184
pages
Français
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2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
12 décembre 2016
Nombre de lectures
13
EAN13
9782895712411
Langue
Français
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Date de parution
12 décembre 2016
Nombre de lectures
13
EAN13
9782895712411
Langue
Français
Des nouvelles
du Pays de la
Terre perdue
SUZIE PELLETIER
Des nouvelles
du Pays de la
Terre perdue
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Pelletier, Suzie, 1954-
Des nouvelles du pays de la Terre perdue
ISBN 978-2-89571-240-4
I. Titre.
PS8631.E466D47 2017 C843’.6 C2016-942256-9
PS9631.E466D47 2017
Révision : Sébastien Finance et Thérèse Trudel
Infographie : Marie-Eve Guillot
Photographie de l’auteure : Sylvie Poirier
Éditeurs :
Les Éditions Véritas Québec
2555, avenue Havre-des-Îles, suite 315
Laval (QC) H7W 4R4
450 687-3826
www.leseditionsveritasquebec.com
www.enlibrairie-aqei.com
© Copyright : Suzie Pelletier (2017)
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN :
978-2-89571-240-4 version imprimée
978-2-89571-241-1 version numérique
NOTE DE L’AUTEURE
« L’écriture est la peinture de la voix. »
Voltaire, artiste, écrivain, philosophe (1694-1778)
Mon aventure dans le monde de la création littéraire demeure extraordinaire, une sorte d’hymne à la gloire du travail bien accompli. L’expérience enrichissante a ouvert dans mon esprit une brèche qui refuse de se refermer. De celle-ci, sort un bouillon constant de pensées, de personnages, de phrases et de paragraphes. La puissance de peindre des tableaux humains par les mots me séduit. Ça exalte ma passion !
La création de la série Le Pays de la Terre perdue m’a transportée en pleine euphorie. Je viens de passer cinq années dans un espace onirique et intemporel. Pourtant, chaque ligne et chaque phrase porte en elle le réalisme foncièrement humain du périple de Nadine. La nature vierge, vivement colorée, non polluée, grandiose, sauvage et parfois brutale de cet univers subjugue les lecteurs et les pousse à la réflexion.
Je devais tout de même sortir de cette ambiance irisée et si vivante pour me permettre de passer véritablement à autre chose. Bien sûr, c’était mon choix d’arrêter à six tomes. Je refusais d’étirer l’histoire au-delà de ce que j’avais à raconter, craignant que ma voix devienne monotone et terne. Par respect pour mes lecteurs. Pourtant, l’univers fictif, fabuleux et envoûtant du Pays de la Terre perdue me captivait et me captive toujours.
À cette sensation d’inachèvement, s’est ajoutée la réaction de plusieurs fans qui me répètent sans cesse qu’ils vont s’ennuyer du personnage de Nadine. Lou leur manquera terriblement. Certains exagèrent cette séparation; ils imaginent la dépression qui les frappera après la lecture de la dernière page du tome VI, comme s’ils vivaient une sorte de deuil.
Par ailleurs, un autre roman prend forme dans ma tête et la recherche qu’il exige me stimule énormément. Comment puisje respecter mon besoin viscéral d’écrire sur un sujet différent tout en m’éloignant peu à peu de cet univers fabuleux ? Car j’avoue que Nadine et Lou exercent encore sur moi une emprise indiscutable. Ce beau dilemme se résoudra obligatoirement par les mots.
Une idée me captive : transformer en recueil tous ces bouts de récits retirés des livres au fil des corrections, au profit de l’histoire, afin d’alléger le texte. Pourrais-je retrouver l’enthousiasme débordant de la rebelle en moi qui a pris nerveusement son iPad en avril 2011 pour pondre un récit de 3 000 pages, plus de 800 000 mots ?
Pourquoi pas ? Soudain, une belle énergie m’habite. Écrire des nouvelles du Pays de la Terre perdue ! Les présenter dans un recueil ! Faire plaisir à ceux qui s’ennuient de Nadine, Emmanuel, Marie, Lou et Allie. Me permettre au passage de laisser s’éloigner en douceur ce monde fabuleux.
Pourrais-je développer ces textes pour qu’ils intéressent aussi ceux et celles qui ne connaissent pas la série Le Pays de la Terre perdue ?
Quel beau défi ! Je plonge ! Tout de suite !
