Elvira Time, 4 : The end of Time , livre ebook

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Il y a des histoires qui finissent bien et d’autres qui commencent mal. Et puis il y a ma vie... ou ce qu’il en reste. Les vampires – mon unique source de revenus – désertent la ville au pire moment possible : mon entrée dans la vie active.


Diplôme en poche, je suis enfin libre de bosser dans la « dératisation », malheureusement pour moi, les nuisibles ont tous mystérieusement disparu ou portent un joli collier de toléré. Devoir zoner dans ma chambre sans savoir quoi faire aurait pu être un plan B tout à fait acceptable, si mon oncle n’avait pas décidé de resurgir dans ma vie pour jouer les thérapeutes, avec dans sa valise, une fille adoptive bien gênante.


Quand enfin les Canines se décident à pointer le bout de leurs dents, il y a comme un caillot dans l’artère : mes proies ne sont plus les mêmes ! Elles ont changé et ce ne sont pas des cas isolés : à l’échelle du pays, les vampires contre-attaquent.


Plus que quiconque, j’ai des raisons de comprendre ce qui se passe et je suis la seule à pouvoir intervenir. Et croyez-moi, le monde n’est pas prêt à m’avoir pour héroïne.Je ne suis pas prête non plus...

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0

EAN13

9782375681510

Langue

Français

Mathieu Guibé
Elvira Time
The end of time
SAISON FINALE
Editions du Chat Noir


À Elvira et son gang.
Ça a été une sacrée virée, pas vrai ?




