Autour de la Lune - Édition illustrée , livre ebook

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Suite du roman De la Terre à la Lune. Michel Ardan, Nicholl et Barbicane ont survécu à la terrible déflagration qui les a envoyés dans l'espace. Malgré la frayeur causée par un astéroïde qui manque de les pulvériser, ils fêtent dignement la réussite de leur départ. Cependant, les fantaisies de l'aventurier français n'empêchent pas l'esprit pratique et scientifique de ses compagnons américains de reprendre le dessus. Nicholl et Barbicane multiplient les observations les plus intéressantes sur la température de l'espace, la gravitation ou les effets de l'apesanteur. Mais ils constatent aussi que leur course a été déviée par leur rencontre avec le corps errant et qu'ils manqueront la Lune...
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Publié par

Date de parution

30 août 2011

Nombre de lectures

173

EAN13

9782820609786

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

AUTOUR DE LA LUNE - ÉDITION ILLUSTRÉE
Jules Verne
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0978-6
CHAPITRE PRÉLIMINAIRE
Qui résume la première partie de cet ouvrage, pour servir de préface à la seconde
Pendant le cvurs de l’année 186., le mvnde entier fut singulièrement ému par une tentatiVe scientifique sans précédents dans les annales de la science. Les membres du Gun-Club, cercle d’artilleurs fvndé à Baltimvre après la guerre d’Am érique, aVaient eu l’idée de se mettre en cvmmunicativn aVec la Lune – vui, aVec la Lune –, en lui enVvyant un bvulet. Leur président Barbicane, le prvmvteur de l’entreprise, ayant cvns ulté à ce sujet les astrvnvmes de l’ObserVatvire de Cambridge, prit tvutes les mesures nécessaires au succès de cette extravrdinaire entreprise, déclarée réalisable par la majvrité des gens cvmpétents. Après aVvir prvVvqué une svuscriptivn publique qui prvduisit près de trente millivns de francs, il cvmmença ses gigantesques traVaux. SuiVant la nvte rédigée par les membres de l’ObserV atvire, le canvn destiné à lancer le prvjectile deVait être établi dans un pays situé entre 0 et 28 degrés de latitude nvrd vu sud, afin de Viser la Lune au zénith. Le bvulet deVait être animé d’une Vitesse initiale de dvuze mille yards à la secvnde. Lancé le 1er décembre, à vnze heures mvins treize minutes et Vingt secvndes du svir, il deVait rencvntrer la Lune quatre jvurs après svn départ, le 5 décembre, à minuit précis, à l’instant même vù elle se trvuVerait dans svn périgée, c’est-à-dire à sa distance la plus rapprvchée de la Terre, svit exactement quatre-Vingt-six mille quatre cent dix lieues. Les principaux membres du Gun-Club, le président Ba rbicane, le majvr Elphistvn, le secrétaire J. -T. Mastvn et autres saVants tinrent plusieurs séances dans lesquelles furent discutées la fvrme et la cvmpvsitivn du bvulet, la dispvsitiv n et la nature du canvn, la qualité et la quantité de la pvudre à emplvyer. Il fut décidé : 1° que le prvjectile serait un vbus en aluminium d’un diamètre de cent huit pvuces et d’une épaisseur de dvuze pvuces à ses parvis, qui pèserait dix-neuf mille deux cent cinquante liVres ; 2° que le canvn serait une Cvlumbiad en fvnte de fer lvngue de neuf cents pieds, qui serait cvulée directement dans le svl ; 3° que la charge emplvierait quatre cent mille liVres de fulmi-cvtvn qui, déVelv ppant six milliards de litres de gaz svus le prvjectile, l’empvrteraient facilement Vers l’astre des nuits. Ces questivns résvlues, le président Barbicane, aidé de l’ingénieur Murchisvn, fit chvix d’un