À vous maintenant de lire…
De la même auteure
Voici en quels termes la coprésidente de la Fédération québécoise du loisir littéraire, Madame Diane Robert, a traduit le choix du jury : « Pour la qualité littéraire et le travail de recherche sur les techniques de survie, pour le suspense présent et l’originalité surprenante de l’histoire, pour la clarté de l’écriture qui est bien menée entre le passé et le présent, parce que l’ensemble de l’œuvre décrit bien la force de l’être humain dans cette lutte pour survivre, la Fédération québécoise du loisir littéraire est fière de décerner le PRIX LE PASSEUR 2015-2016 à Suzie Pelletier. »
On peut télécharger le chapitre 1 du tome I de la collection
Le Pays de la Terre perdue gratuitement sur ce lien
www.suziepelletier.ca
Avant l’exil
« Le coefficient d’adversité des choses est tel qu’il faut des années de patience pour obtenir le plus infime résultat. »
Jean-Paul Sartre , artiste, écrivain, philosophe, romancier (1905-1980)
Nadine, la sorcière
Kirkland — 4 septembre 2001
« Je n’ai pas rêvé ! J’ai réellement vécu cette aventure ! L’entrevue m’en donne la preuve… »
Marie observe la candidate de 45 ans qui s’éloigne pour retrouver son auto. La femme rousse retourne nerveusement à l’étage où se trouve son bureau, puis elle s’enferme dans la salle de bain en verrouillant la porte. Elle a besoin de reprendre le contrôle. Elle tremble de tous ses membres et claque des dents. Cette femme, connue comme « la sorcière », avait affirmé qu’elle la retrouverait dans son futur. Or, cette nomade aguerrie à la vie en nature sans technologie moderne vient de réapparaître, quinze ans après la visite de Marie au Pays de la Terre perdue. Elle s’appelle Nadine et elle habite Montréal. La conseillère en ressources humaines est convaincue qu’il s’agit bien de la sorcière, mais elle affiche une dizaine d’années en moins. « Elle n’est donc pas encore partie, même si je l’ai rencontrée il y a quinze ans. Marie se souvient de l’apparence plus âgée de la sorcière… merde, la distorsion du temps me donne toujours le tournis… »
La nausée s’intensifie et Marie vide son estomac dans la cuvette. Ce qu’elle ressent est difficile à décrire, à supporter même. N’a-t-elle pas gardé le secret sur ses aventures durant toutes ces années alors que ses compagnons de fortune, Jean-Pierre, Lucette et André, ne s’en souviennent pas ? Quinze ans de silence ! Elle a fini par croire qu’elle avait rêvé tout ça. « Pire… je devrai me taire encore, attendre que cette Nadine revienne d’exil ! » La rouquine se met à trembler et le malaise la frappe à nouveau avec violence. « Si par son arrivée mes collègues retrouvaient la mémoire et la reconnaissaient ! Ce serait… terrible ! »
Marie se déplace vers le grand miroir pour s’examiner. Elle asperge d’abord son visage d’eau glacée. Son teint perd peu à peu son aspect blême. Elle reprend son souffle, mais ses yeux verts restent hagards. Ils trahissent tout le désarroi que la rencontre a provoqué au plus profond de son âme. Retrouver la sorcière au moment où elle ne s’y attendait plus la bouleverse énormément. Posant ses mains sur le marbre froid de l’évier, elle se souvient de ce que la nomade lui a raconté sur sa vie dans cet univers fantastique à l’image du Québec, mais inhabité par l’humain.
Un matin, Nadine s’est réveillée dans sa tente orange posée sur un sol rocheux sans comprendre comment elle était arrivée là. Sa mémoire lui présentait plutôt un coucher la veille dans la grande maison familiale avec Alex, son mari. Pourtant, elle se trouvait au sommet d’une montagne qu’elle croyait être le mont Logan en Gaspésie 1 . Une blague déplaisante, peut-être ? Habile en forêt et surtout rebelle, la femme avait décidé de ne pas attendre les secours. Elle venait de prendre sa retraite et elle ne voulait pas manquer une seule minute de cette nouvelle vie. Sur un coup de tête, elle avait ramassé son bagage et descendu la montagne pour chercher de l’aide par elle-même. Au fond, sa motivation visait à confondre ses présumés plaisantins.
La femme avait ainsi erré pendant plusieurs semaines sur cette terre à la recherche du chemin qui lui permettrait de retourner chez elle. Avec désarroi, elle a fini par constater qu&