Héroïnes pour demain et après
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Description

Ces héroïnes (au caractère bien trempé), ce sont celles imaginées par Patrice Verry et réunies pour la première fois dans ce recueil. Venez découvrir, à travers l'espace et le temps, les aventures riches en rebondissements de ces femmes hors du commun, qu'elles soient pilotes de gigantesques vaisseaux spatiaux, exploratrices de planètes primitives, victimes ou instigatrices de complots tortueux... Les sept nouvelles proposées ici vous entraîneront dans un futur qui ne vous laissera pas indifférents.


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Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782364754447
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Patrice Verry HÉROÏNESPOURDEMAINETAPRÈS
RÉSUMÉ Ces héroïnes (au caractère bien trempé), ce sont ce lles imaginées par Patrice Verry et réunies pour la première fois dans ce recu eil. Venez découvrir, à travers l'espace et le temps, les aventures riches en rebon dissements de ces femmes hors du commun, qu'elles soient pilotes de gigantes ques vaisseaux spatiaux, exploratrices de planètes primitives, victimes ou i nstigatrices de complots tortueux... Les sept nouvelles proposées ici vous e ntraîneront dans un futur qui ne vous laissera pas indifférents. © Éditions Voy’el 2019 Nous nous engageons à vous proposer des livres sans DRM, en échange, merci de ne pas diffuser cet epub sans autorisation de l’auteur ou de l’éditeur. Le piratage est un fléau pour les éditeurs, surtout les petits, car le numérique permet bien souvent des rentrées d’argent dont nous ne pouvons nous passer. En vous engageant à acheter nos livres légalement, vous nous aidez à vous faire découvrir de nouveaux talents, de nouveaux univers.
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PILOTE Pour Hubert, illustrateur et magicien de l’image. Criblés de points lumineux aussi nombreux que les é toiles, les trois transpatiaux s’intégraient aux structures d’Alpha 1 5, au point que l’on pouvait douter qu’ils y soient simplement amarrés : rien ne permettait de distinguer ce qui séparait les gigantesques vaisseaux des installatio ns portuaires de la station interplanétaire. Lequel peut bien être l’Eridania? De l’endroit où elle se trouvait, Gixyliane ne pouv ait apercevoir leurs noms. Magnifiques, impressionnants et techniquement irrép rochables, les mastodontes offraient au regard le même aspect général, mais différaient par de subtils détails. La jeune femme joua quelques secondes avec l’idée q u’on lui demanderait d’en choisir un. Lequel préférerait-elle ? « Soleil dans trente secondes », annonça une voix masculine désincarnée. Gixyliane chaussa des lunettes fumées. Le tube de liaison, qui conduisait aux docks d’arrimage, avait beau être constitué d’un ma tériau photochrome, elle savait par expérience que la perte de transparence n’était pas assez rapide pour protéger ses yeux fragiles. Pour l’heure, l’absence totale de reflets sur les parois du couloir donnait l’illusion de se trouver en contact direct avec l’espace. Elle s’immobilisa afin d’observer l’embrasement d’A lpha 15. Pour rien au monde, elle ne l’aurait manqué : mieux qu’un feu d’artifice, un spectacle à couper le souffle dont elle ne se lassait pas. Le soleil s e manifesta tout d’abord par une tache lumineuse à la lisière de l’atmosphère terres tre, trente-cinq mille kilomètres plus bas. Les superstructures de la station revêtir ent en quelques instants un habit d’or liquide, tandis que les transpatiaux se réfléchissaient dans les panneaux solaires. Les navettes de service sortiren t de la nuit, nuée d’abeilles au voisinage de leur ruche. Puis les contrastes se ren forcèrent pour ne laisser subsister que des fragments d’ombres découpés au cu tter, comme autant de polygones détachés de leurs supports. Quand ses parents étaient venus s’installer sur Alp ha 15, son regard d’enfant s’était approprié ce nouveau cadre avec passion. Tr ès vite, elle avait dédaigné les navettes magnétiques et privilégié la marche da ns les tubes de liaison, dont l’ouverture sur l’univers donnait corps à tous ses rêves. Il existait tant d’endroits à découvrir, tant d’activités à observer ! Aujourd’hu i encore, elle savourait le trajet pédestre, même si elle avait dû se lever plus tôt p our être sûre d’embarquer à l’heure. Émue, elle laissa une larme emporter ses souvenirs et les choix qui l’avaient conduite ici. Seuls comptaient le futur et le vaiss eau dont elle avait obtenu la responsabilité.
