Amblystome 4 : De dieux et de monstres
328 pages
Français

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Amblystome 4 : De dieux et de monstres , livre ebook

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Description

L’heure est venue de faire tomber les masques et de révéler ce qui a renversé le monde un siècle auparavant.
Après la chute de la civilisation, dans un monde dévasté et dépeuplé, les grandes étendues du continent nord-américain recèlent encore leur lot de menaces et de bouleversements.
Sur le continent, Flora et ses alliés migrent vers l’ouest pour enfin découvrir le berceau de l’Événement et faire des rencontres déterminantes. Dans le faubourg, Minéra est désormais une figure primordiale de la communauté et plusieurs cherchent à s’approprier ses services de gré ou de force. La révolution contre Uthmer devient inévitable.
Mais les allégeances sont volages et tous les coups sont permis. Jusqu’où peut aller le pouvoir de l’Ambly­stome ?
Après avoir bifurqué devant plusieurs rues impraticables et au terme de l’escalade d’un passage suspendu effondré, elle découvrit un édifice carré sur lequel elle lut: «Bibliothèque du Millénaire». Un sourire fendit son visage couvert de poussière. Son instinct savait toujours la guider. (...)
À pas feutrés, Flora parcourut le rez-de-chaussée et s’engagea dans un grand escalier qui permettait d’accéder aux quatre étages. Une partie manquait et, d’un élan, elle sauta de l’autre côté avant de continuer son ascension. Dans une bibliothèque, elle dénicherait sans doute des documents anciens.
L’enthousiasme enhardit sa cadence.
En haut des marches, elle fut cependant déçue.
Un large panneau à demi effacé indiquait: «Centre de consultation de documents électroniques ». Pas d’étagères, pas de rangées de livres, pas d’allées remplies de documents. Que des tables. En les examinant, Flora nota qu’elles étaient toutes équipées d’écrans vides, de quelques boutons et de sortes de cache-oreilles. Voilà comment les gens lisaient autrefois. Sans papier, de façon virtuelle.
Désormais, rien de tout cela ne fonctionnait.
Les humains de cette époque s’étaient bâti un monde évolué, dominé par une technologie extrêmement avancée, qui ne résistait malheureusement pas à la détérioration par les éléments et n’avait, de ce fait, aucune pérennité.
Exaspérée, Flora donna un violent coup de pied à une des tables, qui bascula et se rompit avec le bruit cristallin du verre éclaté. Bande d’idiots prétentieux. Pourquoi n’avaient-ils pas pensé laisser quelque chose ? Comment avaient-ils pu être assez arrogants pour croire que leur monde était infaillible ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2016
Nombre de lectures 24
EAN13 9782764431351
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur chez Québec Amérique
Amblystome, Tome 3 – Sabliers et engrenages , Tous Continents, 2015.
Amblystome, Tome 2 – Au-delà des murs , Tous Continents, 2014.
Amblystome, Tome 1 – La Terre agonisante , Tous Continents, 2014.





Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Eve Patenaude et Élyse-Andrée Héroux
En couverture : © Patricia Watwood : Fallen Angel, 2012, huile sur toile
de lin, 30 x 30 pouces.
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Fontaine, M. V.
Amblystome (Tous continents) Sommaire : t. 4. De dieux et de monstres.
ISBN 978-2-7644-2971-6 (vol. 4) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3134-4 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3135-1 (ePub)
I. Fontaine, M. V. De dieux et de monstres. II. Titre. III. Titre : De dieux et de monstres. IV. Collection : Tous continents.
PS8611.O567A61 2014 C843’.6 C2013-942237-4 PS9611.O567A61 2014
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d’être des hommes.
Jean Rostand
Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur.
Winston Churchill


