Arcadia

Estelle Loveli

Description

Le bien, le mal.

Quelle hypocrisie de la part des marcheurs du soleil de vouloir baigner sans cesse dans la lumière. Dans un futur lointain, bercé par les vestiges des Hommes du passé, s’affrontent deux clans si proches que tout oppose :

Les Naeshim, gardiens défenseurs de la nature et de leurs traditions, siégeant dans la dimension de Sheôl, font régner l’ordre et l’Équilibre au sein des mondes.

Les humains jadis ravagèrent la Terre de leur égoïsme, leurs technologies et leur soif de pouvoir. Dans une intention protectrice, les soldats de Sheôl durent intervenir pour mettre un terme à cette mascarade.

Arcadia, mercenaire marginal au caractère bien trempé, est envoyé contre son gré en mission sur Terre, pour mettre définitivement un terme au conflit d’intérêts, se faisant passer pour l’un d’entre eux afin de récupérer une relique volée.

Sujets

• Mythical Creatures
• Dragons
• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Imaginaire
• Gay
• Fiction
• Fantasy
• Littérature

Informations

• Publié par: evasion-editions
• Date de parution: 13 avril 2023
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782493499592
• Langue: Français

Extrait

Estelle Loveli
 

 
 
 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
 
Illustration de couverture réalisée par ©Coline Clerbois Couverture et mise en page réalisées par
©Elodie Belfanti-G - ©EBG créations
Correction et relecture par @Naïs Piet
 
 
Édité par : Évasion Éditions
ISBN : 978-2-493499-59-2
©Évasion Éditions
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
Avertissement
 
 
Cette œuvre peut comporter des scènes violentes, érotiques avec un langage cru, incluant des agressions sexuelles et/ou physiques, susceptibles de choquer. Elle vise un public averti et ne convient pas aux mineurs.
L’auteure décline toute responsabilité dans le cas où cette histoire serait lue par un public trop jeune.
Conservez vos livres hors de portée des jeunes lecteurs.
 
Introduction à la nuit
 
Amis voyageurs nocturnes, bienvenue dans l’antre des Naeshim.
Imaginez un monde futuriste mélangeant vestiges du passé, traditionalisme et post-apocalyptique. Dans cette histoire, vous allez vous plonger dans les (més) aventures d’un vilain mercenaire un peu casse-pieds mais assez charismatique (pour ne pas dire trop sexy !), oui tout à fait ! Les humains que vous croiserez dans cet humble récit seront les arrière-arrière-petits-enfants des enfants de… vos enfants. Façon de parler.
Vous entrerez dans un monde où toute la technologie omniprésente et l’égocentrisme ont été renversés par la guerre contre les gardiens Naeshim.
Un retour aux sources, édité, fantasmé. Préparez vos mouchoirs (allez savoir à quoi ils vont servir…) et laissez-vous dès-lors bercer par ce brin de folie dont je vous fais part…
Premier pas dans la nuit
 
Le crépuscule s’écrasa comme une avalanche de terreur. Le silence percé par les bruits des talons de cette jeune femme, poursuivie dans l’obscurité par un assaillant bien trop rapide. Elle laissa tomber son sac en toile dans sa course, se cogna contre une barrière et s’érafla le poignet. Tandis que la pauvre tenait ce dernier fermement, gémissant, elle leva le nez vers la Dame Blanche qui trônait fièrement dans le ciel telle une reine.
Prête à la regarder se faire exécuter.
La jeune femme tourna la tête, à la recherche du monstre qui s’en prenait aux villageois depuis quelques semaines. Elle se remit à courir dans un dernier espoir, le cœur battant. Son souffle commençait à manquer.
Prise d’halètements.
Terrorisée, elle suffoquait.
Chaque pas de course la destinait vers l’Enfer.
Une pente glissante.
Le chemin de terre désert qui sillonnait la forêt était bercé par les rayons lunaires d’un ciel dégagé. Les feuilles des arbres frétillaient au même rythme que la respiration saccadée de la pauvre fille. Ses longs cheveux bruns se balançaient en laissant sur son passage une agréable odeur de pin.
Elle choisit de bifurquer hors des sentiers, espérant trouver un endroit où se cacher. Sa veste se prit dans les branches d’un buisson, ce dernier n’ayant pas eu le temps d’être évité. Sous le choc, elle se débâtit avec le végétal qui déchira le tissu et l’obligea à l’abandonner sur place. Elle trouva refuge à bout de souffle dans les ombres d’un grand arbre surplombant une petite clairière. Accroupie, en sueur et le cœur palpitant dans sa poitrine, ses gémissements restaient perceptibles. Persuadée d’être suivie par quelque chose d’inhumain, elle plaça ses mains sur la bouche pour camoufler le son de sa peur.
Plus rien. Pas l’once d’un bruit. S’en était-il allé pour de bon ? Avait-il perdu la trace de sa victime apeurée et fatiguée ? Les cheveux devant le visage, la poitrine montant et descendant dans un rythme rapide et frémissant, elle se pencha pour guetter les environs. Elle ne l’entendait plus, ne ressentait plus sa pesante présence.
Quand soudain, quelqu’un l’attrapa par-derrière avec une férocité sans pareille. Elle voulut crier lorsque son attaquant lui sauta à la gorge pour l’empêcher de bouger.
Elle ne le put.
Tétanisée.
Elle perdit ses moyens, un torrent de malheur s’abattit définitivement sur la pauvre victime. L’agresseur dissimulé dans l’obscurité était parvenu à la pister telle une bête sans qu’elle ne l’entende arriver. C’était comme s’il avait joué avec sa proie depuis le début, ne lui laissant aucune échappatoire.
Il lui offrit un sourire mutin, avant de laisser planer un silence encore plus morbide dans la clairière. À présent qu’il l’avait traquée comme un petit gibier, il lui trancha la gorge, laissant une entaille profonde. Le sang gicla contre un tronc d’arbre.
À croire que toute cette mascarade n’était qu’un simple jeu mortel à ses yeux, car le corps inerte resta par terre et ne fut pas dévoré. Il ne prit même pas la peine de le cacher, admirant son œuvre avec une pointe de sadisme. Le tueur savait qu’on le retrouverait et qu’on aurait encore plus peur de lui, telle une légende urbaine devenue réelle. Il se retira de la scène de crime sans laisser de trace, malin.
Et le calme reprit sa place entre les chants des criquets.
 