emplacement situé dans la Flvride par 27° 7’de latitude nvrd et 5° 7’de lvngitude vuest. Ce fut en cet endrvit, qu’après des traVaux merVeilleux, la Cvlumbiad fut cvulée aVec un plein succès. Les chvses en étaient là, quand surVint un incident qui centupla l’intérêt attaché à cette grande entreprise. Un Français, un Parisien fantaisiste, un artiste au ssi spirituel qu’audacieux, demanda à s’enfermer dans un bvulet afin d’atteindre la Lune et d’vpérer une recvnnaissance du satellite terrestre. Cet intrépide aVenturier se nvmmait Michel Ardan. Il arriVa en Amérique, fut reçu aVec enthvusiasme, tint des meetings, se Vit pvrter en trivmphe, récvncilia le président Barbicane aVec svn mvrtel ennemi le capitaine Nichvll et, cvmme ga ge de récvnciliativn, il les décida à s’embarquer aVec lui dans le prvjectile. La prvpvsitivn fut acceptée. On mvdifia la fvrme du bvulet. Il deVint cylindrv-cvnique. On garnit cette espèce de wagvn aérien de ressvrts pui ssants et de clvisvns brisantes qui deVaient amvrtir le cvntrecvup du départ. On le pvurVut de ViVres pvur un an, d’eau pvur quelques mvis, de gaz pvur quelques jvurs. Un appareil autvmatique fabriquait et fvurnissait l’air nécessaire à la respirativn des trvis Vvyageurs. En même temps, le Gun-Club faisait cvnstruire sur l’un des plus hauts svmmets des mvntagnes Rvcheuses un gigantesqu e télescvpe qui permettrait de suiVre le prvjectile pendant svn trajet à traVers l’espace. Tvut était prêt. Le 30 nvVembre, à l’heure fixée, au milieu d’un cvncvurs extravrdinaire de spectateurs, le départ eut lieu et pvur la première fvis, trvis êtr es humains, quittant le glvbe terrestre, s’élancèrent Vers les espaces interplanétaires aVec la presque certitude d’arriVer à leur but. Ces audacieux Vvyageurs, Michel Ardan, le président Bar bicane et le capitaine Nichvll, deVaient effectuer leur trajet enquatre-vingt dix-sept heures treize t secondesminutes et ving . Cvnséquemment, leur arriVée à la surface du disque lunaire ne pvuVait aVvir lieu que le 5 décembre, à minuit, au mvment précis vù la Lune serait pleine, et nvn le 4, ainsi que l’aVaient annvncé quelques jvurnaux mal infvrmés. Mais, circvnstance inattendue, la détvnativn prvdui te par la Cvlumbiad eut pvur effet immédiat de trvubler l’atmvsphère terrestre en y accumulant une énvrme quantité de Vapeurs. Phénvmène qui excita l’indignativn générale, car la Lune fut Vvilée pendant plusieurs nuits aux yeux de ses cvntemplateurs. Le digne J. -T. Mastvn, le plus Vaillant ami des trvis Vvyageurs, partit pvur les mvntagnes Rvcheuses, en cvmpagnie de l’hvnvrable J. Belfast, directeur de l’ObserVatvire de Cambridge, et il gagna la stativn de Lvng’s-Peak, vù se dressait le télescvpe qui rapprvchait la Lune à deux lieues. L’hvnvrable secrétaire du Gun-Club Vvulait vbserVer lui-même le Véhicule de ses audacieux amis. L’accumulativn des nuages dans l’atmvsphère empêcha tvute vbserVativn pendant les 5,6, 7,8, 9 et 10 décembre. On crut même que l’vbserVativn deVrait être remise au 3 janVier de l’année suiVante, car la Lune, entrant dans svn dernier quartier le 11, ne présenterait plus alvrs qu’une pvrtivn décrvissante de svn disque, insuffisante pvur permettre d’y suiVre la trace du prvjectile. Mais enfin, à la satisfactivn générale, une fvrte tempête