L’origine du prochain monde
14 mars 2052
Thomas Kerwick tapota le Tractus greffé à sa paume pour mettre fin à la conversation. Il poussa un long soupir. Un sentiment étrange l’envahit, à mi-chemin entre l’angoisse et l’euphorie. Il n’arrivait pas à se fixer. Cet entretien venait de déterminer son avenir malgré lui.
Était-il heureux ?
Quelques mois auparavant, il avait décidé de poser sa candidature pour faire partie du groupe qui gravirait les Rocheuses afin d’explorer la fameuse voûte mise au jour par la fonte du glacier Athabasca. Son père avait planché près de vingt ans sur cette découverte ; ainsi, la voûte représentait pour Tom un endroit presque familier. Était-ce le goût d’aller au-delà du travail de son père et d’honorer ses recherches qui l’avait poussé à postuler ?
D’ailleurs, il se demandait si son paternel avait influencé d’une quelconque façon le comité de scientifiques chargé du choix des candidats. Il doutait de le savoir un jour. Son père avait toujours tellement voulu l’inclure dans ce projet. Thomas sourit. Le docteur Theodore Kerwick serait très fier en apprenant la nomination de son fils.
Néanmoins, Tom décida de garder le secret un moment et de savourer la tranquillité de son heure de lunch avant de retourner au département d’astrobiologie ; un tourbillon d’effervescence et d’émotion suivrait le dévoilement de la nouvelle. Il jeta un œil à son poignet qu’enserrait la montre vintage de son grand-père. Il lui restait encore une quarantaine de minutes avant la rencontre prévue avec son directeur de mémoire. Thomas décida de prendre ce temps pour annoncer la primeur à Laurie. À cette heure, elle devait travailler au petit café, pas très loin à l’est.
Thomas se leva d’un bloc et, d’un pas hardi, quitta le campus de l’Université McGill. Dans les grands arbres le long de l’allée centrale, les oiseaux gazouillaient, voletant de branche en branche. Le printemps se pointait en avance encore cette année.
Au bout d’une centaine de mètres de marche dans la rue Sherbrooke, Thomas retira sa veste ; il faisait affreusement chaud pour la mi-mars. Depuis qu’il avait débarqué à Montréal pour ses études de maîtrise, il avait l’impression que la température ne redescendait que rarement ; les hivers n’apportaient que très peu de neige et, déjà à cette période de l’année, il n’était pas exceptionnel que le mercure avoisine les vingt-cinq degrés.
Son Tractus ouvrit un écran devant lui pour lui proposer un autre chemin, mais il l’éteignit, préférant une rue piétonnière plus au sud. Il se mêla à la foule qui profitait du soleil généreux.
Les terrasses étaient déjà bondées, fleurant bon les grillades et résonnant de tintements de verres, d’éclats de voix et de rires. Thomas sourit devant ces scènes d’oisiveté : malgré sa nouvelle du matin, la vie continuait, égale à elle-même.
À un moment, une silhouette de femme voluptueuse s’avança vers lui et lui débita :
— Essayez le savon Magnet ! Il vous rendra irrésistible !
Il la chassa d’un geste agacé et la vision se dirigea vers un autre client potentiel. Ces publicités holographiques ambulantes diffusées par de minuscules nacelles volantes l’exaspéraient. Elles avaient le don d’entrer dans votre bulle sans crier gare pour vous déclamer des âneries à propos de produits superflus.
Durant le trajet, Thomas se dégonfla un peu. Comment réagirait Laurie ? Ce projet le conduirait à voyager beaucoup et il devrait la quitter des mois entiers. Ce serait une période difficile à traverser pour leur couple. Il avait déjà mis fin à une relation précédente parce que la distance lui causait trop de chagrin et de remous. Et voilà maintenant, ironie du sort, que c’était lui qui devrait convaincre sa copine de le laisser s’éloigner.
Au coin d’une rue, il fut tiré de ses pensées par une vieille bagnole bi-énergétique bruyante, que les piétons observèrent avec mépris. La raison pour laquelle certaines gens persistaient à utiliser des véhicules qui consommaient de l’essence le dépassait. Le moteur à osmose coûtait cher, mais au moins il n’impliquait aucune dépense en carburant. De toute façon, Thomas préférait le transport en commun : depuis qu’on avait implanté les tramways électriques dans la ville, le service s’avérait d’une efficacité inégalée.
Lorsqu’il atteignit le Café des Arts, dans le quartier des spectacles, il s’arrêta un instant devant la vitrine et fixa l’activité à l’intérieur. Il s’agissait d’un commerce traditionnel où on pouvait encore présenter notre commande à un être humain et non à un automate. Derrière le comptoir, maniant une grande machine à expresso cuivrée, Laurie préparait les boissons demandées par les clients – des vieux nostalgiques et des jeunes branchés – avec le sourire.
Ses toiles colorées agrémentaient les murs du bistro, le propriétaire lui ayant permis d’y tenir son vernissage et de vendre ses œuvres. Les peintures rendaient l’atmosphère chaleureuse, figée dans le temps et délicieusement anachronique si on comparait avec les tableaux électroniques affichés partout en permanence. Sur des étagères, on avait même posé des livres reliés, alors qu’on n’en fabriquait plus depuis au moins vingt-cinq ans.
Thomas, lui, consommait autant de matériel technologique que les gens de sa génération. Malgré tout, il trouvait un certain charme à ces objets désuets. Appareils photo, disques compacts, télévisions, jeux de société, fauteuils recouverts de tissus naturels, tables en bois ; tout cela renfermait un cachet authentique. Avant qu’il ne se décide, la porte coulissa et l’invita à entrer.
— Bienvenue, monsieur Kerwick, dit la voix de l’ordinateur domotique.
« C’est fichu pour l’effet de surprise ! » songea-t-il en franchissant le seuil.
Laurie tourna la tête et lui adressa un sourire éclatant.
— Que me vaut l’honneur ? s’exclama-t-elle, ravie de sa visite impromptue.
Contrit, il coinça une de ses boucles claires derrière son oreille et se racla la gorge.
— J’ai une grande nouvelle à t’annoncer…

