Fantômes routiers

Steve Anderson

Description

Lorsqu’Antoine entre dans le carrosse d’Andra la Romanichelle, diseuse de bonne aventure d’un cirque itinérant, il est loin de se douter que sa vie en sera marquée à jamais. Entretemps, Eissal le démon provoquera un accident macabre dans une lugubre maison qui aura des répercussions sur l’avenir de la jeune Isabelle et scellera son destin.
Des phénomènes étranges inspirent la légende des fantômes routiers. Entités éthérées qui apparaissent le long des routes pour apeurer et sauver les conducteurs qui sont sur le point de s’endormir au volant et d’effectuer une sortie de route fatale.
Kevin qui voit son père Antoine dépérir comme une étoile morte dont la lumière s’éteint lentement dans la distance entre les astres. Père tourmenté par des fantômes routiers qui le menacent de représailles s’il ose retirer un cadre insolite posé sur un des murs de son bar. Une moto spectrale qui apparaît subitement sonnant le glas et cette étrange roue rouge à seize rayons peinte sur son réservoir à essence qui semble aspirer la mort dans son sillon.
Qui sont les gens du voyage ?

Sujets

• Hantes
• Fantômes

Informations

• Publié par: Distribulivre
• Date de parution: 02 décembre 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782897755669
• Langue: Français

Extrait

Fantômes routiers
 
 
Steve Anderson
 
 
 
 
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Image originale de la couverture : Jessica Peterkin
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.
 
 
 
Distributeur : Distribulivre   www.distribulivre.com   Tél. : [phone] Télécopieur : 1-450-913-2224
 
© Les Éditions de l’Apothéose Lanoraie (Québec), Canada J 0K 1E0 [e-mail] www.leseditionsdelapotheose.com
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
 
ISBN papier : 978-2-89775-537-9
ISBN EPUB  : 978-2-89775-566-9
 
 
Imprimé au Canada
 
 
 
 
À ma mère… ma porte d’entrée dans ce monde
 
 
All night long I dream of the day When it comes around, then it's taken away Leaves me with the feeling that I feel the most Feel it come to life when I see your ghost
All my life
One by one
Foo fighters
 
 
 
There's a killer on the road, his brain is squirmin' like a toad Take a long holiday, let your children play If ya give this man a ride, sweet family will die Killer on the road, yeah
Riders on the storm
The Doors
 
 
 
So I'm back, to the velvet underground
Back to the floor, that I love
To a room with some lace and paper flowers
Back to the gypsy that I was
To the gypsy that I was
And it all comes down to you
 
