Chroniques de Ragon le Bègue
216 pages
Français

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Chroniques de Ragon le Bègue , livre ebook

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Description

Ce livre est l’histoire d’un adolescent complexé, fils de paysan bourbonnais, assis au fond d’un car scolaire en route pour le collège de Cosne d’Allier.
Ce matin-là, il oublia vite ses pensées cafardeuses après avoir aperçu dans la campagne une créature étrange évoluant dans le brouillard d’automne. D’abord choqué, puis complètement envoûté par cette apparition, il consacrera sa vie à tenter de comprendre qui elle est.
Cette quête le mènera, trente ans plus tard, à se tenir debout devant un grand menhir planté là, dans l’Allier, tout près du village de Louroux-Hodement. Il sait que cette pierre levée est en fait une borne ancestrale signalant la présence d’une porte fantastique et invisible, s’ouvrant vers un autre monde. Il tient la clé dans ses mains, mais ira-t-il de l’autre côté ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 août 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414077700
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07768-7

© Edilivre, 2017
Imaginez…
Imaginez que vous soyez sur cette terre pour une raison précise, cette raison étant inscrite dans vos gènes, ceux que vos ancêtres vous ont légués depuis des générations, la source de ces mêmes gènes se perdant dans la nuit des temps, un temps où des planètes entières étaient colonisées par un système autoritaire très organisé.
Imaginez que dans le but de mener à bien une mission, certains d’entre nous aient été adaptés génétiquement pour, par exemple, gouverner, donnant les grands chefs des pays et ceux des grandes religions, d’autres programmés pour obéir dans le but de constituer, au début des clans, puis avec le temps, des nations entières…
Parmi les obéissants étaient prévus les soldats pour défendre ces nouveaux états, les ingénieurs inventant leurs armes, les ouvriers les fabriquant. Bien sûr, étaient prévus aussi ceux qui allaient nourrir tout ce monde, les producteurs de viande et agriculteurs, mais aussi les cuisiniers, les vétérinaires, les architectes et maçons pour abriter toute cette populace, les mécaniciens, les chauffeurs routier, les enseignants et, bien plus tard, par transmissions de ces gènes, peut-être vous-même qui lisez ce préambule, exerçant un métier que vous avez choisi parce qu’il vous plaisait, qu’il vous « titillait » au point d’en apprendre tous les rouages afin de l’exercer au mieux.
Puis il y a les autres, ceux qui ont sûrement eu de l’importance dans une époque lointaine et qui arrivent encore aujourd’hui à nous laisser en tête des pensées étranges, des doutes, en décalage avec notre époque. Ils nous influencent par leurs chansons, leurs écrits, leurs sculptures ou peintures, d’ailleurs souvent fort appréciés comme objets de détente par les gens du précédent paragraphe, comme si cela leur rappelait de vieux et rassurants souvenirs, presque éteints, qui font du bien. Ceux-là sont artistes, écrivains ou philosophes et vivent de leur art, sentant que c’était là leur destin.
Maintenant les derniers de la liste ; ceux qui ne sont apparemment doués pour rien et exercent un métier qui ne les intéresse pas, mais il faut bien vivre et gagner un peu d’argent afin de payer un loyer, comme tout le monde, et remplir un frigo lui-même fabriqué dans une usine par d’autres gens comme eux, pas forcément comblés au fond, par le charme de l’assemblage d’un réfrigérateur mais bon…, encore une fois, il faut bien vivre.
Imaginez que ces derniers aiment plus que tout s’asseoir seuls sur un rocher pour regarder le soleil se lever, admirer un ciel d’orage, frissonner sous une pluie d’étoiles filantes un soir d’août, comme s’ils attendaient un signe ou quelque chose de là-haut. Certains encore, au fond de leurs entrailles, rêvent en secret de dresser des licornes ou des animaux encore plus incroyables. Une minorité se voient responsables et gardiens d’étranges portes donnant sur des mondes éloignés mais en même temps, tellement proche de nous. Sans parler du peu qui se sentent spécialistes en protection contre des monstres ravageurs ou capables aussi de tuer les pires représentations du mal…, au final, tous se croient fous de songer à ça et le gardent pour eux.
Alors vous pensez bien que ces gens-là ne seront jamais bien dans leur peau et ne comprendront pas quel est leur rôle ici, sur cette terre, en ce moment précis. Souvent, ils deviendront dépressifs ; ils finiront peut-être même dans la rue, ivrognes, à blatérer n’importe quoi. Il n’y a plus de licorne à dresser, plus de dragon ou autre bestiole du genre à calmer, plus de « portail » à garder…
A moins que…
Dans les années 80, au milieu de la campagne bourbonnaise, un ado, placé malgré lui devant d’inconcevables faits, décide d’en percer les mystères. Il mettra tout par écrit, croquis et plans sur une douzaine de cahiers d’école avec ses crayons et surtout ses mots à lui.
Cela lui prendra au final une grande partie de sa vie en recherches invraisemblables et découvertes étranges, décryptant des légendes liées à la forêt de Tronçais, ou se rapportant à des mythes lointains avec, comme point de convergence, un menhir oublié de l’Allier.
Et au fond… rien ne l’étonnera vraiment.
Pourquoi ?
A vous de voir si vous vous sentez concerné.




Cette histoire commence dans le centre de notre pays.


