Cerebrum 23
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Cerebrum 23 , livre ebook

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Description

Terriens et Orbitiens veulent associer Drick à leur union. Leur but: réadapter l'homme aux conditions de vie sur Terre. Mais certaines personnes, à la vision sexiste et partisane, ne voient pas d'un très bon œil cette alliance contre nature. Elles ont de toutes autres vues célestes. Manipulatrices et sournoises, elles vont s'imposer insidieusement en se jouant des vices et de la vertu. Une conspiration qui va provoquer de terribles ravages et bouleverser les lois de la nature; une chienlit dont l'humanité, telle qu'on la connaît, aura peu de chance de se relever... Force est de constater que le sexe faible est l'avenir de l'homme !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782332775948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-77592-4

© Edilivre, 2014
Autopsie
– On va le perdre…
– On augmente les flux ?
– Non, au contraire ! Baissez un peu tous les paramètres d’accompagnement, et laissez-lui un minimum d’espace vital.
– Sa conscience risque d’en prendre un coup, si par malheur les choses ne se remettent pas dans le bon ordre.
– Mais non… Qu’est-ce que vous racontez… Vous voyez bien que le cerveau est en parfait état. Du moins pour ce genre de métabolisme.
– D’accord, j’enclenche le process de libéralisation virtuelle.
– Incrémentation du signal de douleur physique ! J’envoie les contre-mesures.
– Bien. Et les virus ?
– Stabilisés.
– Psychiquement, ça va ?
– Si l’on peut dire…
– C’est normal. On corrigera ça plus tard. On a le temps.
L’écho de mots incompréhensibles s’entrechoquaient dans mon esprit au bord de la crise de nerfs, et l’horrible sensation d’un corps totalement paralysé m’emmenait droit en mode panique.
J’abandonnai toute volonté de reprendre le contrôle, incapable de lutter contre les insoutenables pulsions d’une âme en manque de connexions physiques.
J’étais dans le couloir de la mort. Une mort lente, oppressante, mais paradoxalement exempte de souffrance. Je m’en remettais alors au bon vouloir d’un esprit supérieur, ou peut-être tout simplement différent, qui se jouait de moi avec une intolérable promiscuité. C’est peut-être ce qui m’énervait le plus, moi qui n’avait jamais supporté de perdre le contrôle des événements. Et c’est paradoxalement ce à quoi je m’accrochai, ce qui me laissait penser que je n’étais pas tout à fait mort.
Un petit ressort se détendit alors quelque part, faisant soudainement surgir une terrible envie de vivre, survivre, contrer ce mauvais sort qui s’acharnait à m’emporter au-delà d’un monde dont je n’avais malheureusement plus aucun souvenir. Je stimulai tout ce qui était à la portée de mon imaginaire pour tenter de créer quelque matériau, du concret auquel me raccrocher. En vain.
Puis je sentis que l’espace se modifiait enfin, et je commençai à réintégrer, sans le moindre plaisir, un corps qui m’était étranger. J’étais écartelé entre l’envie de rester dans la troublante commodité d’une mer d’huile, et l’excitation d’une rivière sanguine que je sentais déjà couler en moi.
Une chaleur interne me submergea tandis qu’un vent frissonnant me caressait sans cesse. Mes sens s’aiguisèrent et me rappelèrent alors que mon cerveau n’était plus seul, qu’il lui revenait de gérer une situation incongrue, donner des ordres, prendre le dessus, assumer.
– Je crois qu’on le tient !
– C’est pas trop tôt… C’était même un peu juste, on peut l’avouer à présent.
– Certes. Mais gardons-nous de crier victoire… Il faut le ramener en douceur maintenant.
– On le connecte en cervovision ?
– Oui, mais tout doucement alors, et progressivement.
– Le programme de base, comme prévu ?
– Hum… Oui, mais restez auprès de lui et appelez-moi au moindre souci. A tout à l’heure.
La Terre, ces saloperies de végétaux, les animaux, les végétanimaux, les populations éparses, la guerre, les guerres… et la téléportation… tout me revint par bribes, des petits fragments que j’assemblai au fur et à mesure qu’ils s’incrivaient insidieusement dans mon esprit au bord des larmes… Edile, Zaag… ceux que j’aimais et ceux qui avaient un goût de fiel.
La nausée s’effaça aussi rapidement qu’elle était survenue, le mal-être fit place à une sorte de béatitude, et mon âme s’accorda sereinement de ce dont elle disposait comme matériau humain.
Je compris l’inutilité de lutter contre cette volonté qui m’était sans nul doute imposée, et la curiosité l’emportant, je me concentrai alors sur un monde extérieur que je sentais à proximité.
– Et voilà !… Il est avec nous, il s’est connecté.
– Bilan ?
– Correct, sans plus. Mais je pense qu’il va se réactiver sous peu… Je l’extrais de la zone d’isolation sensorielle et je le prépare pour Orb ?
– Bien sûr. Où en est-on de la cervovision ?
– Transmission effectuée… Reste à savoir comment il va l’intégrer.
– Ça, on le verra plus tard. Bon, terminez les préparatifs et appelez-moi quand ce sera fait. Pour ma part je vais organiser la petite réception.