Prologue
Les sagas lycéennes ne sont pas exemptes de clichés. Parlons de leur conclusion par exemple. Combien s’achèvent sur la traditionnelle remise des diplômes ? Embrassades, succès mérités, discours motivants, lancers de chapeaux, avenir qui vous tend les bras. Un happy end des familles vous laissant sur une note sucrée après moult péripéties qui vous ont tenus en haleine, vous ont fait douter, vibrer. Vous voilà récompensés par un final teinté de rose bonbon pour ces persos dont on ne vous parlera plus alors qu’ils n’ont vécu, pour la plupart, qu’un quart de leur vie. Comme si après ce symbole du passage à l’âge adulte, ils ne pouvaient plus vivre de rocambolesques péripéties, comme si l’extraordinaire était dorénavant banni de leur quotidien. Allez les gars, on remballe, il faut rentrer dans la vie active, on vous garde un peu d’alcool et de sexe pour les études, mais après, boulot ! Oubliez magie, monstres ou romance de rêves. Si ton aventure a commencé au lycée, elle se finira au lycée, point barre.
Alors ça faisait déjà tout un paragraphe de mon prologue que je me demandais ce que je foutais en toge, à attendre qu’on me remette un bout de papier insignifiant. Où est-ce que j’avais merdé ? Non pas que j’aimais faire comme tout le monde, mais j’espérais encore mon happy end. Non, je déconnais, je ne trompais personne de toute façon. Impossible que l’on finisse sur une bonne note me concernant, avec moi vous alliez en chier jusqu’au bout. À commencer par une musique bien ringarde : «  Pomp and circumstances  ».
La marche officielle des cérémonies de diplôme résonnait dans les enceintes du gymnase. Le parquet ciré de l’équipe de basket avait été envahi par des rangées de chaises, elles-mêmes prises d’assaut par des fessiers parentaux impatients de capturer sur leur portable LE moment de gloire de leur progéniture - peu importe qu’elle avait été une vraie pain in the ass … épine dans les pieds - ahem - pendant son adolescence.
Ladite marmaille s’avança d’ailleurs en un défilé cadencé par les notes d’Elgar, dans l’allée centrale flanquée des vieux, tous sur leur 31, mais quand même bien moins sexy que les joueurs qui foulaient d’habitude ce sol. La fierté se lisait sur leurs visages, les plus téméraires des mamans osaient un petit signe de la main vers leur enfant qui devait pourtant garder une attitude solennelle. Leur joie fut de courte durée. Bientôt les visages se fermèrent. Les regards se noircirent. Le dégoût déforma les bouches d’un léger rictus. Hautain, arrogant, méprisant, autant de mots qui me venaient à l’esprit quand je fis mon entrée sur le tapis rouge. Rouge, car tu n’étais pas sans savoir qu’à chaque fois qu’on avait évoqué ce lieu, ça s’était fini dans un bain de sang. Ce qui expliqua sans doute que notre concierge portoricain très croyant se signât à mon arrivée. Je n’allais pas les blâmer de se méfier de ma capacité à tout faire foirer, mais j’aurais apprécié un petit peu de confiance. J’avais la toge, la toque et l’air débile qui allait avec. Et on ne m’avait même pas payée pour que je consente à réduire en miettes des années de shopping minutieux pour élaborer mon style. Donc OK les gars, j’avais un passif, mais je jouais le jeu, donnez-moi mon diplôme - voire un oscar - et je me casse sans faire de vagues… d’hémoglobine. Je les espérais juste assez intelligents pour ne pas avoir invité de vampire - toléré ou non - pour la cérémonie. L’incident Cootridge devait encore être bien trop récent pour se réessayer à pareille fantaisie. Quand je vis le proviseur Parker dans sa toge sur scène, avec cet air de Goofie maladroit, je me méfiai… Non… Quelques semaines n’auraient pas effacé les meurtres commis par le professeur vampire, et peu importe si j’avais été innocentée, mon séjour en prison n’avait visiblement pas été oublié non plus par la caste parentale et ma réputation n’avait pas été blanchie, toujours bien tâchée de rouge.
Au milieu des regards haineux, je surpris les yeux de ma mère. Mon ancre, ma bouée, celle qui m’empêchait de me noyer sous la pression qui venait de s’abattre sur moi. Oh, je n’aurais pas fait demi-tour, m’enfuyant en courant vers les toilettes pour verser quelques larmes en toute discrétion. Non, j’aurais juste pété un plomb et j’aurais sans doute cassé quelques dents, parce que ce n’était juste pas tolérable qu’on déversât autant de haine sur une ado - surtout si l’ado c’était moi - et que la tolérance et moi, on n’était pas copines. Alors la présence de ma mère me radoucit, véritable soupape. Elle me fixa, fière, une chaise vide à ses côtés symbolisait l’absence de mon père. Cette fois, je pourrais bien chialer devant l’assemblée. Mais maman me sourit, et le fantôme de mon père apparut derrière elle. Pas réellement, pas comme mon Jericho spectral qui me suivait toujours. Je ne savais pas comment l’exprimer, mais dans la présence de ma mère, je ressentais celle de mon vieux, parce qu’elle avait été là pour deux depuis son décès, parce qu’elle avait tenu le bastion contre vents et marées alors que je m’étais laissé emporter par la tempête. Parce qu’elle était la femme la plus forte que je connaissais. Alors je lui souris. Je lui souris et j’emmerdai le reste du monde.
Munie de cette nouvelle force, je pris place dans les premiers rangs, ceux réservés aux élèves. Plus qu’un long discours à subir et les choses se finiraient d’elles-mêmes.
—  Mesdames et messieurs, chers élèves, c’est avec un ravissement non feint que je vous accueille cette année encore, dans l’enceinte de Lincoln High, pour la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes. Promotion 2016, levez-vous.
C’était bien la peine de nous avoir fait asseoir. Je vous passais les poncifs du monologue qui s’ensuivit, seulement la tournure que prit l’intro commençait à faire naître un malaise au creux de mon ventre.
—  Malgré la joie de se tenir ici, tous tournés vers l’avenir de nos enfants, nous ne pouvons pas oublier les terribles événements qui ont frappé Lincoln High. Pour ces vies fauchées trop tôt, je vous invite à commémorer en silence le souvenir de ceux qui devraient être parmi nous, aujourd’hui.
Les lumières s’éteignirent alors, sur le grand store blanc de projection débuta un diaporama PowerPoint cheap au goût douteux. Amer. Le visage de Kristie apparut. Une photo de pro, un portrait pris pendant son dernier bal. Elle était belle sous sa parure de bijoux et dans sa robe hors de prix, un maquillage bien assorti pour l’occasion. En dessous, des dates de naissance… et de mort, dont l’écart faisait frémir. La proie de Cootridge, celle dont on m’avait accusée du meurtre. S’enchaînèrent ensuite des photos d’elle, en cheerleader, avec ses amis… Puis le visage de Miranda la remplaça. Elle aussi, retrouvée morte à cause du vampire. On la revit avec ses camarades de l’orchestre. Souriante et bien entourée. D’autres têtes se succédèrent. Des gosses tués l’an dernier, dommages collatéraux de l’attaque de la bibliothèque par le canineux russe. Et à chaque nouveau visage, mon ventre se nouait un peu plus, car tous étaient plus ou moins liés à moi, leur mort tout du moins. Mais ce n’était pas ça qui me terrorisait, c’était parce que je savais que son visage allait finir par s’afficher et que je n’étais pas sûre de tenir le choc.
JERICHO KAYNES
1998 - 2013
Sucker punch dans ma face. J’étais sonnée, prise de vertige. D’abord parce que j’étais choquée de ne pas le voir avec son hoodie d’Halloween, mais en costume, beau et élégant. Une photo de bal, de notre bal, le seul qu’on avait passé ensemble… Je sentis les larmes monter. D’abord de tristesse. Puis de rage. Les photos suivantes qui devaient illustrer le parcours de mon meilleur ami étaient des zooms grossiers et pixélisés de lui en arrière-plan. Mon Jericho n’était pas un sportif, ni un musicien, il était tout simplement discret, ne se mettait jamais en avant et il

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