Plus précisément dans le département de l’ Allier , un endroit bien calme, peu connu et qui était autrefois : la région Bourbonnaise .








Sur ce parcours emprunté par le bus scolaire, long d’une vingtaine de kilomètres…
Premier Cahier


La ferme de Martinatière.


J e m’appelle Pascal Ragon et je suis né à Montluçon en juillet 1968. Je n’étais, au moment des faits, qu’un adolescent qui devait avoir 12 ou 13 ans en ce jour d’automne bien ordinaire, assis comme d’habitude au fond à droite, dans ce car de ramassage scolaire qui nous emmenait, nous, les enfants d’agriculteurs ainsi que les jeunes villageois des alentours, au collège de la petite ville de Cosne d’Allier . J’étais le premier du parcours à être « ramassé ». J’attendais son passage devant la ferme de mes parents, seul sur le bord de cette route départementale n° 57 , patient mais sans grande ferveur.
Nous habitions, en ce temps-là, un petit hameau agricole nommé Martinatière , dans la commune de Louroux-Bourbonnais situé dans le département de l’ Allier , posé en pleine nature, entouré d’élevages et de cultures.
L’entrée du domaine était fermée par un large et solide portail blanc. En bas de la grande cour, il y avait la porcherie, juste à côté d’un immense tas de fumier. En remontant, sur la partie gauche de cet espace poussiéreux, se trouvait un grand bâtiment tout en longueur contenant quatre écuries, surmontées d’une grange où étaient stockées de grandes quantités de paille et de foin, pour nourrir le bétail pendant l’hiver. Plus haut, se dressait un grand hangar contenant deux tracteurs, la moissonneuse batteuse et divers matériels agricoles. Le poulailler ainsi que les cages à lapins étaient situés à l’extrémité, abrités sous un grand sapin.
Sur la partie droite de cet espace, il y avait au plus haut un puits qui nous alimentait en eau potable. Juste en-dessous, se dressait la maison d’habitation avec la grande cuisine, une salle à manger, trois chambres. Au-dessus de ces pièces à vivre, se trouvait le grenier auquel on accédait par un vieil escalier de fer rouillé. A la fin de chaque été, après les moissons, des tas de céréales en recouvraient entièrement le sol. La dernière partie des combles, juste au-dessus de la buanderie, était réservée au moulin à farine, mu par un énorme moteur électrique. Ce qu’il broyait, servait à nourrir les animaux maintenus en hivernage. Ce gros stockage de grains emmenait aussi son lot de familles de rats. Je me souviens encore les écouter courir et chahuter au-dessus du plafond de ma chambre, une grande partie de la nuit. Mes sœurs et moi n’y prêtions même plus attention : nous étions habitués. Pour finir, une petite cave contenait les patates ramassées après les moissons, les pots de confitures confectionnés par ma mère et un tonneau de vin rouge.

Des lapins, des vaches, des cochons et des poules donnaient de la vie à l’ensemble.
Jean, mon père (Jeannot pour les intimes), avait repris à son compte les terres cultivables ainsi que le bétail, suite aux droits à la retraite bien méritée obtenus par mon grand-père (pépé Albert), un homme un peu mystérieux que j’appréciais beaucoup.
Je vous livre une petite anecdote le concernant qui me troublait lorsqu’elle se produisait : au début de chaque printemps, mon père, mon oncle et moi-même, sortions les troupeaux de vaches après qu’ils aient passé l’hiver enfermés dans l’étable, pour les mener au pré, afin qu’ils profitent à nouveau de la belle saison et d’une herbe dite « bien grasse », c’est-à-dire abondante et fraiche ; là, arrivé à la barrière du pré où le bétail allait passer quelques temps, pépé Albert nous attendait. Il nous avait précédés en voiture avec ma mère ou mémé Marie (ma grand-mère) en guise de chauffeur. A cet instant, il voulait qu’on le laisse seul un moment avec les bêtes. Nous allions alors l’attendre un peu plus loin sans nous retourner.
Mon père m’avait expliqué qu’il faisait quelque chose de « magique », pour que le bétail, trop friand d’herbe printanière, après quelques mois enfermé et forcé à manger du foin sec, ne se « sur-goinfre » alors de cette appétissante verdure et finisse par en être malade. Ce qui arrivait souvent à cette nouvelle bonne saison mais justement, pas chez nous, grâce à l’intervention du grand-père. Je n’ai jamais su ce qu’il pratiquait à cet instant car on ne devait surtout pas regarder.
Avouez que c’est mystérieux mais j’ai grandis avec cette pratique et j’ai fini par trouver ça « normal »… Ce vieil homme était usé par ce métier, et également bien marqué par les séquelles d’une guerre qui en avait mis plus d’un à genoux. Lui, avait eu les pieds gelés en Allemagne. Il marchait difficilement avec une canne, c’était quelqu’un de respecté dans la région et de très humain.
Mon père a donc pris la relève. Il était tout à fait à l’aise pour soigner et s’occuper du bétail mais surtout doué pour travailler la terre ; particulièrement celle de son jardin. Le dimanche matin par beau temps, alors qu’il s’adonnait au jardinage derrière la maison, nous avions droit à un petit fond musical d’accordéon que nous écoutions par les fenêtres ouvertes de nos chambres. Cette musique sortait de son transistor et remontait du jardin en se faufilant à travers les bâtis de haricots grimpants, et autres pieds de tomates bien alignés.
Son frère (t

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