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Description

Un jour sombre d’été, un corps est découvert dans la petite municipalité du Midland, en Ontario. Ana, 1/17 : C’est tout ce que le tueur leur a laissé. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qui est cette personne qui semble avoir un plan soigné, voire machiavélique ? Pour Emma, l’enquêteuse chargée de l’enquête, rien n’est laissé au hasard. Les scènes de crime, les victimes, les témoins ; tous sont stoïques. Personne ne parle. Mais quel est le rôle d’Emma dans cette histoire ? Pourquoi cette enquête la bouscule, la tracasse ? Et si, à l’inverse de ce qu’elle pensait, c’était l’enquête qui l’avait choisie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juillet 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782925144434
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHARLÈNE DESJARDINS
 
 
 
 
 
FRACTION
 
 
 
 
 

 
Conception de la page couverture : © Essor-Livres Éditeur
Image originale de la couverture : Shutterstock 127509986
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur .
 
Distributeur : Distribulivre   www.distribulivre.com   Tél. : 1-450-887-2182 Télécopieur : 1-450-915-2224
 
© Essor-Livres Éditeur Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada distribulivre@bell.net www.essor-livresediteur.com
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
 
ISBN papier  : 978-2-925144-33-5
ISBN epub  : 978-2-925144-43-4
 
 
 
 
 
 
 
 
FRACTION
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE
 
 
 
16 octobre 1992
La professeure était à l’avant, présentant son cours d’histoire du jeudi après-midi. C’était toujours ennuyant et personne ne l’écoutait vraiment. Elle avait eu droit à la pire classe de la quatrième année. Certains se lançaient de petits papiers, d’autres rigolaient en pensant qu’elle ne les remarquait pas et d’autres encore jouaient à des jeux qui passaient le temps. Ils n’étaient que des enfants. Pendant qu’elle continuait son cours sur un ton monotone, elle a levé la main. La professeure l’a tout de suite pointée, pensant qu’elle voulait lui poser une question concernant le sujet qu’elle présentait. Elle lui a demandé, d’un ton gêné, si elle pouvait aller aux toilettes. Elle lui a répondu gentiment de faire vite, ce qu’elle a fait. Elle est sortie de la classe comme un éclair. Elle est allée s’asseoir dans les toilettes et a écrit des mots sur la porte, joignant les centaines de dessins qui y étaient déjà écrits. Elle a ensuite fait le tour de l’école plusieurs fois, profitant de ce moment seule pour être une enfant. Après un moment, quand elle a pensé que la professeure pourrait s’inquiéter de son absence, elle est retournée discrètement et s’est dirigée vers sa classe. Au bout du corridor, très loin, un enfant plus vieux qu’elle, qu’elle ne connaissait pas, se tenait debout devant une poubelle. Elle s’est arrêtée et l’a observé. Il était mystérieux. Il tenait dans ses mains une sorte de contenant rouge et un petit paquet. Il a déversé le liquide du contenant dans la poubelle, a sorti du paquet une allumette, l’a grattée sur celui-ci et l’a lancée dans les ordures. Elle a compris uniquement ce qu’il faisait quand elle a aperçu des flammes sortir de la poubelle et se propager rapidement. Le garçon s’est retourné vers elle, a croisé son regard et a mis son index sur sa bouche.
 
 
 
 
1
 
 
 
