Chroniques adaniennes

Nathalie Thomas Verney

Description

« L’Ahriman n’a de limites que celles que tu lui
imposeras » tels sont les mots du Grand Mage de la ville sacrée de
Ba-Asham au prince Shadizar.

Après un exil de quatre ans, le prince aux yeux bleus et
l’armée rebelle ont trouvé refuge dans la ville aux mille jardins. C’est là que
l’Ahriman, ce cœur de diamant aux pouvoirs infinis s’est éveillé.

Le Grand Mage apporte la connaissance à Shad afin d’utiliser
cette force qui est en lui. Mais cette éducation est prématurément arrêtée car la guerre reprend dans un monde déchiré.

Il est temps pour Shad de reconquérir sa ville, son empire
et de retrouver son jumeau Adana. Il devra alors affronter son père dans un
ultime combat pour devenir le nouveau Roi-Dragon et ramener la paix et
l’harmonie dans l’empire.

« Ici commence le cinquième âge.»

Sujets

• Fiction
• Science Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 11 décembre 2020
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782414497720
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49771-3

© Edilivre, 2021
La légende
Premier âge…
Par-delà les étoiles, par-delà la nuit éternelle, sont venus Zr’van« Seigneur du temps infini » et Ahura Mazdâ« Seigneur – Sagesse ».
Ahura Mazdâ disparut avant la création absolue, abandonnant à Zr’van un ultime héritage : l’œuf arc en ciel par lequel devait perdurer la race suprême.
Dorénavant, Zr’van était seul pour accomplir leur tâche. Pôle de la lumière essentielle qui précède et engendre les illuminations célestes des feux solaires et stellaires du cosmos, Zr’van transcenda les éléments de la création. Il déchira la terre, creusa les mers, éleva les montagnes. Des cendres des puissants volcans, Il fit naître la flore. De son sang, Il donna la vie à toutes les créatures d’un empire qu’Il baptisa Adana.
Second âge…
Mille ans s’écoulèrent et Zr’van sut que le moment était venu. Le Seigneur Dragon, esprit suprême de la vie, brisa l’œuf arc en ciel pour en libérer deux jumeaux : Spenta Manyiu, porteur de l’Arta, la sagesse et la vérité, celui qui donne la vie, et Ahrna Manyiu, porteur de l’Ahriman, la colère et la puissance, l’Esprit Guerrier donneur de mort.
Des milliers d’années après la création de son monde parfait, Zr’van s’éteignit. Nul ne sut jamais où son corps reposait. Ses fils Spenta et Ahrna poursuivirent son œuvre. Les deux jumeaux partagèrent Adana en mille provinces et en organisèrent le gouvernement. Chaque créature eut sa place et put vivre en harmonie avec les éléments. Parmi celles-ci, deux lignées avaient été conçues dans le seul but de servir les empereurs : Daevas et Dragons. Guerriers féroces à l’aspect proche de celui des hommes, les Daevas cachaient dans leur chair la force et la sauvagerie des félins. Prédateurs suprêmes, les dragons étaient les gardiens de l’équilibre du monde. Cependant, parmi ces dragons noirs, rouges, fauves ou bien encore argentés, il n’y avait qu’un maître du ciel et des terres : le dragon à trois têtes, le dragon tricéphale, toute première création de Zr’van, symbole du pouvoir des Roi-Dragons. Le règne de Spenta et Ahrna dura neuf mille ans puis la première guerre éclata entre les Rois-Dragons et le peuple des hommes.
D’où venaient-ils ces humains pour s’opposer ainsi à l’ordre établi ? La légende parle d’une porte, un passage qui s’ouvrait alors sur les étoiles, sur l’infini. Leur intelligence mêlée à leur perversité leur fit découvrir la magie noire qui leur indiqua les trois seuls moyens de tuer un Roi-Dragon : trancher sa tête, briser son cœur de diamant ou encore, au mépris de sa vie, le lui arracher de la poitrine.
