Samuel ou la naissance d un père
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Samuel ou la naissance d'un père , livre ebook

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Description

Lucie et Paolo s’aiment passionnément et attendent leur premier enfant : un garçon, Samuel. Lucie décède malheureusement au cours de l’accouchement, mais l’enfant est sauvé. Paolo se retrouve seul avec un nouveau-né, qu’il juge responsable de la mort de sa bien-aimée. Il rejette l’enfant et ne veut plus jamais en entendre parler. Mais jusqu’où la haine va-t-elle emporter cet homme brisé et cet enfant innocent ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782383516590
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Préambule Le petit garçon
C’est l’histoire de Lucie et de Paolo.
Ils se sont toujours aimés, ces deux-là, et ce, depuis leur plus tendre enfance…
Ils se sont mariés il y a tout juste deux ans, et Lucie attend un bébé… Ils s’aiment passionnément…
Un bébé pour concrétiser leur amour !
Ce sera un petit garçon, Samuel.
La naissance du petit prince est attendue d’ici un mois…
C’est une grossesse à risque, Lucie présente une pré-éclampsie, une césarienne est prévue.
Mais voilà que la future maman éprouve les premières douleurs… quoi, déjà ?
Paolo fonce à l’hôpital, après avoir délicatement installé son épouse dans la voiture…
L’enfant va naître ! Le fruit de leur amour ! Un peu plus tôt que prévu, mais ce n’est pas très grave…
Ils arrivent à l’hôpital, mais rien ne se passe comme prévu…
La tension artérielle de Lucie monte de façon alarmante, elle fait un œdème pulmonaire, une hémorragie…
Les médecins ne peuvent rien pour elle, mais on peut sauver l’enfant.
Ce qui devait être une source de joie et de bonheur, devient, pour Paolo, son pire cauchemar.
La malheureuse Lucie décède, et le voilà seul avec le petit Samuel, petite chose minuscule, avec un visage tout rouge…
Paolo est anéanti par la perte de sa femme bien-aimée…
Comment va-t-il s’occuper d’un nouveau-né ?
Sa sœur, Christine, lui propose de prendre l’enfant, elle en a déjà deux, il sera aimé avec beaucoup de tendresse, comme s’il était le sien.
Le jeune papa accepte avec calme et sérénité.
Quand il est chez lui, tout lui rappelle Lucie…
Mon dieu, comme il l’aime !
Les mois passent, il ne s’intéresse pas à cet enfant, qui est, pour lui, responsable du décès de sa femme.
Il ne va pas le voir, il ne veut même pas en entendre parler…
Mais quand Samuel a six ans, sa sœur lui demande de s’occuper de son fils, son mari est muté en Angleterre, ils n’y arriveront pas avec trois enfants… Et puis, lui dit-elle, pleine de reproches, c’est son enfant à lui !
Il doit en prendre soin, c’est son rôle ! Il doit assumer le petit !
Dès lors, le voilà seul avec l’enfant, son enfant, seuls tous les deux… Ils ne se connaissent pas…
Paolo scrute le petit visage enfantin, c’est le portrait de sa maman… Seigneur pourquoi lui ressemble -t-il à ce point ?
Il n’éprouve aucun sentiment pour cet enfant, qui est pourtant le sien…
Il décide de le mettre en pension. Pendant les vacances, c’est sa grand-mère, la mère de Lucie, qui s’en occupera.
Il se débarrasse très vite de ce fils encombrant, il ne l’aimera jamais, il le sait.
Il est soulagé de l’amener dans cette pension, et de ne plus penser à lui.
Quel fardeau !
Et voilà comment un tout petit garçon de six ans se retrouve, un jour, pensionnaire dans cet endroit où il ne connaît personne.
Il se sent si petit, si seul, si abandonné… Il a compris que ce père ne l’aimait pas…
Il sait que sa maman est morte par sa faute, mais il ne comprend pas bien pourquoi.
Notre petit Samuel devra apprendre à grandir seul, sans parents,
Et à devenir un bon adulte.
Samuel ou la naissance d’un père
Le temps passe, doucement. Paolo est toujours seul, il vit dans le souvenir de Lucie, il n’arrive pas à l’oublier. La douleur est trop intense.
Un an que le petit Samuel est au pensionnat, il est triste, ce petit, malheureux. Heureusement Mamy le prend durant toutes les vacances. Il est bien avec elle. Elle est douce, câline, gaie. Le petit garçon se sent bien avec elle. Il sait qu’elle est la maman de Lucie, il y a des photos d’elle partout. Lucie sur un bateau, Lucie à la plage, Lucie dans un train, Lucie qui rit, qui éclate de bonheur !
Il la trouve belle, c’est elle sa maman. Il a mal, il a beaucoup de chagrin.
C’est à cause de lui qu’elle est morte, à cause de lui que son père ne veut même pas le connaître.
Mais comment l’a-t-il tuée ? Pourquoi ? À certains moments, le petit a le vertige. Il voit une photo de sa maman avec un très gros ventre, c’est lui qui était là, bien vivant dans ce ventre.
Sur cette photo, sa maman semble lui sourire, elle le regarde, elle est si belle. Samuel pleure, il martèle son visage de coups de poing… c’est sa faute ! Sa faute à lui ! S’il n’était pas né, s’il était resté dans le ventre de sa maman, peut-être vivrait-elle encore !