Les parois du couloir s’étaient adaptées à la lumin osité extérieure. Elle rangea ses lunettes et reprit son chemin, avec la légèreté que lui apportaient les effets de la gravité quantique invertie. Cette simple dérivation de la relativité incertaine, utilisée pour soulager les grandes constructions sp atiales des tensions mécaniques qui pesaient sur elles, offrait aussi de s agréments pour leurs occupants. Simple ! Elle ne put s’empêcher de souri re à l’évocation des cours barbares de l’école de pilotage. Elle n’avait jamais obtenu de très bonnes notes en physique relativiste. De son point de vue, l’imp ortant était que cela fonctionne, pas de comprendre comment ! Les astromécas possédai ent les compétences requises pour intervenir en cas de panne sur ce type de système. Des hommes aux yeux fatigués émergèrent d’un couloir latéral. Leurs regards s’éclairèrent à son approche. Malgré les usages, ce rtains n’hésitèrent pas à fixer avec envie sa poitrine moulée dans l’uniforme de pi lote. Sans y attacher d’importance, elle sourit, amusée. La répartition d es sexes n’était pas toujours équilibrée dans les équipages en mission lointaine. Soudain, la vision d’une scène érotique explicite l ui traversa l’esprit. Un frémissement parcourut son bas-ventre. Un télep ! Il dépasse les bornes. Furieuse, elle parvint à maîtriser ses pulsions, se retourna vers le groupe qui s’éloignait, prête à faire un esclandre. Mais l’agr ession psychique s’arrêta aussitôt, et sa colère retomba comme un soufflé. Ce genre de gamineries ne constituait pas un motif suffisant pour justifier u ne plainte, surtout quand on connaissait les difficultés à présenter des preuves ! Elle se promit néanmoins d’adresser un mémo officieux à l’administratrice d’Alpha 15. Meg Stone avait une réputation d’intégrité et ne prendrait pas à la lég ère les avertissements d’un pilote. Si nous faisions cela à chaque fois, l’administration finirait par revoir à la baisse la proportion de téleps dans les équipes. Le lobby des téleps que constituaient ces derniers était puissant, mais que l’on accuse ses membres de harcèlement sexuel ne laisser ait personne indifférent. La jeune femme respira à fond afin de calmer ses pu lsations. L’Eridania méritait toute son attention, et ce n’était pas le moment de permettre à un obsédé de la déstabiliser. Elle parvint au module d’interconnexion, où se rejo ignaient six tubes de liaison en provenance de divers secteurs de la station. Une navette, sur son rail magnétique, attendait ses passagers. Il ne restait plus à Gixyliane que quelques centaines de mètres à parcourir pour atteindre les docks. La proximité de sa destination contribua à la détendre et elle remisa l’incident dans un coin de sa mémoire. À présent, les transpatiaux la dominaient de leurs masses gigantesques. Les noms, tracés en lettres d’azur su r la coque, semblaient aussi neufs que s’ils venaient tout juste de sortir des c hantiers d’Achernar. Au premier plan se trouvait l’Eridania. Elle marqua un temps d’arrêt.Je vais piloter ce monstre, songea-t-elle, à deux doigts de battre des mains comme une gamine. Cet en thousiasme mêlé de crainte la renvoyait à la première leçon qu’un pilote devait apprendre lorsqu’il était confronté à ce type de vaisseau : dominer le sentim ent de son insignifiance. Au
