Secrets
55 pages
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Secrets , livre ebook

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Description

New York City.



Elles sont 4. Agricultrice, coach de vie, baby-sitter, blogueuse : elles aiment la Vie. Elles partagent des secrets. Elles dansent, rient, s’amusent avec Superman sur un char à Thanksgiving. Pourtant, elles ne se connaissent pas...



SECRETS



Une invitation aux Voyages. De l’Ile de Manhattan à celle de La Réunion, de Québec au Grand Quart Nord Est de la France : des Voies, des Destins. Une humanité tout entière se redessine.



Un pari de taille également pour ces femmes, ces hommes et ces enfants : s’attaquer à la construction du nouveau Monde.



Une fresque familiale à la manière des Rougon-Macquart. Une histoire de familles liées génétiquement par le biais d’un secret remontant à l’époque de la révocation de l'Édit de Nantes. Un récit dans lequel le lecteur se prend au jeu et se retrouve immergé dans les secrets de famille et leurs conséquences sur les générations futures. Une écriture fluide et travaillée qui permet par ailleurs une immersion totale aussi intense que profonde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414605491
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Email : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-60549-1

© Edilivre, 2023
Exergue
« Seul », c’est noir, c’est froid, c’est un tunnel, un gouffre. « Seul », c’est vif, c’est brûlant, c’est jaune et rouge, c’est une force multipliée. « Seul », c’est stupide, ça manque d’herbes, de cheveux, de racines, c’est bête comme un œuf dans un pré. « Seul », c’est le moyen de vivre toutes ses vies. « Seul », c’est tourner le dos à la vie, à la chaleur, à la passion de vivre.
Andrée CHEDID. Le Survivant (1963)
New York, novembre 2019, Des Femmes
Un doigt ganté de cuir noir pianote sur un Android pendant que juste à côté, sur la grande Avenue, peu vêtus, mais enveloppés de foulards, de plumes, de perruques jaunes, noires, de combinaisons bleues, rouges, blanches, et armés de flingues à la ceinture, des agents 007, des personnages Marvel, des Supermans, des Batmans s’agitent sur un char. Une musique entêtante rythme leurs danses, leurs sauts de joie et de bonheur. Chaque héros tient dans ses bras une femme, un homme et même un enfant.
Autour de ces scènes follement déroutantes, presque des fresques romanesques burlesques, se dressent de hauts buildings, des bâtiments gris, des murailles géantes percées de petits carrés et de rectangles noirs. Devant ces immenses bâtisses, de grandes formes colorées, de gros ballons remplis de gaz flottent légèrement au gré du défilé. Voilà bien New York et le célèbre défilé de chez Macy’s. Thanksgiving est dans la rue !
La grande parade avec ses chars et ses danseurs immenses aériens gonflables : musiciens et géants déambulent et défilent dans les larges avenues new-yorkaises.
Un certain regard léger et coloré pour quelques heures, une énergie festive au milieu d’univers psychédéliques. Des sons, les sons de l’enfance résonnent entre les murs. Énormément de monde, une fusion où les barrières ont sauté. Les couleurs vives sont reines et les sons rois.
Volent, sautent, retombent, des bons hommes gonflés s’agitent dans le ciel bleu gris.
Charlie Brown aussi haut qu’un immeuble de cinq étages, flotte et tournoie à côté de son ami Bart Simpsons aussi léger qu’une mousse au houblon du samedi soir… La chanson américaine de Bob l’Éponge rythme les balancements des badauds. Oncle Sam hoche et la grosse étoile jaune de Macy se dandine. Des figurines populaires planent dans les rues de Manhattan. Des centaines de milliers d’adolescents de tout le pays et cinquante millions de spectateurs sont venus s’embraser. Y participer avant de mourir est le rêve de nombreux Américains. Un doux rêve dingue ?
Sur cette avenue multicolore tapissée d’un épais voile de confettis, des femmes déguisées descendent en dansant de ce char, alors à l’arrêt, puisque arrivé en fin de parcours.
Elles semblent soulagées d’ôter le masque carnavalesque qui recouvre leur visage. L’une d’elles s’écrie en regardant ses acolytes amusées et heureuses :
— Laquelle parmi nous aurait pu envisager ne serait-ce qu’un instant cette scène, à cet endroit ? Une telle rencontre et de tels évènements ! Alors même qu’hier nous ne nous étions jamais rencontrées !
Lorsque le destin se joue des frontières : des hommes et des femmes se trouvent rassemblés en un seul et même lieu…
Île de La Réunion, juillet 2018, Nélita Chance
— Non, non, noooon ! En colère, Nélita Chance sort de la douche en colère.
Elle a glissé et sa chevelure trempée n’est pas épargnée. Une marque de son appartenance créole, sa chevelure noire et raide fait aussi d’elle, une très belle jeune femme. Nélita, malicieuse, aux yeux brillants, vifs et en amande est fière de son île magnifique, du volcan actif, de la nature protégée. Beaucoup de nationalités y vivent ensemble depuis longtemps, la cuisine y est très diversifiée, continentale, indienne, chinoise. Mais pour se faire respecter à son travail, elle doit paraître comme eux…
Nélita, au visage lisse, solaire, ovale et mat, respire la joie de vivre, c’est une jolie personne de son temps, très humaine, elle accorde une importance raisonnable et pratique à la communication par les réseaux sociaux. Elle poste souvent sur son compte Instagram des belles photos de son île. L’île de La Réunion.