Mardi 27 avril 2010
Quand je me réveillai, j’étais toujours plongée dans la pénombre. Je me tournai vers mon cadran qui indiquait 5 h 30 et du bout des doigts, pris mon téléphone qui traînait sur mon bureau. Quand l’écran s’alluma, je plissai les yeux et m’aperçus que j’avais trois appels manqués du commandant. J’écoutai le premier message vocal qu’il m’avait laissé et compris, en entendant une simple adresse, qu’il devait y avoir une urgence. Je me levai, enfilai les premiers vêtements qui me tombèrent sous la main et pris mes clés de voiture. Je marchai d’un pas rapide vers mon véhicule et j’étais déjà trempée quand je m’engouffrai à l’intérieur. Je démarrai en trombe et sus, en écoutant ses autres messages vocaux, qu’il venait d’y découvrir un corps. En réécoutant l’adresse une seconde fois, l’endroit me revint en mémoire, c’était l’adresse d’une vieille usine abandonnée. Quand j’arrivai sur les lieux, le périmètre était déjà établi. Je montrai mon badge à l’agent qui était chargé de la protection de la scène et il me fit signe d’y aller, tout en me pointant l’endroit. De loin, je pouvais apercevoir la silhouette du commandant qui observait la scène. Quand j’arrivai finalement à sa hauteur, il se retourna vers moi et me remercia du regard.
— C’est un citoyen qui nous a appelés.
J’acquiesçai d’un signe de tête et m’approchai du corps. À première vue, il semblait être celui d’une femme, d’une vingtaine d’années environ. Le corps était déposé dans un baril et ses bras ainsi que sa tête sortaient de celui-ci. En m’approchant, une odeur de putréfaction envahit mes narines. J’eus un haut-le-cœur et me reculai de quelques pas. Malgré le vent et la pluie qui faisaient rage, l’odeur et l’endroit étaient infâmes. Des seringues souillées jonchaient le sol, des tentes étaient installées un peu partout et les innombrables déchets faisaient office de plancher. Cet endroit était devenu un repère aux sans-abris. Remarquant que mon estomac ne voulait toujours pas collaborer, je pris une grande inspiration, retins mon souffle et m’approchai plus près du corps. Son cou était entouré d’une marque profonde ressemblant à une empreinte de corde. Elle avait également quelque chose d’écrit sur le corps. Je m’approchai de plus près pour lire ce qui y était inscrit. Sur son ventre était marqué «   Ana   » suivi d’une fraction à peine distinguable, «   1/17   ».
— Le tueur ou la tueuse, quel qu’il soit, voulait laisser sa marque, affirma le commandant.
Je me reculai et acquiesçai, pensive. Je voyais cette inscription comme une signature, une provocation. C’était comme s’il voulait que nous sachions qui il était, comme s’il était fier de son œuvre. Je me retournai vers le commandant, son visage laissant paraître son inquiétude.
— Savez-vous depuis combien de temps le corps se trouve ici   ?
— De ce que le médecin légiste a observé, cela ferait seulement quelques heures. Nous recevrons le rapport complet d’ici quelques jours.
— Et pour ce qui est de l’odeur   ? rétorquai-je.
— Nous n’écartons pas l’hypothèse que la victime puisse être décédée depuis un moment déjà.
— D’accord, et est-ce que quelqu’un a interrogé le citoyen qui l’a trouvée   ?
— Non, je voulais justement que tu t’en occupes, il est au poste en train de dégriser.
— Parfait, lui répondis-je en m’éloignant.
— Emma   ? Je veux également que tu tentes de trouver ce que signifie Ana, cela peut être un nom, un prénom, un acronyme. Cette signature doit avoir une signification et c’est peut-être la clé de toute cette enquête.
Je lui fis un hochement de tête et quittai précipitamment la scène. Lui et moi savions pertinemment que ce ne serait pas aussi simple.
J’arrivai finalement au poste après un court trajet de voiture. Dans l’auto, pendant que mes yeux étaient concentrés à observer la route, mes pensées s’affairaient à autre chose. Je cherchais des réponses, mais également des questions. J’avais des tonnes de questions à poser.
Quand je pénétrai dans la salle, je remarquai que l’homme qui me faisait face semblait complètement désemparé. Ses yeux étaient injectés de sang, des cernes se creusaient sous ceux-ci et son regard semblait vide. Il ne me regardait pas. Il était ailleurs. Ses cheveux étaient ébouriffés, sa barbe lui donnait un air négligé et ses vêtements étaient souillés. Je me présentai, presque en silence, et attendis qu’il parle. J’attendis que sa version des faits soit la bonne et que tout ce qui s’était passé se place dans sa mémoire. Je poussai vers lui le verre d’eau qu’il ne semblait pas avoir touché et il leva finalement les yeux vers moi.
—  Comment vous sentez-vous   ? lui demandai-je tandis que j’avais capté son attention.
— C’est une sensation étrange, répondit-il simplement.
Je ne répondis pas, laissant le silence parler de lui-même.
— Racontez-moi ce qui s’est passé, dis-je après quelques minutes plongés dans le calme.
— Je me promenais dans le coin, et c’est à ce moment que je l’ai aperçue.
— Qu’est-ce que vous faisiez à cet endroit   ? lui répondis-je.
— Rien d’important.
Je le questionnai du regard, n’ayant pas envie de lui poser la même question sous différentes formes. Je voulais que les mots sortent de sa bouche, naturellement, sans contraintes.
— Je ne suis pas ici pour vous juger, rajoutai-je avant de retourner dans le même mutisme dans lequel nous étions plongés .
— D’accord, d’accord. J

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