bout de quelques jours, la conduite apparaissait d’une telle facilité qu’il devenait indispensable de résister à l’effet inverse. Les ta bleaux de bord aux écrans clignotants, les innombrables interrupteurs, appart enaient désormais aux musées. Aujourd’hui, la sphère chrono-inertielle et son fauteuil de pilotage suffisaient aux manœuvres, offrant la tentation de se prendre pour l’engin lui-même. Il existait un vrai danger à se laisser piéger par cette impression de puissance. Un casque psychosenseur fournissait en temps réel d es indications en provenance de l’équipage et du matériel cybernétiqu e de bord. Si l’on négligeait de sélectionner les données importantes, et d’impos er des consignes strictes sur la chronologie de ces données, la masse des informa tions qui se déversaient chaque seconde pouvait produire un effet de saturation sur le cerveau du pilote. En revanche, les réponses quasi instantanées de la sphère incitaient à exécuter des manœuvres trop rapides sans tenir compte de la résistance des structures aux contraintes gravitationnelles et spatiotemporel les. Les sécurités étaient prévues pour éviter cela, mais les déclencher à tou t bout de champ manquait de professionnalisme. Les pilotes humains n’étaient pas payés pour tester les limites du système. Gixyliane avait la réputation de navigu er avec aisance. Cette qualité avait, sans nul doute, contribué à sa promotion actuelle. La jeune femme poussa un soupir de satisfaction. Petite fille, elle rêvait déjà de ce poste. Alors qu’elle s’apprêtait à poursuivre son chemin, un mouvement à l’avant de l’Eridania attira son attention. Quelque chose s’agitait juste à côté de l’unité de transmission hyperspatiale que les pilotes appelaie nt « le nez ». Pour autant qu’elle puisse en juger à cette distance, il ne s’a gissait pas d’une navette de service. Elle ajusta mentalement l’échelle pour se faire une idée de la taille de l’objet. Saint Hubble ! Ce truc mesure au moins dix mètres ! Son cœur se serra et la peur l’envahit quand elle s e rendit compte que la chose possédait une forme humanoïde. Une attaque ? Elle ne connaissait aucune race capable de se dépla cer dans le vide en l’absence d’appareillage de survie. Sans parler de sa taille ! Des heures d’entraînement l’avaient habituée à pren dre des décisions rapides pour faire face à des situations aussi variées que dangereuses. Une seconde lui suffit pour localiser l’armoire blindée de service, à proximité de la navette magnétique. Elle s’y précipita, plaça ses yeux et s es paumes aux endroits prévus et patienta une seconde. Les portes de l’armoire co ulissèrent en silence. La jeune femme hésita à peine devant le râtelier d’arm es, avant d’opter pour un SG34 dont la taille ne laissait pas supposer la légèreté.SG34-41, rectifia-t-elle en constatant que les modifications relatives à la rec onnaissance vocale avaient été incluses. Elle ajusta les sangles du space-gun sur son épaule et autour de sa taille, tout en prononçant cinq mots clés afin de p ermettre la prise en compte du profil de sa voix. Un voyant vert et un léger ronro nnement lui confirmèrent que le SG était opérationnel. L’ensemble de la manœuvre lu i avait pris moins d’une minute. Elle porta de nouveau son regard vers l’ext érieur. L’humanoïde fonçait
dans sa direction. Dans moins de trente secondes, i l aurait percuté le module d’interconnexion. Elle enclencha la pressurisation de sa combinaison. Le casque se verrouilla automatiquement. — Défense maximum, lança-t-elle à l’adresse du SG. Gixyliane sentit avec satisfaction et une pointe d’excitation que l’arme ajustait ses paramètres pour répondre à son ordre. À présent , la bouche du monstre, ouverte sur deux rangées de dents écarlates et poin tues, se distinguait avec netteté. Ses yeux injectés de sang ne laissaient au cun doute sur sa détermination. Vingt secondes avant l’impact, Gixyl iane déclencha l’alerte générale. Puis elle épaula le SG et mit l’agresseur en joue. * — Soyez plus précis, Denv. Y avait-il un écho ou pas ? Assise à son bureau, Meg Stone fixait l’écran du vi deocom avec sa tête des mauvais jours. Le responsable du PC navigation répondit, mal à l’aise : — Très bref, Madame ! L’objet devait se situer dans les parages immédiats d’Alpha 15. Une zone que nos radars couvrent diffic ilement. Pour moi, c’est sorti de l’un des vaisseaux amarrés à la station pour y rentrer aussitôt. — Merci Denv. L’administratrice