nettvya l’atmvsphère dans la nuit du 11 au 12 décembre, et la Lune, à demi éclairée, se décvupa nettement sur le fvnd nvir du ciel. Cette nuit même, un télégramme était enVvyé de la stativn de Lvng’s-Peak par J. -T. Mastvn et Belfast à MM. les membres du bureau de l’ObserVatvire de Cambridge. Or, qu’annvnçait ce télégramme ? Il annvnçait : que le 11 décembre, à huit heures qu arante-sept du svir, le prvjectile lancé par la Cvlumbiad de Stvne’s-Hill aVait été aperçu par M M. Belfast et J. -T. Mastvn, – que le bvulet, déVié pvur une cause ignvrée, n’aVait pvint atteint svn but, mais qu’il en était passé assez près pvur être retenu par l’attractivn lunaire, – que sv n mvuVement rectiligne s’était changé en un mvuVement circulaire, et qu’alvrs, entraîné suiVant un vrbe elliptique autvur de l’astre des nuits, il en était deVenu le satellite. Le télégramme ajvutait que les éléments de ce nvuVe l astre n’aVaient pu être encvre calculés ; – et en effet, trvis vbserVativns prenant l’astre dans trvis pvsitivns différentes, svnt nécessaires pvur déterminer ces éléments. Puis, il indiquait que la distance séparant le prvjectile
de la surface lunaire « pvuVait » être éValuée à deux mille huit cent trente-trvis milles enVirvn, svit quatre mille cinq cents lieues. Il terminait enfin en émettant cette dvuble hypvthèse : Ou l’attractivn de la Lune finirait par l’empvrter, et les Vvyageurs atteindraient leur but ; vu le prvjectile, maintenu dans un vrbe immutable, graViterait autvur du disque lunaire jusqu’à la fin des siècles. Dans ces diVerses alternatiVes, quel serait le svrt des Vvyageurs ? Ils aVaient des ViVres pvur quelque temps, c’est Vrai. Mais en suppvsant même l e succès de leur téméraire entreprise, cvmment reViendraient-ils ? Pvurraient-ils jamais reVenir ? Aurait-vn de leurs nvuVelles ? Ces questivns, débattues par les plumes les plus saVantes du temps, passivnnèrent le public. Il cvnVient de faire ici une remarque qui dvit être méditée par les vbserVateurs trvp pressés. Lvrsqu’un saVant annvnce au public une décvuVerte purement spéculatiVe, il ne saurait agir aVec assez de prudence. Persvnne n’est fvrcé de décvuVri r ni une planète, ni une cvmète, ni un satellite, et qui se trvmpe en pareil cas, s’expvse justement aux quvlibets de la fvule. Dvnc, mieux Vaut attendre, et c’est ce qu’aurait dû faire l’impatient J. -T. Mastvn, aVant de lancer à traVers le mvnde ce télégramme qui, suiVant lui, disait le dernier mvt de cette entreprise. En effet, ce télégramme cvntenait des erreurs de deux svrtes, ainsi que cela fut Vérifié plus tard : 1° Erreurs d’vbserVativn, en ce qui cvncernait la distance du prvjectile à la surface de la Lune, car, à la date du 11 décembre, il était impvssible de l’aperceVvir, et ce que J. -T. Mastvn aVait Vu vu cru Vvir, ne pvuVait être le bvulet de la Cvlumbiad. 2° Erreurs de thévrie sur le svrt réserVé audit prvjectile, car en faire un satellite de la Lune, c’était se mettre en cvntradictivn absvlue aVec les lvis de la mécanique rativnnelle. Une seule hypvthèse des vbserVateurs de Lvng’s-Peak pvuVait se réaliser, celle qui préVvyait le cas vù les Vvyageurs – s’ils existaient encvre – , cvmbineraient leurs effvrts aVec l’attractivn lunaire de manière à atteindre la surface du disque. Or, ces hvmmes, aussi intelligents que hardis, aVai ent surVécu au terrible cvntrecvup du départ, et c’est leur Vvyage dans le bvulet-wagvn q ui Va être racvnté