20 avril 2052
Dans le siège du passager, Laurie était demeurée silencieuse une partie de la route depuis l’aéroport.
— Pourquoi ne m’as-tu pas avertie que ton ex ferait partie de l’expédition ?
— Puisque je te dis que ce n’est pas grave.
— Je veux bien te croire, mais que tu m’aies caché ça… Il a fallu que je tombe sur l’article qui énumérait les noms des six candidats pour l’apprendre !
— L’article est sorti hier ! Et je ne le sais que depuis deux ou trois jours ! Ça m’était ressorti de la tête, voilà tout ! De toute façon, nos rapports seront strictement professionnels. Nous allons être bombardés de cours, de formations, d’entraînements et d’une tonne d’occupations durant presque un an ; nous aurons autre chose à faire que penser à nos vieilles histoires ! Avec tout ça, je ne risque pas vraiment de la côtoyer d’ici à l’ascension.
Laurie soupira et tourna le visage vers la fenêtre, à travers laquelle la ville de Vancouver défilait.
— J’ai fait ma vie avec toi, lui assura Thomas. Je ne vois pas pourquoi tu te poses tant de questions !
— Cette fille t’a poussé au bord de la dépression… Il ne s’agit pas de n’importe qui !
— N’exagère pas ! C’était une peine d’amour d’adolescent. Tout le monde en a eu une, ça n’a rien d’exceptionnel. Je ne vais quand même pas arrêter de vivre pour ça !
— Et que lui diras-tu quand tu la reverras ?
— « Salut, ça fait longtemps. »
La jeune femme leva ses yeux sombres au ciel.
— Ne fais pas l’idiot.
— Il y a plus d’un an que nous vivons ensemble, toi et moi, nous avons deux chats, plein de pr

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