rompit la connexion et fixa Gixyliane droit dans les yeux : — Vous êtes consciente, je suppose, de l’effet que peut avoir un SG utilisé à proximité des parois de la station ? La jeune femme hocha la tête, mais garda les dents serrées. — Qu’est-ce qui vous a pris ? poursuivit Meg Stone en se radoucissant. Vous n’êtes pas une débutante et vos états de service sont excellents. — Vous avez entendu le responsable ? Les radars ont bien détecté un objet, rétorqua Gixyliane, butée. J’ai réagi à cette attaque comme… Meg Stone l’interrompit d’un geste apaisant. Elle q uitta le demi-œuf qui lui servait de fauteuil et s’approcha de la baie vitrée . La vue des étoiles produisait toujours un effet salutaire sur ses réflexions. Au bout de quelques instants, elle fit de nouveau face à la jeune femme. — Faut-il vous laisser piloter l’Eridania? Piquée au vif, Gixyliane se redressa. — À la vitesse où cette chose est arrivée, j’étais certaine qu’elle percuterait le module dans lequel je me trouvais. Le SG n’aurait p as généré plus de dégâts. Mais pour la défense de la station, ça pouvait fair e toute la différence. De plus, j’avais déclenché l’alarme. Je connais le règlement, Madame ! Meg Stone se rassit. Ses yeux gris jaugeaient la je une femme sans parvenir à décider quel crédit accorder à son récit. — Je vous préfère comme cela, combative et logique. Êtes-vous sûre d’aller bien ? Gixyliane se détendit. — Désolée. Je n’ai pas l’habitude d’être emmenée pa r la sécurité comme un vulgaire malfaiteur.
Ils l’avaient embarquée avant qu’elle n’ait eu le temps de tirer et, en un sens, c’était heureux. — Ils ont cru que vous étiez devenue folle. Mais je vous l’accorde : ils ne font pas dans la dentelle. Comment expliquez-vous qu’eux -mêmes n’aient pas remarqué l’humanoïde que vous avez mentionné ? — Ils avaient les yeux fixés sur moi ! À propos : a-t-on vérifié le nez ? — Les astromécas sont dessus. J’attends leur compte -rendu d’un instant à l’autre. L’administratrice hésitait encore. Depuis une demi- heure, tout le monde était sur les dents. La Terre avait demandé un rapport do nt elle ne savait pas comment se dépatouiller. Quelle était la probabilité pour que Gixyliane fût la seule à avoir aperçu cette chose ? Bien sûr, il fallait prendre en compte cet écho furtif… — D’après vous, pourquoi une race extraterrestre in connue saboterait-elle un vaisseau de commerce ? Le regard de Gixyliane se durcit. — Ce que j’ai vu ne ressemblait à rien de familier, Madame. J’ignore à qui ou à quoi nous sommes confrontés, mais je vous garantis que si l’Eridania court le moindre risque, je mettrai tout en œuvre pour le pr otéger et protéger ses passagers. — Voilà une réaction qui vous honore, Pilote ! De t oute façon, la sécurité restera en alerte jusqu’à ce que vous ayez pris l’e space. D’ici là, je vous ordonne de passer une visite de contrôle chez le psy de la station. Je préfère retarder le départ de l’Eridaniaafin d’avoir la certitude que vous êtes en possess ion de tous vos moyens. Gixyliane comprit qu’elle venait d’échapper à une m ise à pied. Qu’est-ce qui l’avait sauvée ?Pas d’autre pilote disponible, songea-t-elle, pragmatique. De plus, les frais d’annulation d’un vol transpatial d emeuraient suffisamment dissuasifs pour qu’on y réfléchisse à deux fois. Po ur finir, sa propre réputation n’était pas si mauvaise avant l’incident. Cependant, Meg Stone ne voulait courir aucun risque . Une visite de Gixyliane chez le psy certifierait l’absence de troubles et c onforterait l’administratrice dans sa décision. Les pilotes avaient l’habitude de cette procédure. Un carillon mélodieux se fit entendre. — Les astromécas ! s’exclama l’administratrice en p assant sa main devant l’audiocom. Alors ? poursuivit-elle avec impatience. — Les transmissions fonctionnent, lui répondit-on. Aucun problème n’a été détecté sur le nez. * Quand Gixyliane franchit l’ouverture menant à la ca bine de pilotage, elle abandonna ses soucis derrière elle. Les instants qu i avaient précédé l’embarquement appartenaient désormais à une autre vie et l’humanoïde gigantesque s’apparentait à un mauvais rêve. Impressionnée par la présence du globe noir, au cen tre de la pièce, elle s’immobilisa : la surface fuyante de la sphère chro no-inertielle provoquait un