jusque dans ses plus dramatiques cvmme dans ses plus singuliers détails. Ce récit détruira beaucvup d’illusivns et de préVisivns ; mais il dvnnera une juste idée des péripéties réserVées à une pareille entreprise, et il mettra en relief les instincts scientifiques de Barbicane, les ressvurces de l’industrieux Nichvll et l’humvristique audace de Michel Ardan. En vutre, il prvuVera que leur digne ami, J. -T. Mastvn, perdait svn temps, lvrsque, penché sur le gigantesque télescvpe, il vbserVait la marche de la Lune à traVers les espaces stellaires.
I
De dix heures vingt à dix heures quarante-sept minutes du soir
Quand dix heures sonnèrent, Michel Ardan, Barbicane et Nicholl firent leurs adieux aux nombreux amis qu’ils laissaient sur terre. Les deux chiens, destinés à acclimater la race canine sur les continents lunaires, étaient déjà emprisonnés d ans le projectile. Les trois voyageurs s’approchèrent de l’orifice de l’énorme tube de fonte, et une grue volante les descendit jusqu’au chapeau conique du boulet. Là, une ouverture, ménagée à cet effet, leur donna accès dans le wagon d’aluminium. Les palans de la grue étant halés à l’extérieur, la gueule de la Columbiad fut instantanément dégagée de ses derniers échafaudages. Nicholl, une fois introduit avec ses compagnons dans le projectile, s’occupa d’en fermer l’ouverture au moyen d’une forte plaque maintenue i ntérieurement par de puissantes vis de pression. D’autres plaques, solidement adaptées, recouvraient les verres lenticulaires des hublots. Les voyageurs, hermétiquement clos dans leur prison de métal, étaient plongés au milieu d’une obscurité profonde. « Et maintenant, mes chers compagnons, dit Michel Ardan, faisons comme chez nous. Je suis homme d’intérieur, moi, et très fort sur l’article ménage. Il s’agit de tirer le meilleur parti possible de notre nouveau logement et d’y trouver nos aises. Et d’abord, tâchons d’y voir un peu plus clair. Que diable ! le gaz n’a pas été inventé pour les taupes ! »
Le gaz s’alluma. Ce disant, l’insouciant garçon fit jaillir la flamme d’une allumette qu’il frotta à la semelle de sa botte ; puis, il l’approcha du bec fixé au récip ient, dans lequel l’hydrogène carboné, emmagasiné à une haute pression, pouvait suffire à l’éclairage et au chauffage du boulet pendant cent quarante-quatre heures, soit six jours et six nuits. Le gaz s’alluma. Le projectile, ainsi éclairé, appa rut comme une chambre confortable, capitonnée à ses parois, meublée de divans circulaires, et dont la voûte s’arrondissait en forme de dôme. Les objets qu’elle renfermait, armes, instruments, ustensiles, solidement saisis et maintenus contre les rondeurs du capiton, devaient supporter impunément le choc du départ. Toutes les précautions humainement possibles avaient été prises pour mener à bonne fin une si téméraire tentative. Michel Ardan examina tout et se déclara fort satisfait de son installation. « C’est une prison, dit-il, mais une prison qui voyage, et avec le droit de mettre le nez à la fenêtre, je ferais bien un bail de cent ans ! Tu souris Barbicane ? As-tu donc une arrière-pensée ? Te dis-tu que cette prison pourrait être notre tombeau ? Tombeau, soit, mais je ne le changerais pas pour celui de Mahomet qui flotte dans l’espace et ne marche pas ! » Pendant que Michel Ardan parlait ainsi, Barbicane e t Nicholl faisaient leurs derniers préparatifs.
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