Au cours d’une bataille qui dura sept jours et sept nuits dans la plaine de Gamesh, une lance d’argent transperça l’armure d’Ahrna et brisa son cœur en trois morceaux. On raconte qu’un éclair bleu jaillit jusqu’au ciel où il fut englouti par les nuages et qu’Ahrna expira peu de temps après. En apprenant la mort de son frère, Spenta s’enfuit au pays des sables pour mettre à l’abri les héritiers du monde, les jumeaux Anahita et Mithra. Personne ne sait comment mourut Spenta.
Troisième âge…
Bien que porteur de la sagesse, Anahita trahit son jumeau par soif de pouvoir. Une nuit au palais d’Aptra, il le fit poignarder dans la salle du trône par « celui qu’on ne doit plus nommer », et il lui trancha la tête. Alors la nuit s’abattit sur Adana durant des jours infinis. Lorsque la lumière reparut, les dragons avaient disparu du ciel. Le troisième âge se termina dans les ténèbres.
Quatrième âge…
Privé de l’essence mâle de sa race, Anahita ne put recréer l’œuf arc en ciel. Cependant, à force de magie noire, il parvint à donner la vie à un prince unique qu’on nomma Bâal. Mais Bâal n’était pas issu de deux créatures célestes, il ne possédait pas l’Ahriman, le cœur de diamant, et ne put maintenir l’équilibre et l’harmonie sur terre, sur mer ou dans les airs. L’empire adanien se déchira et on perdit la sagesse et la connaissance. Ainsi disparurent les Rois-Dragons, dans la haine et la trahison.
***
Mais comme la clarté succède aux ténèbres, un espoir perdure car la légende dit :
« Un jour, deux jumeaux viendront au monde.
Renaîtront alors le porteur de l’Ahriman,
et le porteur de l’Arta, sagesse et vérité.
Reviendront alors l’équilibre et l’harmonie
comme aux jours du commencement.
Réapparaîtront alors les dragons dans le ciel d’Adana
Pour saluer le retour du Roi-Dragon. »
L’Ahriman
Rien ne peut arrêter la puissance d’un cœur d’hélinium. Son pouvoir vient des étoiles, de là où nous sommes nés. Tous les éléments lui obéissent : l’air, l’eau, la terre, le feu. Dès notre arrivée sur cette planète déserte et aride, Z’rvan, mon frère, savait que c’était là que nous allions vivre. Dans sa vision, ces déserts deviendraient des océans grouillant de vies ; ces rochers pelés s’élèveraient majestueusement jusqu’au ciel avec leurs pics enneigés ; ces dunes de sable se métamorphoseraient en de vastes prairies ou en des forêts luxuriantes et partout, de la plus petite à la plus imposante, des créatures vivraient en harmonie dans le respect les unes des autres.
Nous avions fui un monde en guerre, un monde où les puissants Itchatis avaient éteint les étoiles, plongeant l’univers dans les ténèbres ; un monde de chaos et d’horreurs. Notre race fut anéantie et nous avons été contraints de fuir pour survivre avec un seul espoir : reconstruire un monde nouveau, un monde meilleur.
Le travail était titanesque et son cœur d’hélinium allait être mis à rude épreuve, mais Z’rvan était têtu et très vite il se mit à la tâche, sans relâche. Les nuits succédèrent aux jours, les jours aux nuits, et la terre d’Adana naquit. Enfin il était temps de peupler cette planète vierge et mon frère déploya son génie de généticien pour créer des cellules uniques pour chaque race qu’il avait imaginée… (texte perdu)…
Ahura Mazda – Chroniques Adaniennes – Premier âge
