Coup de foudre
352 pages
Français

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Coup de foudre , livre ebook

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Description

Imaginez qu’un soir d’orage, à la place de la Tour Eiffel, vous apparaît un monolithe.
Imaginez que sans raison apparente, vous franchissiez les portes d’un cimetière que vous ne connaissez pas.
Imaginez que dans ce cimetière, vous vous arrêtiez devant une tombe habitée par une jolie femme que vous venez de quitter.
Imaginez qu’à la morgue de l’hôpital où vous fûtes soigné, de nuit, des morts soient mystérieusement manipulés.
Imaginez que vous tombiez amoureux d’une "fliquette" rencontrée par hasard, enfin, par hasard...
Tout a commencé lorsqu’un éclair déchira le ciel. Ce jour-là, la vie de Mathieu, notre héros, a basculé dans les méandres de l’irrationnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782332647467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-64744-3

© Edilivre, 2014
Dédicace

A Ferdinand, mon ami de toujours
Remerciements
Ce livre a été en grande partie écrit en terrasse du Tabac du Bassin dans le quartier Pajeaud d’Antony. Un grand merci à Martine, la patronne qui relisait avec passion et dévouement chaque feuillet qui fleurissait sur la table de bistro. Et à Dominique, le barman qui me garantissait une bonne table que je transformais en bureau.
Grand Merci à Mira Simic pour ses bonnes idées lors de mes trous noirs.
Citation