Chapitre 1
 
Sheôl, Arrondissement d’Hevën, en soirée.
L’ambiance touchait à son comble comme à l’accoutumée au sein de la taverne perdue au beau milieu de la forêt. Situé à l’intérieur d’un énorme arbre à l’écorce sombre, seuls les aventuriers les plus aguerris et les habitués de l’établissement connaissaient son emplacement exact. La porte en bois claquait régulièrement, tout en faisant tinter ses maudites clochettes suspendues à la poignée interne. Signe que les allées et venues ne se faisaient pas rares à l’intérieur de cet endroit mystique à l’odeur de bière et d’encens.
Ce fut d’un revers de la main qu’Arcadia porta sa chope à ses lèvres, tout en gardant un œil sur l’animation de la salle. La grande pièce était bercée par de multiples bougies accrochées un peu partout. La tenancière avait sans doute des goûts spéciaux en matière de décoration puisqu’elle se plaisait depuis toujours à orner ses murs de peintures étranges et de grigris peu rassurants.
Enfin, cela n’arrêtait pas les voyageurs assoiffés, loin de là. Arcadia non plus ne semblait pas impressionné par cette ambiance très particulière. C’était pour lui une routine et il ne se rappelait même plus le nombre de fois où il avait mis les pieds dans cet endroit. Il avait d’ailleurs oublié le temps où il était un fervent soldat servant les idéaux de son peuple. Depuis quelques années, le Naeshim préférait rester reclus à s’approprier les délices de la nuit sans jamais rendre de comptes à qui que ce soit, hormis la divine Mère Lune, bien entendu.
Assis dans un coin à tirer sur un narguilé tout en dégustant son nectar au houblon, le mâle aux allures délinquantes arborait une tenue sombre, un ensemble en cuir de voyage. Une immense prestance émanait de sa vieille existence.
La totalité de sa peau était couverte à l’exception de son visage. Sa combinaison comprenait quelques spécificités comme de discrètes plumes au niveau des épaules, des bijoux et des accessoires à la ceinture mais également le manche tressé de son fouet.
Arcadia possédait une peau de porcelaine, des yeux aux couleurs de la lune, baignant dans un fond noir que tous les Naeshim recevaient en cadeau. Les pointes de ses crocs acérés demeuraient bien souvent dissimulées sous ses fines lèvres rosées. Il avait pour habitude d’y glisser la langue entre chaque gorgée, comme pour vérifier que ses canines n’étaient pas perdues. Sa chevelure de jais était longue et tressée tandis que les côtés avaient été rasés, laissant à la vue de tous les petites pointes de ses oreilles ornées de piercings.
Les guerriers Naeshim avaient la sale – mais vraie – réputation d’être sans pitié sur le terrain. Amateurs de sang frais et probablement beaucoup plus puissants que la plupart des autres autochtones. On leur vouait respect et crainte à la fois, mais ils ne faisaient rien non plus pour être très appréciés. La nature, la Mère Lune et leur devoir ancestral étaient prioritaires sur les relations externes.
Arcadia n’y faisait pas vraiment exception, puisqu’il avait toujours été très solitaire. Son équidé palefroi sheôlien, Estraël, était d’ailleurs sa seule compagnie sur les routes.
Ses pensées les plus insolites furent interrompues lorsqu’un bruit de verre éclata contre le sol et le sortit de ses rêveries inavouables. Certains plus ivres que d’autres semblaient prendre un malin plaisir à rendre folle la tenancière qui agitait ses ustensiles vers eux, les menaçant de les jeter dehors à grands coups de pieds.
Cette scénette aurait pu faire rire aux éclats le marcheur nocturne s’il n’avait pas préféré émettre un rictus discret derrière sa chope, comme pour s’autocensurer. Son attention fut déviée par une présence qui n’était pourtant pas là quelques secondes auparavant, vers une femelle de son espèce au teint tout aussi pâle, et aux cheveux d’un gris bleuté très intense. Elle s’était accoudée à sa droite, faisant jongler ses prunelles entre la grande salle et son voisin silencieux.
— C’est ce genre d’animations sauvages qui manquent un peu à Hevën en ce moment, vous ne croyez pas ?
Le visage d’Arcadia se déporta vers sa voisine et l’avisa de son impitoyable regard, avant de lui répondre d’une voix aussi suave que masculine :
— Où irait le monde si le peuple Naeshim se mettait à éprouver un sérieux besoin pour la chasse, la débauche et le pouvoir ? Oh mais attendez…
Ils se mirent à rire face à l’ironie, tandis qu’elle dégustait, non pas une bière, mais bien une tasse haute et chaude remplie de mixture aux arômes vanillés, saupoudrée de sucre caramélisé. La charmante demoiselle arborait une tenue très nature, dans le