malaise cérébral que seuls les vétérans pouvaient s e permettre d’ignorer. Elle porta son regard en direction de la paroi fron tale où s’affichaient les coordonnées, la date et l’heure universelles. Trois quarts d’heure de retard ! L’Eridaniaaucune peine à les compenser durant les d eux semaines du n’aurait trajet, mais il ne fallait pas traîner plus. La jeune femme se dévêtit. Méticuleuse, elle plia s es affaires, les rangea sur l’étagère latérale, avant de passer brièvement sous la douche pour se débarrasser des ultimes traces de sueur et de pouss ière. Un jet d’air sec acheva de la préparer à son entrée dans la sphère. Elle en franchit la surface virtuelle en croisant les bras sur sa poitrine, ce qui ne l’empêcha pas de frissonner quand elle fut englo utie par l’ombre. Une brève, mais désagréable sensation de picotement s’empara d e ses terminaisons nerveuses, de la racine des cheveux jusqu’à la poin te des orteils. Gixyliane ne sentait plus le contact du sol sous ses pieds et perdit tout sens de l’orientation. — Je ne m’y habituerai jamais, grommela-t-elle. Elle agrippa l’une des poignées fixées au fauteuil de pilotage, qui semblait flotter au sein d’une lueur bleutée, s’installa, et attendit que le siège s’adapte à sa morphologie. Puis elle enclencha la procédure de co nnexion. Les instruments, destinés à assurer son alimentation ainsi que le re cyclage de ses fluides corporels pendant le voyage, l’enveloppèrent doucem ent. Elle en vérifia la position avec soin avant d’enfiler le casque psycho senseur, boule opaque dotée d’un écran intérieur sphérique. Celui-ci s’éclaira aussitôt pour lui permettre de recevoir les premières données visuelles, au voisin age immédiat de l’Eridania : les dernières navettes de service évacuaient les docks. Elle déroula dans sa tête la liste des secteurs sen sibles de l’astronef, ce qui eut pour effet de faire défiler les images des zone s en question.OK pour la visu ! pensa-t-elle. Les capacités de l’Eridaniade loin celles des surpassaient transports qu’elle avait déjà pilotés. Bien que des heures de simulateur l’aient préparée à cet instant, une imprégnation par palier s constituait une approche plus en rapport avec sa sensibilité. Elle enclencha les fonctions auditives. Un rapide c ontact avec les divers corps de métiers du bord lui confirma que tous étaient pr êts au départ. La jeune femme s’attarda un peu plus avec le responsable de la sal le des machines, centre névralgique du vaisseau, ainsi qu’avec le copilote, pour qui ce voyage ressemblerait à des vacances. Sa présence n’était r equise qu’au cas, fort improbable, où l’organisme de Gixyliane connaîtrait une défaillance. Ce que démentait son dernier bilan médical. Elle avait conservé l’habitude de cet échange vocal avec l’équipage, car il lui permettait d’être reconnue en tant que personne hum aine et pas seulement comme l’être désincarné qui, dans quelques instants , ferait corps avec l’Eridania. Avec une légère appréhension, elle réclama la conne xion au reste des capteurs. Le casque répondit à sa sollicitation et lui fournit aussitôt l’intégralité des informations. Une multitude de sensations se ré pandit dans son corps, lui arrachant un soupir involontaire. Avant de commence r à les ordonner, la jeune femme chercha à les éprouver. Une simple pensée suf firait à lancer le déroulement de la check-list réglementaire, mais el le se réservait quelques
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