Il y a aussi des photos de ses parents. Ils se regardent, du bonheur plein les yeux. Samuel, du bout des doigts, touche les photos, un peu peureusement, au début. Puis il s’enhardit, en prend carrément une, une seule qui représente sa maman mangeant une glace. Furtivement, il glisse la photo dans sa poche, de cette façon, il aura toujours sa maman près de lui. Il pourra lui parler, lui expliquer qu’il l’aime, qu’il n’a pas fait exprès de la tuer.
Il n’a que sept ans, il voudrait bien savoir, poser des questions, mais à qui ?
Mamy a l’air triste quand elle regarde les photos. D’ailleurs, elle lui a déjà dit qu’on en parlerait plus tard, bien plus tard, qu’il était trop petit pour comprendre.
Mamy est si gentille avec lui, elle l’emmène manger des glaces, donner du pain aux canards. À environ un kilomètre de la maison, il y a un lac avec des cygnes magnifiques. Samuel les aime beaucoup. IL aime aussi beaucoup le vieux chien Charly qui a au moins le double de son âge. Il l’a toujours connu. Ils jouent souvent ensemble, ils courent tous les deux.
Mamy fait aussi souvent des gâteaux et de la confiture. La maison embaume le délicieux parfum de pâtisserie.
Samuel voudrait rester ici, dans cette grande maison, avec Mamy. Il a une très grande chambre pour lui tout seul. Ça sent bon la campagne.
Il y a une école au village, il aimerait bien y aller car il déteste le pensionnat. Mais il sait qu’il ne peut pas, car c’est son père qui l’a décidé.
Pourquoi ne peut-il pas vivre avec Mamy, rentrer tous les jours chez elle ?
Il aime tant cette maison, il en connaît tous les coins et recoins. De temps en temps, il y a de la visite. Il entend la voiture et se précipite à la fenêtre, le cœur battant. Qui cela peut-il être ? Une amie de Mamy, ou une tante. Secrètement, il aimerait bien que ce soit son père. Mais non, il ne risque pas de venir… d’ailleurs pour quoi faire ?
Mamy est la maman de Lucie, pas celle de son père. Il n’a aucune raison de venir. Le petit a fini d’espérer, un an qu’il vit là durant les vacances sans jamais avoir aperçu son père. Il n’a aucun sentiment à son égard puisqu’il ne le connaît pas. Peut-être quand il sera plus grand… on ne sait jamais !
Un après-midi, alors qu’il dessine, Mamy rentre dans la pièce, il voit bien qu’elle a les yeux rouges, elle le prend dans ses bras et le serre bien fort contre elle. Elle lui dit qu’elle l’aime fort, qu’elle a juste un peu de chagrin, que ça va passer.
Il lui demande pourquoi elle a pleuré mais elle lui répond « Je t’expliquerai plus tard. »
Toujours les mêmes réponses, plus tard, plus tard ! Quand il sera grand. Mais à quel âge est-on grand ? À huit ans, dix ans ? Encore plus tard ? Il voudrait tant savoir.
Mais tant qu’il est trop petit pour comprendre, il dessinera, et s’amusera avec Charly.
Ah chouette ! Aujourd’hui, Mamy lui a promis de lui acheter une balançoire ! Comme il est heureux ! Il pourra s’y installer, il pourra se balancer tellement fort que ses pieds toucheront le ciel !
Deux hommes arrivent et montent la balançoire. Il y en a deux. Pourquoi deux ? Se demande Samuel, alors qu’il est tout seul.
Les hommes ont fini de l’installer et s’en vont. Mamy est ravie.
— Viens mon chéri, je vais te pousser, mais pas trop fort, il ne faut pas que tu tombes
Il s’assied, Mamy le pousse. Quelle sensation délicieuse ! Que c’est agréable !
Mamy rentre dans la maison, elle a toujours quelque chose à faire et le petit continue à se balancer. Il adore, il est heureux.
C’est ça le bonheur ? Ça y ressemble en tout cas.
« Merci Mamy », hurle-t-il. « C’est super ». Il entend son rire musical venant de l’intérieur de la cuisine. Elle est si gentille envers lui. Ils s’aiment ces deux-là.
Il a bien remarqué qu’elle le regardait souvent avec beaucoup d’attention comme si elle cherchait quelque chose sur son visage. Mais il n’a pas osé poser de questions.
Il ne pense qu’au bonheur présent, il évite de penser à la pension. Le temps passe vite, c’est pour bientôt, il sait que Mamy l’y emmènera, elle le déposera là-bas, avec un peu d’argent de poche pour acheter quelques friandises. Elle lui écrira de belles lettres et il s’appliquera à bien y répondre.
Encore quelques jours, environ une semaine, et il devra quitter Mamy pour l’année scolaire qui va débuter.
Pendant ce temps…
Paolo travaille beaucoup, beaucoup trop, des heures durant, et, le soir, il continue à travailler chez lui. Le temps passe plus vite de cette façon. Il est comptable, il aime ce qu’il fait, heureusement, ça lui évite de penser. D’ailleurs, il ne pense à rien, juste à son travail, et, le soir, au moment de se mettre au lit, l’image de Lucie vient le tourmenter. Elle n’avait que vingt-six ans, elle en aurait trente-trois à présent.
Comme le temps file !
Elle s’occuperait de leurs enfants, ils en auraient sûrement eu un deuxième.
Brusquement, il a le visage de son fils devant lui. Il essaie à tout prix de la chasser de son esprit, mais l’image est bien là, à le narguer. Il voit ce visage qui ressemble tant à celui de Lucie !
L’oublier, vite, oublier ce visage d’enfant !
...

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