Des toits rouges inscrits au milieu d’une brume, des maisons qui semblent percer l’humidité et nous voilà au milieu des demeures colorées en bleu que l’humidité a revêtu d’une clarté éblouissante. Le paysage est bouleversant, composé de ces maisons au milieu d’écrins de verdure composés de palmiers d’où pointent par-ci par-là des feuillus. Et on aperçoit aussi des carrés d’agglos, faux-semblant de maisons. Des demeures au toit plat, comme on en voit dans les paysages méridionaux de la métropole, perçues ainsi par les continentaux, mais des demeures souvent, faites de tôles qui servent de couverture à ces abris de béton à humains. De bonnes odeurs s’en dégagent, des odeurs d’épices, des odeurs de ragoûts… Souvent une petite chèvre se promène sur le terrain. Nous sommes dans l’un des trois cirques, ces caldéras qui défient les sens par l’ampleur des reliefs abrupts créés souvent par la nature. Cela offre la possibilité de sublimes photographies.
Nélita s’occupe des enfants Montout. Elle n’est pas du genre à se rendre aux fêtes universitaires ou d’adolescents, à boire des shooters au bord de la piscine ni à faire les boutiques. Bien sûr, habiter sur cette île rend difficiles ces occupations-là, mais c’est aussi par choix. Nélita aime plutôt les enfants, la mer, les gens.
Le couple Montout, Françoise et Michel, est fonctionnaire et militaire depuis toujours, semble-t-il. Tellement ils ont cela dans la peau, tellement l’uniforme forme un tout avec leur physique ; un corps musclé et ferme pour chacun des deux parents. Une peau très blanche, une peau de blonds, qui ressort encore plus pâle avec la couleur kaki de leurs tenues de combat ou d’entraînement. Mais d’aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps, les familles, les amis ont l’impression de les avoir toujours connus collés l’un à l’autre. Leurs silhouettes toutes jeunettes, jaunies dans le contre-jour d’un coucher de soleil, se tiennent par la main. Pour des aventures d’enfants ensemble. Mais des aventures cruelles évidemment…
Ces deux-là avaient passé leur enfance ensemble. Chez les scouts de France. Ce qui était rare aussi pour une fille à l’époque, mais possible car le père de Françoise y était instructeur. Sa mère à elle, bénévole à l’Église, jouait chaque dimanche à l’harmonium des morceaux de musique choisis par le prêtre. Michel lui, avait des parents commerçants qui rêvaient d’un garçon sauveur de la patrie en toutes circonstances et médaillé. Son père n’avait pas pu faire ne serait-ce que son service militaire. Il avait quelques soucis d’ordre psychologique… Il était schizophrène, une maladie décelée, très tard, dans sa vie, mais décelée.
À Nantes, où ils étaient nés et avaient vécu jusqu’à leurs premières années d’adultes, il leur restait des scènes d’enfance atroces. Ils tiraient au lance-pierre sur des oiseaux, des lapins. Au plus près de la nature, ce couple alors enfant jouissait de ses petits habitants dans le seul but de les exterminer. Ils étaient déjà avec la mort, se souvenaient de leur passion à tuer. Et d’aussi loin qu’ils se souvenaient, ils tuaient les petites bêtes pour le plaisir.
Une fois même, ils avaient échangé une médaille du travail du père de Françoise contre une visite très particulière dans le poulailler de leur copain de classe. Ils suppliaient leur ami Pierre chaque jour, jusqu’à ce qu’il craque. Ce que Pierre ne savait pas c’est que ces deux fourbes ne rêvaient que d’une chose… À peine arrivés dans le poulailler, ils se mirent à courir après les poules, dès qu’une était attrapée, l’un la saisissait et l’autre lui tordait le cou. Sans hésitation. Sans peur. Sans crainte. On ne voyait plus de fragilité, pas de genre, fille ou garçon, la violence l’emportait sur toutes leurs autres qualités. Des plumes volaient de partout, des cris de poules retentissaient, de la poussière volait… Une scène désastreuse et effrayante ; des petits enfants tout à fait habités par la contradiction fondamentale : la candeur de leur physique enfantin contre la froideur de criminels en puissance. Une vraie scène de film avec au premier plan des cadavres de poules inertes sur le sol. De cet assaut, il ne restait plus une âme de poule qui vive, ni de coq d’ailleurs. En plus ils étaient partis avec des œufs. Michel avait ôté son polo pour en faire un baluchon. Et il jetait ensuite tous les œufs sur le mur de la maison de son ami. Enfin « ami », un mot qui sonnait faux. Mais dans la tête de Michel et Françoise le mot « ami » n’a pas la même signification que nous pouvons lui donner naturellement entre nous. On n’avait jamais vu ça !
Des petites terreurs qui laissaient exprimer leur cruauté et leur perversité dès qu’ils le pouvaient pour détruire.
Mais d’où pouvait venir toute cette violence ?
Une seule chose divisait ce couple devenu adulte. Bien qu’ils étaient de religion chrétienne ; Françoise était catholique et Michel protestant.
Bien des années plus tard et malgré leur souhait de rester sur Nantes, ils devaient choisir une nouvelle base d’affectation française au-delà des mers. Changer de mode de vie leur paraissait insurmontable, rigides ils étaient jusqu’à refuser le changement, de peur de ne pas arriver à s’adapter. Mais dans l’armée où ils s’étaient très vite engagés, ils s’étaient aussi très vite épanouis.
De plus, dans les îles comme à la Réunion, les familles militaires ne sont pas forcément casernées, mais habitent dans des maisons individuelles.
Les membres de la famille Montout peuvent donc vivre à leur manière, gér

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