« C’est la fiction qu’il faut croire et non la réalité »
Pedro de Alarcon
1
Il y a des jours comme ça, où l’on ferait mieux de rester couché, profondément enfoui sous une couette.
Ce jour là, le temps s’annonçait orageux. De noirs nuages dessinaient dans le ciel des figures menaçantes. La pression atmosphérique rendait plus difficile ma circulation sanguine. Je sentais mes jambes lourdes, si bien que je me demandais si j’allais, comme chaque mercredi, me taper mon jogging dans le bois de Clamart, histoire de me décrasser avant de dispenser mon cours de gym.
Finalement j’ai avalé, assez difficilement, faut le dire, les cinq bornes, minimum syndical, que je m’étais promis de parcourir. L’air était si pesant que je suais à grosses gouttes. Dégoulinant de partout, je ressemblais à une fontaine dans les jardins de Tivoli, près du Lido de Rome.
Je consultais ma montre chrono. Elle m’indiqua qu’il me restait une demi-heure à souffrir quand brusquement les éléments se déchaînèrent sans coup prévenir.
Une violente bourrasque de pluie s’abattit, creusant en moins de temps qu’il ne faut pour le dire d’abondantes rigoles agressives. Le ciel s’était à ce point obscurci que la nuit sembla s’être abattue d’un seul coup dans la forêt. L’apocalypse. On n’y voyait goutte, si bien que je décidais de rejoindre le plus vite possible ma Renault cinq TS, une vraie petite bombe, qui m’attendait à l’orée du bois, sur la partie haute.
Enfin à l’abri dans ma caisse, je dus attendre plus d’un quart d’heure, que la visibilité soit suffisante pour démarrer et me rendre au gymnase à Issy les Moulineaux.
Pour y aller j’adorais prendre la route qui longe le bois de Clamart, direction la Place Marquis. Dès que j’attaquais la descente, la Tour Eiffel surgissait dans mon champ de vision comme une carte postale éditée à l’intention des touristes.
En principe, cette soudaine apparition me procurait un plaisir sans fin. Je me sentais fier d’être Français. Mais cette fois je présageais que quelque chose d’inhabituel allait se produire. Il y avait de l’électricité dans l’air.
J’enclenchais ma troisième et les deux mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la chaussée détrempée je roulais lentement sur l’asphalte de la pente. Des gerbes d’eau giclaient de part et d’autre de la voiture. Je m’écartais le plus possible du trottoir par respect pour les piétons qui courraient sous leurs parapluies. De façon inattendue, je remarquais que la Tour Eiffel avait disparu derrière le rideau d’un épais manteau nuageux.
Brusquement un puissant éclair, comme jamais j’en avais vu, zébra le ciel d’une lueur orange qui parut enflammer la tour. Vision fantasmagorique ! Puis elle disparut de nouveau. S’en suivit un grondement de tonnerre semblant vouloir faire trembler la terre. La pluie redoubla, puis un second éclair transperça le ciel et altéra sans doute ma vision, du moins ma perception des choses, car ce que je vis à ce moment là dépassait tout entendement.
A la place de la tour Eiffel se dessina dans les ténèbres une forme longitudinale, granitique, complètement opaque, une sorte de monolithe, un peu comme si on avait mis à la place de la tour Eiffel l’obélisque de la place de la Concorde habillée d’un long manteau noir. Cette vision cosmique, sidérale, me fit penser au film de Kubrick, « 2001 l’Odyssée de l’espace. » Quelque chose venait de naître sur l’écran noir d’une sale journée. Mais ce n’était pas du cinéma.
Arrivé à la salle de gym je me précipite dans les vestiaires pour m’éponger. Je devais ressembler à un extra terrestre, ou à un zombi, car mes collègues entraîneurs, qui me rejoignirent pour me serrer la louche, me dévisagèrent d’un air bizarre.
– On dirait que tu viens de rencontrer le diable, me lance, d’un air soucieux l’un d’eux, mon pote Claude.
– Un simple jogging.
– Ah, oui, oui.
Il ne croyait pas si bien dire. Mais que pouvais-je lui répondre ? Que j’avais aperçu à travers un rideau de pluie un spectre sidéral ? Ils se seraient tous foutus de moi et m’auraient sans doute conseillé de me rendre au plus vite chez un médecin ou un psychiatre. Alors j’ai gardé mon secret pour moi. J’ai donc enfoui au plus profond de ma mémoire visuelle ce qui finalement n’avait sans doute été qu’une vision de la réalité déformée par la diffraction de la cascade d’eau qui glissait sur le pare-brise de ma voiture.
Elle, la vision ne m’avait pas quitté, même sacrément perturbé mon psychisme.
En effet, pendant mon cours, alors que j’exécutais devant mes élèves, toujours aussi attentifs et disciplinés, une figure assez périlleuse à la barre-fixe, surgit brusquement en interface dans mon esprit, l’image de l’immense monolithe que j’aperçus tout à l’heure en lieu et place du monument le plus visité de Paris. Une fraction de seconde seulement, mais, il n’en fallut pas plus pour que se produise une catastrophe.
Perturbé par ce mirage subit, je rate mon changement de prise. Aspiré par une force d’inertie incontrôlable, mon corps s’arrache de la barre-fixe et me voilà projeté dans l’espace pour terminer ma course folle dans la fosse de sécurité remplie de copeaux de bois censés amortir ma chute.
Aïe, aïe, aïe, la cata ! D’abord une vive douleur à l’épaule, puis plus rien, le trou noir, je m’évanoui…
Au service des urgences, tout se passa comme cela se déroulait à l’époque, c’est-à-dire en pleine année 80, sans le moindre scrupule pour ma dignité. J’arrivai donc à demi conscient, allongé sur un brancard roulant, dans une grande salle ripolinée d’un blanc laqué aussi froid qu’un frigo trois étoiles. Les trois infirmières qui se précipitèrent à la rencontre de mon pauvre corps déchiré, scindées de leurs blouses et coiffes blanches, ressemblaient à des épouvantails, sortes d’oiseaux de mauvais augure.
Face à leur proie, leur premier instinct fut de me déplumer en moins de temps qu’il n’en fallut pour passer une volaille à la casserole. Retranché dans une sorte de léthargie, de torpeur, je surpris toutefois l’œil soudainement avivé de celle qui entreprit de me déculotter avec une aisance digne d’une nymphomane se précipitant avec appétit sur le phallus tant espéré.
Alors, quelle ne fut sa surprise ! Lorsqu’elle retira mon sokol (pantalon de gymnaste), un tas de copeaux se répandit sur le sol immaculé. Dans la grande salle des urgences où je me trouvait, plusieurs autres patients qui attendaient qu’un box soit libéré ricanèrent devant ce spectacle rocambolesque, sauf l’infirmière qui bien entendu resta de marbre. Enfin, pas tout à fait car, me sembla-t-il, elle prit par la suite un malin plaisir à m’épousseter des nombreuses particules de bois décorant encore la plus intime partie de mon individu qui ressemblait, à si m’éprendre, au serment d’une abondante et juteuse grappe de raisins.
Une fois les vendanges terminées, le médecin de garde put enfin examiner mon épaule. A voir la crispation de son visage je compris qu’il y avait du dégât. Son verdict fut sans appel : « Il faut opérer pour remettre en état votre sous-scapulaire (muscle de l’épaule bloquant la tête humérale dans la cavité glénoïde) ». Sans doute sous l’effet d’une trop forte émotion je tombe une seconde fois dans les pommes.
A mon réveil, le chirurgien, lui aussi tout de blanc vêtu, d’un blanc plus blanc que blanc, dressait sa haute stature esculapienne devant mon chevet. L’artiste, le roi du scalpel, le prince de la couture, aux longs doigts efféminés, arborait un sourire apaisant. « Jeune homme, ne vous inquiétez pas, tout s’est bien passé » me dit-il d’une voix chaude – la voix de son maître. Puis d’ajouter avec compassion « mais vous m’avez donné un sacré boulot – entendez par là – du fil à retordre – votre sous-scapulaire ne tenait plus qu’à un fil… Vous comprenez… Sous le choc, en sortant de la cavité glénoïde, la tête humérale a tout arraché sur son passage ».
Avec son charabia, il s’adressait à moi comme avec sa bande d’internes qui ne le lâchait pas d’une semelle. « Mais, ajouta-t-il, me voyant blêmir, tout est rentré dans l’ordre. Et de plus vous venez de bénéficier d’une nouvelle technique de pointe, particulièrement efficace. »
A la bonne heure, me dis-je. « Toutefois, il faut vous attendre à une longue rééducation. Demain matin je vous enverrai un kiné, très compétent. » Puis après avoir tâté mon pouls de ses doigts délicats aux fines attaches, il prit congé, talonné par sa cohorte de studieux étudiants, le stylo aseptisé pointé sur leurs blocs-notes en forme d’ordonnance.
Le lendemain matin, donc, mon kiné apparut, plus exactement une kiné, une charmante femme, bien entendu, toute blanche vêtue, dans ma petite chambre toute blanche, à deux lits, après avoir tapé trois petits coups à la porte, comme le petit Chaperon rouge rendant visite à sa mère grand. Etais-je bien réveillé ? Ou encore plongé dans les brumes vaporeuses de mon endormissement ? Car, en la voyant, je crus à l’apparition d’un ange, un ange de douceur, de pureté ou peut-être une faiseuse d’ange.
J’étais à peine remis de cette sorte d’émotion qui m’étouffait qu’elle se rapprocha de mon lit en effectuant quatre petits pas qui me firent penser à ce

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