de papier, et notez mon adresse. La voix charmeuse pénétrait directement dans le cœur, paralysait la volonté, entravait toutes les velléités d’opposition. Odile obéit, surprise elle-même de sa docilité envers cet inconnu.
– Je note, mais je suis certaine que c’est une arnaque, essaya-t-elle de protester.
– Je vous assure que je ne souhaite que vous aider, ne restez surtout pas toute seule à vous morfondre à propos de ce que vous avez vu et à vous mesurer à cette garce, la secrétaire de votre mari, qui veut le faire divorcer et prendre votre place.
– Comment savez-vous tout cela ?
– La télépathie est une des bases de notre métier. La première chose que l’on nous apprend est de détecter les gens qui ont besoin de nos services. D’ailleurs, même les offres d’emploi dans notre profession sont rédigées de façon à vérifier cette capacité. Voilà un exemple, pour vous distraire un peu : « Un poste de parapsychologue télépathe à pourvoir rapidement. Aux intéressés de ressentir où et quand ils doivent se présenter. » Venez me voir, je veux vraiment vous aider.
D’après la plaque sur la porte du cabinet, l’interlocuteur d’Odile se définissait comme un médecin non conventionnel, noophile et psychopâtre. Dès qu’elle sonna, la porte s’ouvrit sur un homme chauve, souriant et avenant, la quarantaine, qui l’invita à entrer et la fit s’asseoir devant son bureau encombré de livres et de statuettes étranges : décoration, outil de travail ? Il était rassurant comme une épaule amicale et son aura était chaleureuse et confortable comme un bain moussant.
Odile s’écroula sur la chaise et pleura.
– Ma situation est insoluble, prononça-t-elle entre deux sanglots.
– On vous a menti, très chère, proféra une voix rauque provenant d’un coin de la pièce, toute situation peut être résolue, mais les solutions sont parfois très désagréables.
Odile tourna la tête et vit une chouette, installée confortablement sur une étagère, qui la contemplait de ses yeux jaunes et ce regard était, il faut l’avouer, assez méprisant.
– C’est mon assistante, expliqua le mage à Odile, pétrifiée de stupeur, elle est de mauvaise humeur aujourd’hui, tant pis, je connais quelqu’un qui n’aura qu’une souris pour le dîner.
– Et moi, je connais quelqu’un qui se débrouillera tout seul avec ses potions, rétorqua la chouette, nullement confondue.
Odile se persuada qu’il s’agissait de ventriloquie et se calma un peu.
– Je n’ai pas compris en quoi consiste votre métier, avoua-t-elle.
– C’est pourtant facile, ma petite dame, pour quelqu’un avec un minimum d’instruction continua la chouette. « Noophile » signifie en grec « l’ami des esprits » et « psychopâtre » « le guide des âmes », c’est la profession qu’exerce mon ami.
– Arrête Athy, intervint le mage, et ne pense jamais à entrer à HEC.
– Pourquoi donc ?
– Voyons, tu seras recalée à la première épreuve.
– Je n’ai jamais envisagé de me présenter, de toute façon, avec mes plumes, je ne pourrais pas mettre un tailleur comme n’importe quelle commerciale qui se respecte, répondit la chouette et, soit pour se dégourdir, soit pour appuyer ses paroles, déploya ses ailes doublées d’un duvet blanc d’une douceur extrême. Mais puis-je savoir la raison d’une telle ségrégation à mon égard ?
– Tu rudoies les clients et le client est roi.
– Les rois sont souvent sots.
– Mais ils restent quand même roi. Tu peux insulter les clients, si cela te fait plaisir, tu peux leur vendre tes compétences et tes services, mais tu ne peux pas faire les deux à la fois, c’est la base du commerce.
Il se tourna vers Odile et continua :
– Elle s’appelle Athéna, Athy pour les intimes, et malgré le nom qu’elle porte, elle manque cruellement de sagesse. Ne faites pas attention à cet oiseau impoli. Je peux vous aider, bien sûr, mais il faut que vous me procuriez les cheveux ou les ongles de votre fils et du sang menstruel de votre future belle-fille.
– Du sang menstruel, mais c’est dégoûtant.
– On ne peut pas recourir à la magie et garder les mains propres, s’immisça Athy. Il faut considérer ça comme une analyse d’urine.
– Arrête de nous couper sinon je t’enferme dans ta cage.
– Qu’allez-vous en faire ? s’enquit Odile.
– Permettez-moi de vous épargner les détails, c’est le résultat qui vous importe.
– Mais je n’ai pas de future belle-fille.
– Choisissez-en une. Il y a bien une demoiselle qui soit amoureuse des longs cils recourbés de votre Justin. Vous m’apporterez tout ce que je vous demande et je vous dirai ce qu’il faut faire ensuite.
– Mais le sang… Comment faire ?
– Tampon ou serviette, comme vous voulez. Vous les congèlerez tout de suite après les av

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