Seule l’ouïe manquait au palmarès. Du moins était-elle approximative en ce sens où j’avais l’impression d’être un boomer asservi à la dictature sonore d’un DJ sous amphètes. Je m’en tenais donc difficilement à des silhouettes bleutées, rondes et ondoyantes, qui s’affairaient au ralenti autour de moi. Je prenais conscience d’habiter un corps qui devait sans doute m’appartenir, puisque j’arrivai enfin à modéliser mes doigts de pieds situés à une bonne dizaine de mètres. Mes mains pianotaient encore plus loin, là où en toute logique j’aurais pu attraper au passage l’une de ces fantasques créatures. Mais las de ces faux contacts, je crois que je me rendormis.
– Doucement… Oui, comme ça, voilà… C’est bien… Doucement, répéta la voix perchée au dessus de moi.
J’ouvris les yeux avec la plus extrême lenteur, craignant l’irruption soudaine d’une migraine ophtalmique digne des grandes occasions. Le mal-être avait supplanté le mal de tête, et je ne me sentais pas très disposé à effectuer autre chose qu’une léthargique observation de mon environnement immédiat.
Cotonneux, vaporeux, je distinguai enfin des sihouettes grossières, légèrement bleutées par la lumière ambiante. Tout en gardant une distance respectable, elles procédaient à des manipulations dont j’ignorai totalement la nature, d’autant qu’aucun instrument n’était apparent. Je ne ressentai aucun contact direct, mais curieusement mon état semblait s’améliorer. Mes sens s’exacerbaient mais ils restaient confinés en mon for intérieur, comme irréels.
– Est-ce que vous m’entendez ? me demanda une voix lointaine, penchée sur mon visage.
– Mmmm, lui renvoyai-je dans un grognement.
– Bien, bien… Je voulais vous informer que tout va bien… Vous êtes en bonne santé et entre de bonnes mains. Vous n’avez rien à craindre, nous nous sommes bien occupés de vous.
– Mmmm, grommelai-je à nouveau, pas vraiment convaincu.
Un large sourire transforma son visage, ce qui me rassura quant à ses aptitudes à réagir avec empathie. Puis, sans prévenir, la panique s’empara de moi. Je me sentis soudainement enfermé, comme statufié, cerné par une intolérable claustrophobie. Je me sentais revivre, mais inapte à tout expression corporelle.
– Du calme. Je vais vous expliquer la situation et ce qu’on attend de vous.
Cette autre voix, similaire en tous points à la précédente, me fit brusquement tourner la tête. Cette singularité me fit prendre conscience de la duplication des personnes qui m’entouraient. On aurait dit des sosies, des jumeaux, des clones. Plutôt effrayant. Et pas très rassurant.
– Où suis-je, parvins-je à articuler faiblement.
– Dans votre cocon protecteur.
Ce n’était pas vraiment le sens de ma question, mais je m’en contentai.
– Celui-ci vous a apporté tous les soins et le réconfort dont vous aviez besoin, et il convient à présent de vous en séparer afin de vous joindre à nous.
La douceur et la sérénité de cette voix au genre inqualifiable calma toutefois mon angoisse. Je pris le parti d’écouter et d’assimiler au mieux ses conseils.
– Ce cocon, ou cette coquille virtuelle si vous préférez, a rétabli toutes vos fonctionnalités physiques et psychiques. Elle a également permis que l’intégralité du milieu microbien dans lequel vous avez évolué, et en particulier les virus dont vous étiez porteur, soient éradiqués. A présent, vous êtes parfait !… C’est plutôt une bonne nouvelle, non ?
J’acquiesçai d’un léger hochement de tête, très limité par les contours de cet étrange élément protecteur, puis je portai un regard interrogateur autour de moi dans l’attente d’une information complémentaire.
– Vous allez devoir faire un tout petit effort, car l’acte de libération n’est pas anodin. Plus vous aurez à cœur de franchir vous-même le seuil de cette enveloppe, plus votre être en gardera l’empreinte. C’est une forme de signature qui fera de vous une personnalité positive et active… à moins que nous ne préfériez rester un assisté toute votre vie, conclut-il d’un ton protecteur.
Impatient de me dégager, au bord de l’asphyxie mentale, je me mis alors à bouger dans tous les sens, sans succès.
– Attendez ! Ne soyez pas si pressé ! Ah, mais c’est pas vrai ces… Bon, écoutez-moi : pensez à bouger, mais sans le faire. Faites travailler d’abord votre tête. C’est l’esprit qui compte, c’est lui qui commande. Quand vous vous sentirez prêt, alors allez-y, et bougez comme il vous plaît ; la nature et la force de vos mouvements n’a aucune importance. Cette coquille est purement virtuelle et elle disparaîtra comme par enchantement… ok ?… alors on y va !
C’est l’image d’une île déserte qui s’imposa à moi, sans raison apparente. Il y faisait incontestablement bon vivre et sa population, exclusivement féminine et plus qu’attrayante, semblait n’attendre que moi. La grande pudeur de ce fantasme n’altéra pas mes forces, et dans un orgasme incontrôlé mon cocon s’évapora au cri de ma délivrance… j’étais né.
Isolement
Je ne saurais dire combien de sourires m’accueillirent, mais outre leur nombre impressionnant et le flou artistique dans lequel ils baignaient, c’est à nouveau leur analogie qui me mit quelque peu mal à l’aise.
Ce copier-coller associé à une méthodologie médicale énigmatique renforçait la théorie d’un monde parallèle que j’étais en train d’échafauder dans mon petit esprit de nouveau né.
J’adoptai avec succès la position assise, les jambes pendantes le long de l’étonnant brancard flottant, mais je ne pus envisager de suite une attitude plus fière e

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