Gypsy
Mirage
Fleetwood Mac
 
 
Prologue
Richelieu 1967 - Cirque itinérant
 
 
CIRQUE ITINÉRANT, l’affiche était dotée d’une roue rouge à seize rayons. Antoine avançait à travers la foule. Le ciel était étoilé, la brise fraîche. La foire se trouvait à Richelieu, près de la rivière du même nom. C’était la dernière journée de la foire et la soirée tirait à sa fin. Levant sa bouteille pour boire ce qui en restait et se donner du courage, Antoine avança lentement vers un carrosse vert forêt. Sur les côtés, on pouvait voir la même roue rouge à seize rayons que sur l’affiche. CIRQUE ITINÉRANT était inscrit en blanc au-dessus de la roue et la mention FANTÔMES ROUTIERS apparaissait en bas, peinte en blanc. La diseuse de bonne aventure qui offrait ses séances dans le carrosse, lui était tombée dans l’œil dès le début de la première journée. Une belle rousse aux cheveux longs ondulés. Elle possédait un sourire charmant et des yeux bleus envoûtants. Il était attiré comme jamais auparavant, comme la gravité ou plutôt un trou noir qui aspire la matière. C’était un nouveau sentiment pour lui. La rousse apparut sur le seuil de son carrosse. Elle portait une robe brune et verte avec des manches blanches. Plusieurs colliers encerclaient son joli cou. Un bandeau rouge retenait ses cheveux qui pendaient telle une cascade au crépuscule. Antoine ne pouvait détourner le regard. Elle le vit, lui sourit. Les yeux bleus du jeune homme se fondirent littéralement dans ceux de l’attirante romanichelle. Andra leva sa petite main blanche aux ongles couverts de noir et parsemés de petites étoiles blanches. Elle fit bouger son index de bas en haut pour indiquer à Antoine de s’approcher. Il sourit à son tour, puis avança vers elle.
— Aimeriez-vous changer votre avenir en entrant dans ce joli carrosse ?
Si Antoine avait su ce qui l’attendait, aurait-il monté les marches en bois menant au carrosse ? Combien de moments dans nos vies revoyons-nous des occasions en nous demandant « si j’avais fait ceci au lieu de cela » ou encore « si j’avais refusé au lieu d’accepter » ou encore « si j’avais moins bu, peut-être que ? » Le destin est-il déjà tracé ? Avons-nous une influence sur les événements ? Or, au moment où il avait posé son regard au fond de celui de la belle rousse, les dés étaient joués.
— Je croyais que vous lisiez l’avenir ?
— Pour le dernier client de la foire, il y a un extra. Je change sa vie à jamais.
— Je suis curieux de voir comment vous arrivez à faire cela.
— Alors, venez !
Elle lui offrit son plus joli sourire en lui tendant sa main. L’espace d’un instant, Antoine crut apercevoir les étoiles blanches bouger dans le vernis noir de ses ongles. Il inséra sa main dans la sienne et se sentit flotter, sans trop comprendre comment elle faisait battre son cœur à un rythme aussi intense. Andra fit demi-tour, passa le bras du jeune homme par-dessus son épaule et l’attira à l’intérieur.
— Assoyez-vous mon cher. Elle lui offrit un séduisant clin d’œil.
La jolie rousse ferma de lourds rideaux rouges à l’avant du carrosse, pendant qu’Antoine prenait place devant une table en bois au centre de laquelle se trouvait une boule de cristal. La voyante souffla toutes les bougies, à l’exception de la grande blanche située sur la table. Tirant sur deux cordons blancs, elle fit glisser sa robe à ses pieds sans quitter son hôte du regard. Antoine maintint le contact visuel, résistant à observer son corps nu. Il pouvait percevoir ses seins lourds qui avaient rebondi avec la chute de la robe. La diseuse de bonne aventure plaça ses pieds à la largeur de ses épaules et leva le dos de ses mains de chaque côté de son visage. Elle tenait un masque en porcelaine dans la main droite qu’elle enfila en tirant un élastique de la main gauche. Le visage revêtu du masque de la mort, elle observait les étoiles sur ses ongles noirs. Une roue rouge à seize rayons était visible dans la boule de cristal. Des visages fantomatiques apparaissaient et disparaissaient autour de la roue. Une voix caverneuse se fit entendre.
— On dit que, qui prend femme prend pays… mais qui prend une Romanichelle prend le lot des gens du voyage sans repos.
La belle rousse s’avança vers lui, posa ses mains sur ses tempes et attira lentement sa tête entre ses seins. Antoine sentit dans la chair chaude une odeur irrésistible de lavande. Il ne put s’empêcher de lever la tête et de regarder le visage en porcelaine penché sur lui. Andra se releva légèrement pour porter son mamelon à la bouche de l’homme qui l’enroba de ses lèvres charnues. Il tourna sa langue lentement autour de la pointe ce qui la fit durcir. Il la mordilla tendrement, puis se tourna vers l’autre sein. Les mains de la romanichelle caressaient les longs cheveux châtains d’Antoine, lorsque soudainement, elle le tira par les cheveux pour le lever et le propulser sur un vieux divan à coussins en velours rouge et or. Le profil décharné du jeune homme jetait une ombre inquiétante sur le plafond du carrosse et son visage cireux se dérobait à la lumière pâle de la chandelle. Andra s’avança vers lui. À l’aide de ses longs doigts étoilés, elle défit le bouton du pantalon d’Antoine, abaissa sa fermeture éclair et sortit son membre en érection de son caleçon blanc. La Romanichelle s’installa à califourchon sur lui. Ce n’était pas la chaleur de sa chair ni la fièvre qui allumait les yeux du visage de porcelaine qui fit frissonner Antoine de désir lorsque la rouquine s’empala vigoureusement sur son membre, mais bien le sentiment d’être observé. Alors que leurs cœurs battaient en harmonie et que la dopamine brûlait dans leurs veines, elle se pencha pour lui glisser à l’oreille « Je veux te donner quelque chose de merveilleux pour lequel tu n’hésiteras pas à mourir… pour rendre ta vie belle à vivre. » Elle se releva en position assise, se mit à faire glisser sa chair humide de désir sur le membre gonflé en le pistonnant comme une démente. Les yeux mi-clos d’Antoine fixaient la boule de cristal. La roue rouge dépassait maintenant la circonférence de la sphère et tournoyait à une vitesse folle. Des ombres semblaient se fondre dans le mouvement de la roue le long des murs. Antoine ferma les yeux et prit les seins de son amante férocement avant de répandre sa sève chaude dans le sexe torride et humide de la belle rousse. Durant son orgasme, il perdit la notion du temps et sembla aspiré par le mouvement de la roue. Il lui parut vivre des vies sans nombres, mourir des myriades de morts, oubliant chaque fois la mort et la vie qui venait de se dérouler.
Soudainement, tout