***
Un silence inquiétant régnait sur ce champ de bataille dévasté. Même le vent n’osait pas s’exprimer face à ce spectacle d’effroi. Shad ouvrit les yeux et vit un ciel bleu et pur. La tête lui tournait et chacun de ses membres lui faisait mal. Il prit une profonde aspiration et toussa. Son corps était couvert de poussière et de sang. Il se leva et regarda autour de lui : des milliers de cadavres, soldats et chevaux, créatures plus incroyables les unes que les autres, toutes enchevêtrées dans une danse macabre. Plus rien ne bougeait, tout semblait figé pour l’éternité. Un léger mouvement attira son regard sur la gauche. Une main émergea d’entre deux corps. Shad se précipita vers elle et la saisit. Le soldat était Parsan, un jeune garçon de son âge peut-être. Son corps était déchiqueté, du sang s’écoulait de ses plaies ouvertes. Lorsque le jeune homme le vit, il lui sourit. Il posa son regard vide sur lui et murmura « Tu es le prince aux yeux bleus, celui qui ramènera la paix et l’harmonie dans l’empire. Tu es le nouveau Roi-Dragon. » Un sinistre gargouillis suivit ses paroles et le garçon disparut, enseveli sous l’amoncellement des cadavres qui l’entouraient.
Un cri strident traversa le ciel. Un immense oiseau approchait, ses grandes ailes fouettant l’air avec violence. Ebloui par un soleil rouge, Shad plissa les yeux. Non, cette créature n’avait rien d’un oiseau avec ses longues ailes de peau, ses griffes, ses écailles qui luisaient telle une armure d’or. Le prince bondit sur une épée encore plantée dans le corps d’un cheval. Il la dégagea avec facilité et la saisit fermement à deux mains. Le dragon se posa avec grâce et marcha lentement dans sa direction, chacune de ses pattes écrasant des corps morts. À quelques mètres de lui, il s’arrêta. Malgré la courte distance qui les séparait, Shad ne parvenait pas à le voir distinctement. Soudain, il sentit le contact d’une main sur son épaule.
— Altesse ! Altesse !
La voix douce de Shamaé, le jeune eunuque que Shad avait pris à son service, le sortit de son rêve.
— Quelle heure est-il ? Combien de temps ai-je dormi ?
— Beaucoup de jours Altesse, et beaucoup de nuits. Le Grand Mage ainsi que vos généraux s’inquiètent. Dois-je aller les prévenir que vous êtes réveillé ?
— Non, non, je vais aller les voir. Prépare-moi juste un bain que je prendrai rapidement et donne-moi mes vêtements.
Shad se leva, la tête lui tournait et une grande douleur émanait de son cœur. Il y porta la main. Shamaé s’inclina avec respect et crainte, Shad perçut ce changement de comportement.
— Pourquoi as-tu peur de moi ? demanda-t-il, inquiet.
— Je n’ai pas peur, Altesse.
Le jeune esclave gardait les yeux à terre. Shad posa sa main sur sa joue et caressa sa peau imberbe. Le comportement de Shamaé avait changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, depuis l’éveil du cœur de diamant.
— Va les prévenir que j’arrive.
— Bien, Altesse. Voulez-vous que je vous aide pour votre bain ?
— Non, inutile.
Shamaé s’inclina et disparut rapidement. Shad s’arrêta devant le grand miroir et laissa glisser la fine tunique de soie qu’on lui avait passée alors qu’il était inconscient. Aucun changement n’était perceptible sur lui. Avec un léger sourire, il retrouva sur son corps toutes les cicatrices des combats passés. Il soupira, secoua la tête et se dirigea vers la salle des bains toute de marbre vert veiné de blanc. Là, l’attendait un bain fumant dont se dégageait un parfum de jasmin.
 
— Comment n’as-tu jamais pu t’apercevoir qu’il était le porteur du cœur de diamant, toi qui l’as élevé ?
— Et comment aurais-je pu le savoir ? Je n’ai jamais eu ni l’envie, ni l’occasion de planter une dague dans son cœur.
Le ton montait entre Mahanta et Arganza tandis que le